50 LE ROMAN D'UNE MOUCHE.
A droite, on lisait sur le mur : Parlez au concierge.
Je compris alors pourquoi je n'avais pas été accueillie jusqu'à présent, puisqu'on ne doit s'introduire chez quelqu'un qu'après avoir averti préalablement le concierge.
A cet effet, je pénétrai dans la loge dont le carreau était ouvert.
Je trouvai le seigneur du lieu tenant à la main une lettre et un journal.
Il regarda la lettre attentivement sur la suscription et du côté du cachet, puis il la posa sur une table pour se préoccuper du journal qu'il plia par le centre afin d'en faire partir la bande. Mais la bande ne glissa pas. Elle était retenue par un peu de colle et se déchira quand le concierge voulut l'ôter.
— Diable, diable! s'écria-t-il. J'ai fait un beau coup. J'ai séparé en deux morceaux la bande du journal. Ma foi, tant pis ! Je dirai au propriétaire que j'ai reçu la chose en cet état... Voyons un peu les affaires politiques !. .
Il déplia la feuille avec agilité, et ne froissa que médiocrement le papier ; mais lorsqu'il fut question de lire, il lui manquait ses.lunettes.
— Où sont donc mes yeux? demanda-t-il... Ah ! je les aperçois sur la cheminée, à côté de leur étui.
Les lunettes prirent place sur le nez du concierge; mais l'une des branches d'acier se démonta. Notre homme chercha du fil pour la rattacher, et ne