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Titre : Le Ménestrel : journal de musique

Éditeur : Heugel (Paris)

Date d'édition : 1888-05-06

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 44462

Description : 06 mai 1888

Description : 1888/05/06 (A54,N19)-1888/05/12.

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k56199063

Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 01/12/2010

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LE MÉNESTREL

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croyons-nous, engagé à ce sujet. Suivant M. Mapleson, le montant du cachet, 12,500 francs, exigé par la cantatrice, était déposé à la Banque, et elle n'a pas voulu paraître sur la scène parce que la salle n'était pas assez remplie. Cela n'est pas complètement vrai, attendu que c'est à cinq heures du soir que Mme Patti a fait prévenir qu'elle ne chanterait pas ; il y a au refus de la diva des motifs différents et que nous n'avons pas à publier. • Quoi qu'il en soit, M. Mapleson offre 12,500 francs pour se libérer, et, comme il n'a aucun actif, il est probable que sa proposition sera acceptée. De cette façon, la banqueroute serait annulée et le colonel pourrait conserver son grade, ce à quoi il tient beaucoup. Il faut souhaiter que le vieux lutteur s'en tire à aussi bon marché ; mais quel pays béni pour les débiteurs que celui dans lequel, par une promesse — car le colonel ne donne qu'une promesse — de 12,500 francs, on paye un arriéré d'un million !

— On connaît les liens sympathiques qui unissent la famille royale d'Angleterre au monde des musiciens. Mais jamais, croyons-nous, cette sympathie ne s'était affirmée d'une façon aussi caractéristique que dans un cas récent, où la princesse de Galles a accepté l'invitation à dîner d'une virtuose célèbre, Mmc Norman-Neruda, violoniste-solo des concerts populaires de Londres. A la fin du repas, la princesse, désirant garder un souvenir de ses compagnons de table, fit passer son menu à chacun des invités pour qu'il y apposât sa signature. Son Altesse put ainsi emporter les autographes de Mme et MUe Schumann, de MM. Joachim, Charles Halle, Piatti, etc., etc. Il va sans dire que la soirée ne se passa pas sans musique. Un véritable concert classique fut organisé en présence d'un grand nombre de personnes illustres appartenant à la cour, entre autres les trois filles de la princesse de Galles, qui étaient venues rejoindre leur mère. Au souper, la princesse proposa elle-même la santé de son hôtesse.

— M. Eugène Gigout vient de donner des récitals d'orgue en Angleterre. Son succès comme virtuose, comme compositeur et comme improvisateur a été complet. A Londres et à Halifax, des pièces d'orgue de MM. Th. Dubois, César Franck, Boellmann, etc., dont M. Gigout s'est fait l'initiateur chez nos voisins, ont été particulièrement goûtées.

— Quelques renseignements sur les distractions théâtrales et musicales de Buda-Pesth. Avec une population de 438,865 habitants, la capitale de la Hongrie ne possède que sept théâtres, savoir : 1° le théâtre royal de l'Opéra hongrois, qui peut contenir 1,270 spectateurs; 2° le Théâtre National, où l'on joue la comédie, avec 1,036 places ; 3° le Théâtre du Peuple, consacré aux opérettes, comédies, bouffonneries, avec 1,'886 places ; 4° le théâtre de la Forteresse de Bude (600 places) ; 5° l'Arène hongroise; 6° le théâtre allemand (1,200 places); 7° l'Arène allemande. En dehors des théâtres, il faut signaler : la salle de la Redoute, capable de renfermer 2,000 spectateurs ; la salle du Musik Verein, avec 300 places ; la salle du Casino civique, avec 800 places; l'Orpheum, avec 1,000 places ; enfin, le Pruggmeyer's Orpheum.

— A ajouter à la liste, déjà grosse, des virtuoses-enfants-prodiges, les noms de Léopold Spielmann, bébé de cinq ans, qui a exécuté dans un concert, à Vienne, des concertos pour piano de Haydn, des sonates de Beethoven et Bach, etc., et de la jeune Hermine Biber, âgée de douze ans, qui a fait sensation, à Vienne également, avec la Valse-Caprice de Rubinstein.

— Très grand succès au théâtre national de Prague pour le ballet Sylvia, de Léo Delibes. Comme partout, on y a fêté de belle façon la charmante musique du jeune maître français. C'est Mme Paltrinieri, une danseuse du plus grand talent, qui faisait les honneurs du ballet.

— Le Chevalier Jean, de M. Joncières, vient d'être très favorablement accueilli au théâtre de la Cour de Brunswick. — Ce théâtre vient de publier l'état financier de son dernier exercice. Il se chiffre par un déficit de 345,000 marks.

— Un opéra posthume du compositeur Adolphe Jenseu vient d'être découvert à Dresde. Il porte le titre de Turandot. Ce serait, d'après le dictionnaire de Riemann, le huitième ouvrage lyrique inspiré du conte de Schiller. Il y a à peine quelques jours que l'Opéra de Berlin représentait avec succès un Turandot de M. Rehbaum.

— De notre correspondant de Belgique : — « La saison théâtrale, à la Monnaie, s'achève décidément avec un éclat imprévu. Tous les soirs on fait le maximum des recettes. La dernière représentation de Faust, avec Mmc Garon, — qui devait être une représentation d'adieux et n'a été, heureusement, qu'une représentation d' « au revoir », puisque M" 10 Caron nous reste, l'an prochain, — a été un triomphe pour la grande artiste. A part cette soirée-là, les soirées d'adieux, qui étaient toujours déchirantes les hivers précédents, n'ont eu cette fois qu'un médiocre intérêt, puisque les meilleurs éléments de la troupe ne s'en vont pas ; quant aux autres, ceux qui s'en vont, les regrets sont naturellement beaucoup moins vifs.. — La clôture définitive se fera mercredi prochain; le lendemain, dernier concert populaire, avec le concours de Mmc Landouzy et de M. Engel, et audition d'importants fragments d'oeuvres de Wagner. — Au théâtre des Galeries, la troupe des Nouveautés, de Paris, avec MM. Brasseur, M" 10 Darcourt, etc., a inauguré ce soir, jeudi, une série de représentations du Puits qui parle, en attendant celles à'Adam et Eve, qui suivront de près. — Vendredi dernier, il y a eu grande soirée à l'hôtel de la Légation de France,

où M. et MmC Bourée avaient convié un public très nombreux, composé »

des principaux représentants du monde officiel, de l'aristocratie et de la presse, à l'audition d'un opéra-comique inédit de M. G. de Saint-Quentin, tiré de la Barberine d'Alfred de Musset. Le succès de cette oeuvre, — que la soeur du poète, Mme Lardin, s'obstine, paraît-il, à interdire en France et qui est venue se réfugier en Belgique à la faveur d'une bizarrerie accidentelle de la loi sur les droits d'auteurs, — le succès, dis-je, a été très vif et très franc. M. de Saint-Quentin n'était, hier encore, qu'un simple amateur; il veut se faire un nom, et certes il ne manque pas, pour y arriver, de mérites sérieux. Sa. Barberine n'est pas banale du tout; écrite en dehors des formules conventionnelles du vieil opéra-comique, elle a de l'accent, du mouvement, une allure personnelle, toute pleine de distinction, et un véritable charme. Quelques pages sont même tout à fait exquises. M. de Saint-Quentin a eu, du reste, la chance de trouver d'excellents interprètes en la personne de Mme Bataille et de M. Engel, qui ont chanté admirablement, aidés de Mlle Van Dael, de MM. Raquez et Smeeters, sous la direction de M. Henry Warnots. L. S.

— A Amsterdam, une nouvelle salle de concert vient d'être inaugurée par un concert donné sous la direction de M. Viotta, et dont le programme portait, entre autres oeuvres, la symphonie avec choeurs de Beethoven, une suite de J.-S. Bach et un choeur du Tannhduser. La décoration de la salle — dont la longueur est de 40 mètres sur 28 mètres de large — n'est pas encore terminée, et il reste encore beaucoup à faire. Telle qu'elle est pourtant elle produit bon effet, et l'acoustique paraît ne rien laisser à désirer. L'exécution du concert, confiée à un choeur de 500 chanteurs et à un orchestre de 120 exécutants, a été très satisfaisante, sans offrir rien de supérieur. — Mais tandis qu'on inaugurait cette nouvelle salle, une institution musicale qui datait juste d'un siècle, la fameuse société Félix Meritis, fondée en 1788, se dissolvait et cessait d'exister. Les plus grands artistes se sont fait entendre à la société Félix Meritis, qui a rendu de très grands services et dont on ne peut que regretter très vivement la disparition.

— La question des subventions théâtrales préoccupe beaucoup en ce moment Ja presse, les municipalités et le public italiens, et le principe même en est vivement battu en brèche de divers côtés. Il est bien certain qu'en fait, les subventions ne servent à autre chose qu'à satisfaire les exigences et à assurer la fortune d'un certain nombre de chanteurs, qui dans chaque théâtre, se font payer au poids de l'or. Et ceux-ci basent précisément leurs prétentions sur l'importance de la subvention, de sorte que plus on augmente celle-ci, plus on voit s'élever celles-là. C'est un cercle vicieux. Il s'agit seulement de savoir si tous les grands théâtres du monde entier peuvent faire une sorte de grève, pour amener à résipiscence les chanteurs récalcitrants et refréner leur gloutonnerie. Là est la difficulté. En attendant, les municipalités italiennes paraissent disposées à la résistance. Si celle de Gênes a voté 100,000 francs pour la prochaine saison d'hiver du théâtre Carlo Felice, nous voyons celle de Vérone refuser, par 22 voix contre 8, les 40,000 francs qui lui étaient demandés pour le théâtre Philharmonique, tandis qu'à Venise, où l'on demandait 60,000 francs pour trois années consécutives en faveur de la Fenice, le conseil communal n'a voulu voter que 50,000 francs et pour une seule année. Mais c'est à Rome, dans la capitale, que la situation apparaît avec le caractère le plus grave. On écrit de cette ville que le cahier des charges relatif au théâtre Argentina, proposé par la junte au conseil communal, contenait les dispositions principales que voici: 1° que la dote (subvention) serait non plus de 190, mais de 160,000 francs ; 2° que les frais d'éclairage et de chauffage du théâtre seraient tout entiers à la charge de l'imprésario; 3° que, pour l'abonnement à venir, on supprimerait neuf loges pour en faire la grande loge royale, comme elle était établie à l'Apollo et comme elle l'est dans tous les grands théâtres ; 4° que les 80 conseillers communaux auraient accès libre et gratuit au parterre, au poltrone, etc. Or, le conseil a repoussé ces propositions et, par conséquent, n'a point voté la subvention. La situation devient difficile, et, dit un journal italien, « nous verrons ce que l'on fera pour éviter le beau spectacle que ce sera de voir fermé le grand théâtre de la capitale de l'Italie ! »

— Les compositeurs italiens continuent d'entasser des opéras dans leurs vastes portefeuilles. L'auteur d'un grand nombre de romances très goûtées du public, M. Gastaldon, vient d'en terminer un, intitulé Fatma, qu'il a écrit sur un poème de M. Praga. Dea est le titre d'un autre ouvrage que le maestro Pollione Ronzi vient de mener à bon terme. Enfin, un artiste encore inconnu, M. Caiïî, a, lui aussi, mis la dernière main à un opéra semi-sérieux qu'il espère (?) voir représenter prochainement à Crémone.

— Les journaux italiens nous entretiennent d'un artiste bien connu en ce pays, le mandoliniste Vailati, natif de Crème, depuis longtemps fameux par son habileté, et qui se trouve en ce moment à Gênes. Ce virtuose est aveugle, il compte en ce moment quatre-vingts ans, et il donne encore des concerts !

— Deux opérettes nouvelles en Italie. Au théâtre Fossati, de Milan, il Regno délie donne emancipale, du maestro Fonzo ; et au petit théâtre de Mestre, la Cantaate, de M. Alfonso Miglio, exécutée par de simples dilettantes.

— Un bon exemple à suivre en tous pays. Un riche dilettante de Livourne, M. Alessandro Filipson, passionné pour la musique, vient d'ouvrir un concours pour la composition d'un quatuor pour instruments à cordes,