NATURE DE LA RELÉGATION 177
qui existe entre le crime profession et le crime accident et que M. Michaux a si admirablement exposé ; et si nous nous sommes étendu aussi longuement sur la loi de 1854, c'est que malgré ses défauts, nous voyons en elle le type de la loi de transportation et qu'il nous faudra forcément la comparer avec la loi de 1885(1,).
(1) On sait que la loi du 30 mai 1854 avait décidé dans son article 1 : 1° Que la peine des travaux forcés serait subie, à l'avenir, dans des établissements créés par décret de l'empereur sur le territoire d'une ou plusieurs possessions françaises autres que l'Algérie. La Guyane fut d'abord fixée comme lieu de transportation, nous renvoyons au savant ouvrage de M. Léveillé que nous avons déjà si souvent eu occasion de citer, ceux qui soutiennent que l'européen ne peut se faire au climat de la Guyane, ils verront les résultats qui avaient jadis été obtenus sur cette terre si ingrate par M. de Malouet et plus récemment par M. de Montravel. Quoi qu'il en soit, en 1857 on commença à transporter des forçats en Nouvelle Calédonie et depuis 1867, la Guyane ne reçut plus que des condamnés d'origine africaine.et asiatique. — Aujourd'hui l'on pense à envoyer de nouveau les condamnés de race blanche à la Guyane et on enverrait à Obock les forçats arabes ou asiatiques.
Voir sur toute cette matière de la colonisation pénale à la Guyane et des ressources que ce pays présente outre l'ouvrage déjà cité de M.Léveillé, un très intéressant volume d'un officier de marine qui pendant plusieurs années commanda l'établissement pénal nommé la Comté. Cet ouvrage est intitulé: Un déporté à Guyenne (Souvenirs de la Guyane) par Armand Jusselain. — Paris, Michel Lévy, 1835.
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