DIV1A\CIIE 26 OCTOBRE 1854.
DEUXIÈME ANNÉE. — N° 48.
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Le développement de l'art reçoit en Belgique une impulsion prodigieuse des mains de M. Fétis. Sous les auspices de ce propagandiste musical, les Belges ne larderont pas à se placer au premier rang dans le domaine de l'harmonie. Les détails que nous donne ['Indépendant de Bruxelles sur les dernières solennités de septembre, semblent confirmer toutes ces prévisions.
La musique avait été appelée à figurer en première ligne dans le programme des l'êtes données en commémoration de la révolution de septembre. Un vaste orchestre d'harmonie, composé, parles soinsdeM. Fétis, de tout ce que la Belgique possède d'artistes habiles et d'amateurs distingués,s'est élevé devant une des belles serres du Jardin botanique. Ce tut le concert du peuple : chaque morceau avait été mesuré d'après l'étendue de son savoir en musique, c'est-à-dire que tous étaient brillans et d'un effetcertain sur l'oreille la moins exercée. Ailleurs, dans l'église des Augustins, transformée en élégante et riche sallede concert, les membres de l'association belge pour les progrès delà musique, belle et utile institution, invités par le gouvernement à donner dans cette circonstance leurs premières séances,se sontformésen un magnifique amphithéâtre, et se sont faits les interprètes des
compositions de l'ordre le plus élevé. Ce fut le concert de l'aristocratie d'éducation. Ainsi, loutesles classesdela société ont été appelées à prendre leur part des jouissances morales que procure la musique, chacun suivant l'état plus ou moins avancé de son éducation. Aux uns la musique nette, brillante et d'un sens facile des instrumens à vent; aux autres, les mélodies larges , profondes, élevées , de Haëndel et de Beethoven.
Ce nesont pas lesartistes seulsqui ont pris partà ces fêles brillantes : de toutes les villes, des amateurs sont accourus, et l'on comprend, en effet, quechacun a du s'employer pour qu'on ait pu former deux orchestres : l'un de six. cents, l'autre de huit cents exécutans.
LA SAINTE CECILE A E ERG A ME.
Cécile est la muse chrétienne de l'harmonie. Les Anglais célèbrent-sa fête avec une pompe extraordinaire: vous verrez que si nous laissons faire 31. Fétis, les Belges deviendront le peuple le plus musical de l'Europe. En France et en Allemagne, les premiers maîtres se réunissent pour fêler cet anniversaire. Eu Italie, on consacre à la sainte des hymnes et des messes ; les sociétés philharmoniques de Vérone, de Bologne, de Kaples, de Venise, ne négligent pas cette solennité. Les papes ont accordé des privilèges particuliers à la société de Cécile à Rome.
Mais la ville de Bergame vient de réhabiliter dans toute sa pompe un usage qui commençait presqu'à se perdre.
Le célèbre Simon Mayer, dédaignant tout le clinquant de la musique de nos jours, composa cette année une messe magnifique, d'après la manière de Haydn, qu'il fit exécuter à