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Titre : Le Ménestrel : journal de musique

Éditeur : Heugel (Paris)

Date d'édition : 1834-09-28

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 44462

Description : 28 septembre 1834

Description : 1834/09/28 (A2,N44)-1834/10/04.

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k56192948

Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 01/12/2010

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DIMANCHE 28 SEPTEMBRE 1834.

DEUXIÈME ANNÉE. — N° 44.

PARAISSANT TOUS LES DIMANCHES AVEC UNE ROMANCE. INÉDITE DE MADAME PAULINE DBCHAMBGE, MM. EDOUARD BRUGUIÈRE, AUGUSTE. PANSERÔN, AMÉDÉE DE BEAUPLAN], ADOLPHE ADAM, CH. PLANTADE, TH. LABARRE, ASINI, THÉNARD, JACQUES STRONZ, ETC.

TARENTISME ET TARENTELLE.

L'article suivant, que nous avons été forcés d'abréger, est dû à la plume et aux savantes recherches de M. Charles Rabou, déjà avantageusement connu dans le monde littéraire. M. Rabou, qui se distingue surtout par une critique spirituelle et consciencieuse dans le feuilleton du Journal de Paris, a déjà publié plusieurs articles remarquables sur la Danse de SainuJean, que les artistes ont lus avec le plus vif intérêt. Il nous en promet d'autres sur le même sujet. Leur succès est assuré d'avance.

Ce fut vers la fin du quatorzième siècle, que commença à se montrer en Italie l'affection connue sous le nom de tareniisme. On attribua généralement alors à la piqûre d'une certaine araignée réputée venimeuse le développement de ce mal, qui n'était qu'une maladie nerveuse, ayant un rapport très-étroit avec la danse de Saint-Jean, dont elle fut contemporaine. Suivant plusieurs descriptions qui nous été conservées, voici de quelle manière elle procédait :

Presque aussitôt après avoir été mordus, ou plutôt aussitôt après que leur imagination avait été frappée de cette crainte, les;tnalades tombaient en proie à une mélancolie noire, qui bientôt allait jusqu'au désordre des facultés mentales; quelques-uns perdaient l'usage d'un ou de plusieurs sens, et d'autres, dévorés d'une ardente soif de volupté, se précipitaient sur les pas des femmes qu'ils "rencontraient, leur exprimant, par des regards.et des gestes passionnés, l'impatience de leurs désirs ; une troisième classe était visitée par un sentiment d'affliction inconsolable, persistant pendant des jours entiers sans cause connue. A ces divers états

succédait une insensibilité toujours croissante, et qui bientôt laissait ceux qui en étaient atteints impassibles à toute action du monde extérieur.

Toutefois, dans cet état de torpeur, ils contractaient on ne sait quelle susceptibilité du sens de l'ouïe, qui les rendait tellement impressionnables aux effets de la musique que, dès les premières notes d'une mélodie venant à frapper leur oreille, on les voyait sortir comme par enchantement de leur léthargie, ouvrir les~yeûxvse;dresser debout en cadence,; puis, des mouvemens^d'iine danse molle ; et peu accentuée, passer peu à peu à celui d'une danse furieuse et délirante. Chose bien digne de remarque, des paysans grossiers et sans grâce, furent vus tout-à coup dans les accès de cette danse morbide, admirables d'élégance, et aussi recherchés de gestes et de poses que des mimes de profession.

L'influence de la musique une fois reconnue, ce remède commença à être employé au moindre symptôme du mal, et de tous côtés, dans les villes et aux champs, retentirent les sons de la clarinette, du flageolet et du tambourin turc. Alexandre ab Alexandro raconte, dans ses Dies géniales, qu'il a vu de ses yeux un jeune homme en proie à un violent accès de tarentisme, et soumis au traitement de la musique. Le regard fixe, il écoutait d'un air passionné le son d'un instrument dont il suivait activement la mesure, sa danse prenant de moment en moment un mouvement plus désordonné. La musique vint à cesser; alors, comme s'il n'eût été soutenu que par elle, il tomba raide et sans mouvement, et ne reprit ses sens que lorsque l'instrument recommença à se faire entendre.

On [croyait expliquer fort rationnellement le traitement par la musique et la danse en disant que le venin de la tarentule , après sa piqûre, se répandait dans toutes les parties du corps, et qu'il ne pouvait être expulsé que par les sueurs ; mais en même temps on était persuadé que si la