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Titre : Le Ménestrel : journal de musique

Éditeur : Heugel (Paris)

Date d'édition : 1834-06-15

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 44462

Description : 15 juin 1834

Description : 1834/06/15 (A2,N29)-1834/06/21.

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5619279k

Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 01/12/2010

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DIMANCHE 45 JUIN 18Ô4. . DEUXIÈME ANNÉE. — N° 29.

OEtmïrUions te l'^tboittwnwU ;

PARIS ,

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ET L'ÉTRANGER : 3 FR.

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PARAISSAHT TOUS LES DIMAKCHES AVEC USE ROMANCE INEDITE DE MADAME PAULIKE DUCHAMBGE, MM. EDOUARD BRUGUIÈRE, AUGUSTE PANSERON, AMEDÉE DE BEAOPLAN, ADOLPHE ADAM, CH. PLANTADE, TH. LABARRE, MASINI, THÉNARD, JACQUES STRUNZ, ETC.

La sonnette venait d'avertir que les acteurs étaient prêts. A ce bruit, chaque spectateur s'était carrément assis à sa place; les mouchoirs et les tabatières étaient rentrés dans les poches; Le plus grand silence régnait dans la salle de spectacle de Berlin : on attendait avec impatience la représentation de l'opéra intitulé: L'Enlèvement du sérail, de Mozart.

Le chef d'orchestre, gravement assis sur sa chaise exhaussée, promenait ses yeux sur tous les instrumentistes ; l'archet était levé: en ce moment on eût entendu une mouche voler dans la salle. ■ Tous les yeux étaient fixés sur l'orchestre.

A la dernière banquette du parterre, un seul homme, petit, maigre et pâle, faisait contraste avec le calme qui se manifestait autour de lui : il remuait sans cesse.

Enfin l'ouverture commence et continue, sans qu'un mot, qu Une respiration puisse faire perdre une seule note, un seul détail. Pourquoi faut-il que notre petit homme rompe seul le silence général ? Est-il dans sa constitution de ne pouvoir exprimer ses sensations que par èes mots dits à demiîV

demiîV ^n troP Vlle a^' ^ue cesl fauxPas

mal! Déjà, à diverses reprises, les têtes s'étaient tournées

<J,eee côté, et plusieurs fois ses voisins lui avaient fait sisne de se taire. L'ouverture finit, et l'opéra commence. Déjà deux morceaux

morceaux applaudis par tout le monde, même par le petit bonhomme, qui n'avait cessé, pendant leur exécution, de

marmotter : Trop vite allez donc là.... piano! lorsqu'il

disparaît tout à coup de sa place, et se trouve assis au milieu du parterre. Comment y est-il arrivé? Aucun mouvement n'a eu lieu. A-t-il volé, a-t-il passé sous les banquettes? nous l'ignorons ; mais le fait est qu'il était sous le lustre.

Un quatrième morceau commence, le silence est effrayant; l'actrice chérie du public chante : l'attention redouble. Il était réservé à notre petit homme qui, depuis le commencement de l'ouverture avait fait plus de bruit à lui seul que toute la salle entière, de mêler sa voix à celle de la cantatrice. Prompt comme l'éclair, il se lève de dessus sa banquette, et, au milieu d'une roulade délirante, il ose l'apostropher. Exaspéré, le parterre se lève en masse, et les cris à la porte ! à la porte ! partent de toutes parts. Immobile comme un rocher , il ne les entend pas ; ces hurlemens poussés par des poitrines germaniques meurent contre la voix glapissante du petit homme criant à tue-tête : « C'est affreux ! c'est épouvantable ! c'est un assassinai !... Répondez ! madame ; de quel droit ne chantez-vous pas l'air tel que l'auteur l'a composé?.... » Pour toute réponse, le public cria à la porte ! à la porte! Jetez donc ce petit monsieur à la porte ! et le petit nommé répéta ses apostrophes, en faisant monter chromaliquement sa voix pour se faire mieux entendre : c C'est affreux ! c'est épouvantable ! c'est un assassinat ! »

En vain chacun veut voir celui qui crie : une triple haie de public l'entoure. Deux bras nerveux l'ont déjà saisi, et se proposent de le passer à bras jusqu'à l'escalier. Voyant le danger, il fait un dernier effort, il monte sur la banquette : c'est alors seulement que tout le monde voit sa tête. « C'est Mozart! s'écrie le chef d'orchestre. » A ce nom magique, la scène change; une salve d'applaudissemens remplace les huées,.