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Titre : Le Ménestrel : journal de musique

Éditeur : Heugel (Paris)

Date d'édition : 1834-06-08

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 44462

Description : 08 juin 1834

Description : 1834/06/08 (A2,N28)-1834/06/14.

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k56192785

Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 01/12/2010

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DIMANCHE 8 JUIN 1834.

DEUXIÈME ANNEE. — N°

PARAISSAST TOUS LES DIMANCHES AVEC UNE ROMANCE IMÉDITE DE MADAME PAULINE DUCHAMBGE, MM. EDOUARD BRUGUIÈRE, AUGUSTE PANSERON, AMEDÉE DE BEAUPLAN , ADOLPHE ADAM, Cil. PLANTADE, TH. LABARRE, MASINI, THÉNARD, JACQUES STRUNZ, ETC.

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Pour la seizième fois on s'apprêtait à célébrer à Vienne l'anniversaire de la mort de Mozart, lorsque sa veuve et son fils, voulant donner un double motif à cette ovation annuelle, imaginèrent de fêter le jour de naissance d'Haydn âgé de 76 ans.

Tout ce que la ville possédait d'artistes, d'amis des arts, et de grands seigneurs, s'empressa de souscrire à cette heureuse idée. Le théâtre de la Wieden fut choisi.

De toutes leâpersonnes qui se faisaient un devoir religieux de rendre chaque année hommage à la mémoire de Mozart, un seul, Haydn, ne pouvait assister à la cérémonie. La faiblesse de sa santé, conséquence de ses nombreux travaux , lui ordonnait de garder la chambre.

S'il n'avait écouté que son désir, il y serait allé; mais l'ordre du docteur Capellini, et bien plus encore les prières de ses amis,' le retenaient chez lui. C'était un grand sacrifice qu'il faisait à l'amitié.

Dès qu'il eut appris qu'on unissait son nom à celui de Mozart, et qu'il partageait les honneurs de la fête , adieu ordre et prières : il ira, car il veut se trouver encore une fois au milieu des artistes, et de ce public auquel il a consacré ses travaux.

Il est impossible de peindre la joie qu'on éprouva à la Wieden ', lorsqu'on apprit qu'Haydn serait présent. Une idée triste venait pourtant se mêler au plaisir.... s'il mourait en chemin...

Yiendra-t-il, en aura-t-illaforce? tel était le sujet de la conversation de chacun.

Des cris se font entendre, c'est le peuple qui salue I'ocloÎçénaire:

I'ocloÎçénaire: l'apporte au théâtre. Quel est {pfct homme sur le )ras duquelHaydn s'appuie? est-ce un parent, un artiste?... Non, c'est le boucher pour lequel il composa autrefois le menuet du boeuf; c'est un ami reconnaissant.

Les portes s'ouvrent ; la princesse Esterhazy vole à sa rencontre. Les bravos des spectateurs se mêlent aux chants de l'orchestre qui le salue. Pourquoi faut-il que le trajet et l'é/notion de ce triomphe lui enlèvent le reste de ses forces... il ne peut parler, c'est de la main seule qu'il salue.

Un fauteuil est placé au milieu de trois rangs de sièges destinés à ses amis, on l'y place. Après un moment de silence, pendant lequel chacun cache des pleurs qui pourraient lui donner une sinistre idée, Salieri quitte l'orchestre, et vient prendre les ordres d'Haydn, qui, devinant le motif des pleurs qui roulent dans ses yeux, lui tend les bras : Embrasse un vieil ami, lui dit-il: et leurs larmes se confondent.

Salieri vole à l'orchestre, le signal est donné. La cantate que Mozart avait jadis composée pour Haydn ouvre le concert. A ce morceau succède la Création. Bï& 6 Fischer, Messieurs Weitmuller et Radichi chantent les solos. C'est en vain que pendant un seul instant la main de l'auteur veut frapper la mesure ; elle retombe épuisée, et sa tête s'incline. Ou s'approche... Faut-il déplorer un malheur!... non, le vieillard pleurait: c'est le dernier moyen que laisse la nature de montrer ou sa joie ou son chagrin. Ses larmes étaient douces.

Un instant tout est suspendu ; les soins les plus assidus lui rendent un peu de force... Le concert recommence.

Doublement attristés, tant par la vue d'un grand homme qui s'éteint, que par la crainte qu'on vient d'avoir, la musique prend un autre aspect: ce n'est plus un concert, c'est une prière que tous adressent à Dieu pour qu'il prolonge ses jours.