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Titre : Le Ménestrel : journal de musique

Éditeur : Heugel (Paris)

Date d'édition : 1834-03-16

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 44462

Description : 16 mars 1834

Description : 1834/03/16 (A2,N16)-1834/03/22.

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5619266z

Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 01/12/2010

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DIMANCHE \Q MARS 1834.

DEUXIEME ANNEE. — N9 -i6.

Paraissant tous les dimanches avec une ROMANCE INÉDITE de Madame Pauline DnCHAMBGB, MM. Edouard BHUGUIÈBE, Auguste PAHSEBOW, Amédée DE BEAUPIAN, Adolphe ADAM, Charles PLANTADE , Etienne THÉNABD, Jacques STBtraz, DOCHE , etc., eto.

INVEKTEUB DE LA LYRE D>APOLLON.

( dimanche 9 mars. )

Le monde musical est comme le monde des auteurs, des journalistes et des acleurs, c'est une société dans la société : on se connaît, on est parmi ses semblables, on est sûr de se retrouver à chaque solennité. Allez à trois ou quatre concerts, vous en aurez vu vingt ; vous rencontrerez partout les mêmes figures, les mêmes amateurs : ce sont pour ainsi dire les adeptes, les initiés ; il savent ce qui s'est passé hier chez Pelzold, ce qui se passe aujourd'hui chez Dielz, ce qui se passera demain chez Pleyel, etc.

Il y a cependant une exception à cette règle ; dans le concert donné dimanche dernier à l'Hôtel-de-Ville les initiés y ont été en minorité, et les profanes s'y sont présentés sur une vaste échelle.

Jamais salle de concerts n'avait été aussi encombrée de monde; le flot des assistants se pressait entre les colonnes, débordait les portes et refluait jusque sur l'estrade destinée aux artistes. C'était un monde pris dans toutes les classes parisiennes, depuis le dandy de la rue du Helder jusqu'au prolétaire du marché Saint-Jean. On se serait cru à une représentation extraordinaire du théâtre des Folies Dramatiques, ou plutôt à une distribution de prix, car les petits garçons en blouse y dominaient et les mamans étaient entourées de leur nombreuse famille, y compris les bonnes d'enfants et les nourrices.

Cette soirée a été généralement satisfaisante, quoiqu'elle n'ait pas été entièrement fidèle aux promesses du programme. Beaucoup de candides Allemands paraissaient scandalisés de ce

manque de foi musical (car les Allemands abondaient ce soir à la salle Saint-Jean ). Pourtant ils ont fini par se consoler en pensant avec sagesse que rien n'était parfait sur la terre, pas même les concerts.

Le public a paru entendre avec plaisir la lyre d'Apollon, inventée par M. Schmidt. Cet instrument a la forme d'une lyre; mais des tuyaux métalliques lui tiennent lieu de cordes, et il rend tout à la fois les sons éclatants d'un instrument à vent et les accords traînants d'une viole; ses effets d'harmonie peuvent être comparés à ceux du piano polyphone de M. Petzold. Mais l'invention de M. Schmidt se dislingue par une particularité qui a stupéfié une bonne partie de son innocent auditoire : c'est que l'artiste cesse par fois de souffler dans sa lyre; alors l'instrument, quoique abandonné à lui-même, continue à jouer seul et produit un écho de soupirs harmonieux. Au quinzième siècle, M. Schmidt aurait senti le roussi d'une lieue à la ronde. Cet artiste breveté n'a pas jugé à propos d'annoncer à ses auditeurs qu'un soufflet caché sous son gilet ou sous sa manche remplissait par intérim les fonctions de ses muscles buccinateurs ; aussi un de nos voisins de gauche s'est-il permis le dilemme suivant : De deux choses l'une ; ou M. Schmidt veut que nous le prenions pour sorcier, ou il se plaît à nous mystifier. Un voisin à droite s'est montré moins rigoureux : L'instrument de M. Schmidt, a-t-il dit, n'est autre chose qu'une lyre ventriloque. Cette explication a prévalu, et le public s'en est contenté.

Parmi les autres artistes qui se sont fait entendre dans ce concert, nous mentionnerons M. Andrade, qui a chanté quelques jolies romances; MM. Gebauer et Hubert, qui ont exécuté plusieurs morceaux agréables, l'un sur le basson, l'autre sur le violoncelle, et mademoiselle Marie Jouard, dont les progrès sur le piano, deviennent chaque jour plus sensibles. Mais nous nous garderons bien.d'oublier M. Chaudesaigues, et ses couplets de Jean-Jean, véritables morceaux de circontance dans un local où se tire la conscription.