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Titre : Le Ménestrel : journal de musique

Éditeur : Heugel (Paris)

Date d'édition : 1834-02-16

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 44462

Description : 16 février 1834

Description : 1834/02/16 (A2,N12)-1834/02/22.

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k56192629

Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 01/12/2010

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DIMANCHE -16 FEVRIER -1834.

DEUXIEME ANNÉE. — N» 12.

DIX FRANCS PAR AN.;

LES DÉPARTEMENTS, 2 FRANCS EN SCS: ET L'ÉTRANGER ,5 FRANCS.

On ne s'abonne pas pour moins d'un an.

Toutes.les lettres doivent être, adressées frane de port au directeur du journal.

A PARTS, AU BUREAU DU JOURNAL,

IifJE D'fl^iVOFRE, 21, DANS LES DÉPARTEMENTSj

A lous les Bureaux des Messageries royales ou générales de France;

ARRUXELLES,

Au bureau de l'Emancipation, rue des Fripiers, 36.

On peut aussi adresser [e montant des abonnements en un Lon à vue sur la poste.

Paraissant tous les dimanches avec une K.OBSAJH'CE EKTÉDITE de Madame Pauline 3DUCHAMBGE, MM. Edouard BHnQmÈBB, Auguste PANSERON, Amédée DE BEÂTOLAN , Adolphe ADAra, Charles PrANTADE , Etienne WHÉHARD, Jacques STBUNZ, 3DOCHE, etc., eto.

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La cloche qui appelle l'homme à la prière et l'orgue qui . envoie la prière à Dieu sont tous deux enfants du christianisme, et dignes tous deux de leur noble origine.

L'orgue surtout, avec ses imposantes proportions, ses immenses résultats, semble créé pour la majesté divine. Quelle puissance de sons! quels torrents d'harmenie! quel gouffre de musique ! N'êtes-vous pas saisis d'une sainte terreur quand cette masse de tuyaux ébranle au loin les airs ! ■ Vous dites qu'un orgue vaut tout un orchestre ? Mais un orchestre imitera-t-il jamais le murmure des eaux, le mugissement des vagues, le sifflement des vents, le bruit dutorinerre, l'éclat de la foudre, tous les chants du ciel et tous les cris de l'enfer ? Non, ne comparez l'orgue à rien, car rien n'est comparable à l'orgue.

Tantôt c'est une mélodie douce comme un rayon du soleil; tantôt c'est un gémissement touchant comme un remords, puis un accord terrible comme une tempête, puis des traits stridents comme une lame qui tranche, suivis d'une harmonie suave et veloutée.

Les opinions sont partagées sur l'origine de cet admirable instrument : les uns le font remonter au septième siècle, d'autres assurent qu'on ne l'a connu que plus tard. Quelques antiquaires prétendent que le premier orguefuteonstruità Venise, par un Allemand, en 1312; mais il paraît certain que les pédales n'y ont été appliquées qu'en 1480, par Bernard, organiste du doge de Venise. Dès lors chaque siècle y a ajouté un degré de perfection. Un des plus grands orgues a été construit en 1703 , par Casparini, pour l'église de Goerlitz : il avait trois mille deux cent soixante-dix tuyaux et coûtait 25,000 écus.

L'orgue de la cathédrale de Strasbourg renferme deux mille

cent trente-six tuyaux, dont le plus gros contiendrait quatorze seaux d'eau.' L'orgue d'Ulm a plus de trois mille tuyaux. Celui de l'église Marie-Madeleine, à Breslau^ en a trois mille trois cent quarante-deux.

Des facteurs d'orgues distingués existent en ce moment en Allemagne. On. assure que Francfort vient d'acquérir un des plus magifiques instruments qu'on ait jamais construits.

L'orgue de Saint-Etienne-du-Mont, à Paris, depuis que • M. John Abhey l'a réparé, peut compter parmi les instruments les plus remarquables de notre capitale.

Plusieurs compositeurs modernes ont introduit l'orgue avec succès dans leurs partitions dramatiques. Les célestes accords de cet instrument sacré produisent un effet magique.dans Robert le diable et dans le Revenant de M. Gomis, et contrastent admirablement parleur harmonie calme et moelleuse avec les âpres vibrations d'un orchestre profane.

Quelques facteurs de Paris confectionnent des pianos-orgues, mais ces instruments ne paraissent pas destinés à obtenir un grand succès dans le monde musical.

L'art de jouer de l'orgueet défaire valoir toutes les ressources de cet instrument exige un talent tout spécial, L'Allemagne possède des organistes distingués ; Paris en compte deux ou trois de premier ordre. M. Belveau, de Versailles, figure parmi nos plus habiles exécutants. 11 ne suffit pas d'être bon pianiste et musicien consommé pour faire marcher les rouages de cette vaste machine : placez nos plus célèbres pianistes devant un orgue, et vous serez bientôt convaincu de leur impuissance.

Ce que le vulgaire nomme orgue de Barbarie n'est qu'une contre-épreuve bâtarde de nos orgues d'église, instrument banal qui ne remue plus aucune fibre, si ce n'est pour la déchirer. Ils ne connaissent pas seulement les ressources de leur caisse portative, ces virtuoses delà voie publique, qui jettent les chants de nos grands maîtres à la tête des passants !