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Titre : Le Ménestrel : journal de musique

Éditeur : Heugel (Paris)

Date d'édition : 1834-01-05

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 44462

Description : 05 janvier 1834

Description : 1834/01/05 (A2,N6)-1834/01/11.

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k56192555

Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 01/12/2010

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DIMANCHE 5 JANVIER 1834.

DEUXIÈME ANNÉE. — N° 6.

(ûoncwicmJ (le cavoimemM}/,

DIX FRANCS PAR AN;

LES DÉPARTEMENTS , 2 FRANCS EN SUS ; .ET L'ÉTRANGER, 5 FRANCS.

On ne s'abonne pas pour moins d'un an.

Toutes les lettres doivent être adressées frane de port au d irecteur du journal.

Un- d avortât»

A PARIS, AU BUREAU DU JOURNAL,

B0E D'BANOPBE. 21, DANS LES DÉPARTEMENTS,

A lous les Bureaux des Messageries royales ou générales de France;

A BRUXELLES,

Aii bureau de l'Emancipation, rue des Fripiers, 36.

On peut aussi adresser te montant des abonnements en un non à Tue sur la poste.

Paraissant tous les dimanches avec une ROMANCE IMÉBITE de Madame Pauline DUCHAMBGE, H». Edouard BBUGBÏÈBH| Auguste PANSEROK, Amédée DE BEAOTLAN, Adolphe ADAM, Charles BLAHTADB , Etienne THÉNAHD, Jacques STEUHS, BOCHE , etc., etc.

DE L.A GHA1TS01T.

« Us sont passes ces jours tîe fête. » : (Tableau parlant. )

La chanson est passée de mode, la romancrA'n détrônée. Ce vieux poème lyrique, que pendant plusieurs siècles on a regardé comme l'expression de la malice, de la gaieté ou du plaisir chez les Français, a tout à fait disparu de nos repas; la chanson politique a éléle dernier soupir de ce genre de poésie : la chanson avait commencé avec Roland, elle a fini avec Bérenger. Le peuple même ne chante plus de chansons, sa joie est devenuegrave; aulieude refrainsburlesques il chante en sortant du cabaret des hymnes patriotiques : la marseillaise a remplacé la Courtille.

La chanson depuis les premiers siècles de la monarchie s'est toujours trouvée liée à nos moeurs; elle nous a suivi dans nos usages et dans nos habitudes ; elle est aujourd'hui aussi historique que nos chroniques, aussi caracléristique que nos comédies. Elle a été guerrière avec les preux de Charlemagne et les compagnons du bâtard de Normandie ; amoureuse et tendre à la cour du roi de Navarre ; mordante et satyriqueau milieu de nos guerres civiles et même à travers les fureurs de la Ligue ; railleuse avec la Fronde, bachique et gourmande quand le cabaret devint un besoin et la table une affaire; libertine et licencieuse sous la régence, dont les dîners de l'ancien caveau conservèrent les traditions. La chanson devint sanglante et furieuse en 95 et enfin épicurienne sous l'empire, quand il ne lui fut plus permis d'être autre chose. - Ce fut alors le règne de Désaugiers, de ce joyeux, spirituel et loyal garçon qui popularisa de nouveau la chanson, mais la chanson gaie, bouffonne, vive, passionnée, entraînante, que la société des dîners du vaudeville avait été déterrer sous les décombres de la révolution. Désaugiers non seulement chanta, mais il fit chanter partout;

partout; rajeunit la chanson de table, qu'il vint réchauffer aux fourneaux du Rocher de Cancale. Elle ressaisit dèsvce moment le sceptre du dessert, elle redevint avec le vin de Champagne l'accessoire indispensable d'un repas. On se promettait à celte époque Désaugiers à la cour et à la ville, comme sous Louis XIV Lambert et Molière.

Avec la restauration est arrivé Bérenger, chansonnier sublime, à lui seul Horace et Pindare; Bérenger, qui avait accepté la terrible tâche de renverser le trône de S. Louis, et dont les chansons ont fait autant de mal aux Bourbons que les balles de juillet. C'est de lui qu'on aurait pu dire avec plus de raison ce que Voltaire disait des ; chansons de Blot, quelles avaient le diable au corps.

Après la mission qu'elle venaitd'accomplir, la chanson devait abdiquer; son dernier adieu aété la Parisienne. Aujourd'hui un chansonnier serait absurde ; il serait pis, il serait ridicule comme un marquis de Louis XV; et cependant le talent de foire des chansons a été un métier pendant trente ans ; un jeune homme en sortant du collège se fesait chansonnier, comme on se fait aujourd'hui agent de change ou avoué, bonnetier ou marchand de nouveautés. On vendait des chansons par cahier ou par volume; et ce que ne pourraient jamais croire Coulanges et Chapelle, Collé et Panard, quelques poètes ont fait fortune à ce métier.

Aujourd'hui la chanson est à peine supportée,die ne peut se produire que sous le.nom modeste de chansonnette^ ou sous la forme de barcarole; ce n'est plus ce vaudeville qui courait lès rues débouche en bouche sur un air connu ; il faut, pour que la chanson soit admise dans un salon, qu'elle y entre à la faveur d'un air nouveau deBruguière ou dePanseron, deStrunzoudemadameDuchambge; alors elle peut obtenir l'honneur detrouver place sur le piano à côté de la romance du jour, et si les paroles sont de Scribe ou de Brazier, de Courcy ou de Polak, la demoiselle de la maison consentira à accompagner son frère ou son cousin, qui en fredonnera les couplets entre un nocturne d'Amédée de Beauplan et une cavatine de Bellini. MERLE.