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Titre : Le Ménestrel : journal de musique

Éditeur : Heugel (Paris)

Date d'édition : 1900-12-02

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 44462

Description : 02 décembre 1900

Description : 1900/12/02 (A66,N48)-1900/12/08.

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5615506g

Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 01/12/2010

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3636. - 66roe ANNEE — N° 48. PARAIT TOUS LES DIMANCHES Dimanche 2 mm\w 1900,

(Les Bureaux, 2blB, rue Vivienue, Paris) (Les manuscrits doivent être adressés franco au journal, et, publiés ou non, ils ne sont pas rendus aux auteurs.)

lie fluméfo : 0 fp. 30

MUSIQUE ET THEATRES

HENRI HEUGEL, Directeur

lie flamépo : 0 fp. 30

Adresser FRANCO à M. HENRI HEUGEL, directeur du MÉNESTREL, 2 bis, rue Vivienne, les Manuscrits, Lettres et Bons-poste d'abonnement.

Un an, Texte seul : 10 francs, Paris et Province. — Texte et Musique de Chant, 20 fr.; Texte et Musique de Piano, 20 fr., Paris et Province.

Abonnement complet d'un an, Texte, Musique de Chant et de Piano, 30 fr., Paris et Province. — Pour l'Étranger, les frais de poste en sus.

SOMMÂIEE-TEXTE

I. Peintres mélomanes (4° article) : Romantisme, RAYMOND BOUYER. — II. Semaine théâtrale: première représentation de la Reine de Saba à l'Opéra-Populaire, ARTHUR POUGIN; première représentation de lionne d'enfant ! aux Nouveautés, PAUL-EMILE CHEVALIER; prem'ère représentation de Sylvie ou la Curieuse d'amour au Vaudeville, MAURICE FHOVEZ; reprise des Vingt-huit jours de Claire/le à la Gaîté, O. BN. — III. Ethnographie musicale, notes prises à l'Exposition (9e article) : le théâtre japonais, JULIEN TIERSOT. — IV. Revue des grands concerts. — V. Nouvelles diverses et concerts.

MUSIQUE DE CHANT

Nos abonnés à la musique de CHANT recevront, avec le numéro de ce jour :

RONDEL DE LA BELLE AU BOIS

de J. MASSE.NET, poésie de M. JULIEN GRUAZ. — Suivra immédiatement : l'Heure d'azur, d'AuGUSTA HOLMES.

MUSIQUE DE PIANO

Nous publierons dimanche prochain, pour nos abonnés à la musique de PIANO : Hippolyle et Aricic, entr'acte de Phèdre, musique de J. MASSENET. ■— Suivra immédiaiement : Offrande, extraite de la même partition.

PRIMES GRATUITES DE MÉNESTREL

pour l'année 1901

Voir à la Se page du journal.

PEINTRES MELOMANES

IV ROMANTISME

à M. Henri Beraldi.

C'était à la Centennale de 1900, et cet imparfait semble une voix d'outre-tombe, déjà, qui nous rappelle que tout s'enfuit, même la beauté!... Dans la pénombre déserte de la section de gravure, c'était, — prestige d'une petite eau-forte, — un frontispice fantaisiste, un noir encadrement grimaçant à l'entour de la page blanche où rayonnent les capitales : W. HOFFMANN, KRESPEL. Yoici le conseiller mélomane et dégingandé, fantôme qui charme avec son violon le couple sentimental ; et le chat mystique hante les horizons des vieux toits. Bluette pour la Pléiade de Curmer (1842). L'auteur? Un officier d'artillerie qui goûtait la musique et cultivait la peinture : Octave PenguillyL'Haridon. Devant une toile de cet élève de Charlet, qui se fit illustrateur subtil d'Hoffmann et de Lénore, les Goncourt murmuraient, dix ans plus tard : « Un de ces quelques tableaux tentateurs qui vous font peser.votre bourse, et, quand on l'a pesée, regretter qu'elle soit si légère... » Quel meilleur hommage à la

beauté de l'art? Delacroix ajoute à l'éloge que ce coloriste était un « aimable garçon». Dont acte.

Mais combien Krespel et Lénore, plus taciturnes, forment un couple plus attachant! i8i%: c'est « l'âge du romantisme » ! Le vent d'est n'a pas attendu l'apothéose d'un Richard Wagner pour souffler sur Paris frivole ; Yictor Hugo corrige les épreuves géantes de ses Burgraves, et les vagues du Nord égarent les Vaisseaux-fantômes... La prédiction du grand Goethe est réalisée : les Werther pullulent, incertains entre le suicide et la phtisie plus lente; le réchaud rougit l'ombre timide, et le silence des nuits plait aux éclats de voix des Goetz de Berlichingen. La Mort est souveraine. C'est charmant! La famille est complète, et la macabre soirée bat son plein... C'est l'âge hoffmannesque s'il en fut.

Toutefois, ce n'est pas encore le précurseur que la jeunesse invoque, — le Christophe Colomb du leit-motiv, malgré les divinations d'un Berlioz, libre héritier de Weber et de Beethoven, dans la Symphonie fantastique, dans Harold en Italie, clans Roméo et Juliette, aux nobles idées fixes ; ce n'est pas l'arbitre entre le poème et la musique, dont le divorce italien se prolonge en dépit des pressentiments d'un Wagner, alors triste et misérable à Paris; et, non plus, le Kreisler épris des correspondances mystérieuses, des transpositions quasi morbides, bien que Balzac, devancier réaliste de Baudelaire, ait déjà frissonné sous l'aiguillon d'une sensation fugitive, à la sonorité d'un nom propre, à l'aspect d'une rue, au jeu' d'une physionomie, sous le regard troublant de la Fille aux yeux d'or... Non. Les Ffews du Mal sont en germe dans un cerveau, leur serre chaude; mais, en 1842, pas encore de décadence avouée, ni de modem style; pas encore de bijoux qui soient paysage, symphonie ou poème, d'objet d'art intellectuel,— « qu'il soit dieu, table ou cuvette », —ni de poème symphonique, qui puisse élire pour épigraphe la préciosité jolie d'un tel vers :

Bruit d'or parmi laverie et chaude somnolence... (i)

Les romantiques étaient des candides : ils n'auraient pas compris ! Leur « mal du siècle » ne fut qu'un printemps morose; nous en avons l'automne. Et le D 1' Max Nordau s'inquiète de nos soirs... Leur Hoffmann n'était pas le nôtre: alors, simplement, on invoquait le magistrat conteur, dessinateur et compositeur; on dévorait ses contes ; on charbonnait sa silhouette : son fantastique, si romantique, était l'atmosphère que respiraient les poètes, ces grands enfants, et les enfants, ces petits poètes.

Parmi la gent trotte-menu de ces Petits-Romantiques, en voici deux encore fascinés par la figure d'Hoffmann : Tony Johannot, Aimé de Lemud. Dès l'aube amère de 1830 (car il y a beau temps que dame Aurore n'a plus les doigts de rose), le premier donne à l'éditeur Renduel le titre des OEuvres complètes d'Hoffmann.

(1) Ce curieux vers, ultra-moderne, est de M. Fernand Gregh (1897).