M\ - 29e Année
N° 4»
TABLETTES DU PIANISTE & DU CHANTEUR
Dimanche 2 Novembre
1862
CHAIVT CONDITIONS D'ABONNEMENT: PIAIVO
lor Mode d'abonnement : Journal-Texte, tous les dimanches; SO Morceaux :
Scènes, Mélodies, Romances, paraissant de quinzaine en quinzaine; «Albumsprimes ou Partition.— Un an : 15 fr. ; Province : 18 fr.; Etranger : 21 fr.
2e Mode d'abonnement: Jtournal-TextR, tous les dimanches; S« IWorpcaux :
Fantaisies, Valses, Transcriptions, Quadrilles, de quinzaine en quinzaine ;ï Albums prîmes ou Partition.—Un an : 15 fr. ; Province: 18 fr.; Étranger : 21 fr.
CHAIVT ET PIANO REUNIS :
3e Mode d'abonnement contenant le Texte complet, les 5« Morceaux de chant et de piano, les 4 Albums-primes ou Partitions.
Un an : 25 fr. — Province : 30 fr. — Étranger : 36 fr.
On souscrit du 1er de chaque mois. — L'année commence du 1er décembre, et les 52 numéros de chaque année, — texte et musique, — forment collection. — Adresser franco
un bon sur la poste, à MM. HlillCEl et Cie, éditeurs du Ménestrel , 2 bis, rue Vivienne.
Typ. Charles de Mourgues frères, ( Texte seul : 10 fr. — Volume annuel, relié : 12 fr. ) rue Jean-Jacques-Rousseau, 8. — 6701.
SOMMAIRE — TEXTE
I. La Musique dramatique jugée par un dilettante sous Louis XIV (1er article). JULES CARLEZ. — II. Inauguration du nouveau Théâtre-Lyrique. Paul BERNARD. — III. Semaine théâtrale. J. LOVY. — IV. Les Chanteurs automates. J. L. — V. Concerts populaires de musique classique. J. LOVY. — Arl. Nouvelles, Nécrologie et Annonces.
MUSIQUE DE PIANO:
Nos abonnés à la musique de PIANO recevront avec le numéro de ce jour:
LA POLKA DES MANDARINS
par PHILIPPE STUTZ. — Suivra immédiatement après : la fantaisie-caprice de J.-CH. HESS sur Orphée aux Enfers, opéra-bouffe de J. OFFENBACH.
CHANT:
Nous publierons dimanche prochain, pour nos abonnés à la musique de CHANT :
LA MAISON BLANCHE
paroles et musique de GUSTAVE NADAUD. — Suivra immédiatement après: La Mononita, chanson havanaise du MAESTRO IRADIER, paroles françaises de PAUL BERNARD.
LA MUSIQUE DRAMATIQUE
JUGEE PAR UN
DILETTANTE SOUS LOUIS XIV
Le personnage auquel nous appliquons cette épithète de dilettante, quelque moderne que soit l'emprunt qui en a été fait à la langue italienne, n'est pas un inconnu pour quiconque a les moindres notions de littérature. Beaucoup à la vérité connaissent plutôt son nom que ses ouvrages, où l'on trouve pourtant de nobles pensées, de sages maximes, des jugements sérieusement
pesés et très-clairement rendus sur les héros et sur les écrivains de l'antiquité et des temps modernes, comme aussi des traits fins et légèrement mordants, d'ingénieuses railleries ne s'écartant jamais du domaine des convenances et du bon goût; le tout exprimé dans un style élégant, correct et précis. Je parle de la prose de l'auteur, car pour ses vers, ils restent généralement dans le médiocre, lorsqu'ils ne tombent pas au-dessous. Et cependant, c'était avec une véritable satisfaction que le brillant prosateur essayait de se faire poète ; écrivant avec facilité, il entassait vers sur vers, souvent même il les mélangeait avec sa prose, ce qui les faisait paraître encore plus mauvais.
Si la courte description que nous venons de faire du style et de l'esprit de notre auteur n'est pas trop inexacte ou trop obscure, on aura bientôt reconnu Saint-Evremond.
C'est en effet de cet écrivain que nous allons parler, non pour exalter son mérile littéraire, non pour tracer le portrait moral et intellectuel de l'auteur des Réflexions sur les divers génies du peuple romain et de Y Eloge de M. de Turenne, du bel esprit de la petite cour de Chelsea, de l'ami dévoué d'Hortense Mancini, duchesse de Mazarin, à qui il a adressé nombre de lettres spirituelles et courtoises, —mais simplement pour examiner les quelques pages qu'il a consacrées à l'art qu'il aimait passionnément, à la musique. Si peu étendus que soient ces opuscules, ils ne laissent pas d'offrir quelque intérêt, tant à cause des idées qui y sont émises sur la musique, et principalement sur l'opéra français, que parce qu'ils contiennent le premier exposé d'opinions touchant l'art musical, tracé par une plume française, avec le choix d'expressions et le soin de la forme qui conviennent, non pas au chroniqueur chargé de constater les faits, mais bien à l'écrivain dilettante, qui rend compte de ses impressions personnelles.
Le plus important des écrits de Saint-Evremond concernant la musique est sa lettre au duc de Buckingham sur les Opéras.