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plupart des cas. Ainsi, on n'ira pas rechercher si un individu qui tire un coup de fusil à bout portant sur un autre, a eu l'intention de le blesser ou de le tuer, si une personne qui met le feu dans une partie d'un bâtiment a eu l'intention d'incendier la maison tout entière. Ici la volonté et l'intention se confondent; un lien si étroit les unit, l'effet et la cause s'enchaînent si irrésistiblement, que ces deux circonstances s'englobent l'une dans l'autre pour ne plus en former qu'une seule. C'est alors qu'on donne au mot volonté le sens d'intention, et que le Code, par exemple, définissant le meurtre, l'appellera : «. l'homicide commis volontairement, » et poussant plus loin la confusion dans les cas mêmes où la volonté se distingue nettement de l'intention, le Code se servira encore de la première expression en lui donnant le sens de la seconde : par exemple, dans l'article 319, il qualifiera l'homicide par imprudence homicide Involontaire.
De là vient cette expression : « délit involontaire, » qui, analysée strictement, est impropre. Pour qu'un fait soit imputable à l'agent, il faut qu'il soit l'effet de sa volonté, quoiqu'il n'ait pas voulu le résultat qu'il a produit. S'il a agi ou s'il est resté dans l'inaction sans volonté, tel que le fou ou l'enfant, lesquels n'ayant pas l'intelligence, ou n'ayant pas un degré d'intelligence suffisant,, sont, par conséquent, sans volonté, il n'est coupable d'aucune faute.. Sans doute, quand la loi qualifie tel délit,