FLORENT ET OCTAVIAN.
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XTVe SIECLE.
Maintenant, au lieu de régner tranquillement dans Rome, Florent cède au désir d'aller rendre visite à son frère Octavian dans Babylone. Il rencontre en mer une flotte de Sarrasins; on le fait prisonnier, on le conduit au roi de Palerne. Sa captivité est adoucie par les tendres soins de la belle Police, fille du roi. Un géant d'Aumarie, nommé Corsaut, venant provoquer les chevaliers du roi, Florent demande à répondre au défi et tue le géant ; mais les Sarrasins d'Aumarie, désespérés de la mort de Corsaut, se précipitent sur le vainqueur, l'abattent et le ramènent à Aumarie. Il ne fait donc, que changer de prison. Marsebille, recueillie comme on a vu par la reine de ce pays, agit alors comme avait fait Esclarmonde à Damas en faveur d'Octavian. Elle lui fournit les moyens de tromper la vigilance du geôlier, et s'enfuit d'Aumarie avec l'époux qui lui doit sa délivrance. Ils reviennent à Rome, où le peuple, les bourgeois, les sénateurs les reçoivent avec joie, et leur seul regret est maintenant d'ignorer ce qu'est devenu leur fils Othonet.
Celui-ci grandissait chez le roi de Palerne, sous le nom d'Acéré. Armé chevalier à seize ans, il va conquérir, pour son coup d'essai, le royaume d'Aumarie. Au retour de cette expédition, le roi de Palerne lui avoue qu'il n'est pas son père :
« Je vous vouls en jeunesse, biaus enfes, acheter,
« Céans vous ai norri bien riche bachelier,
« Et vous ai adoubé, armes povés porter.
«Mais ne congnois le père qui vous voult engendrer.
« A vo naistre vousistes une croix apporter,
« Dont aucuns maistres vouldrent de ce déterminer
« Qu'un grant roiaume irés conquerre oultre la mer,
<< Que vous irés par force aux crestiens houster.
« Se poine voulés mectre à ce point achever,
« Je vouldrai de mes gens cent mille et plus livrer.
« Avec ce vous ferai le califfe preschier
« Et de no Dieu Mahon le grant pardon doner. »
Acéré se console de ne pas être fils du roi de Palerne, parce qu'il peut ainsi devenir l'époux de cette belle Police, que l'empereur Florent son père avait déjà remarquée avant lui. Puis il conduit devant Rome la plus formidable armée que les Sarrasins eussent encore levée :
V. 17632.
Grande fut l'assemblée de mainte région; Leur califfe leur donne ses pardons par Mahon,
V. 17671.