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M.AmSEIXit.E
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SIXIEME ANNÉE
N° m
15 Mai 1885
.J^e journal parait tous les mois.
PSIX DEL'ABONNEMENT : Pour là Fiance 6 fe- par an. | Pour l'Etranger 7 fr. put sa
Prix du numéro : 60 centimes.
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18^9-80, t880>81, 1881 -82, 1882-83 et 1883-B4 : 10 fie. l'une,
SOMMAIRE :
.s. Nouvelle-France et les Allemands, ^r M« Las Cases. — Correspondances. —■ Renseignez-nous. — Le procès de Bruxelles. — Un missionnaire au Congo et trois chefs Africains. — M. le: marquis de Rays: — Fontevrault f Suite et fin). — Du mouvement colonial dans l'histoire des peuples (Suite). ^- Histoire delà découverte des terres australes (Suite).
LA NOUVELLE-FRANCE
ET
LES ALLEMANDS
Ils ont été bien mal inspirés, disons le mot, bien maladroits, eeux qui sont parvenus à faire prévaloir en haut lieu leurs préventions contre l'entreprise coloniale du Marquis de Rays, et ont ainsi réussi à la faire échouer, ou du moins à en retarder Y accomplissement. Qu'espéraient-ils donc ? A quelle pensée ont-ils obéi?
Nous admettons que sur ce point on ait pu se tromper, ne scrutons point les intentions. Nous ne voulons point ici récriminer ; plus tard peut-être l'a lumière se fera-t-elle complète.
Mais à quoi ont-ils abouti? On peut se le demander. Qui a profité des prohibitions qu'ils ont amenées, des vexations qu'ont eu à subir les colons recrutés par le Marquis, des empêchemen (.s mis aux départs des navires, des retards, des découragements, de toutes ces excitations dont le résultat a
été l'insuccès de cette tentative? L'Allèm^nè et l'Angleterre.
L'Allemagne a fait flotter son drapeau sur les terres de la Nouvelle-Irlande et de la NouvelleBretagne, et des planteurs Anglais, avec les dépouilles provenant do la colonie française, ont créé de magnifiques exploitations dans l'une de ces îles.
Ils ont certainement du patriotisme, ces Français , qui ont refusé aux navires du Marquis de prendre la mer dans un port français, qui les ont poursuivis , de leur veto dans les ports belges et hollandais ; mais alors combien ils doivent amèrement regretter de s'être donné tant de peine pour favoriser les inté-- rêts allemands et anglais !
Ont-ils cru qu'en faisant avorter ces premières tentatives l'oeuvre allait disparaître, que l'idée du Marquis serait anéantie et qu'il n'en serait plus question jamais ? Etrange illusion ! Les idées justes ne meurent pas ; elles se font jour malgré tout, elles brisent les résistances.
Or, tout ce qu'on lit, tout ce qu'on apprend en fait de colonisation, d'exploration, de voyages, rappelle ce que voulait, ce qu'a tenté le Marquis de Rays et prouve que ses vues étaient judicieuses, qu'il connaissait parfaitement ces contrées, qu'il prévoyait leur avenir, qu'il avait les vrais principes de la seule politique coloniale utile.
Voici par exemple ce que nous lisons dans un journal bien connu pour avoir été des moins sympathiques au fondateur de la Nouvelle-France.
« lies projets mal mûris de l'établissement d'un grand empire colonial ont conduit la France à la crise gouvernementale qu'on