352 LE DROIT DES GENS.
§ 87. — Des hérauts, trompettes et tambours.
Les hérauts avaient succédé nuxféciales desRomains; aujourd'hui ils ne sont plus guère en usage; on envoie des tambours, ou des trompettes, et ensuite, selon les occasions, des ministres, ou des officiers munis de pouvoirs. Les tambours et trompettes sont sacrés et inviolables; mais ils doivent se faire connaître par les marques qui leur sont propres. MAURICE, prince d'Orange, témoigna un vif ressentiment contre la garnison d'Yssendyck, qui avait tiré sur son trompette («). Il disait à cette occasion, qu'on ne saurait punir trop sévèrement ceux qui violent le droit des gens. On peut voir d'autres exemples dans WÏCQUEFORT, et en particulier la réparation que le duc de Savoie, commandant l'armée de CIIARLES-QUINT, fit faire à un trompettefrançais, qui avait été démonté et dépouillé par quelques soldats allemands (b).
S 88. — Les ministres, les trompettes, etc., doivent être respectés, même dans une guerre civile.
Dans les guerres des Pays-Bas, le duc d'ALBE fit pendre un trompette du prince d'Orange, disant qu'il n'était pas obligédedonnersûretéàun trompette que lui envoyait le chef des rebelles (c). Ce général sanguinaire viola certainement, en cette occasion comme en bien d'autres, les lois de la guerre, qui doivent être observées même dans les guerres civiles, comme nous l'avons prouvé ci-dessus {liv. III, chap. XVIIt). Et comment viendra-t-on à parler de paix dans ces occasions malheureuses, par quel moyen ménagera-t-on un accommodement salutaire, si les deux partis ne peuvent se faire porter des messages et s'envoyer réciproquement des personnes de confiance en toute sûreté? Le même duc d'ALBE, dans la guerre que les EspagnolsfirentensuiteaUxPortugais, qu'ils traitaient aussi
(a) WÏCQUEFORT, liv. I, sect. III.
(b) Id. Ibid.
(c) Id. Ibid.