MV. III, GHAP. X. 203
la clémence, lorsque la rigueur n'est pas d'une absolue nécessité. CICÈRON blâme la destruction de Corinthe»
2ui avait indignement traité les ambassadeurs romains. l'est que Rome était en état de faire respecter ses ministres, sans en venir à ces voies d'une extrême rigueur.
CHAPITRE X.
De la foi entre ennemis; des stratagèmes, des ruses de guerre, des espions, et de quelques autres pratiques.
§ 174. — Que la foi doit être sacrée entre ennemis.
La foi des promesses et des traités est la base de la tranquillité des Nations, comme nous l'avons fait voir dans un chapitre exprès (liv. Il, chap. XV). Elle est sacrée parmi les hommes, et absolument essentielle à leur salut commun. En sera-t-on dispensé envers un ennemi? Ce serait une erreur également funeste et grossière, de s'imaginer que tout devoir cesse, que tout lien d'humanité est rompu entre deux Nations qui se font la guerre. Réduits à la nécessité de prendre les armes pour leur défense et pour le maintien de leurs droits, les hommes ne cessent pas pour cela d'être hommes; les mêmes lois de la nature régnent encore sur eux. Si cela n'était pas, il n'y aurait point de lois de la guerre. Celui-là même qui nous fait une guerre injuste est homme encore, nous lui devons tout ce qu'exige de nous cette qualité. Mais il s'élève un conflit entre nos devoirs envers nous-mêmes et ceux qui nous lient aux autres hommes; le droit de sûreté nous autorise à faire contre cet injuste ennemi tout ce qui est nécessaire pour le repousser ou pour le mettre à la raison. Mais tous les devoirs dont ce conflit ne suspend pas nécessairement l'exercice subsistent dans leur entier, ils nous obligent et envers l'ennemi et envers tous les autres hommes. Or, tant s'en faut que l'obligation de