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partientà la défense de la place : détruire une ville parles bombes et les boulets rouges, est une extrémité a laquelle on ne se porte pas sans de grandes raisons. Mais elle est autorisée cependant par les lois de la guerre, lorsqu'on n'est pas en état de réduire autrement une place importante, de laquelle peut dépendre le succès de la guerre, ou qui sert à nous porter des coups dangereux. Enfin, on en vient là quelquefois, quand on n'a pas d'autre moyen de forcer un ennemi à faire la guerre avec humanité, ou de le punir de quelque autre excès. Mais les bons princes n'usent qu'à 1 extrémité, etavecrépugnance, d'un droit si rigoureux. En l'année 1694, les Anglais bombardèrent plusieurs places maritimes de France, dont les armateurs portaient des coups sensibles au commerce de la GrandeBretagne. La vertueuse et digne épouse de GUILLAUME III n'apprit point ses exploits de la flotteavecune vraie satisfaction : elle témoigna de la douleur de ce que la guerre rendait de telles hostilités nécessaires, ajoutant qu'elle espérait que ces sortes d'opérations deviendraient si odieuses, qu'à l'avenir on y renoncerait de part et d'autre (a).
§170.—Démolition des forteresses.
Les forteresses, les remparts, toute espèce de fortifications, appartiennent uniquement à la guerre. Rien de plus naturel, ni de plus légitime, dans une guerre juste, que de raser celles qu'on ne se propose pas de garder. On affaiblit d'autant son ennemi, et on n'enveloppe point des innocents dans les pertes qu'on lui cause. C'est le grand parti que la France a tiré de ses victoires, dans une guerre où olle ne prétendait pas faire des conquêtes.
§ 171. — Des sauvegardes.
On donne des sauvegardes aux terres et aux maisons que l'on veut épargner, soit par une faveur, soit à la
(a) Histoire de Guillaume III\ liv. VI, t. H, p. 66.