LE BONNET VEUT.
L ARRIVEE.
Voilà Udolpbe !
RADCLIFF.
C'est le vingtième jour du voyage : cinq heures sonnaient au clocher de la petite ville d'Ollioules quand l'ordre de marche nous est arrivé ; je marchais leprémier en tète de notre hideuse caravane ; un beau soleil d'avril se levait derrière un amas de montagnes grises et décharnées : parvenu au sommet d'une côte douce, j'ai été soudainement arraché à mes poignantes sensations par un spectacle qui doit être bien doux aux yeux de l'homme libre.
Une plaine immense, toute verte de pins et d'oliviers, clair-semée de blanches maisons, se déroulait jusqu'à la mer : la mer ! elle était bleue et calme, calme comme le ravissant tableau qui me riait de toutes parts : nul souffle dans l'air ; une lumière transparente ; une harmonie de chants aériens, mariée au tintement vaporeux des cloches, aux aboiements des chiens de ferme, aux roulements confus d'un tambour lointain. Il y avait en face de moi un brouillard