Vol. I. Juillet-Septembre 1899 N" 3.
Bulletin hispanique
«MENTE IÉELLECTUELLE AVEC L'ESPACÉS
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Depuis leur création, les Annales de la Faculté des Lettres de Bordeaux ont fait une large place aux études hispaniques. En nous faisant connaître les recherchés des savants, les ouvrages des écrivains qui honorent l'Espagne, en nous initiant au travail dé ses Universités ou de ses Académies, elles répondaient à un désir heureux de l'opinion, Grâces à Dieu! nous n'étonnerons plus la grande nation par notre indifférence. Des événements récents que la France n'a pu prévenir,: qu'elle a tenté d'atténuer, nous ont enfin émus. Hommes d'État ou écrivains, nous avions trop négligé cette vieille et fière patrie de l'héroïsme. Ses malheurs nous ont révélé ses sympathies et les nôtres. Nous aArons eu conscience qu'elle était prés de nous, non seulement par les frontières; mais plus encore par son histoire, par ses intérêts et ses sentiments, par son idéal et par ses épreuves. Cette entente morale nous vaudra-t-elle une entente financière et politique? Nous l'espérons. Mais s'il n'appartient pas à nos Universités d'intervenir dans ces délicates questions, au moins peuvent-elles travailler à un accord : celui des esprits. Et je voudrais ici brièvement indiquer sous quelle forme nous devons aller audevant de l'Espagne, et l'Espagne elle-même peut venir à nous.
Pour se faire aimer, il faut d'abord se faire connaître. Or, l'Espagne ne pouvait guère nous juger que sur ses souvenirs et sur nos attitudes. Ni les uns ni les autres ne la disposaient en notre faveur. Malgré des alliances dynastiques, elle n'avait pu oublier tout à fait les luttes nationales du Premier Empire; malgré la communauté de religion et de race, notre admiration officielle pour les institutions anglaises ou l'esprit allemand nous détournait de son alliance.
A F B. — Bull, hispan., I, 1899, 3. 8