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Titre : Bulletin hispanique

Auteur : Université de Bordeaux. Faculté des lettres et sciences humaines. Auteur du texte

Auteur : Société de correspondance hispanique (France). Auteur du texte

Éditeur : Féret (Bordeaux)

Éditeur : Henri Georg (Lyon)

Éditeur : Paul Ruat (Marseille)

Date d'édition : 1926

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327290771

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327290771/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 1926

Description : 1926 (N1,A48,T28).

Description : Collection numérique : Fonds régional : Aquitaine

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k56002219

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-1469 (3)

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 18/01/2011

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300' BULLETIN HISPANIQUE

d'érninêncê, et il faut les réunir tous pour arriver à une parfaite universalité.

Le discret né doit pas s'attacher à un seul emploi, ni fixer son goût sur un seul objet; c'est un malheur de réduire et de limiter une faculté que lé Ciel a créée indéfinie et sans bornés.

Les grands hommes sont ceux qu'on ne peut définir, tant ils ont de perfections multiples, infinies. D'autres hommes sont si limités que l'on connaît aussitôt leur goût>(]soit pour s'en garder, soif" pour le flatter; jamais il ne s'accroît, ni ne s'étend.

Quand le Ciel voulut, un jour, donner une nourriture aux humainSj il leur envoya la manne, ce mets qui réunit tôiites les saveurs, qui plaît à toutes lés bouches, et dont les qualités universelles répondent à tous les goûts les meilleurs.

'. " Parler toujours d'un Ion sérieux, c'est Jasser/les- gens; toujours plaisanter, c'est s'attirer du mépris ; toujours philosopher, c'est attrister, et toujours satiriser, c'est indisposer chacun. _ s

Le Grand Capitaine fut un excellent modèle pour lés discrets; il se comportait à la Cour comme s'il n'avait jamais été dans les camps, et dans les camps comme s'il n'avait jamais été à la Cour,

On n'en peut dire autant de cet autre, grand sot plutôt que grand soldat, qui, prié par une dame de danser avec elle, en juste occasion, c'est-à-dire dans un bal, s'excusa de son ignorance et montra sa sottise en ajoutant qu' « il ne savait pas remuer ses pieds dans un palais, mais seulement faire oeuvre de ses mains à la guerre ». Sur quoi, la dame lui repartit à propos : ce Eh bien ! Il me semble qu'en temps de paix vous seriez bon à mettre dans un fourreau, et suspendu au mur, au milieu d'une panoplie, jusqu'au moment de. vous employer. » Et encore, si elle avait été moins courtoise/aurait-elle pu lui assigner très justement quelque autre place plus méprisable 1.

La diversité des goûts n'entraîné pas confusion, ni celle des goûts contradiction Un même centre peut les réunir, et il vient un moment pour tout. Certaines gens n'ont d'autre heure que Celle de leur convenance propre, et s'y tiennent sans cesse. Le sage doit avoir une heure pour lui-même,'et plusieurs pour les amis d'élection.

11 y a temps pour tout, sauf pour ce qui est messéant. Et ce n'est pas une excuse suffisante, celle que donna quelqu'un, à la suite d'une action fort étourdie: Qui-est sage le jour n'a pas besoin de Têlre la nuit,

En résumé, mon cher et très docte Vincent, la vie de chacun de nous n'est autre chosequ'une représentation tragi-comique; si l'année commence par le Bélier, elle finit par le Poisson; et, en somme, le bonheur et le malheur, le comique et le tragique, se compensent.

i. L'anecdote est empruntée au Cortigiano, dé Castiglione (livre I).