TROISIÈME PARTIE
LE TAMBOUR DE LA 3? DEMI-BRIGADE
L ECOLE DES TAMBOURS
« Do même au même, et allenlion ! Le premier qui prend un ra pour un fia et bat la Berloqua pour la Diane, je lui lais avaler ma canne de la pomme i\ l'embout. \ Compris, hein? Lors donc! citoyens tambours ! à "vos rangs! Attention! Les talons sur la môme ligne! les genoux tendus, le , corps d'aplomb sur les hanches ! Les coudes en dehors et les mains aux baguettes! Du moelleux, mes amours! Le tambour doit être beau, même quand il ne bat pas sa caisse ! Droite^ alignement ! La tête droite, le menton rapproché du col!... Fixe ! »
Et le major, en achevant ces mois prononcés d'une voix de tonnerre, balança gracieusement sa canne gigantesque, se recula d'un pas el enveloppa d'un coup d'oeil profondément connaisseur l'ensemble du petit peloton placé à dix pas devant lui.
Ce tambour-major était un homme de cinq pieds dix pouces au moins, admirablement pris dans son énorme taille. Son buste athlétique, ses bras et ses jambes aux proportions gigantesques, ses pieds et ses mains dignes d'un Titan, décelaient une constitution vigoureuse et une force physique peu commune. Mais par suite d'un caprice bizarre de la nature, ce corps de géant était surmonté par une tôle d'une petitesse presque ridicule. On eût dit un oeuf (car elle en avait la forme) placé sur le fût d'une énorme colonne.
Au premier coup d'oeil, il était même assez difficile de distinguer celte tête dans ses détails. Ce qu'on voyait d'abord, c'était une sorte de i'orêt de poils roussàtres avec quelques rares éclaircies d'un brun également