V Année. \» 32 U5 Mars l!MKi
BULLETIN MENSUEL
D'ÉTUDES SOCIALES & D'ACTION CATHOLIQUE
Le théâtre populaire et social dans les Patronages
Lorsque j'écrivis, à cette place, un premier article sur le théâtre, quelques amis me prédirent une avalanche d'objections, voire même d'observations plutôt aigres que douces de la part des adversaires systématiques du théâtre au Patronage. Or elles ne sont pas venues, soit parce que mon article a passé inaperçu, soit parce que, charitablement, on n'a pas voulu soufller sur mes illusions.
Revenant aujourd'hui sur mon sujet, je constate que les faits ont confirmé mes dires et que, depuis plusieurs mois, le théâtre à tendances sociales et réformatrices a fait des pas de géant. En effet, Paris que l'on peut considérer comme le foyer théâtral par excellence, a vu partout, sur ses murs, des affiches de pièces sociales. Même les scènes qui semblaient ne devoir jamais les accepter, les jouent ou les répètent. La Gaité, la Porte Saint-Martin, le Théâtre Molière, le Trtanon, le Théâtre de Montparnasse, et jusqu'à Y Ambigu leur ont ouvert leurs portes à deux battants.
Au contraire, Le Bossu, Le Courrier de Lyon, Le Maître de Forges, tout ce vieux répertoire est mort, et les tentatives de résurrection ont échoué. Le public veut bien encore rire et pleurer comme autrefois, mais il veut aussi qu'on le fasse penser. Et cette volonté a fait surgir, après tant d'autres pièces de ce genre déjà passées, les Plumes de geai, L'Attentat, Sous VÛpanlelle, L'Assiette au Beurre, L'Inventaire, Le Tuberculeux, La Vengeance du Juif, La Tourmente, etc., autant d'oeuvres a