DE MONSÉGUR. 83
battait encore, mais sans espoir de vaincre ; on ne parlait que des malheurs du passé, et la crainte de l'avenir détruisait jusqu'aux ressources du présent. Ces funestes dispositions n'échappèrent point à l'ennemi. Ce fut alors qu'il déploya habilement l'appareil menaçant de toutes ses forces; et en même temp s qu'il nous attaquait avec vigueur, il faisait offrir en secret, aux chefs qui nous commandaient, des conditions que la prudence eût en effet conseillé d'accepter, si l'on avait pu oublier que la loi imposée au plus faible est bientôt impunément violée par le plus fort. J'avais ouvert à Dournes, comme Pérelle à Monségur, un asile aux hérétiques poursuivis par l'inquisition , et aux proscrits victimes comme moi de leur fidélité à leur souverain, C'était le seul moyen d'y rassembler assez deforces pour défendre ma famille. Il n'en fallut pas davantage, lors- de la paix conclue entre la France et le comte de Toulouse, pour être exclus du par-