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Titre : Notices, mémoires et documents publiés par la Société d'agriculture, d'archéologie et d'histoire naturelle du département de la Manche

Auteur : Société d'archéologie et d'histoire de la Manche. Auteur du texte

Éditeur : Imprimerie d'Elie fils (Saint-Lô)

Date d'édition : 1938

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34460585f

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34460585f/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 7182

Description : 1938

Description : 1938 (VOL50).

Description : Collection numérique : Fonds régional : Basse-Normandie

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k55769359

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 03/01/2011

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NOTICES

MEMOIRES ET DOCUMENTS

PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ

d'Archéologie et d'Histoire Naturelle

DU DÉPARTEMENT DE LA MANCHE Siège social : Hôtel de Ville, Saint-Lo

CINQUANTIÈME VOLUME

SAINT-LO

IMPRIMERIE JACQUELINE, RUE DES IMAGES, 28

MDCCCCXXXVIII


NOTICES

PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ DU DEPARTEMENT DE LA MANCHE

CINQUANTIEME VOLUME


La Société n'est pas engagée pr les opinions des auteurs dont elle publie des mémoires.


NOTICES

MEMOIRES ET DOCUMENTS

PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ

d'Archéologie et d'Histoire Naturelle

DU DÉPARTEMENT DE LA MANCHE Siège social : Hôtel de Ville, Saint-Lo

CINQUANTIEME VOLUME

SAINT-LO

IMPRIMERIE JACQUELINE, RUE DES IMAGES, 23

MDCCCCXXXVIII



Parchemins et Parcheminiers

DANS LE DEPARTEMENT DE LA MANCHE

I. — LE PARCHEMIN

Le Parchemin, dans les textes du Moyen-Age, est désigné par les mots : membrana pergaminum ou pergamenum, déjà employé par Saint Jérôme. Les Latins lui avaient donné le nom de chirta pergamena, pour le distinguer de la charta AEgyptiana, qui se trouvait en Egypte avec les fibres du papyrus.

C'est au temps d'Eumène, roi de Pergame, ville de Syrie, en Asie Mineure, monté sur le trône l'an 197 avant J.-C., qu'on rapporte l'invention de la véritable peau à écrire. Ses sujets, privés du papyrus du fait de l'inimitié du roi d'Egypte, y suppléèrent par ce nouveau produit auquel ils donnèrent le nom de leur cité : pergamenum ; d'où le nom de parchemin.

La peau généralement employée était la peau de mouton. Un parchemin de luxe, plus fin et plus blanc, se faisait dès l'origine avec le veau. Aussi a-t-il conservé le nom de velin. Des produits, d'une finesse plus grande encore, étaient fournis par la peau des agneaux mort-nés.

Une fois la peau choisie et nettoyée, on la dégrossissait avec un rasoir, on la dégraissait et on la polissait à l'aide de la pierre-ponce ou bien d'une dent d'animal, afin de n'y laisser ni poils, ni taches, ni la moindre rugosité.

Les diverses espèces de parchemin ont varié suivant les pays et les époques. Dans le Nord de la France, en Angle-


— 2 — terre et dans les pays germaniques, on se servait presque aussi souvent de peaux de veau que de,peaux de mouton. Dans le midi de la France, on employait les peaux de mouton et de chèvre.

Souvent, et spécialement eu Italie, on a traité de manière différente les deux côtés du parchemin destinés à écrire les chartes : le côté de la chair seul subissait toutes les préparations nécessaires pour recevoir l'écriture ; seul, il était saupoudré de « groison », fine poudre crayeuse, puis soigneusement poncé et lissé, ce qui lui donnait une couleur blanche et un poli luisant ; le côté de la laine ou du poil est demeuré d'une nuance jaune ou grisâtre, un peu rugueuse au toucher, et l'on y discerne facilement à l'oeil nu la trace des bulbes pileux. Dans le commerce, on distingue le dos qui est le côté du poil ou de la laine ,et- la fleur, qui se trouve du côté de la chair.

En général, on préfère pour le parchemin les peaux de mouton ou de chèvre. Les peaux de veau, de cheval ou d'agneau mort-né servent pour la fabrication du parchemin vierge ou velin. Les peaux de bouc, de chèvre ou de loup sont destinées aux tambours où grosses caisses ; les peaux d'âne sont employées, pour les timbales.

Les tanneurs préparent les peaux et les transforment en cuirs ; ces cuirs sont à leur tour travaillés par les corroyeurs qui les assouplissent et les lustrent. Les mégissiers préparent les cuirs en blanc pour le service des gantiers, des bourreliers et des parchemihiers.

Ce dernier artisan, qui seul nous intéresse ici, tend les peaux sûr des cercles ou sur un cadre, muni de chevilles de bois, appelé herse. On procède alors à l'écharnage avec une sorte de ciseau, nommé pistolet, qui sert en même temps à lisser. Cette dernière opération constitue l'édossage.

Ensuite, on saupoudre la peau du côté de la chair de carbonate de chaux ou de chaux éteinte, parfaitement séchée et tamisée, et l'on frotte fortement à la pierre-ponce avec la chaux humectée du côté poil, à sec du côté fleur. Le pon-


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cage est nécessaire pour obtenir le parchemin de première qualité. Pour le parchemin commun, on se contente de le saupoudrer de carbonate de chaux bien sec.

Lorsque le parchemin est débarrassé de tout corps gras, le natisseur tend de nouveau la peau sur une autre herse et l'appuie sur un cuir de veau fortement tendu, nommé sommier. Il enlève, une à une, les inégalités trop saillantes, et promène le fer à ratisser sur la peau, obliquement de haut en bas et de droite à gauche, afin de bien égaliser la surface. On opère ensuite un nouveau ponçage, et l'on apprêté une légère couche de colle d'amidon.

Toutes ces manipulations n'allaient pas sans des accidents toxicologiques. Au même titre que nos corroyeurs, nos Parchemins étaient exposés aux mêmes accidents professionnels, dus aux émanations fétides de matières animales en putréfaction, résultant du raclage des peaux et des eaux de macération ainsi que de l'odeur des dégras et des eaux résiduaires.

Ce n'est pas avant la seconde moitié du VIIe siècle, que l'on voit le parchemin employé pour écrire les actes. En France, le plus ancien document sur parchemin qui se soit conservé, est là fondation par une dame du nom de Clotilde, du monastère de Bruyères, en 670 où 671. Le plus ancien acte royal est un précepte de Thierry IV de 727. Dans les pays germaniques, on n'a pas signalé d'acte original sur parchemin antérieur au second quart du VIIIe siècle (731 ou 736). En Italie, on connaît un acte notarié sur parchemin, écrit à Plaisance en 716. Les plus anciennes pièces sur parchemin des Archives de Turin et de Florence sont d'une dizaine d'années postérieures. A partir de cette époque, le parchemin tendit à remplacer le papyrus, dont l'emploi fut exceptionnel depuis le milieu du VIIIe siècle, sauf à la chancellerie pontificale. Depuis le milieu du IXe siècle, et dans tout le Moyen-Age, la presque totalité des chartes fut écrite sur parchemin.


II. — LES PARCHEMINIERS

1° Les Parcheminiers de Paris

Je ne crois pas m'écarter beaucoup de mon sujet, en donnant quelques courts détails sur les parcheminiers de Paris, qui semblent les premiers en date, jusqu'ils appamissent en 1292.

Les parcheminiers jurés étaient, dans le principe, au nombre de 14; chiffre qui fut réduit à 4 en 1488.

Aux foires de Champagne, auxquelles étaient conviés chrétiens et mécréants, les vers suivants d'un poëte du XIIe siècle, dorment une idée de cette immense étendue de campagne, toute couverte des marchandises du monde entier.

« A la côte du grand chemin « Est la foire du parchemin, « Et après, trouvai les pourpoints « Puis, la grande pelleterie.

De 1451 à 1481; Louis XI décida la militarisation des métiers et leur répartition en 61 bannières. La corporation du parchemin portait la 46e bannière, qui leur était commune avec les libraires, les écrivains et les enlumineurs;

L'édit de 1691 fixa le nombre des corporations a 127 : les parcheminiers y occupaient la 2e classe,

Ils formaient une corporation puissante, à telle enseigne,, qu'une rue portait leur nom.

Leurs statuts datent de Mars 1545 et furent confirmés en 1654. Ils se rattachaient à la Chancellerie royale, au Châtelet, à l'Eglise, et surtout à l'Université dont les jurés administraièrit la corporation sans aucun contrôle;

Le corps des parcheminiers ne fut; érigé en jurandes que par lettres-patentes du 13 Mars 1728, enregistrées en 1731, malgré la très vive opposition du recteur et des doyens de


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l'Université. Les parcheminiers demeurèrent au surplus soumis au contrôle de l'Université et les jurés de la communauté artisane ne purent traiter aucune affaire sans prendre l'avis de l'un des jurés de l'Université.

Ils avaient pour mission d'examiner les peaux, de lés

approuver ou de les refuser et d'en surveiller la préparation.

préparation. étaient astreints à un seraient devant le recteur

et lui payaient une rente de 16 sols parisis sur chaque botte

de parchemin apportée en ville.

En 1761, l'état nominatif des corporations porte que les parcheminiers sont astreints à 5 années d'apprentissage et 3 ans de campagnonnage.

2° Les Parcheminiers de Coutances

Leurs statuts datent de 1615.

Mr Lemare, professeur au Lycée de Coutances, a fait, en 1874, une lecture, restée jusqu'à présent manuscrite, dans une des séances de là Société Académique du Cotentin,

Il ne lui a pas été possible de retrouver la date à laquelle les parcheminiers se constituèrent en jurande. On sait que ceux de Paris n'obtinrent leurs lettres-patentes du Roi et l'enregistrement de leurs statuts au Parlement que le 28 Juillet 1734. D'après l'encyclopédie Roret, la communauté de Coutances serait d'une date postérieure ; on sait encore que longtemps avant cette date, il existait, à Paris, un droit assez onéreux pour les parchemins venant de province ; ce droit était celui que les Universités prélevaient sur les parchemins. A cette date, tous les parchemins, arrivant à Paris, étaient portés à la halle des Mathurins pour y être vérifiés et rectorisés, c'est-à-dire recevoir la marque du Recteur qui percevait sur chaque botte de parchemin 20 deniers tournois. La confiscation ainsi qu'une amende arbitraire étaient prononcées contre tout fabricant qui cherchait à se soustraire tant au règlement qu'au payement de ce droit dont


— 6 — l'Université était si jalouse qu'en 1549 elle fit saisir tout le parchemin qui arrivait aux greffes du Parlement et de la Chambre dés Comptes, bien que le Roi Henri II eût donné ordre au Prévôt de le faire entrer sans payer aucun droit. A défaut de statuts, voici un diplôme délivré à un parcheminier du Pont-de-Soulles, à la date de 1751 : « Le Postulaire, après avoir accompli les cinq années d'apprentissage et les trois années de campagnonnage, et subi l'épreuve du chef-d'oeuvre, présentait sa requête au Bailli du Cotentin. Il devait être porteur d'une pièce attestant qu'il avait passé l'examen devant les maistres du métier, lesquels déclaraient le postulant apte à entrer dans leur corporation, d'une quittance signée constatant qu'il a payé au Trésor la somme de 37 livres 10 sols, d'une autre quittance attestant qu'il a payé la cire pour l'entretien des torches et autres droits dus à la Communauté. Ces formalités remplies, le Lieutenant général de police du Bailliage, qui était alors Antoine César de Renault Saint-Denis, seigneur de Saint-Denis-le-Vestu, par lettres-patentes, du consentement du Procureur du Roy, et après avoir reçu le serment du supliant, le déclarait admis à tenir ouvreur, et à exercer dans la ville de Coutances et banlieue, et non ailleurs, la profession de tanneur, corroyeur, hongroyeur, peaussier, mégissier et parcheminier, l'autorisait à jouir; des privilèges et exemptions attribuées à la dite profession, avec obligation de se conformer aux statuts, réglemens et charges y afférentes. »

Tous les parcheminiers habitaient dans le quartier du Pont dé Soules, qui comprenait les rues du Pont de Soules, des Teinturiers et du Moulin à Tan, rues qui constituaient d'après l'abbé Lefranc l'origine primitive de Coutances : Cosedia ou Gosedioe (1).

(1) Coutances paraît être une ville d'origine purement romaine ; rien n'y rappelle les Gaulois, ni un objet trouvé sur son emplacement, ni un mot celtique. « L'abbé Lefranc prétend que c'est au Pont de Soules qu'il faut placer l'origine de Coutances, sous prétexte du commerce de pelleterie plus important


Ils étaient sous la juridiction religieuse de l'église SaintPierre, qui, s'il faut en croire « Notre Millénaire » (Coutances 1933, page 60) conserve une belle collection de vitraux offerts par les riches corporations des maréchaux, des toiliers et des parcheminiers. Actuellement, veut bien me communiquer Mr Vivier, professeur d'histoire au Lycée de Coutances, il n'existe pas à Saint-Pierre de vitrail offert par les parcheminiers, bien que la corporation fût assez riche (2).

jadis que maintenant. Il suppose que la qualité exceptionnelle des eaux qui y passent, et qui sont si appropriées aux préparations de la mégisserie, y aura attiré de nombreux ouvriers dont l'établissement devient l'origine de la cité ; et il en tire même l'ethnologie du mot grec Kj5ff, qui veut dire une toison, une peau de brebis ». (Société Académique dû Cotentin — Tomes I et IV. - Articles de l'abbé Le Canu et de M. Quenault).

Il faut laisser à l'abbé Lefranc la responsabilité de cette trouvaille plus ingénieuse que véridique, et attendre les preuves que le sujet comporte.

(2) Orientation et nomenclature des vitraux de Saint-Pierre (communication de M. Vivier).

Choeur, 1. Maréchaux

Saint Mathias. Saint Judé. Saint Barthélémy.

2. Bouchers

Saint Jacques le Maj. Saint Jean.

3. [moderne]

Saint Pierre Saint Paul.

4. Telliers

Saint Philippe. Saint Jacq. le mineur.

5. Apoth. ?

Saint André. Saint Thomas. Saint Mathieu.

Pourtour

du choeur. 6. Ferreurs Saint Thomas.

7. Paroissiens

Saint Michel. Saint Jean.

Transept Nord. 8. Noli me tangere (Maréchaux).

9.

Saint Nicolas Saint-Laurent Saint Bloi.

Maréchaux.

10. Fragments du vitrail des Cordonniers.

Transept Sud. 11.

Christ dominant le monde. Anges musiciens ?

12. Assomption ?

13.

David. Salomon. Naissance du Christ Vitrail de la Vierge.

Le vitrail des Parcheminiers est-il un de ces trois derniers ?


Les Armoiries de ces artisans sont consignés dans Prevost (T. II p. 44).

« D'azur à une tierce d'argent, parti de sable à une redorte de trois pièces d'or. »

Au moment de la Révolution, il y avait encore au Pont de Soulles 8 parcheminiers travaillant les peaux de mouton, de veau et de vache et exportant leurs parchemins dans tous les pays et au-delà en Belgique et en Hollande.

Je n'ai pu relever les noms des parcheminiers de Coutances, pendant la première moitié du XXXe siècle. Je me contenterai de prendre le dénombrement des membres de la corporation donné par Mr Georges Mortain.

En 1810, les parcheminiers occupent huit ouvriers qui préparent 7.308 peaux de mouton pour une valeur de 5.862. francs, et 400 peaux de veau pour 1.216 francs.

En 1822, un état des ateliers donne les noms de 6 parcheminiers.

En 1823 et 1827, on expédie à Paris les feuilles de parchemin servant à écrire, quatre feuilles du même employés par les notaires pour expéditions d'actes:

En 1829, il existe encore trois parcheminiers qui font les articles en mouton et en veau énumérés ci-dessus (1).

(1) Dans ces 3 ateliers, signalés en 1829, s'apprêtent annuellement :

1° 10.000 feuilles de parchemin à 11 pouces sur 30 à 35 centimètres ;

2° 6.000 peaux de mouton, dites en cosse, de 23 à 27 pouces sur 30, à 1 fr. 50.

3° 1.000 peaux de veau, dites vélin, de 28 sur 32, à 1 fr. 50.

4° 2.000 peaux de veau pour les caisses, de 26 sur 40, à 1 fr. 50.

Chaque atelier occupe sept ouvriers à 1 fr. 50 par jour. L'exportation se fait en Belgique et en Hollande. (Annuaire de la Manche, 1829, page 4).


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Lors de l'exposition régionales de Saint-Lô, en 1852, l'annuaire de la Manche de 1853 cite comme exposants :

Malorey-Sanson, parcheminier à Coutances qui produit : 4 feuilles de parchemin, pour notaires ; 1 pour reliure blanche ; 1 teinte en vert ; 1 raturée pour taille douce ;

1 peau de veau Vélin blanc ; 1 teinté en vert pour dentelle ;

2 peaux caisse de musique, timbre et batterie ; 2 peaux ronde caisse. Cette exposition lui valut une médaille de bronze de 1re classe.

Lemasson Désiré de Coutances. — Ses produits consistent en une peau de veau vélin 1 peau de veau pour fabrique ; 1 peau de mouton pour fabrique ; 1 peau de caisse et feuille pour notaire. Médaille de bronze de 2e classe.

Malorey Charles François Nicolas de Coutances. — Une peau de grosse caisse dé musique ; 1 peau de batterie en veau ; 1 peau de parchemin pour notaire, et une peau de chèvre pour filature de lin à la mécanique. Une mention honorable.

Savary Louis, parcheminier de Coutancesexpose : 2 peaux de veau vélin ; 2 peaux de veau pour grosse caisse ; 2 peaux de parchemin. Une mention honorable,

Gambillon Emmanuel Auguste de Coutances : feuilles de parchemin pour un notaire ; parchemin pour filature ; peau de batterie et peau de timbre pour tambour. Citation favorable.

Lemercier Victor, Coutances : un cent de parchemin pour notaires ; 2 peaux blanches ; peaux pour filature ; 2 peaux basanées ; 1 peau de caisse. Citation favorable.

En 1865, Coutances comptait encore, au Pont-de-Sule, douze mégissiers, parcheminiers, fabriquant pour environ 250.000 francs de parchemins et peaux diverses, comprenant même les peaux de veau destinées aux tambours.


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3° Les Parcheminiers de Villedieu

« Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, écrit Mr de Gibon, un habitant de Gavray vint habiter Villedieu. Séduit par la limpidité du courant d'eau, nommé le ruisseau Mocquart, coulant dans le Bourg-l'Abbesse, il se décida à monter une parcheminerie. »

L'auteur ne mentionne pas son nom. Il s'agit probablement de Nicolas Lelièvre, que nous retrouvons plus loin dans la liste des Parcheminiers. Il n'était pas sans connaître la qualité des eaux de Villedieu, puisqu'il était issu d'André Lelièvre et Anne Béatrix, habitant à Saultchevreuil. Il est plus vraisemblable que l'initiateur de l'industrie du parchemin à Villedieu fut un Quesnel de Coutances.

A Villedieu, les Tanneurs, Mégissiers et Parcheminiers avaient choisi pour patron Saint Jean-Baptiste, et célébraient leur fête le 24 juin. Avant la réunion d'une partie de la commune de Saultchevreuil-du-Tronchet à Villedieu, cette fête de Saint. Jean se faisait à Saultchevreuil, parce que la plupart des Tanneurs et des Mégissiers habitaient le Bourg-l'Abbesse qui faisait alors partie de Saultchevreuil.

Cette fête avait un caractère distinctif. Après la messe de ce jour, on se réunit à l'auberge pour manger la « Fallue », grand gâteau que l'on divise par morceaux entre tous les confrères présents et que l'on arrose de quelques verres de cidre.

Après les vêpres, les membres de la Confrérie, un cierge à la main, précédés du clergé et de leur bannière, vont processionnellement sur la place du camp de foire où se trouve planté un arbre (ordinairement un bouleau, orné d'un bouquet), entouré au pied de bourrées, pailles et fascines. En se rendant de l'église à ce petit bûcher», on chante le Beneditictus. Arrivé à ce bûcher, l'officiant allume le feu avec .un cierge, et l'on chante l'hymne de Saint Jean-Baptiste :


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« Ut queant laxis ». En revenant à l'église, on entonne le Te Deum (Grente et Havard, T. I, p. 191).

L'apogée de la fabrication fut, de 1825 à 1845 : 30.000 peaux de veau du pays ; 120 à 150.000 de mouton du pays d'Angleterre, d'Australie, de la République Argentine ; 1.000 à 1.500 peaux de veau, de vache ou de buffle de l'Amérique du Sud.

On obtenait ainsi 200.000 cribles, valant avec les déchets 600.000 francs. On les exportait en Italie, en Espagne et jusque dans le Levant.

En 1840, douze maisons occupaient de 80 à 90 ouvriers, non seulement à la préparation des feuilles de parchemin pour notaires, niais aussi à celle de peaux de mouton, de veau, de cheval, de porc pour la construction des sacs et des cribles. Ces cribles, percés de mille trous, espacés régulièrement, demandaient un long travail, qui fatiguait beaucoup les yeux des ouvriers.

En 1842, il existait 21 maîtres et 90 ouvriers. Aucune femme ne s'occupait exclusivement de la parcheminerie ; mais les femmes et les filles des maîtres consacraient accidentellement quelques heures par jour à réparer les défectuosités des peaux.

Vers 1850, la parcheminerie employait encore, à Villedieu, dans 20 maisons, avec 100 ouvriers, 150.000 peaux de mouton de toute provenance, à 40 francs le cent de peaux. Les peaux de veau, 1.000 seulement, étaient passées de 5 à 9 francs, et servaient à faire des peaux pour tambours, ou bien à préparer ces cribles pour poudrerie et salpêtres, appelés gressoirs.

Les gargousses pour artillerie, jadis en parchemin, employaient, à dater de 1830, un papier, fort et imperméable inventé par un habitant de Brouains.

Depuis le 1er octobre 1674, jusqu'en 1780, dans la Généralité de Caen, les parchemins et les papiers furent soumis au timbre. Cette formalité, dont l'origine remonte à Justinien, fut établie, dans divers États de l'Europe, au XVIe siècle, et imposée en France par un édit du 20 mars 1655. Cet édit


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souleva de telles protestations qu'il resta sans exécution ; il en fut de même des ordonnances de 1667, 1689, 1670, qui prescrivaient l'emploi de formules pour tous les actes judiciaires. Une déclaration du Roy, du 19 mars 1673, ordonné définitivement l'usage du papier timbré en France (Revue de l'Avranchin, T. IX, 1921, n° 2, page 348).

Sourdeval-la-Barre

On lit, dans là Société Académique du Cotentin (1888, page 583) : « La plus grande industrie était celle du papier et du parchemin. Elle comptait 150 fabriques dans la vallée dé Brouains et sur les petites rivières de la Brienne, de la Sourde, de la Sée Rousse et de la Sée Blanche. On y faisait le parchemin pour actes, chartes, livres et manuscrits. On expédiait ces papiers dans diverses régions de France et dans toute la Basse-Normandie. »

Si le rédacteur de cet entrefilet avait consulté les actes civils de Sourdeval, il n'y aurait point trouvé la trace d'un parcheminier.

L'industrie du parchemin a disparu de la Manche. Elle reste localisée dans d'autres régions, en particulier dans l'Indre, à Issoudun, où sont encore nombreux les artisans qui travaillent les peaux. Dans le public, on leur applique couramment un terme d'argot employé par les étudiants en médecine, pour désigner un cadavre ; on les appelle : des « macchabées ».,

A Tulle (Corrèze), M. Régis Rohmer, le très aimable archiviste, me fait savoir que M. Clément Simon (Histoire civile et municipale de Tulle), écrit que les tanneries étaient très nombreuses sur les bords de la Solane, affluent de la Cor-


— 13 - rèze, entre l'Oratoire du Trech et le moulin Coupart » (1). Il ajoute : « le personnel des pelliparii, pelliparatores, pellisarii et des pergaminarii, qui employaient une énorme quantité de peaux de mouton, était très considérable, »

Dans la belle collection de documents qui garnit toute une salle des Archives, une liasse est réservée aux corporations, parmi lesquelles les tanneurs. Mais, mentionne M. Rohmer, « Je ne trouve pas de documents sur la corporation; des parcheminiers. »

Dr R. LE CLERC.

(1) Trech vient de trajectus, passage ou pont sur la Salaire. L'oratoire du Trech, s'entend d'une croix ou d'une chapelle dédiée à la Vierge.


Moyon

sa Seigneurie et ses Barons

Moyon, que baignent les eaux silencieuses du Marqueran, n'a pas toujours été la paisible bourgade d'aujourd'hui. Jadis, une importante baronnie illustra, le pays tant, par l'étendue de sa juridiction, que par la qualité de ses seigneurs : les Painel ; les d'Estouteville ; les Matignon.

De son glorieux passé, Moyon n'a rien conservé, si te n'est, l'imposante et belle tour de l'église couronnée d'an clocher à bâtière du XIIIe siècle. Le château féodal, ainsi que le manoir qui le remplaça, ont depuis longtemps disparu. Les derniers pans de murs furent abattus le siècle dernier et employés dans les constructions neuves du bourg. Seule, la motte existe encore, avec les épaulements de terre des anciennes douves. Quelques chênes, des ronces, des épines et « un fatras » de fougères voilent les derniers vestiges d'un brillant passé.

Près de là, « la Mare-ès-châtias » (1) se comblé imperceptiblement dans le silence de la Vallée. Le lieu porce aujourd'hui, le nom d'un village voisin : Henneville. On y accède par le chemin dit du Calvaire à la Maugerie.

De même, a disparu le manoir acquis en 1262, par les Religieux de Troarn, de Guillaume de Grippel, vicomte Je Falaise. Le manoir et la grange à dîmes, bordaient le chemin de Chevry entre la « ville et l'eau de Marqueran ».

Les origines de Moyon, sont fort reculées. Moyon dépendait tout d'abord, du domaine ducal. Le dotatilium Adeloe rédigé en 1027, le nomme : La Court de Moyon et parle de ses dépendances sans plus spécifier. L'expression court, nous reporte à l'occupation franque. Les. Francs possédè(1)

possédè(1)


— 15 — rent, en effet, de nombreux établissements dans notre région. D'autre part, le nom de Moyon, comme celui de Marqueran, sont, semble-t-il, une survivance cette ou pré-celtique. De grands bois et de vastes étangs couvraient le pays, vers l'ouest. Ainsi, le gibier, comme le poisson, dont étaient si friandes les peuplades primitives et Franques, abondaient ils.

I. — Lorsque, Guillaume de Moyon, premier du nom, suivit le Bâtard a la conquête de l'Angleterre, la baronnie de Moyon était de nouvelle création, Guillaume la tenait de la gériérosité du duc, très probablement en reconnaissance de sa fidélité dans la journée du Val-des-Dunes (1.047) ; comme Raoul Tesson recevait, de son côté, la baronnie de la Roche (1), en Percy, pour le récompenser d'une intervention tardive, sans doute, mais, cependant décisive. Nous avons tout lieu de croire, que Guillaume de Moyon possédait la seigneurie de Lyon-sur-Mer, lorsqu'il se rallia au futur Conquérant c'était, dit un vieux chroniqueur, le plus noble de tout l'ost [armée] : « Cist William de Moion le Viel avoit de sa retenaude en l'ost tous les grands séignours après

nomez si come il » (2). Il fut un intrépide soldat. Aussi reçutil, pour sa part, cinquante-cinq manoirs dans le comté de Devon et d'autes en Dorset et Sommerset.

II. — Guillaume II, son fils, lui succéda.

III. — Guillaume III, fils du précédent; succéda, lui aussi, à son père. Il fut le zélé partisan de l'impératrice Mathilde (3) contre Etienne de Blois, neveu du Conquérant. Mathildey pour le récompenser le créa comte de Dorset et Sommerset

(1) Depuis, la Roche-Tesson.

(2) Augustin Thierry. Histoire de la Conquête de l'Angleterre, t. I, pièces justificatives.

(3) Fille d'Henri Ier vve de l'Empereur germanique Henri V.


— 16—

(1136). Il fonda le prieuré de Brewton, en Sominerset, et lui, aumôna, entre-autres biens, le patronage des églises de : Moyon, Tessy et Pierreville (1).

IV. — Son fils, Guillaume IV vivait sous Henri II, (2). Guillaume confirma la donation, faite par son père au prieuré de Brewton, de l'église de Lyon-sur-Mer. En 1186, il donnait à l'abbaye de la Lucerne (3), ses moulins de Moyon, de Tessy et de Beaucoudray. Il signa, en 1192, l'accord intervenu entre les religieux de Cerisy et ceux de Saint-Lô, touchant le patronage de l'église de Rampan, et mourait peu après.

V. — Il laissait en mourant, une veuve : Lucie de Moyon et un fils mineur : Renaud. Lucie ne quitta guère l'Angleterre. Le roi, tuteur légal de l'enfant, afferma la baronnie de Moyon à Richard du Hommet qui la délaissa bientôt après (1194). A Richard du Hommet succèdent dans la ferme de Moyon : Guillaume de Tracy, Guillaume de

Sainte-Marguerite; Thomas de Périers et Nicolas fils Le Boeuf, chacun en sa partie (1199). Le 4 juin 1203, Renaud échange sa terre, de Lyon-sur-Mer contre d'autres biens bis en Angleterre. Par son mariage, il avait acquis en GrandeBretagne de nouveaux et considérables domaines. Aussi, opta-t-il, en 1204, pour Jean-sans-Terre.

VI, — Possesseur par échoit de la baronnie de Moyon, Philippe-Auguste s'empressa de la donner à son Sénéchal en Normandie : Guerin de Glapion, pour le remercier de ses bons services dans la reddition de la Province, dont il avait été l'un des principaux artisans. La donation avait été faite, la vie durant du Sénéchal. Aussi, les Rôles de l'Echiquier nous la représentent-ils, dès 1220, comme étant de nouveau entre les mains du roi de France.

(1) Canton ; des Pieux,

(2) Roi d'Angleterre de 1154 à 1189.

(3) Arr. d'Avranches, canton de La Haye-Pesnel.


- 17 —

VII. — En 1228, Henri III d'Angleterre débarquait à SaintMalo avec la complicité de Pierre Mauclerc, duc de Bretagne. Foulques Paisnel, sire de la Haye, l'attendait et, bientôt après, Henri III, s'emparait de Saint-James et de Pontorson. La reine Blanche, tutrice de Louis IX, dépêcha immédiatement une armée. Les places reprises, le roi saint Louis, voulant s'assurer la possession d'un point stratégiquement aussi important que Pontorson, l'échangea. Le propriétaire Henri d'Avaugour reçut en contre-échange Moyon, Tessy et Soulles. Dans son histoire manuscrite de l'arrondissement de Saint-Lo, l'abbé Bernard reproduit la charte. Elite est datée : Anno Domini M. CC. XXX. III. mense septembris, die veneris in crastino sancti Egidii (27 sep. 1233, v. s).

VIII. — Alain d'Avaugour, seigneur de Medune et de Dinan, succéda à son père dans la seigneurie de Moyon. Le 2 mars 1263, il vendait pour 8.000 livres aux religieux de Savigny « la terre de Moyon, et du Pont de Tessy, avec tout ce qu'il pouvait avoir en l'évêché et diocèse de Coutances en vertu de l'accord de Pontorson », à condition que je roi ratifierait le marché. Le roi ne le ratifia pas.

Par un précédent marché, Alain avait vendu Soulles à Robert Goelon,

IX — C'est alors qu'Agnès, veuve d'Olivier Paisnel, sire de la Haye-Pesnel et fils de Foulques, obtint la possession de la baronnie dé Moyon et de ses dépendances.

X. — Olivier Paisnel, deuxième du nom, seigneur de Moyon et de Tessy, succéda à sa mère. En 1354, le roi de Navarre et le roi de France se querellent. Le roi d'Angleterre est intervenu. La lutte sera particulièrement Chaude en Cotentin. Olivier Paisnel, lui, s'abstient. Il délaisse ses possessions que Charles le Mauvais confisque, « pour l'absence dudit chevalier en temps de la dite guerre entre nous. » L'affaire se termine le 10 septembre 1355, par le

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traité de Valognes et Olivier Paisnel rentre en possession de ses biens le 20 novembre 1359 (1), De son mariage avec Isabelle de Meulan, il eut une fille : Jeanne.

XI. — Jeanne Paisnel, dame de Moyon, épousa son cousin Guillaume Paisnel, sire de Hambye. De ce mariage sont, sortis quatre fils, dont un seul survécut : Nicolas. Guillaume et Jeanne furent inhumés en l'abbaye de Hambye, le 14 août 1404.

Néanmoins, Guillaume l'aîné porta le titre de baron de Hambye, de Briquebec et de Moyon.

XII. — Nicolas Paisnel, sire de Hambye et de Moyon, chevalier banneret, détenait par le mariage de ses parents, l'immense fortune des Paisnel, l'une des plus riches et les plus puissantes de Basse-Normandie. Il avait épousé Jeanne de la Champagne, fille de Guillaume, seigneur d'Apilly et d'Agnes du Merle, dame du Mesle-Raoul (Le Merlerault), baronne: de Gacé et de la Ferté-Fresnel, qui lui donna une fille : Jeanne, née à Moyon (2). Il défendit le Mont Saint-Michel en 1421, 1422 et 1424.

XIII. — Jeanne épousa, peu de temps avant la mort de son père, Louis d'Estouteville, le futur défenseur du MontSaint-Michel, fils de Jean d'Estouteville et de Marguerite d'Harcourt, et par sa mère, cousin du roi.

Louis d'Estouteville appartenait à l'une des plus anciennes maisons de France. On la trouve contemporaine des premiers âgés de l'histoire de Normandie. Louis d'Estouteville s'illustra dans la défense du Mont Saint-Michel. Grand bouteiller de France, il reprenait Granville. (1441), puis, nous le. voyons, en 1449, à la prise de Coutances, de

(1) Arch. de la Manche, H 4.309. Extrait des arch. du château de Hambye.

(2) Autiq. de Normandie : XLII, Paul Le Cacheux.


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Saint-Lo, et du Pont-d'Ouve. En 1450, le gouvernement d'Avranches lui fut confié. Il reprend Valognes, Bricquebec et Saint-Sauveur-le-Vicomte. Il figure, la même année, au siège de Caen et y fait son entrée à la suite de Charles VII. Le roi, pour le récompenser, le nomma gouverneur de Rouen.

XIV. — Parce qu'il tenait le parti du roi de France, Henri V Confisque ses biens et donne la baronnie de Moyon à un chevalier anglais : Guillaume de la Pole, comte de Suffolck et de Dreux, capitaine gouverneur de Saint-Lô, en 1422 et 1423. L'abbé Bernard nous représente Guillaume de la Pole prisonnier des Français à la bataille de Gergeau (1431) en compagnie de ses frères Jacques et Alexandre. Afin de payer sa rançon, Guillaume de la Pole vend Moyon. L'abbé Pigeon nous le montre, en 1418, gouverneur de Tombelaine. Il est de toute évidence que de la Pole joua, en ce pays, un rôle de tout premier plan, durant l'occupation anglaise.

XV. — La guerre finie Louis d'Estouteville rentra en possession de ses biens et les partagea entre ses fils Michel et Jean. Il décéda vers 1463 et fut inhumé dans le choeur de l'église abbatiale d'Hambye aux côtés de sa femme Jeanne Paisnel.

Michel d'Estouteville, conseiller et chambellan du roi, capitaine de Falaise, recueillit l'immense fortune de ses ancêtres et l'augmenta par son mariage avec Marie de la Roche, dame de la Roche-Guyon, Trie-la-Ville, Trie-le-Château, Francouville etc... La mort le surprenait en 1480. De Marie de la Roche, il laissait deux fils : Jacques et Goyon.

XVI. — Goyon d'Estouteville, le cadet, hérita des baronnies de Moyon, de Bricquebec et de Gacé. Il épousa Isabelle de Croy, fille du comte de Porceau et de Marguerite de Lorraine, dame d'Anchott, nièce du Cardinal de Lorraine. Le mariage fut célébré dans l'oratoire du château de Join-


— 20 - ville (1), où résidait le Cardinal, par l'Abbé de Saint-Urbain, Toutefois, la cérémonie donna lieu à procès, le célébrant ayant emporté avec lui, contrairement à l'usage, les offrandes et oblations. Le Prévôt de Paris, dans une sentence en date du 12 avril 1491 (v. s.), maintient le Chapitre de SaintLaurent, qui desservait l'Oratoire de Joinville, en possession de toutes les offrandes et condamna l'Abbé de SaintUrbain à payer 11 florins aux Chanoines (2).

XVII. — De ce mariage est née : Jacqueline, qu'on maria en 1509, à son cousin-germain, Jean d'Estouteville, seigneur, au baillage de Caux, des terres de : Valmont, Hotot, Berneval, Varengueville, Claville, Héricourt, Fauville, etc... ; baron, en Cotentin, de Hambye, le Mesnil-Céron (en Percy), Créances, Feuquières, Apilly et Chantelou ; seigneur de Rocheville, Neuville-sur-le-Port, Russy et Fontenay, en baillage de Caen.

XVIII. — Jean d'Estouteville mourut en 1512, après trois années de mariage, laissant une fille unique; Adrienne, mariée le 9 février 1534, à un petit-fils de saint Louis : François de Bourbon, comte de Saint-Pol, second fils de François, comte de Vendôme et de Marie de Luxembourg. Adrienne, selon le désir et la volonté de son père, imposa son nom à son mari. Quelques mois après le mariage, le roi érigeait en duché les terres et seigneuries relevant du baillage de Caux. Ainsi, François devenait-il duc d'Estouteville, Le 28 janvier 1560, on inhumait ensemble en l'abbaye de Valmont, les corps d'Adrienne et de François. Adrienne était morte quelques jours avant, à Trie, dans sa 48e année.

XIX. — Du mariage d'Adrienne d'Estouteville et de François de Bourbon sont nés : François; comte de Saint-Pol, né à Hambye le 14 janvier 1535, décédé à Paris, le 3 octobre 1546, et Marie, dame de Moyon, née à la Ferté-sur-Oise, le

(1) Chef-lieu de canton de la Haute-Marne.

(2) E, Humboldt : Notre Vieuw Joinville, d'après les Arch. de la H.-Marne : G : 101.


— 21 — 31 mai 1539 et; par la mort de son frère, l'une des plus riches héritières du Royaume.

Marie, duchesse d'Estouteville, comtesse de Saint-Pol, vicomtesse de Roncheville et de Honfleur, baronne de Bricquebec, Moyon, Orglandes, Gacé, Hambye, Lucheu, châtelaine du Mesle-Raoul (le Merlerault), de Chaumont, Triela-Ville, etc..., se maria deux fois ; en 1557, à Jean de Bourbon, son cousin-germain, comte de Soissons et frère du foi de Navarre, tué, deux mois après, à la journée de SaintQuentin. Trois ans plus tard, en 1560, elle épousait François de Clèves, pair de France, qui trouva la mort, en 1562, à la bataille de Dreux.

Deux fois veuve, n'ayant pas 24 ans, elle épousait, en troisièmes noces, le 2 juillet 1563, Léonor d'Orléans, duc de Longueville, comte de Tancarville et de Dunois, souverain de Neufchâtel, Château-Regnaud et de Châteaudun, Connétable hérédital de Normandie, qui mourait, dix ans après, en revenant du camp de la Rochelle, la laissant veuve avec trois enfants : Henri, Antoinette et Léonore. Elle décédait, elle-même, à Pantoise, le 6 avril 1601.

XX. — Léonore d'Orléans épousa, en 1596, Charles de Matignon, comte de Thorigny, baron de Saint-Lo, prince

de Mortagne, chevalier des ordres du roi et capitaine de cent hommes d'armes de ses ordonnances, auquel elle apportait, entre-autres biens, là baronnie de Moyon. Charles de Matignon, second fils du maréchal et de Françoise de Daillon, fille du comté du Lude, hérita à la mort de son frère Odet, le titre de Lieutenant général en Normandie. Il habita Torigni et il continua les grands travaux qu'avait entrepris son père. Charles décéda en 1648, âgé de 84 ans, laissant trois fils.

XXI. — Le cadet, François (1607-1675), comte de Torigni et baron de Moyon, épousa Anne de Malon de Bercy, dont il eut douze enfants.


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XXII. — Henri, l'aîné, comte de Torigni et baron de Moyon, décéda en 1682. Il avait épousé noble dame MarieFrançoise de la Luthumière, héritière d'une puissante famille du Cotentin, qui lui avait apporté en mariage, de vastes domaines. Ils eurent neuf enfants, la plupart morts sans postérité à l'exception, cependant de Charlotte et de Catherine-Thérèse, Marquise de Seignelay, belle-fille de Colbert.

XXIII, — Charlotte, dame de Torigni et de Moyon, accepta la main de son oncle, Jacques de Matignon et donna le jour à :

XXIV. — François-Léonor-Jacques de Matignon, comte de Torigni, baron de Saint-Lo et de Moyon, lequel s'allia, le 30 octobre 1715, après de longues et difficiles négociations, à Louise-Hippolyte Grimaldi, dont il prit le nom, fille du duc de Valentinois, prince souverain de Monaco. Il décéda an 1751.

XXV. - De ce mariage, descend Honoré III, prince de Monaco, duc de Valentinois, baron de Saint-Lô et de Moyon. Mousquetaire, puis colonel du régiment de Monaco, il se fit remarquer à Fontenoy. Blessé à Lawfeldt, il eut son cheval tué sous lui à Raucoux. A vingt ans, il passait pour le. prince charmant. Après plusieurs projets infructueux, il épousait en 1757, Mademoiselle de Brignolle, fille du Marquis de Brignolle-Salé. Marié, il administra, quelque temps sa principauté, et, finalement, se retira à Torigni, où il pratiqua avec ferveur l'élevage du cheval anglais. En 1783, il vendait le bois de Moyon, contenant alors 2.000 vergées, soit 400 hectares, à Michel Pompault, bourgeois de Paris et à Guillaume Tilleul, de Coudreville, pour le prix de 80.000 livres (1). Il fut le 26e et dernier baron de Moyon.

(1) Notariat de Percy.


23 —

Depuis fort longtemps déjà, Moyon subissait l'attraction de Tessy, topographiquement mieux situé. De tout temps, les notaires royaux y résidèrent. En 1460, Guillaume Le Cocq, vicomte de Moyon, y tenait les Assises de la Vicomté (1). A la fin du XVIe siècle, et peut-être avant, on y transféra (2) le marché, sous les halles, proche la maison dé la Moignerie ainsi qu'aux alentours où, le receveur, et le mesureur exerçaient leur office. A la fin du XVe siècle, le marché de Tessy valait 2.000 francs, somme énorme pour l'époque.

Le bailli, ses conseillées et lieutenant, les avocats, procureurs, greffiers, huissiers, sergents et géomètres peuplaient les belles demeures, encore si nombreuses aujourd'hui dans la campagne voisine : la Brannière (alias : la Branlière) la Marlière, la Maugerie ; la Millerie (3), la Pouchinière (1), la Réaulté, le Brisoult (5) etc.. Ils étaient pour la plupart nobles ou, du moins, vivaient-ils noblement. De beaux mariages les enrichissaient. Aussi quittaient-ils le Baillage pour quelque autre office en l'Election ou ailleurs. Les fils servaient sous l'uniforme du roi ou vivaient d'un bénéfice ecclésiastique.

De vastes constructions, la plupart du XVIe siècle, remplacèrent le manoir ancestral incommode et désuet, après quoi on vit les nouveaux « châtelains » s'anoblir moyennant finance : les Le Moussu (1554), les Boudier (1585), les Le Chartier et les Le Vallois (1593) (6).

Les vieilles familles ayant abandonné les offices de la Baronnie, de nouveaux titulaires vinrent qui, trouvant les demeures occupées par les anciens propriétaires ou leur

(1) Arch. de la Manche : H. 4420.

(2) Arch. de la Manche : E. 1404 et H. 8144. (3) En Tessy. :

(4) Le Mesnil-Herman.

(5) Le Mesnil-Opac.

(6) Recherche de Roissy (1598-1599),


— 24 — descendance, s'installèrent à Tessy. Si bien que les offices eux-mêmes, s'expatrièrent l'un après l'autre. L'arrivée des Matignon favorisa étrangement l'exode. En effet, les nouveaux Barons habitaient leur demeure princière de Torigni, et il ne semble pas qu'ils aient beaucouu fréquenté Moyon.

Dès lors, Tessy offrait des commodités que n'avait plus notre Baronnie. Réunis sous la même autorité, les deux Baillages se confondirent parfois et c'est ainsi que Me Jean Fleury

était à la fois; Procureur fiscal à Torigni et Avocat fiscal

au Baillage de Moyon (1692) ; comme Jacques Regnault était, en 1694; conseiller du roi, assesseur au Baillage de Torigni et lieutenant général du Bailli de Moyen. De même, Pierre Sébert, conseiller au saisies réelles, résidait à Torigni tandis que son bureau était à Tessy, en la maison de Gabrielle Adde, veuve de Jacques Frestel (1697).

A la fin du XVIIe siècle, nous trouvons encore un Jacques Regnault, contrôleur aux titres, bourgeois de Tessy, où réside

également Pierre Regnault, receveur de Monsieur de Matignon.

Matignon. y voyons encore : Jacques Le Marchand; écuyer,

sieur d'Hauterive, secrétaire des finances de Monsieur, duc d'Orléans, frère unique du Roi et Bailli de Moyon, et, après lui, ses successeurs Henri-François Bouclier, écuyer, sieur de Neuville ; Jacques Regnault et Jean-Baptiste-Pierre Regnault, sieur du Désert, fils du précédent.

A vrai dire, les Baillis de Moyon n'habitent pas, ou rarement, au siège, En 1577, Jean Boudier, écuyer, est bailli et conseiller au Présidial de Coutances, : où il résidait sans doute. Il avait pour lieutenant général Thomas Le Moussu, écuyer, sieur de la Millerye, Ses successeurs : Nicolas Le Vallois, écuyer, sieur du Brisoult, Philippe Le Vallois, écuyer, sieur des Vaux, son frère, et Daniel Le Vallois, écuyer, sieur du Brisoult, sont au Mesnnil-Opac : Alexandre Courtin, lui, est de Saint-Martin-de-Bonfossé, et le nom de Charles Durand,

Durand, son beau-frère et successeur, se retrouve souvent dans les registres de Saint-Samson-de-Bonfossé.


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La baronnie de Moyon, dont le chef était assis à Moyon, devait au Roi le service de cinq chevaliers. Elle relevait de la vicomte de Coutances sous là châtellenie de Gavray. Elle s'étendait aux paroisses de Moyon, Tessy, Villebaudon, y compris la Haye-Bellefonds, Beaucoudray, Le Mesnil-Herman et Le Mesnil-Opac. Elle comprenait haute, moyenne et basse justice, avec tiers et danger des bois, vicomte, sergenterie et tabellionnage.

L'Etat des fiefs de la Vicomte de Coutances donne le premier dénombrement connu (1). La baronnie devait alors au Roi cent sous de gravâge, auxquels participaient : le fief de messire Hue de la Haye (2), en Villebaudon ; le fief Jean de la Haye, en Beaucoudray ; le fief Richard de Fontenay, à Fincel en Tessy ; le Mesnil-Herman ; le Mesnil-Raoult et le fief au fils Fouquier, en Moyon. On estimait les revenus à 900 livres.

Brussel, dans son Dictionnaire des actes d'hommages, aveux des Fiefs et Déclarations du Tenporel des Bénéfices de la province de Normandie (3), donne sous l'article Moyon, une série d'aveux allant de 1402 à 1533 dont les originaux sont contenus dans les registres P. 298-308 (Paris, Archives Nationales). Or, le chartrier de la Riquérie possédé la copie d'un aveu que Brussel ne signale pas. L'aveu est daté du 29 juillet 1457. Il est rendu par Michel d'Estouteville, fils de Louis d'Estouteville.

Cardin Sébert, tabellion royal en la vicomte de Coutances pour le siège de Tessy, en fit la collation sur l'original, le 14 mai 1660. Le document est incomplet. Cependant, nous ayons pu le compléter aisément grâce à deux autres copies : la première prise en 1836 par M. Piton-Desprez, archiviste diocésain, sur une copie d'un précédent aveu de Michel

(1) Arch. de la Manche : A. 151.

(2) Aujourd'hui, La Haye-Bellefonds.

(3) Archives nationales, PP 24, publié dans le XVIIe vol. de nos mémoires.


— 26 — d'Estouteville, celui-ci signalé par Brussel, portant la date du 12 mars 1456, dont « Messieurs les Gens des Comptes » délivrèrent copie à Jacqueline d'Estouteville, le 14 février 1542 (1) ; la seconde faite par M. Lepingard (2). Un procès entre l'Abbé de Fontenay (3) et Gilles du Châtel, écuyer, sieur du Breuil, touchant le patronage de l'église du MesnilHennan, motiva l'intervention de Cardin Sébert (4). Désormais ce document sera notre guide.

Le 29 juillet 1457, les assises de la vicomté de Coutances revêtirent une solennité particulière. Ce jour là, en effet, Michel d'Estouteville rendait aveu et dénombrement de la Baronnie de Moyon en des formes inusitées, car, ordinairement, l'aveu d'une baronnie se rendait directement au Roi, ce que Michel d'Estouteville avait fait le 12 mars 1456. Mais l'occupation anglaise venait de prendre fin et nos ennemis avaient emporté avec eux le chartrier de Moyon, Les tenants des fiefs ne l'ignoraient pas et, sans doute, cherchèrent-ils à en profiter, obligeant ainsi Michel d'Estouteville à se munir d'un titre ayant force exécutoire.

Le lieutenant du vicomte, après avoir vérifié le pli renfermant l'aveu de Michel d'Estouteville et revêtu de son signe, le décacheta en présence du Procureur du Roi, du Vicomte, de l'Avocat du déclarant et de trente personnes « jurées et purgées de saon » c'est-à-dire de récusation. Puis, lecture faite, le « raporf des dictz nobles et autres personnes tiré et rédigé par escrit », le Procureur du Roi et les Officiers au siège s'assurèrent qu'il n'avait pas « esté mis, ne obmis en icelluy dénombrement aucune chose préjudiciable au Roy », Le Procureur du Roi entendu, le Lieutenant du Vicomte rendit Arrêt en forme de jugement, les droits du Roi réservés.

(1) Arch. de la Manche : E.

(2) Arch, de la Manche : Papiers Lepingard.

(3) Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, à 8 km. de Caen.

(4) Le procès commencé en 1660 se termina en 1672 par une transaction. L'Abbé recevait le patronage de l'église et Gilles, obtint avec le patronage honoraire, mille livres d'indemnité, dont il se tint pour satisfait.


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Tant de précautions n'étaient sans doute pas inutiles pour convaincre nos bons Normands. Quant à Michel d'Estouteville, il ne paraissait pas connaître très exactement ses droits si l'on en juge par ce qu'il déclare, in fine, de l'aveu de 1456 : « Toutefois, pour ce que durant le temps que les Anglais ont occupé le pays de Normandie, j'ai ténu continuellement le parti du Roy nostre Syre, et qu'il m'est toute chose impossible au vray et certain, avoir la déclaration de ma dicte terre et baronnye du dict lieu de Moyon, circonstances et dépendances d'icelle, [non] obstant ceulx qui tiennent de moy, tant noblement que aultrement, ont encore en la plupart à moy baillé par adveu ou dénombrement, et que mes chartriers ont été portés au Royaulme d'Angleterre par les Anglais, qui ma dicte terre ont occupé, je proteste à présent adveu ou dénombrement augmenter ou diminuer selon l'exigence des cas, le tout sans préjudice du Roy nostre Syre en Normandie, et de moy et sans que aulcuns des dessus nommés, tenant de moy par héritage ou aultrement, puissent, à cause de ce, acquérir ou attribuer aucun droict ou possession, si d'antienneté à eux n'apartenoy. »

Michel d'Estouteville confesse et avoue tenir en foi et par hommage la : Terre, Baronnie, Baillie et Vicomte de Moyon par une baronnie entière, avec ses appartenances et dépendances quelconques, en la Vicomte de Coutances et ailleurs, ès Baillages de Cotentin et de Caen.

En 1457,le château auquel les hommes étaient sujets faire guet et garde, n'existait plus. Il avait été abattu « autrefois par les guerres antiennes ». Un manoir le remplaçait, auquel les hommes devaient divers services « tant de motte curer, que aultres. »

Le manoir avait un colombier et une chapelle bâtie vers 1320, que desservait le curé de la paroisse.

Michel d'Estouteville déclare encore posséder plusieurs bois, non sujets à tiers et danger ni à aucune autre choses ; étangs ; viviers et pêcheries ; moulin à eau, tant à blé qu'à autres usages, moultant meultes vertes et sèches ; four


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banal ; domaines ; hommes ; hommages ; rentes et revenus ; tabellionage et sergenterie ; cours d'eau ; voies et chemins,

La chasse lui appartenait tant à l'eau qu'à terre. Il avait la connaissance des poids et mesures et de l'aulnage. Il taxait et surveillait le prix et le poids du blé et du pain. Il avait les coutumes et trépas ; le droit de « corriger et punir ceux qui offencent », et deux marchés chaque semaine l'un, le mercredi à Tessy, l'autre, le dimanche à Moyon, ainsi qu'une foire annuelle à Tessy, le jour St Pierre et St Paul, en juin.

Il devait au Roi 17 liv. 15 sols, 1 denier tournois de rente annuelle en vertu d'un échange ancien ; 2°, 100 sols de graverye cueillis par son prévost de Moyon sur les nobles et non nobles, ainsi que sur le fief du Mesnil-Rault et portion du fief de Bricqueville en la partie relevant de la haute justice de Moyon ; 3°, 20 sols tournois pour graverie et pié de Gavray, levés par le prévost de Moyon, sur les mêmes et payés par lui à certaines gens de la Baleine qui les devaient porter au Comptoir du Roi, en la Vicomte de Coutances, Moyennant quoi, les redevables avaient la franchise pour tout ce qu'ils achetaient ou vendaient dans les foires et marchés du Roi, en Normandie, et demi-franchise sur tout ce qu'ils achetaient pour revendre.

Outre le domaine fieffé et non fieffé d'une superficie d'en viron 2;000 hectares soit : 10.000 vergées où 2.500 acres, il y avait encore les terres inféodées sous l'ainesse de dix-neuf grands fiefs qui, eux-mêmes, se divisaient en divers fiefs, vavassorie et tenures dont les aînés et puînés rendaient aveu à leur seigneur respectif,

A défaut dés registres de pieds et gage-pleige de la seigneurie de Moyon, nous avons relevé sur divers documents une liste, encore qu'incomplète de 44 fiefs du domaine fieffé. Ce sont : le fief de la Brannière ; la vavassorie du Boslambert.; le fief noble du Cent ; ceux de la Chevalerie ; du Clos du Pont; la tenure du Clos de la Pesante ; les fiefs de la Couture ou de la Croute ; des Landes Blanc-Agnel ;


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de la Denisière ; de la Forestrie ; la sieurie de la Fouquerie ; le fief et terre de la Goutelle ; le fief Gaultier ; ceux de la Jeannière ; de Larquerie ; de la Lionnière ; de Loigounerie. ; les fiefs Mahéline ; de la Masure ; de la Métayrie ; de la Morandière ; de la Hault Paisière ; ceux du du Haut et du Bas-Ponçon ; du Parc ; de la Pétélière ; de la Picardière ; de la Regnaultdière ; de la Roulanderie ; de la Roulerie ; de Soule avec la tenure du pré de la Soulerie ; ceux de la Saroyère ; de la Siflerie ; de la Treullière ; de la Valesquerie et le grand fief au Valois d'Amont le Bosq.

Le fief de la Maugerie, dont l'aînesse appartenait aux Le Chartier, relevait de la sieurie et prévoté de Villebaudon. De la famille des Le Charlier il entra vers la fin du XVIIIe dans celle des Mauger.

Le fief du Buisson était tenu en partie de la baronnie de Moyon et partie de la seigneurie du Mesnil-Herman.

La superficie de chacun de ces fiefs variait à l'infini. Le fief noble du Cent, contenait 100 acres, soit 400 vergées ou 77 hectares, dont l'Abbé de la Lucerne percevait la dîme en vertu du don fait, en 1186, par Guillaume de Moyon, quatrième du nom. Il fut longtemps dans la famille du Saulcé ou Saussey.

En plus des redevances accoutumées en avoine et froment, les fiefs de Moyon payaient diverses autres redevances dont certaines sont assez curieuses. Le fief du Haut-Ponçon devait, par exemple, un coq blanc et 20 oeufs à Pâques ; celui de la Renoudière, 3 pains et 160 oeufs ; le fief des Landes Blanc-Agnel, une livré de poivre, une pelote de cuir et 70 oeufs à Pâques ; la vavassorie du Boslambert, un porc à Noël, 40 gélines et 440 oeufs à Pâques ; le fief de la Goutelle, un porc à Noël, 29 gélines et 220 oeufs à Pâques ; celui du Bas-Ponçon, un porc à Noël, de trois ans en trois ans, 28 gélines et 142 oeufs à Pâques ; enfin, le fief de la Pétélière devait un pot de moutarde, 4 chapons, deux gélines et un chevreau à carême prenant.

Les grands fiefs inféodés, avaient leur chef assis en diverses paroisses aux Elections de Coutances, Avranches et


— 30 - Bayeux, mais la baronnie de Moyon n'était plus en 1457 ce qu'elle avait été sous les de Moyon. Les guerres et les confiscations en avaient singulièrement modifié la composition. Sous la minorité de Renaud de Moyon, elle devait au Roi le service de onze chevaliers. Nous ne retrouvons plus, en 1457, ce que les de Moyon. pouvaient posséder de l'autre côté de la Vire. Par contre, nous trouvons certains fiefs que les Pesnel possédèrent du fait de leurs femmes : Lesceline de Subligny, Agnès de Chanteloup. Le Ménil-Raoult, par exemple qui, primitivement, relevait de la baronnie de Moyon, ne figure pas aux dénombrements de 1456 et 1457. Il en est probablement de même de la Baleine, qui figura au nombre des seigneuries des Pesnel, ce qui expliquerait pourquoi le prévost de Moyon « payait à certaines gens de la Balleyne » les 20 sols tournois de graverye et pié de Gavray, qu'il prélevait sur les hommes de Moyon, de Bricqueville et du Mesnil-Raoult. Quoi qu'il en soit, la Baronnie de Moyon resta jusqu'à la Révolution ce qu'elle était après la guerre de Cent Ans. Un aveu et dénombrement du Comté de Thorigny rendu au Roi, en 1670, par François de Matignon, et auquel la Baronnie de Moyon avait été rattachée, en fournit la preuve. L'aveu a été publié dans le XVIIe volume de nos Mémoires.

François de Matignon possédait « la Baronnie de Moyon, sise paroisse dû dit nom, avec le patronage honoraire et [il était] fondateur et donateur de la Maison-Dieu, sise dans le bourg de Tessy », dont le prieur était, en 1646, Eidyé Frestel, prêtre et vicomte de Coutances. Il possédait encore le patronage de Villebaudon.

A cette époque, le fief au fils Fouques (1), sis à Moyon, tenu, par moitié, de Jacques d'Isigny dont la famille le possédait déjà en 1456, et par François de Matignon, lui-même, forme deux demi-fiefs. De même, la seigneurie de Beaucoudray comprend : le grand fief de Beaucoudray, le petit fief de Beaucoudray et le fief de la Trinité, tous trois tenus

(1) Robert Fils Fouques de Moyon.


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de Jean de Mathan. Le fief de la Roussellerie, en Bacilly se subdivise en deux fiefs appelés : la grande Rousselière et la Petite Roussellière ou Champagne, que tiennent respectivement Amand Guiton, écuyer et Me Jacques Le Brun, avocat à Avranches.

Cet aveu, nous apprend encore que la vavassorie des Ferrières avait son chef assis, en la paroisse de Tessy que le fief noble de Barbeville était tenu de Pierre Le Vaillant ; que du plein fief de la Mouche, tenu du sieur du Grippon, relevait le fief de Vergoncé, avec le patronage du lieu, ainsi que le fief de la Brissonnière, sis à La Lucerne ; que le patronage de l'église du Mesnil-Herman, appartenait, malgré le procès, au Seigneur du lieu. Enfin, nous trouvons dans le dénombrement de 1670, un fief nouveau, dit de Bouillon, sis à Bouillon. Ce qui porte à 23, les fiefs et seigneuries relevant de la Baronnie de Moyon.

Moyon, à l'exemple de certaines seigneuries importantes — et ceci prouve bien son importance primitive — avait sa mesuré propre qui servait aux marchés de Tessy et de Moyon, ainsi qu'au jaugage des rentes seigneuriales. Cette mesure était aussi vieille que la Bronnie elle-même (1). En 1621, l'étalon se, trouvait aux halles de Tessy pu le mesureur opérait. Elle se composait de 4 boisseaux au quartier et chaque boisseau valait 2 demeaux ou metants. Chaque demeau contenait 12 pots demiards, On comptait 3 boisseaux pas pour deux boisseaux comble, le comble faisant le tiers du ras, Et ce fut la source de plus d'un procès, les Receveurs-Fermiers qui se succédèrent dans la perception des rentes, ayant, « par une avide subtilité à composé le boisseau de trois demeaux pour le mesurage de l'avoine. Ce qui était contraire à l'usage et à l'étymologie du mot : dimidid pars (procès de 1743).

A côté du Mesureur de la Baronnie, Moyon possédait un Poids-le-Roi, c'est-à-dire, un Office; royal des Poids et

(1) Arch, de la Manche, H. 108. — Robert fils Fouque de Moyon, concède aux moines d'Aunay, un quartier de froment à la mesure de Moyon (1248).


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Mesures dont, en 1741, Jean Mauviel était fermier, au prix de 27 livrés, 10 deniers.

Moyon avait le privilège d'être une franche-bourgeoisie, c'est-à-dire que les habitants avaient, dans les limites déterminées, certaines franchises et libertés et ces limites s'étendaient au delà du bourg.

tes Bois. — Les Etangs. — Peste de 1585, 1608-1634

A diverses reprises, la peste fit de nombreuses victimes : en 1685 ; 1608 ; 1627 et 1634-35. Des familles entières furent parfois décimées. Ainsi, en 1585, Richard Havin, son frère Guillaume, son fils Jean et sa propre femme furent inhumés en l'espace de quelques jours, et 16 lendemain de ce dernier décès, un certain Jean Havin fut trouvé mort sur le chemin du haut du bourg. Cependant, l'épidémie de 1634-35 semble avoir fait le plus de victimes, A Saint-Martin-de-Bonfossé, on en était arrivé, en 1608, à enterrer les pestiférés sur place, sans les conduire au cimetière.

L'ancien régime attachait aux bois une importance particulière. C'est que ceux-ci fournissaient, alors, de nombreux matériaux de construction et tout le combustible. Aussi, une administration royale, très vieille et assez compliquée, veillait-elle à leur conservation, Les lois qui les régissaient étaient sévères et strictement appliquées. A Moyon, Monsieur dé Matignon employait à l'exploitation de son bois des équipes spécialisées et recrutait les charbonniers à Brix, ou aux environs. Exceptionnellement, et cette exception remontait sans doute a nos Ducs, il ne payait pas le tiers et danger que devaient au Roi, dans la province de Normandie, les propriétaires de bois et forêts. Cet impôt consistait dans l'abandon au profit du trésor royal, du tiers des coupes et ventes, plus un dizième, appelé danger, pour la délivrance de l'autorisation et frais de surveillance.

Signalons encore le bois de la Court qui dépendait du château, au nord du grand étang ; le bois Fouques et le


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bois Lambert au voisinage de l'ancienne voie romaine de Saint-Lo à Avranches ; l'un au nord, l'autre au sud du carrefour Paris; ainsi que le bois de la Réaulté proche voisin du bois de la Court, vers le. levant. Ces bois ont disparu il y a longtemps déjà. Quand au bois de Moyon, un spéculateur le défriche en ce moment et le rase entièrement.

Les étangs étaient aussi fort nombreux. Chaque belle propriété avait le sien. On en comptait trois pour le Château. Le principal était celui d'amont. Il se prolongeait en longueur vers le septentrion où il rejoignait probablement, le bois de la Court. Il s'élargissait dans sa partie inférieure et méridionale pour entourer le château dont il formait les douves. Le château se dressait sur là rive occidentale et était défendu,: au nord, à l'ouest et au midi par de profondes douves, dit M. de Gerville, et, à l'est, par l'étang luimême. Une chaussée entre le grand étang et la mare ès Châtias, le reliait aux communs et dépendances bâtis sur la rive orientale. Un lieu plus bas dans la vallée, se trouve la mare de Criqueville, au nom bien significatif, qui jouxte, dans une courbe, le chemin du Calvaire à la Maugerie. De nos jours un village, à la limite des communes de Moyon et de Tessy, porte encore le nom de Mare Saint-Clerc. Cependant, de tous les étangs de la paroisse, le plus important se situait sous le bois de Moyon.Le Marquerant l'alimentait et lui doit son. nom qui signifie : l'eau de la Mare. Il entourait autrefois la. ferme de l'Isle, dont l'appellation rappelle cette situation particulière, et nous pensons que le lieu se trouve aux origines même de Moyon. D'après M. de Gerville, le mot Isle désignerait en général, l'emplacement d'un ancien château. En 1820 un habitant de Villebaudon qui défrichait le bois trouva plus de quatre livres de pièces d'or de Philippe VI, Jean et Charles V qui régnèrent de 1328 à 1350.

Quant aux Moulins, dont le rôle était si important, il, en figure trois au plan cadastral de 1830 : les moulins de Moyon, du Marquerant, de la Fonquerie. Ils furent, cepen3

cepen3


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dant, jadis, plus nombreux. Nous connaissons, par exemple, le moulin Mauger, tenu de la sieurie du Mesnil-Herman. L'aveu de Michel d'Estouteville nous laisserait croire volontiers qu'il existait, et depuis longtemps, des moulins à tan et à foulon, puisqu'il dit posséder des « moulins tant à bled qu'à aultrés usages ».

Un vieux, dicton court encore le pays :

Les loups de Moyon nous mangeront-i ? Non, les chiens de Tessy nous garderont-bi.

Voici maintenant l'aveu et dénombrement de Michel d'Estouteville.

Robert d'Estouteville, Garde de la Prévôté de Paris, qui certifie l'authenticité du document, est parent de l'avouant. Il succéda dans la Prévôté à son frère Jean qui, lui-même, avait succédé à Ambroise de Loré, décédé en 1466. Leur père, Guillaume d'Estoutville, seigneur de Torcy, Blainville, Estoutemont et de Bayne, avait épousé Jeanne d'Omdeauville. Robert reçut à Paris, le 28 novembre 1476, Alphonse V, roi de Portugal. Son fils Jacques lui succéda à la Prévôté de Paris.

Quant à Michel d'Estouteville, l'avouant, il descendait comme nous l'avons vu, de Louis d'Estouteville et de Jeanne Paisnel. Il partagea tout d'abord la baronnie de Moyon conjointement avec son frère Jean, du vivant de leur père (1).

Les fiefs de : Moyon, Villebaudon, Beaucoudray, Le MesnilHerman, de Montroc, la vavassorerie des Ferrières, les fiefs au fils Fouques et du Rosel étaient de l'ancien domaine des de Moyon, dont la seigneurie occupait le centre. Le fief de

(1) Chartrier de l'Abb. de Troarn,


— 36.— Faincel, lui, venait d'un échange fait entre Olivier Painel et le roi de Navarre, lequel reçut en contre-échange, Pontssous-Avranches et Lolif. Les autres fiefs, démembrés des anciennes seigneuries des Painel, furent adjoints par eux.

La maison; des Paisnel, originaire de Norvège, reconnaissait pour chef un des principaux capitaines de Rolf, dit l'abbé Desroches dans ses Annales Civiles et Militaires du Diocèse d'Avranches. Guillaume Paisnel, fut le seigneur le plus remarquable de cette famille, au XIe siècle. Il se fixa dans la paroisse à laquelle il donna son nom : la HayePesnel. Il avait épousé, croyons-nous, une fille dû seigneur de Bricqueville-sur-Mer. Il tenait de l'Abbé et couvent du Mont Saint-Michel la baronnie de Saint-Pair qui s'étendait alors aux 26 paroisses de cet ancien doyenné, y compris la Haye-Pesnel, et dont le duc Richad II avait fait don à l'Abbaye.

Son fils, Foulques l'Ainé, épousa Lesceline de Subligny, dame du Grippon (1). Lesceline, à la mort de son frère Gilbert, seigneur d'Avranches, qui se noya en 1170, hérita de tous ses biens et, déjà dame du Grippon, elle le devint de Marcey et propriétaire de Subligny. Son père Hasculpe de Subligny était le fils de Othoël de Subligny, fils du comte Hugues le Loup. D'un autre côté, Emma de Costentin, fille de Geoffroi de Bricqueville et veuve de Guillaume de Costentin (2), concéda à Foulque Painel, sire de la Haye-Pesnel et de Hambie, tout ce que possédait son frère Thomas de Bricqueville en : Bricqueville, Annoville, Tourneville, Lengronne, Cérences et Bréhal (1223) (2). En 1217, Foulque: Paisnel reconnaissait, aux assises tenues à Avranches, devoir à l'Abbé dû Mont Saint-Michel, à cause de' sa baronnie de Genets, le service d'un chevalier pour le fief de Hervé de Charruiers, sis en Bacilly et, en 1223, il rendait aveu aux pieds de la baronnie de Saint-Pair, de Chantelou, de Bricqueville, etc. Telles sont les origines des fiefs de : Bacilly,

(1) Ancienne paroisse aujourd'hui rattachée à la HayePesnel.

(2) Arch. de la Manche : H. 4.309.


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Carolles, Le Cresnay, Lingreville, Saint-Quentin, Saint-Lou, et probablement aussi' de celui de Contrières.

En 1396, une autre Foulque Paisnel, petit-fils ou arrière petit-fils du précédent, mourait en Hongrie où il servait sous le courte de Nevers, contre Bazaj et, empereur des Turcs. Ce Foulque laissait une veuve, Marie Riboul, dame de Créances d'où vint, sans doute, le fief de Geffosses.

A remarquer dans l'aveu le génie administratif déjà très prononcé des français du XVe siècle et aussi les droits de coutume aux foires et marchés, le droit de taxer le blé et le pain, la vérification des poids et mesures, la coutume des trépas, toutes choses que nos pères crurent abolir et qui, par « une avide subtilité » ont ressuscité..

Reproduisons maintenant l'aveu de Michel d'Estouteville. Les parties en italiques ont été copiés sur celui de 1456, négligées par Cardin Sébert, lorsqu'il collationna le dénombrement de 1457.

A tous ceux qui ces presentes lettres verront : Robert d'Estouteville, seigneur de Beyne, baron d'Yvrey et de SaintAudrieu en la Marche, Conseiller et Chambellan du Roy notre Sire et garde de la Provosté de Paris. Savoir faisons que. Nous, lan de grâce mil quatre centz soixante, le vendredi dix huitième jour de juillet, eusmes une lettre en forme d'aveu et dénombrement scellée comme il aparoist en sire vermeille sur double queux du scel de Noble, puissant. Seigneur Messire Michel d'Estouteville, chevalier, seigneur et baron de Moyon, desquelles, la teneur ensuit : — Du Roy nostre sire j'ay, Michel d'Estouteville, seigneur et baron de Moyon, confesse et advoue tenir en foy et par hommage la terre, baronnye, baillie et vicomte de Moyon, par une baronnye entière à haulte, moyenne et basse justice, avec ses apartenances et dependances quelz conques dont le fief est assis en la paroisse de Moyon et s'estend es paroisses de Tessé, Mesnil-o-Pac et Mesnil-Herman, Beaucoudre et Villebaudon en la Vicomté de Coutances et ailleurs, ès baillages de Costentin et de Caen, et y soulloit avoir Chastel qui, autrefois, par les guerres antiennes, fut abattu ; auquel temps qu'il estoyt en estat, les hommes d'icelle baronnye


— 38 — estoient subjefs faire guet et garde. Et,' depuis, y a manoir auquel mes hommes de la dtie sieurie sont tenus et subjetz faire :

plussieurs services, tant de la motte curer, que aultrement. En laquelle, terre et baronnye de Moyon, a coulombier et plusieurs boys que ne sont subjetz à tiers-danger, ny autre choses : estahgs, viviers et pescheries, tant en : rivières que aultres, moullins à eau, tand à bled qu'à aultres usages, avec droitz de resortz de moullins moultans à meultes vertes et sèches, fours à baon, domaines, hommes, hommages, rentes et revenus en plusieurs et diverses espèces, selon la manière devouair de mes hommes responsifz à la Cour, Juridiction et Haute justice dudit lieu de Moyon. Et y a tabellionage et sergenterye, chacun en son office, comment il appartient et le permet à ceux qui; tiennent par haulte moyenne et basse justice. Et, y a garennes à l'eau et à terre, cours d'eau, voyes et chemins, congnoissance dé. poids et de mesures de l'aulne et aultres mesures et de taxer

et faire tenir, garder le poix des boyres, (1), du bled et du pain,

avecq les coutumes et trépas. Et, m'en apartient la correction, punitipn et amende de ceux qui offencent. Et, y a deux marchez coustumiers dont l'un est scéant audit lieu de Tessey au jour du mercredy et l'autre scéant à Moyon à jour de dimanche, chacune semaine et une foire au jour de là teste SainctPierre et Sainct-Paoul, en juin. Et y appartient plusieurs autres droitures, franchises, dignitez et libertez selon et par la manière que mes prédécesseurs et moy avons jouy partant et si longtemps qu'il peult et doibt suffir. Et, en est deubt au Roy notre Sire, chacun an, de rente, dix-sept livrés, quinze sols, un denier maille (2) à deux termes en l'an. C'est à scavoir : à Pasques et à la Sainct Michel en septembre ; à chacun terme la moityé à cause et par raison de certain eschange faite entre;

celluy ou ceux de qui le Roy nostre. Sire a la terre et celluy pu ceux de qui j'ay le droit. Laquelle moy et mes successeurs pourront tourner ou eschanger ailleurs au Roy ou à ses successeurs, et, ilz là sont et seront tenus prendre selon ce qu'il est porté par les lettres. — Item, est deub au Roy notre Sire, graverye cent sols tournois chacun an moityé à Pasques et moityé au terme Sainct-Michel en septembre ; lesquels sont cuilliz et levez par la main de mon provost, tant sur les nobles comme sur les hommes et ceuz qui tiennent de moy et sur le fief du Mesnil-Rault et sur une portion dû fief de Bricqueville, en tant qu'il y en a soulz moy et en ma haulte justice dudit lieu

(1) Sacs.

(2) Tournois.


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Et sont ieeux cent splz payez par la main de mon provost au Sergent Royal de la Sergenterie de Moyon qui les paye au de Moyon combien qu'il ne soyt pas tenu de moy par hommage, comptoyr du Roy de la Vicomté de Coutances. — Item, est deub au Roy nostre. Sire, chacun an, à la Sainct-Michel en septembre, vingt solz tournoiz pour graverye et pied de Gavray qui, semblablement sont cuillys et levez sur les dessus dits par mon dit provost ; qui les paye à certaines gens de. la Balleynne, lesquels les doivent porter pour estre payées à la dite Recepte du Roy nostre Sire à la dite Vicomté de Coutances. Et, par ce moy, les dits nobles et non nobles qui payent la dite grayeyrie et pied de Gavray avons et debvons avoir franchise et quitance des foires et marchez du Roy, notre Sire, en Normandie, de ce que nous vendons et acheptons pour nos estorementz (1) pour déprier (2) seullement et sans paier coustume, et de ce que nous acheptons pour revendre, nous debvons estre quittes par payant demy coustume. De laquelle graverye et pied de Gavray, St deub sur le fief du Mesnil-Rault, dix solz tournois par chacun an, moityé à Paques et moityé a la Sainct-Michel qui, par le provost dudit fief du. Mesnil-Raoult, sont euillys et levez sur les hommes d'icelluy fief et par luy paiez à mon dit provost de Moyon combien qu'il ne soy pas tenu de moy par nommage. Et, aussy de ladite de graverye est deub sur les dits hommes du fief de Bricqueville qui sont sujets à ma dicte haulte justice de Moyon, trois sols, six deniers, à Pasques trois sols huit deniers tournoys à la Sainct-Miehel, en septembre, que le provost du dict fief de Bricqueville a accoustumé cuillyr et lever sur les dicts hommes et payer à mon dict provost de Moyon qui les paye, comme dict est, combien que le dict fief ne, soit pas tenu de moy par hommage. Et par ce, le seigneur et les hommes dudit fief de Bricqueville avons et debvons avoir ou telles semblables quittances es foires et marchés du Roy nostre Syre en Normandie comme devant est dict et qui a accoutumé et d'antienneté. Et, avec ce que, j'ay droict d'avoir chacun an treize porc et mon provost de Moyon troys en la paisson et forêt de Gavray quittes sans payer panages. Et, de la dite baronnye de Moyon sont deubs au Boy nostre Syre en Normandie : reliefs, traizième, droict de Garde et les Aides coustumières quand le cas s'offre. — Ce passage, de

(1) Choses nécessaires pour se nourir, couvrir, provisions et meubles,

(2) Acquitter le prix du certificat contenant un état de marchandises.


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l'aveu de 1456 est remplacé dans celui de 1457 par cette déclaration ;

« Et aussy, de la dite graverye est deub par et à cause.; des dits fiefs, membres de fiefs et vavassorerie cy dessus rénommez, subjets à la dite graverye, comme dict est, moy et les ditz tenante de moy et noz hommes demeurantz sur les ditz fiefs ou membres des fiefs, avons et debvons avoir quittance et franchise es fours, ès foires et marchés du. Roy nostre Sire en Normandie, en telle et semblable comme cy devant est dict et déclaré et que accoustumé d'antienneté. » L'aveu de 1456, continue :

La quelle baronnye et vicomtée de Moyon s'étend en fief de Villebaudon et arrière-fief et place du Chastel antien, lequel fut abatu par les guerres antiennes, est assis en la paroisse dudict lieu de Villebaudon auquel mes hommes dudict fief sont tenus faire plusieurs services, tant de réparations, comme antiennement. Et, s'estend ès paroisses de Moyon, Tessé, Beaucouldray, Hambye et ailleurs illecques environ. Et y a coulombier, place du manoir, moulins a eau et à vent, tant nobles comme a anciens usages, moultes vertes et sèches, boys non subjets à tiers et dangier ni aultres choses, prays domaynes, hommes, hommages responsifs à ma dicte haulte, moyenne et basse justice du dict lieu de Moyon, rentes et revenus en plusieurs et diverses espèces. Et à cause dycelluy fief de Villebaudon, m'apartient le patronage et droict de présenter à l'église paroissiale du dict lieu de Villebaudon, toutefois qu'elle est vacante et plusieurs antiennes droictures, franchises , dignités et libertés et en est deu au Boy nostre Sire en Normandie pour graverye et pié de Gavray, neuf sols, quatre deniers tournoys chacun an, moityé a Paques et moityé à Saint-Michié en septembre qui sont du nombre de la dicte graverye ; lesquels neuf sols quatre deniers tournoys sont cueillys par mon provost de Villebaudon sur mes hommes du ditct fief et par lui baillés à mon dict provost de Moyon pour estre payés au Roy au nombre de la dicte graverye, comme dict est. Et, à cause de ma dicte terre et baronye de Moyon sont tenus plusieurs fiefs et membres de fiefs, vavassoreries et aînesses dactes (sic) à tiltres. — Item: Jean de Fontenay, escuyer, en tient de moi par hommage un fief de haubert entier, le fief de Fincel, avecques ses apartenances et dépendances quelconque à gage plège, court et usages, dont le chef est assis en la paroisse de Tessé et sestend en la paroisse de Villebaudon et illecques environs. Et en doict chacun an au Roy nostre, Syre en Normandie, passant par la main de mon provost, quinze sols, deulx deniers tournoys cha-


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cun an, moityé à Paques et moityé à la Sainct-Michel, qui sont cueillys et levés par le dict provost de Fincel sur les hommes du dict fief, lequel les baille à mon provost de Moyon pour, par luy, estre payés au Sergent Royal de la Sergenterie de Moyon qui les paye à la Recepte de la dicte Vicomte de Coutances et sont du nombre de la dicte graverye, comme dict est. Et, y a certaine quantité de boys dont le tiers et dangier m'apartient et m'en sont deubs plusieurs services, reliefs, traizième, droit de garde et les aides coustumières quand le cas s'offre. Et du dict fief de Fincel, François de Lezembac, écuyer, tient cent acres dé terre assis en Villebaudon et illec ailleurs environ et en doibt pour graverye et pié de Gavray, chacun an, au Roy nostre Sire en Normandie, vingt-trois deniers tournoys aux dicts deulx termes, par moityé, qui sont cueillys et levez par son provost sur ses hommes des dicts cent acres et par luy payés à mon dict provost de Moyon qui les paye au dict Sergent Royal au nombre de la dicte graverye, comme dict est. — Item, Messire Philippe de la Haye, chevalier, tient de moy par hommage à cause de ma dicte baronye de Moyon, un quart de fief de haubert avecque ses apartenances et dépendances à gaige pleges, court et usages, assis ès paroisses de Moyon, Beaucouldray, Tessé et Villebaudon et illec environ. Lequel quart de fief, le dict François de Lezembac tient du dict Messire Philippe de la Haye en quart degré de parage. Et en apartient au dict de Lezembac, le patronage et droict de présenter à l'église paroissiale du ditct lieu de Beaucouldray. Et, du dict quard de fief est deu au Roy nostre Syre en Normandie pour la dicte graverye et pié de Gavray, dix sols tournois chacun an, moityé à Pasques et moityé à la Sainct-Michel en septembre que son Prévost cueillera et levera sur les hommes du dict fief et, par lui baillés à mon dict provost de Moyon pour, par le dict Sergent estre payés à la Recepte de la dicte Vicomte de Coustance, qui sont du nombre de la dicté graverye, comme dict est, ou, en sont deubs reliefs, traizième, droict de garde et les aidés coustumières quand le cas s'offre. — Item : Jean Osouf, escuier, tient de moy par hommage à cause de ma dite baronnye de. Moyon, un huitième de fief de haulbert nommé le fief du Rozel avec ses apartenances et dépendances, assis ès paroisses de Moyon, Tessé, Mesnil-o-pac et environ. Lequel huitième de fief, Jean de Brebioef, à cause de Michelle Letanneur, sa mère, tient en premier degré de parage du dict fief. Et, m'en, sont deubz relief, traizième, droit de garde et les aides coustumières quand le cas s'offre. — Item : Guillaume Le Cocq tient de moy par hommage a cause de ma dite baronnye de


Moyon, un quart de fief de haulbert nommé le tief de Meurdrac tenu noblement à gaige-plège et usages et avecque ses appartenances et dépendances quelconques, assis en la paroisse de Lingreville (1) et illec environs. Et, m'en doibt, chacun an de rente au terme Sainct-Michel en septembre, quatre livres tournoiz et dix solz tournoiz pour une paire d'esperons dorés avec reliefs, traizièmes, droict de garde et les aides coustumières quand le cas s'offre, — Item : Messire Guillaume Despas, chevallier, tient de moy par hommage à cause de ma dite baronnye de Moyon, un quart de fief de haulbert nommé le fief Carolles avecq ses appartenances et dépendances quelconques, assis en la paroisse du dit lieu de Carolles et illec environ. Et, m'en sont deubz reliefs, traizièmes, droict de garde et les aides coustumières quand le cas s'offre.— Item : Guillaume du Homme, escuier, tient de ma dite baronnye de Moyon à cause de Marie dn Homme sa femme, le fief de la Mousche (2) par un quart de fief de haulbert. Lequel quart de fief, Messire Jean de Folligny, prebtre, tient dudit Homme en quint degré de parage. Et, m'en est deub, chacun an, au terme Sainct-Michel en septembre, siz solz tournoiz de rente avecq reliefs, traizièmes, droict de garde et les aides coustumières quand le cas s'offre. — Item : Robert Biotte tient de moy par hommage, à cause de ma dite baronnye de Moyon, un quand de fief de haubert nommé le fief de la Motelerye avecq ses apartenanees et dépendances (3) assis en la paroisse Notre-Dame de Cresnay. Et, m'en sont deubz reliefz, traizièmes, droict de garde et les aides coustumières quand le cas s'offre. — Item : les hoirs ou ayant causes de feu Foucques Triboult tiennent de moy par hommage à cause de: ma dite baronnye de. Moyon un cinquième de fief de haubert nommé le fief de la Haye avecq ses apartenances et dépendances, sis en la paroisse de Bacilly et illec environs. Et, m'en sont deubz : reliefs, traizièmes, droict de garde et les aydes coustumières quand le cas s'offre. — Item : Louis Louvel, escuier, tient de moy par hommage à cause de ma dite baronnye de Moyon, un quart de fief de haulbert avecq ses appartenances et dépendances, assis en la paroisse de Contrières (4) en la vicomté de Coustances lequel quard de fief, Tyould Louvel, escuier, son oncle, tient de luy en second degré de parage. Et, m'en sont deubz : reliefs, traizièmes, droict de garde

(1) Canton de Bréhal.

(2) Canton, de la Haye-Pesnel.

(3) Paroisse.réunie à Saint-Pierre-du-Cresnay sous le nom de : Les Cresnays, Canton de Brécey.

(4) Canton de Montmartin-sur-Mer.


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et les aydes coustumières quand le cas s'offre. — Item : Jean Aguiton (lisez Guiton), escuier, tient de moy par hommage à pause de ma dite baronnye, un quart de fief de haultbert homme le fief de la Rousselerye, avec ses apartenances et dépendances, . assis en la paroisse de Bacilly (1) et illec environ. Et, m'en doibt reliefs, traizièmes, droyt de garde et les aides coustumières quand le cas s'offre. — Item : Robert Le Roux (lisez de Crux) à cause de damoiselle Robinne de la Bellière, sa femme, tient de moy par hommage a cause de ma dite, baronnye de; Moyon, une franche vavassorerie nommée La Redelière avec ses apartenances et dépendances quelconques, assis en la paroisse de Sainct-Quentin et de Sainct-Lou (2), en la vicomte d'Avranches. Et, m'en sont deubz au ternie Sainct-Michel en septembre, siz solz tournois de rente avecq reliefs, traizièmes, droict de gardé et les aides coustumières quand le cas s'offre. — Item; Jean d'Argouges, escuier, tient de moy par hommage, à cause de ma dite baronnye de Moyon, le fief du Boys assis en la paroisse de Guefosse (3) par un quart de fief dehaubert avec les apartenanees et dépendances . Et m'en doibt reliefs, traizièmes, droict de garde et les aydes coustumières quand le cas s'offre. — item : De ma dite Baillye, Baronnye et Vicomté de Moyon, est tenu nueument et sans moyen par un fief de haubert entier, le fief de Barbeville (4), assis en la paroisse du dit fief de Barbeville en la vicomté de Bayeux, tenu noblement à gage-pleige, cours et usage, avecq ses apartenances et dépendances quelconques. Et, m'en est deub hommage avecq reliefz, traizièmes droict de garde et les aides coustumières quand le cas s'offre. Et, de superabondant plusieurs dignités, franchises en ma dite baronnye dont je me passe pour le présent faire déclaration particulière. — Item : Le dict Philippe de la Haye tient de moy par hommage à cause de ma dite baronnye de Moyon, un quard de fief de haultbert nommé le fief de Beaucoudré avecq ses appartenances et dépendances, assis en Beaucoudré, Moyon, Tessé et illec environ, lequel quart de fief Robert de Drosey, escuier, en tient en second degré de parage du dict Messire Philippe de la Haye, à cause de la femme du dit Robert. Et, luy en apartien le patronnage et droict le

présenter à la chapelle cure de Sainct-Sauveur de Beaucoudré.

Beaucoudré. quard de fieffe, Thomas de Cambermon escuier, en tient de demoiselle Jeune de la Haye, sa femme, noblement,

(1) Canton de Sartilly, (2) Canton de Ducey. (3) Canton de Lessay. (4) Aux pertes de Bayeux.


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avecq ses apartenances et dépendences, assis au dit lieu de Beaucoudré, Moyon, Tessé et illec environ. Duquel de fief et du dict huitième de fief est deub chacun, an au Roy nostre Syre, pour graverye et pied, de Gavray, quatre sols, huict deniers tournois, moityé à Pasques et moityé à la Saint-Michel, qui sent du nombre de la dite graverye ; lesquels sont cuillyz et levez par leur provost sur les nommes des ditz fiefs et par eux payez à mondit provost de Moyon ; lequel les baille audit sergent Royal pour estre payez à la dite Recepte de la dite Vicomté de Coustances du : nombre dé la dite graverye; comme dit est. Et, m'en sont deulz : reliefs, traizième et droyt de garde et les aydes coustumières quand le cas s'offre. — Item : Jacques d'Isigny, escuier, tient de moy par hommage à cause, de ma dite baronnye de Moyon, un fief de. haubert entier, nommé le fiel au fils Fouques, tenu noblement à gage-pleige, cours et usage, avec ses appartenances et dépendences et, le tout, à cause dé sa femme fille de feu Jean Corbel. Du dit fief, Guillaume de Matan, escuir, tient la moytié en parage du dit d'Isigny en sixième degré de parage, Et, y a certaine quantité de boys dont le tiers et danger m'apartiens. Lequel fief au filz Fouques est assis en Moyon, Beaucoudré, Mesnil-O-pac et illec environ. Et, en est deu au Roy nostre Syre, par graverye et pié de Gavray, quatre solz, huit deniers tournois, moityé à Pasques et moityé à la Saint-Michel, qui sont cuillys et levez sur les hommes dudit fief par leur prevost et par luy paiez à m'en dict provost de Moyon, lequel les baille au Sergent Royal pour luy estre porter et payez à la dite Recepte de la dite Vicomté de Coutances ; lesquels sont du nombre de ladite graverge. comme dict est. Et, icelluy fief au filz Fouques, m'est deub par chacun an de rente, six solz tz, pour un esperon dorré au terme Sainct-Michel, en septembre, avecq le service d'un homme pour aider à garder mon chastel du dit lieu de Moyon l'espace de quarante jours en temps de guerre, touteffois que ledit chastel seroyt en réparation. Et, avecq ce, me sont deutz reliefs, traizièmes, droict de' gardé et les aidés coustumières quand le cas. s'offre. — Item : Guillame de Percy, escuier, tient: de moy par hommage à cause de ma dite baronnye le fief du Mesinil-Herman (1) par un quard et un huitième de fief de haubert, à, gaige-plège, cour et usage, avecq ses apartenanees et dépendances, dont le chef est assis en la dite paroisse du Mesnil-Herman et s'estend à Moyon, Beaucoudré, Mesnil-o-pac et environs. Et, luy apartient le patron(1)

patron(1) de Canisy.


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nage, droict de présenter à l'église paroissialle dudit lieu du Mesnil-herman (1). Et en est deub chacun an au Roy nostre Syre pour la dite graverye et pié de Gavray, huit solz t z, moityé à Pasques et moytié à la Saint-Michel, qui sont cuillys et levez sur les hommes du dit fief par son provost et par luy baillez à mon. dict provost de Moyon, lequel les baille audit Sergent Royal pour les payer et porter à la Recepte de ladite Vicomté de Coustances, et sont du nombre de la dite Graverie, comme dict est Et, au dict fief certaine quantité de boys dont le tiers et danger mapartiens, avecq reliefs, traizièmes et regards et les aides coustumières quand le cas, s'offre. — Item : Jean Cocquel tient de moy par hommage à cause de ma dicte baronnye, un quard de fief de haubert nommé le fief de Montroc avecq ses appartenances et dépendances dont le chef est assis en la paroisse de Tessé et s'éstend en Villebeaudon, Beaucoudray et illec environ. Et, en est deub chacun an au Roy nostre Sire, pour graverye et pied de Gavray, vingt cinq deniers tournoiz aus dits termes, qui sont cuillys et levez sur les hommes dudit fief dent, pour vingt-trois deniers tournois, sont passantz par les mains de mon provost et les autres deux, deniers au provost de Beaucoudré. Lesquels vingt-cinq deniers sont payez par lesdits provost à mon dit provost de Moyon lequel, les baille au dit Sergent Royal pour payer et porter à ladite Recepte de la dite Vicomté de Ceustances, comme dict est du nombre de la dite graverye. Et, m'en sont deubs : reliefs, traisièmes, droict de garde, et les aides coustumières quand le cas s'offre. — Reçu Icelle (déclaration) en jugement aux Assisses de Coustances tenues par Nous, lieutenant dessus dit, le vingt neufienne jour de juillet, l'an de grâce mil-quatre-cents cinquante-sept, jusques au nombre de trente personnes jurées et purgées de saon en la présence desquels, présent lesdits Procureur du Roy, Jean d'Annoville advocat d'Icelluy sieur au dit lieu de Coustances, Jean Coupart, Vicomte du dit lieu ; le dict dénombrement et lettres de nos ditz signes ouvertes, ont esté leues et le rapport des ditz nobles et autres personnes tiré et rédigé par escrit, par lequel ne nous est nullement appareu et, aux ditz Procureur et Officiers, d'avoir esté mis ne obmis, en icelluy dénombrement, aucune chose préjudiciable au Roy mon dit Seigneur. Nous, après que, le dit Procureur et Officiers Nous ont dit n'en estre adverti qu'en icelly dénombrement fust aucune chose préjudiciable contre le Roy, mon dit Seigneur, protestent estre entier en ses raisons :

(1) Souligné dans le texte.


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Scavoir faisons : Que, du consentement dudit Procureur, Nous, avons en temps que à Nous est et commandé nous étoit par; Nos dits Seigneurs, donné et par ces présentes donnons Pouvoyr et Licence audit Seigneur de Moion de jouyr de son dit dénomrement et des choses en icelluy exprimées et déclarées, le droict du Roy nostre (Seigneur) saouf en toutes choses. En tesmoins de ce, Nous avons scellé ses présentes de nostre, scel dont nous usons audit Office de Lieutenant en l'an, jour et assises dessus ditz. Aussy signé. — Item : Collin Maillet tient par hommage de ma dite baronnye de Moyon, une vavassorerye nommée La Vavassorerye des Ferières (1) ; laquelle, se relève par acres. Et, m'en sont deubz reliefs, traizièmes, droict de garde et les aides coustumières quand le cas s'offre (2). Et; Nous, à ces présentes transcritz en vidimus. En tesmoins de ce, advons cy mis le scel de ladite Provosté de Paris, l'an et jour premiers dessus dits. Et, au reply dudit dénombrement estoit escrit :

COLLATIO LITTERARUM IN PRESENTI VIDIMUS TRANSCRIPTARUM FACTA FUIT IN CAMARA COMPTORUM DOMINI REGIS PARRIESIENSIS ORDINATIONE DOMINORUM IBI CUMORIGINALIBUS LITTEBIS, DIE VIGISIMO SEXTA, MENSI JULLII, ANNO MILLESIMO QUADRAGENTISIMO

QUADRAGENTISIMO Par me ainsy signé en la marge d'embas. sur le repli : Fremond et Bruynard et, en la marge d'en haut: Collation faite' par moy Lienhard, et par moy, clos. Cette présente coppie ou vidisse, a esté collationnée et approuvée sur l'original du contenu en Icelly, sellé à double queue et cyre verte par.....

Philippe de; la Haye, dont il est parlé ici, descendait en ligne directe de Richard, seigneur de la Haye-du-Puits, plus connu sous le nom de Turstin--Hadulphe qui fonda, avec son fils Hugues au Capel, l'Abbaye de Lessay. Turstin avait épousé Avoye, fille dû duc de Normandie. Ses petitsfils, eux, fondèrent l'Abbaye de Blanchelande : et le prieuré dé Saint-Michel-du-Bosq. Ils soutinrent les intérêts de la Maison de Boulogne contre celle d'Anjou. Les trois frères épousèrent, les trois filles de Guillaume de Vernon, sr de Sàint-Sauveur. Richard, l'aîné, conserva la Haye-du-Puits, Raoul, créa la branche d'Héroudeville, et Richard le jeune

(1) Sise à Tessy.

(2) Le copiste aura; probablement oublié cet article qui fut transcrit ici en collationnant.


fut la tige des seigneurs de la Haye-Hue et du Guislain. Le fief de la Haye, en Villebaudon, fut érigé en paroisse sous le nom de la Haye-Hue. Il prit plus tard le nom de la, Haye-Bellefonds, après que M, Gigault de Bellefonds l'eut fait saisir et décréter, pour finalement racheter et devenir lui-même seigneur de la Haye-Bellefond et, du Guislain.

Les de Moyon portaient : d'or à la Croix engrêlée de sable.

Les barons de Moyon siégeaient à l'Echiquier, entre ceux de la Luthumière et de Marcey.

André DESCOQS.


NOTES EXPLICATIVES

pour faciliter la lecture de notre aveu.

Baronnie. — Seigneurie ou fief de baron tenu directement du roi. C'est l' « honneur » anglais. Le mot passa le détroit et fût. employé quelque temps en Normandie. Il disparut même assez tôt en Cotentin sauf, cependant, pour l'honneur du Hommet.

La baronnie était un droit indivisible parce que le morcellement anéantissait considérablement plusieurs droits; privatifs des Comtes et Barons; ce qui tournait au préjudice de l'Etat.

Fief de haubert. — Suivant l'ancienne coutume de Normandie, le fief de haubert eu de chevalier était un fief entier qui ne pouvait être partagé entre mâles. Cependant, lorsqu'il n'y avait que des filles à hériter,; il pouvait être divisé jusqu'en huit parties dont chacune pouvait avoir droit de cour, usage, juridiction et gage-pleige. D'où les expressions, un quart... un huitième de fief.

Vavassorie. — Terre tenue en fief par un vavasseur ou vas-; sal. Les basses vavasseries devaient au seigneur, voitures, chevaux de main, rentes et autres services. Les vavassories libres: ou franches étaient exemptés des dites servitudes.

Parage. — Démembrement de fief qui n'a lieu qu'entre parents.

Banalité.— Obligation faite aux tenants d'un fief de moudre; ses grains ou de cuire son pain soit au moulin banal, soit au four du seigneur.

Moute. — On appelait moute ce que payaient les vassaux pour moudre leurs blés au moulin banal. En Normandie le droit de moute se percevait sur tous les blés consommés, soit qu'ils fussent vendus ou achetés dans l'étendue de la banalité.. On appelait verte meute le droit acquitté par les terres hors de la banalité. La meute se payait, suivant les cas, sur la 12e, 14e ou 16e gerbe.


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Tiers. — Droit qui appartenait au roi et à quelques seigneurs principalement en, Normandie, sur les bois possédés par leurs vassaux et qui consistait à la perception du tiers du prix de la vente. Eh Normandie, il n'y avait que quelques exceptions à cette règle générale. Les possesseurs de bois soumis à tiers et danger pouvaient, néanmoins, prendre par. leurs mains le bois nécessaire à leur usage, sans; payer le tiers.

Danger. — Taxe de 10 %, ou 2 sols par livre, sur les dites ventes pour prix de la permission de couper.

Gage-pleige. — Convocation du sénéchal ou juge, dans le territoire d'un fief pour l'élection d'un prevot, le recouvrement des rentes et redevances, et pour recevoir les nouveaux aveux. Les séances de gage-pleige se tenaient en présence d'un officier public : greffier, notaire ou autre. Les contestations et différends se jugeaient aux pieds.

Aide treizième. — Somme que devaient les vassaux d'un fief aux héritiers du seigneur pour relever le fief, c'est-à-dire : pour en acquitter les droits de mutation.

Aides coutumières. — Il y avait trois aides coutumières en Normandie : l'aide au mariage, lorsque le seigneur mariait sa fille aînée ; l'aide de chevalerie, quand son fils aîné était armé , chevalier ; l'aide de rançon, pour payer la rançon lorsqu'il avait été fait prisonnier de guerre.

Droit de garde. — Droit pour le seigneur (ou pour le roi) de tenir sous sa garde le fief relevant de lui pendant qu'il était possédé par un mineur et d'en percevoir les revenus.

Cour. — Synonyme de juridiction.

Usage. — Droit de se servir d'une chose pour son utilité perspnnelle.

Graverye, graine, grurie. — Taxe sur les bois que percevaient les gruyers ou verdiers du Roi dont, ici, le bureau était à Gavray.

Pié ou pied fourchu, — Taxe sur les animaux à pieds fourchus, moutons et chèvres.

Relief, — Droit qui était dû au. seigneur pour certaines mutations de vassal, et qui, consistait ordinairement au revenu d'une année du fief.

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Bibliographie

1° Sources manuscrites

Archives de la Manche. — Abbé Bernard : Notes sur les paroisses de l'Arrondissement de St-Lô, vol. VI. — Lepingard : papiers — Registres de catholicité de Moyon et de Tessy, série E. — Généalogie et Alliances de la famille Goyon de Matignon, série H : 4.309— Cartulaire de l'Abbaye de Hambie, copie du XVIIe siècle — Abbaye de Troarn. Titres généraux, série G. 273 — Anciennes notes sur la baronnie de Moyon, XVIe siècle, .série A. 321.

Chartrier de Trécoeur : Recherche de Roissy, copie prise sur une autre collationnée sur l'original par Laigneaux, greffier des Commissaires commis par le Roy avec le Sr de Roissy.

Mairie de Moyon. Etat-civil 1581 à 1601. Plan cadastral et Etats de Sections.

2° Sources imprimées

Vte R. d'Estaintot : Recherche sur les Sires et le Duché d'Estouteville.

Abbé Desroches : Annales civiles et militaires du pays d'Avranches.

Abbé Pigeon : Le diocèse d'Avranches.

Bulletin dès Antiquaires de Normandie : de Gerville. Années 1829 et 1830. Les Anciens châteaux de la Manche.

Terne XLII, 1938, Paul Lecacheux : Une famille normande pendant la" guerre de Cent ans.

Même tome : Abbé Birette : Les Normands de la Manche à la Conquête de l'Angleterre.

Mémoires de la Société d'Archéologie de la Manche, 17e vol : A. du Buisson de Courson : Aveu et Dénombrement du comté de Thorigny.

18e. vol. H. Sauvage : Dictionnaire de Brussel.

22e. vol. G. Guillot : Les portraits de Torigni.

Dubosc : Cartulaire de Mont-Morel. d° : Cartulaire de la Lucerne.


LE VOYAGE A VERSAILLES

d'une famille du Cotentin

LES GODEFROY

Le récit que nous publions est tiré d'un petit opuscule de .24 pages, du format de 16,5 X 11 cm., encastré dans une simple feuille de papier rouge-vineux, sans titre ni remarqués, imprimé à Saint-Lo, en 1868, chez Letréguilly et tiré à 30 exemplaires : c'est « le Voyage à Versailles », vers l'année 1775, d'une famille du Cotentin : les Godefroy de Boisjugan, de Samt-Jean-de-Daye, que raconte, non sans esprit, l'un des voyageurs : l'abbé de Boisjugan, mort en 1824, curé de Saint-Etienne de Caen.

Le poème, car la pièce est en vers, comprend deux chants. Au premier, le poète prend nos voyageurs à Beisjugan et les conduit à Paris. Au second, nous les voyons à Versailles cherchant aide et protection près du Roi et des princes car la famille est nombreuse : deux filles et douze garçons, qu'il faudra caser ou doter, sans le moindre liard dans sa poche. Aussi quel problème angeissant pour un père jaloux de son honneur et de son nom.

Nous ignorons ce qu'est devenu le manuscrit. Sans doute, pourrait-on le retrouver parmi les papiers de Villiers.

L'exemplaire imprimé que possède le chartrier de la Riquerie, avait été offert par l'éditeur : Mr Prosper de Villiers, à. une de ses nièces à la mode de Bretagne : Madame Paul Primois, de Caen, née Marie Trébutien, qui le donna elle-même à M. d'Hérissé, notre oncle et son cousin germain.

Précisons : Les familles d'Hérissé et de Villiers et par conséquent Primois-Trébutien, ont une souche commune dans l'union d'Alexandre Le Jollis de Villiers, fils de François Alexandre, capitaine de Dragons, et de Leuise de Prie, avec Mathurine-Germain de la Comté, fille de François, gendarme de la garde du Roi, et de Jeanne de la Broïse. De son côté, Louis-Hervé de Boisjugan, notre héros, par son mariage avec


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Charlotte de. la Broïse, soeur puisnée de Jeanne, était le beaufrère de François de la Comté. Ainsi voit-on comment 1er manuscrit est venu aux mains de M. de Villiers.

M. le Villiers a publié le poème sous le. titre, que nous avons nous-même, respecté, de : « Voyage à Versailles. ». Un « Avis; aux lecteurs », en première page, prouve que l'éditeur connaissait parfaitement les personnages. Voici cet avis :

« MM. de Soules, d'Arras, d'Oshert, de Godefroy, de la Madeleine; sont frères de l'historien, qui est M. l'abbé de Boisjugan (mort curé de Saint-Etienne de Caen).

« MM. Durlas, Rivrets, Rosbert, Brutot, sont tous gens qui ont dupé M. de Bois-Jugan père, et dont il était enchanté.

« Lucas et Le Breton, sont deux vieilles rosses aveugles, qui ne valent pas deux liards.

« La Pierre, qui est domestique, est laid et cramoisi. »

Le lecteur voudra bien excuser certaines expressions qui, peuvent choquer aujourd'hui.

Les Godefroy sont originaires du Cotentin. Nous en connaissons trois branches : l'une à Saint-Marcouf : d'azur à deux chevrons d'argent accompagnés de deux molettes d'or; en chef et : d'une rose d'or en pointe ; l'autre, à Bayeux, maintenue sur appel en 1667 : de gueules à trois bandes d'or; et, la troisième à Brévands, anoblie en 1628 : de sableau lacq d'argent lié autour d'une ancre de même, accompagné de trois étoiles d'or en chef.

Le héros de l'aventure : Louis-Hervé de Boisjugan, appartenait à la branche de Brévands.

Jean Godefroy est tabellion à Carentan— acte du 25 avril 1478. — et, ainsi que, son fils Nicolas, trésorier de l'église Notre-Dame en 1490 (1).

Un autre Jean Godefroy, ou le même, figure comme « archer à pié » dans une montre de là garnison de Carentan, l'an 1437,

Jacques, sieur de la Commune (à Brévands), né à Carentan, avocat près la Vicomté, mort en 1621, est l'auteur de « Commentaires; sur la Coutume réformée du pays et duché

(1) de Pontaumont, p. 130.


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de Normandie, anciens ressorts et enclaves d'iceluy », qui

furent publiés, en 1626, par un de ses neveux (1), chez Osmont à Rouen (2 vol. in-f°) avec dédicace au président André Faucon de Ris. Le manuscrit autographe est à la bibliothèque de Rouen — réédité en 1684 et 1776 avec ceux de Bérault et Daviron (2).

Son fils Jacques, sieur de la Commune et de Bordemer,

Contrôleur, Elu à Carentan, puis avocat au Parlement de Rouen, demeurant à Brévands, fut associé à la Compagnie des Indes Occidentales ou de la Nouvelle France. Cette Compagnie fondée par Richelieu, en mai 1628, succéda à la Compagnie du Morbihan à laquelle le parlement: de Rennes refuse l'enregistrement. Elle reçoit la concession de Québec, de la Floride, le privilège d'exploiter pendant 15 ans le commerce et la pêche. Pour lui procurer de l'argent, on vend des titres de noblesse, qui sont dits de Canada (3) (confirmés 16 avril-19 septembre. 1668). Jacques Godefroy en achète un ainsi que Paul de Saint Martin, père du célèbre abbé de Saint Martin marquis de Miskou (Canada). En 1640, l'Intendant note que Jacques Godefroy comme nouvellement anobli est riche de 4.000 1. de rente. Il meurt dans sa maison, le 9 avril 1669, à l'âge de 65 ans et inhumé dans l'église de. Brévands, devant l'autel Saint-Nicolas, près de ses ancêtres : Richard et Roberde. Il avait épousé en premières noces : Anne du Mesnil. Son fils Pierre, né. en 1627 ;

un autre fils : Nicolas et sa fille Jehenne, sont inhumés aux années 1630 et 1631. Sa femme Anne du Mesnil, probablement morte en couches et son fils, furent enterrés le 29 juillet 1632, « tout au coin du cimetière ».

De son second mariage: avec Marie Gallot, naquit Pierre, sieur de la Coummune, avocat, inhumé en l'église de Brévands, le 26 janvier 1704, âgé de 67 ans. Pierre avait

épousé, le 26 février 1672 : Françoise Morel, fille de deffunt

(1) Probablement par Jacques Godefroy, sieur de Grandcour, avocat à Rouen.

(2) de Pontaumont, p. (3) Edit de mai 1628.


— 54. — Ravend Morel, conseiller-assesseur-enquêteur et Commissaire-examinateur au baillage et vicomté de Carentan et verdier des Aides en Cotentin.

François, son frère germain, écuyer, sieur de Bordemer, né le 3 avril 1631, du premier mariage, est conseiller-asses seur à Carentan. Marié en premières noces à demoiselle Marie du Rosier, il a deux fils : Jacques-François, né le 18 septembre 1652, écuyer, sieur de Bordemer, et Pierre, né en 1663, écuyer, sieur de Vermont. De sa seconde femme,: Léonore Le Jollis (de la famille des de Villiers), naquit une; fille: Anne, née à Carentan le 22 janvier 1665.

Dans l'acte de baptême, Pierre est l'unique prénom du sieur de Vermont. Le voici cependant, en 1722, capitaine; au régiment du Roi et nommé : Pierre-Charles-Henry-François, ce qui ne facilite guère les recherches. En 1732, il est chevalier de l'Ordre Militaire de Saint-Louis et major des Compagnies franches des garde-côtes pour les paroisses d'Auville, Beuzeville-sur-le-Vey, Brévands, Catz, Montmartin, Saint-Hilaire et Saint-Pellerin. Sa veuve Françoise-Rosalie Bouiller se remarie en 1761 avec Hervé de la Gonnivière, écuyer, demeurant à Beuzeville-sur-le-Vey, fils de Guillaume, lieutenant civil et criminel au baillage de Thorigny. De sa première femme, Ursule Jourdain de Marquetel, naquirent plusieurs enfants, inhumés en la chapelle Saint-Nicolas (1).

De Jacques-François, écuyer, seigneur de Bordemer, lé frère aîné, décédé avant 1713 ; et de noble dame MarieJeanne de Thoury, son épouse, est sorti. Louis-Robert de Godefroy, écuyer, seigneur et patron de Presle (2), capitaine dans le régiment de Normandie, le père de notre héros.

(1) D'autres Godefroi sont inhumés en la chapelle SainteAnne, dont les plus représentatifs sont : Maître Richard Godefroi, sieur de Fresle, conseiller assesseur à Carentan, marié a Guillemette de Saint-Gilles, et : Jean Godefroi, prêtre, chapelain de la dite chapelle, décédé en 1673, à l'âge de 68 ans.

Une troisième branche se faisait inhumer dans la nef de l'église.

(2) Canton de Vassy, arr. de Vire.


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Louis-Robert, capitaine au régiment de Normandie, épouse à Daye, le 12 juin 1713, Catherine Le Painteur de Boisjugan, héritière de la vieille famille de Boisjugan, dont elle lui apporte le nom et, tout ou partie des fiefs de Boisjugan, à Daye ; du Rondbisson (ou Buisson) ès paroisses de Cavigny, Saint-Fromond et Le Mesnil-Eury ; et du fieu, terre et sieurie de Soulles, en Hébécrevon.

Les Le Painteur avaient occupé à Saint-Lo des offices considérables. Raphaël, fut capitaine et gouverneur de la ville, tandis que son père, sieur de Boisjugan et de Cuves, avait été lieutenant du bailli de Cotentin (1). Ils habitaient à Saint-Lo un logis du XVe siècle, qu'on appelait l'hôtel de Boisjugan, sis au chevet de l'église Notre-Dame derrière le presbytère et jouxtant, au nord, le château.. Ce logis est ■la dernière acquisition de la ville (maison Amiard).

Louis-Robert meurt jeune, vers 1723, sa veuve Catherine. Le Painteur assiste le 21 novembre 1744, à la prise de voile, au Couvent dé Carentan, de leur fille : Marie-Jeanne, sous le nom de soeur Cécile de la Présentation.

Le fils : Louis-Hervé, notre héros, né à Daye, le 15 avril 1718, prend de sa mère la qualité de chevalier de Boisjugan.

Entre Carentan et Saint-Lô,

On distingue sur un coteau

Une espèce de taupinière,

Où se niche une fourmillière,

C'est le château de Boisjugan.

Il épouse vers 1743, Charlotte de la Broise, soeur de Jeanne. Ainsi, devient-il le beau-frère de François-Joseph de la Comté; le beau-père d'Alexandre Le Jolis de Villiers.

Louis-Hervé et Charlotte de la Broise procréent 15 enfants dont 12 garçons et une fille arrivés à l'âge mur :

(1) de Raphaël : Jean sieur de Boisjugan et de Soulle — de Jean : Louis, sieur du Quillet et de Soulle — de Louis : Catherine Le Painteur de Boisjugan, femme de Louis-Robert de Godefroy.


—56— Un pater à rende bedaine Qui se goberge là-dedans, Fait des enfants à la douzaine Or, ce qu'il fait, il le fait bien. Que dis-je, douze, ce n'est rien. Il en a fait pour le moins seize, Dont il reste encore treize.

Aussi, sa femme était du Maine ; (1)

Et dans ce pays-là, dit-on, Les femmes sont pas de paille. Les commères de ce canton Pondent comme de la volaille.

Pour les qualifier, on recherche dans le voisinage les noms d'anciens fiefs, de pièces de terre, etc.,

Louis-Hervé, le père, est sieur de Boisjugan ; Pierre : de Soulles ; Louis-Joseph : de la Hazardière ; Jacques : d'Arras ; Jean-Elisabeth : de la Madeleine ; Jean-Baptiste : d'Osbert ; Louis-Charles : du Maingret ; Claude-Louis : abbé de Boisjugan ; Mathurin : de Saint-Félix ; Charles-Louis : de Godefroy ; Hyacinthe-Henry : de Lessard, et, enfin, de la Commune, et de Presles.

L'auteur trace dé ses frères les portraits que voici : Parlant de Pierre, qu'il appelle le chevalier de Soule :

...... Sur une face d'écumoire,

Plus brune que mon écritoire, Son nez pattu, niais retroussé, Est courbé comme un chat qui foire, Et rouge comme un cul fessé. Du reste il parlait avec grâce : Il avait l'élequence en mains, Et savait un peu de latin, Qu'il avait retenu de ses classes.

et de son autre frère de Godefroy, sur le départ,

...... La mort aux lièvres, Godefroy

Pour la première fois, je crois, Abandonnant sa veste verte

Et dans un satin assez froid, Logea son gros ventre à l'étroit.

(1) de Juvigny-Montandais baillage d'Ernée, diocèse du Mans.


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puis, voici brossé, d'une main alerte, un tableau de famille :

...... Mais, ce n'est pas de la racaille

Des culs-de-jatte, des manchots Dont l'estomac est dans le dos, Des gaulis, des pisse-vinaigre, Qui raillotant sur des tisons, En bavant, crachant leurs poumons, .. ...... Ce sont, ventre bleu, douze drôles,

A larges et rondes épaules ; Douze gaillards frais émoulus Bien gras, bien rablés, bien fendus Exempts de bosses et de nodus, Tous fermes comme une muraille, Tous, gens de la première taille, Hormis un petit bachelier, Qui pète près de l'oreiller. ...... Ils sont célèbres dans l'histoire

Pour allonger du pied au cul, Pour briser sec une machoire.

Ce n'est pas qu'ils n'aient l'âme bonne

Mais malheur à qui leur raisonne ; Ils ont les mains, Dieu me pardonne, Comme des quartiers de mouton.

Ils font a gogo de la prose

Des chansons, autant que Larose. Il ne leur manque qu'une chose : C'est de l'argent dans le gousset.

Il faut donner la becquée à tous ces gaillards, les nipper, leur apprendre le rudiment. Le père est un homme jovial, entreprenant (1). Comme son ancêtre, qui a tiré noblesse et profit de son association dans la Compagnie de la Nouvelle France, il « commerce en Amérique » (2), mais sans succès. Il à bien vendu en 1749, son bois de Malseustre, en la paroisse du Désert. Il fait valoir une de ses terres, il à

(1) Malgré les difficultés de toutes sortes dont il se plaint, Hervé de Boisjugan entretien un chapelain: particulier : Monsieur Le Conte, prêtre, qui apparaît fréquemment aux actes dé Catholicité de la paroisse.

(2) Archives du Calvados série C : 487.


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des -ruches, il communique le fruit de ses expériences au public en publiant un « Nouveau traité des abeilles et des ruches de paille. — Caen 1771 — in-12.

Il est noté en 1761, comme capable de fournir des observations sur l'agriculture à la Société Royale d'Agriculture de Caen.

En 1770, Hervé prône dans une lettre-circulaire l'ouverture d'une route de Périers à Cerisy (1) : par Saint-Fromond, Tilly et Balleroy. Toutes les paroisses bordières s'y opposent :

« C'est un gentilhomme, écrit le subdélégué... né avec une « fortune honnête, mais des systèmes vagues et dénués de « tous principes l'ont ruiné totalement, et il reste chargé « de 16 enfants vivants, sans bien, sans état, sans fortune ; « il a voulu se faire un protecteur de M. de Fontette (l'in« tendant de Caen) pour lui demander au nom du public, « un chemin de Périers à Cerisy, passant notamment par le « passage de la rivière de Saint-Fromont (sic), où M. de « Fontette a le projet de faire construire un pont » (2).

« Son coeur est bon, on l'empoisonne

« Sous l'appât d'un encens flatteur.

Ses créanciers le poursuivent. Il sollicite en 1773 des lettres de surséance, contre l'apothicaire de Bayeux,

« Ce foutre gueux de Dujardin

« Damné fripon, satire Viédaze, (3) .

auquel il a souscrit des billets, et :

Durlas, autre foutre gueux.

Abuser par un tour affreux De la bonté d'un galant homme Et s'en venir de guet à pens Pour lui voler quinze mille francs.

(1) Cerisy-l'Abbaye, aujourd'hui : la Forêt.

(2) Archives du Calvados série C : 3450.

(3) Viedaze : terme injurieux.


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Dujardin ; le comte d'Amfréville ; de la Gonnivière (sans doute pour, les reprises de sa tante) ; d'Auxais de Montfarville, s'opposent aux lettres de surséance. L'intendant y est favorable. Il a déjà payé 70.000 livres de dettes sur 100.000, il. espère acquitter le reste sur l'émolument de la succession Le Sauvage qui monte à 200.000 livres (1).

De même, l'Intendant est favorable dans son différend avec la commune de Brévands qui le met à la taille parce qu'il fait, valoir ses terres. Hervé de Boisjugan s'appuie dans sa requête, sur les édits de 1634, 1664, 1673 qui accordent aux gentil hommes la faculté de faire valoir par eux-mêmes, en exemption de taille, une de leurs fermes, à concurrencé de 3 charrues en terres labourables, prés et bois à proportion, et aussi, sur l'édit de 1666, qui concède aux taillables pères de nombreuses familles, l'exemption des tailles. — (Arch. du Calv. Série C : 336).

Traqué de tous côtés, il prend un grand parti, il exposera ses malheurs à Louis XVI, qui vient de monter sur le trône. Le voyage a été raconté avec esprit et bonne humeur, dont, à défaut d'argent, les Boisjugan ont à revendre, par un de ses fils étudiant en théologie (Claude-Louis-JeanBaptiste Godefroy de Boisjugan). Il a lieu en décembre 1775 ou 1776. A cette date, une lettre classée aux Archives dû Calvados (Série C : 242 — 1776) contient une demande de secours à accorder à un « gentilhomme pauvre : Hervey Godefroy de Boisjugan, père de 14 enfants » : toujours les 14 enfants ! Cette lettre est-elle une introduction au voyage ou, sa conclusion ?

Ceci dit, laissons parler notre jeune théologien.

« Un jour qu'ils étaient tous ensemble,

« C'était un lundi, ce me semble,

A regretter les temps passés......

Leur père vint au consistoire,

Tenant en ses mains un mémoire :

« Vous êtes, témoins, mes amis,

(1) Archives du Calvados C : 487 de 1773 à 1783.


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« Dit-il d'une voix moult piteuse

« Combien la fortuné est quinteuse ,

« Et que tout va de mal en pis.

« Tout est frit, si la Providence

« Ne nous prête vite assistance......

...... A son aspect, chacun se tut

Mon orateur, pour son début

De tous côtés fit un salut,

Et prononça avec véhémence

« J'étais encore un embryon :

« Que la misère et le guignon

« Environnèrent ma couchette.

« J'embrassais ma bonne à pincettes,

« Hurlant et pleurant, comme un veau,

.... « Ah !... j'étais alors dans un âge,

« Où, l'on pleure pour un hochet.

« Aujourd'hui que le poil follet « A disparu de mon visage,

« Je sais, je sais en homme sage. « Rire des caprices dû sort. « Estimer l'argent, c'est faiblesse : « La vertu, voilà mon trésor. « Les, sentiments font la noblesse. Il parlait ainsi, le gaillard,

Parce qu'il n'avait pas le liafd : « Ton discours a bien mérité, Répartit vivement d'Osbert, « Mais qu'est-ce que cela nous sert « S'il n'y a rien dans la marmite ! « J'aime mieux sur la lechefrite. « Voir un beau quartier de mouton, « Que de suivre ton oraison.

..... « Il reste un sage parti, je pense « Continue son Excellence,

.... « Il règne aujourd'hui sur la France. « Un brave et honnête garçon, « J'opine donc avec raison « Que nous allions pousser l'Antienne « A Sa Majesté très-chrétienne. « On dit qu'il a le coeur si bon, « Que je ; gage, qu'il sera, triste « Quand il verra dans ma maison « Douze gars le suivre à la piste « Pour endosser un habit bleu, « Et faire un jour le coup de feu. »


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..... Chacun trouva que c'était bien, Et sans différer davantage

Mes Bois-Jugan font leur bagage.

...... « La Pierre, apporte-moi mes bottes,

« Fussent-elles pleines de crottes...

« Qu'on selle chevaux et poulains

« Les nôtres et ceux des voisins.

« Le Breton n'a-t-il plus la goutte ? « Et Lucas fera-t-il la route.

Et chaque cavalier monté,

Ayant inclus dans sa valise

Bonnets, chaussons, bas et chemises.

Le tout blanc ou, du moins blanchi, Et d'un léger bleu rafréchi.

On plaisante tout le long de la route :

...... Le benoit père de famille

Allait, disant son chapelet

Puis, à genoux sur son, bidet,

Pour rendre la chose plus sainte,

Il adressa, quoique avec crainte, Au Dieu qui fit tout d'un zéro

Ce discours à la Ramponneau :

« Toi qui vois tout mon embarras,

« Prends pitié de tout mon haras :

« Ne permets pas que je, revienne « Sans avoir quelque bonne étrenne.

« Tu vois tous mes pauvres enfants,

« Qui sont tous gras et bien portants.

« Il n'en est pas un dans la troupe;

« Qui n'aime bien la bonne soupe.

« Que leur course ne soit pas vaine ! » ...... Un chacun répondit : « Amen »

...... Ce fut ainsi que l'équipage,

Passant de village en village,

Reçut maints et maints quolibets

Sur les Normands et leurs bidets,

Jusqu'à ce que de froid transis,

Et escortés par la canaille,

Ils arrivèrent dans Paris.

Là, on envoie La Pierre, le domestique; chercher l'étudiant à Saint-Nicolas du Chardonnet.


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Là, fourré d'une peau d'hermine,

Je furetais comme une fouine Les oeuvres de Saint Augustin,

De Saint Léon et de Saint Jérôme.

Il court au petit hôtel de Berlin où sont ses parents et, le 31 décembre, de grand matin, le père et ses douze enfants prennent le chemin de Versailles :

Etant six dans chaque voiture

Nous n'étions encore qu'à Chaillot On entend péter la patraque,

L'essieu rompt, la soupente craque, Au foutard toute la barraque Voilà tous nos Bois-Jugan bas, Le plus grand de nos embarras,

ce fut de relever Lucas et Le Breton ; deux chevaux qu'ils avaient amenés de Normandie. Une partie s'en va à pied, l'autre en voiture ; ils logent à la Croix-Blanche.

Où notre premier soin, d'abord

Fut de prendre un bon réconfort, Car nous n'avions rien dans la berge, La Madelaine s'en chargea Et testement nous commanda Un cent d'oeufs durs à la piquette En attendant qu'on fit toilette.

On discute avec l'hôtesse dont les prix ne sont pas ceux de Saint-Jean-de-Daye :

« Que cette mégère sans dents

« Voulut peur trois appartements

« Nous prendre par jeur dix-huit francs !

La discussion s'envenime. On échange des mots aigredoux :

... J'eus beau crier, hurler et braire

La vieille Margot, la ménagère

Ne céda pas le dernier mot :


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Si bein que lassé de l'enendre.

Il me fallût prendre un tricot (1)

Avec qui je la fis descendre.

La dispute terminée ;

...... On fait venir le perruquier,

Le cordonnier, le chapelier,

Le jouaillier, le savetier.

Enfin ! tout ce qu'on a pu trouver.

La toilette achevée :

.... Déjà, l'on voit la Nomandie Sur deux rangs, marcher de niveau Gagner la porte du Château.

Mais il est temps de se placer

Car le roi va bientôt passer.

Ils se rangent dans la galerie. Un héraut écarte les visiteurs et d'une voix mâle, crie hautement, mais sans rudesse :

...... « Le Roi Messieurs ! »

Il paraît. On fait silence.

Mon père gravement s'avance,

Quoique déjà placé par choix

Et fait un grand: signe: de Croix. Puis s'inclinant par révérence Il entonne ainsi qu'a peu près : « Sire, je viens, dit-il, exprès. « Pour vous souhaiter la bonne année « De mille autre accompagnée.

« Qu'il vous plaise me pardonner « Si je viens vous importuner, « En vous présentant pour étrenne « Douze fils que je vous amène. « Ils seraient mieux au régiment, « Je vous le dis tout bonnement « Qu'à mon château de Bois-Jugan.

(1) bâton


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« Placez les dans le service « Et d'une,main toujours propice

« Accordez-leur à l'avenir

« Des fonds pour les y soutenir.

« J'ai bien connu feu votre père

« Il ne se plaisait qu'à bien faire. »

H. en avait encore à dire.

Mais le roi, d'un, léger sourire,

Approuvant ce qu'il avait dit,

Dans sa chapelle se rendit.

Ou attendait encore la reine : On l'annonce. Un air de candeur,

Un maintien noble sans hauteur ,

Un coup d'oeil gracieux, affable,

La rend partout reconnaissable.

On voit de loin: un grand toupet ;

Un fagot de plumes y flottait

Et s'y jouait parmi les roses. ... Un cercle en guise de panier

Lui faisait paraître un fessier

Trois fois de la largeur d'une aune. « Voilà les fils de mon épouse,

« Le destin m'en a donné douze « De nos amours toujours constants

« Je viens vous présenter le gage.

« Je ne pouvais, pas en douze ans,

« Madame, en faire davantage

« Un seul regard de vos beaux yeux

« Peut faire à l'instant douze heureux.

« Veuille le Ciel en récompense

« Multiplier votre existence « Tant et si bien qu'en répondant

« Aux voeux réunis de la France.

« Vous en ayez un jour autant !»

Le Pater à barbe grise Fit un sourire assez gentil

La reine dit : « Ainsi soit-il » (1)

Vite l'on décampe et l'on s'en va

Chez les princes, les princesses,

Les ministres, les ministresses,

Les commis et leurs maîtresses...

(1) Elle attendit jusqu'en 1778, la : réalisation du souhait, mariée depuis 8 ans, elle eut son premier enfant, Marie-Thérèse, la future duchesse d'Angoulême.


Chez la baronne de Luxembourg, la Comtesse de Provence laide, méchante, ivrogne,.

Sur un cou mouvant dans la graisse

Peignez-vous un couple de fesses, Au milieu gît un ou deux nez Mal faits, roupilleux, bourgeonnes. A chaque pas son ventre immense Menace d'une défaillance...

Elle a de gros yeux de hibou Et le ton de voix d'un chien loup... ..... Comment, dit la grosse baronne... D'un air incrédule et surpris « Comment ? ce sent-là tous vos fils ? « Parbleu ! vous me la donnez bonne « Et comment les avez-vous faits ?

— « Comme vous les auriez fait vous-même »

Répartit mon père sans biais.

— « En vérité c'est un problème !»

Puis elle enfila là-dèssus

Mille compliments biscornus.

Ils se rendent ensuite chez le Cardinal de la Roche Aymon, archevêque de Reims, grand aumônier de France, un intrigant, auvergnat, qui tient la feuille des bénéfices :

Un seul corps, dont par révérence

Pour le clergé de ce canton

Je promets de taire le nom,

Un seul corps à noire ordonnance

Nous refusa sa bienveillance

Et trouva, sans doute, mauvais

Qu'on fit voire à toute la France

Lés enfants que l'on avait faits...

Trois fois l'on nous a vu paraître

Aux portes de la Rochemont,

Trois fois le suisse nous répond

Que nous ne pouvons voir.son maître.

En vain, neus allpns nous poster

Pour le surprendre à son passage.

Il décampe comme un sauvage

Et sait par ailleurs s'arrouter.


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Ils sont mieux accueillis par la bonne et délicieuse princesse de Lamballe, surintendante de la maison de la reine.

...... Là, sous de superbes lambris.

Sur de riches fauteuils.assis, Nouos attendions dans le silence Qu'elle nous donnât audience.

Son abord doux et gracieux

Annonce assez son caractère

Sa démarche était noble et fière Et sous un air majestueux. Sa; simplicité savait plaire. .... La princesse finit la scène

Par nous vouer jusqu'au décès

Le plus généreux intérêt.

Sa promesse ne fut pas vaine.

...... Et pour la mieux récompenser.

Un jour si j'ai quelque abbaye Je la ferai canoniser.

Cependant l'heure du départ a sonné,

...... A présent replions bagage

Et. remontons sur nos bidets

Pour nous en retourner à Daye.

Malheureusement

.....Il resté peu de ducats Au fend du paternel gousset.

Aussi, les Bois-Jugan, décampent-ils de la Croix-Blanche, sans payer.

Environ au coup de minuit,

De peur d'éveiller notre hôtesse,

Et détalant avec vitesse,

A nous chauffer à notre feu.

Quel fut le résultat du voyage ?

En 1783 sept des enfants portent la casaque du roi. Il semble: bien que la princesse de Lamballe ne les a pas


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oubliés : « Sa promesse ne fut pas vaine » avons-nous lu dans le. poème. Il faut croire que, sur les premières rentrées de fonds, Hervé de Boisjugan paya sa note de la CroixBlanche.

L'équipée fit du bruit : l'apocryphe des mémoires de Weber, frère, de lait de Marie-Antoinette, la raconte ; mais il la place en 1771, lorsque la reine est encore Dauphine. Il s'agit d'un Mr Léon, homme distingué, ruiné par des suppressions; d'offices de finance, en Bretagne. La dauphine intervient auprès de Louis XV ; Léon reçoit de l'abbe Terfay, une compensation. Charlotte de là Broise a été inhumée le 25 mars 1773, dans

le choeur de l'église de Haye, âgée de 50 ans. Son mari, Louis-Hervé de Boisjugan, est mort, lui, vers 1783 (?) après avoir recueilli la succession Le Sauvage-Houesville, car les rentes appartenant à ses fils, à Saint-Clair et à Auvers, sont confisqués en 1792, comme biens d'émigrés.

Trois de Boisjugan émigrent. La Madeleine sert, en 1792, dans la maison des Princes (1). Un autre, dit de Boisjugan, adjudant général et trésorier de l'année, est tué d'une balle au front, le 11 germinal an IV, lors de la tentative de Louis de Frotté sur Tinchebray. Le coup de feu avait été tiré au travers d'une porte, à la troisième attaque. Son corps est traîné dans la redoute et dépouillé. On trouve sur lui des papiers importants et quelques pièces d'or dans ses bottes. Il fut enterré dans: un jardin sur le bord de la route qui longe la Grangette (2).

Enfin, un troisième de Boisjugan, dit de Mamgré, est fusillé en 1792, comme émigré pris les armes à la main.

En 1820,. Godefroy de Boisjugan et Godefroy de la Hazardière sont : l'un maire, l'autre percepteur à Saint-Jean-deDaye ; en 1829 Godefroy d'Osbert est percepteur également,: à Saint-Jean-de-Daye, Son fils (3) sera percepteur à Carentan et retraité en 1864.

Ici, s'achève l'équipée de Versailles.

(1) Dr Cabanès : Le cabinet secret de l'histoire, p. 153.

(2) La Sicotière: Frotté, t. I, p. 448,

(3) Jean-Baptiste Godefroy d'Osbert, ne à Saint-Jean-de-Daye, en 1807.


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Extraits des Registres de Catholicité de la paroisse Notre-Dame de Saint-Jean-de-Daye

Les registres commencent en l'année 1602.

Il nous a paru intéressant de publier ici, les actes de chrétienté se rapportant à la famille dé Godefroy ; en indiquant, pour les baptêmes, le nom du parrain et de la marraine et, autant que possible, le lien de parenté.

Le premier extrait est l'acte de mariage du grand'père ; le; second, l'acte de naissance du père.

Les dates indiquent le jour de la naissance et non celui du baptême.

1713 — 12 juin — Mariage de Louis-Robert de Godefroy,

écuier, seigneur et patron de Praisle, capitaine dans le régiment de Normandie, fils de deffunt Jacques-François de Godefroy, écuier, seigneur de Bordemer et de noble dame Marie-Jeanne de Thoury, âgé de 28 ans — et de demoiselle Catherine Le Painteur, fille de deffunt Louis Le Painteur, écuier, seigneur de Boisjugan, Soulle et autres lieux ; et de noble dame Catherine de Mongoubert.

1718 — 15 avril : Louis-Hervé de Godefroy, écuier, seigneur, de Praisle, Boisjugan et autres lieux, nommé par Louis Le Sauvage, écuier, commandant pour le Roy en la Ville de Cherbourg et maire perpétuel de la dite Ville (oncle) et noble dame Catherine de Mongoubert, Vve de noble homme Louis Le Painteur, etc.. (grand'mère).

1745 — 8 sept: : Charles-Louis, ondoyé le 8, baptisé le 24 mars 1746 — René Charles de la Broise, écuier, seigr de Raizieux (Juvigny-Montandais, diocèse du Mans) ( grand-père maternel) — Catherine Le Painteur de Presles (grand'mère paternelle) R. Houël, curé. — Il signe : Louis de Godefroi de Godefroi Capitaine de Canonniers émigré. Fort probablement tué à Tinchebray.

1746 — 5 sept. : Charlotte-Louïse — Charlotte-Louise de Godefroy de Presles, de Saint-Jean-de-Daye (tante) — CharlesRené de Raizieux (g.-p.). — R. Houël, curé.


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1747 — 5 nov. : Françoise-Catherine Elisabeth-Françoise de Bras de Fer, de la paroisse Saint-Sulpice de Paris — François de la Broise de Raizieux, (oncle).

1749 — 5 fév. : Claude-Louis-Jean-Baptiste — René-Charles-Gabriel de la Broise, seigr de Raizieux (g.-p.) — Marie de Godefroy, pensionnaire au Couvent de Carentan (cousine). — R, Houël, curé, — C'est l'abbé de Beisjugan, notre historien. Il signe en 1756 : Chevalier de Godefroy et en 1767 : J. Baptiste, chevalier,, clerc. Nous le retrouvons en 1786, prêtre; licencié en Sorbonne, vicaire général du diocèse de Dol et Official du vénérable chapitre de la Cathédrale de Bayeux. Emigré. Nommé à la cure de Saint-Etienne de Caen en avril 1813. Décédé au presbytère, rue de Bayeux le 21 janvier 1827, sur les sept heures dû soir (Registre des décès; acte N° 75).

1750 — 10 octo. ; Jean-Baptiste — Charles-Louis de Gode froy (frère) — Catherine Le Painteur, Vve de Louis-Robert de Godefroy (g.m. ) — Décédé à Daye, le 20 janvier 1752 —R. Houël, curé.

1751 — 27 octo. Pierre-Michel-Amand-Fidèle — PierreHenry de Godefroy, Sr de Vermont (g.-oncle) — Demoiselle A. de la Corbière, nommant par procuration pour n. d. Michelle de la Broise (tante), Vve de n. h. Mathurin-Claude de la Corbière, écuier, de la paroisse de Juvigny-Montandais. — R. Houël, curé. — C'est le sieur de Soulles. Maire de Saint-Jeande-Daye, le 5 mars 1816. Décédé en. sa maison de Bois-Jugan, le 2 mai 1824.

1753 — 20 jan. : Louis-Joseph — Antoine Le Sauvage, écuier, de la ville de Cherbourg (cousin) — N. d. Anne de la Broise, dame de la Comté (tante), de Saint-Jean-de-Daye — R, Houël, curé — Sieur de la Hazardière, lieutenant de Canonniers. Inhumé à Daye, le 18 août 1806. Percepteur.

1756 — 9 mai : Jean-Baptiste — François-Herman de Godefroy, écuier, Sr de Presles (oncle) — Charlotte-Louise de Godefroy (soeur) — J. Regnouard, curé — Sieur d'Osbert,

lieutenant de Canonniers. Emigré.. Il épousa en 1802 MarieConstance de Warroc, née à Saint-Lo, le 8 septembre 1778, Lui et sa femme vivaient encore en 1841.

1757 — 4 juin,: Alexis-François.— Pierre-Alexis de Mar-


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gerie, écuier , Sr de la Motte d'Airel et ancien Vicomte de Malessard — Catherine de Godefroy (probablement soeur) — J. Renouard, curé — Sieur d'Arras,

1758 — 5 juil. : Hyacinte-Amand-Constant-Honoré — Charles-Louis (frère) — Marie-Magdelaine de Godefroy de Bordemer, de Mëautis (g.-tante) —J. Renouard, curé. — Sieur de Lessart, garde du tyran. Emigré.

1759 — 2 nov. : Mathuriu-Félix-Athanase — Messire JeanPhilippe d'Auxais, écuier, Seigr de Montfarville (g.-oncle) — Marie-Anne Germain de la Comté de Villiers — J. Renoüard, curé — Sieur de Saint-Félix, émigré.

1761 — 7 déc. : Ambroïse — Louis-Joseph, écuier (frère). — Françoise-Catherine (soeur) —. Renoüard, curé.

1763 — 3 mars: Eméric-Louis-Charles — Jean-Baptiste, écuier (frère) — Charlotte-Louise (soeur), nommant pour n. d. Eméric Desprès de Rebec, épouse de Messire François de la Haye, chevalier, Seigr d'Yperville, etc. — G. Durel, prêtre desservant — Sieur du Maingré, lieutenant de vaisseau, à Rochefort, fusillé, comme émigré pris les armes à la main.

Nous inscrivons ici, faute de place ailleurs — nous semblet-il : Jean-Elisabeth, sieur de la Madeleine, garde du corps; dû Roy, émigré, dont nous, ne retrouvons pas l'acte de baptême dans les registres de Daie, où il se maria, en 1786, à noble demoiselle Françoise-Henriette-Anne de Montier de Cauchie, fille de. feu messire François-Gabriel et de n. d. Henriette-Françoise Hüe de Navason, de la paroisse Saint-Jean de Caen — Clément, curé.

1767 — 31 jan. : François-Benjamin — Messire Alexis-François, chevalier, sieur d'Arras (frère) — Françoise-Catherine (soeur), présence de J. B. de Godefroy, chevalier; clerc (frère). — Clément, curé. — Lieutenant de vaisseau à Rochefort (1793), Capitaine de frégate et chevalier de Saint-Louis (1814). — Emigré.

Voici maintenant le décès des parents

1) Le 4 janvier 1722 : A été inhumé dans le choeur de l'église, le corps d'honorable homme Louis-Robert de Godefroy, seigneur et patron de Praisle, âgé de 35 à 40 ans (le g.-père).


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2) Le 5 janvier 1734 : A été inhumé dans la chapelle dédiée à Saint-Jean-Baptiste, le corps de Catherine de Montgoubert, âgée de 75 ans (bi aïeule).

3) Le 14 février 1765 : Dans le choeur dé l'église, le corps de Catherine Le Painteur de Boisjugan, âgée de 75 ans (aïeule).

4) Le 25 mars 1773 : Dans le choeur de l'église, le corps de Charlotte de la Broise, âgée de 50 ans (mère).

Voici, pour terminer, la liste des curés de Daie, de 1602 à 1792 :

De 1602 à 1613, Charles Baillant, inh. à Daie ; la cure sera desservie, en 1615, par Jean Vigot, vicaire, et de 1615 à 1618, par Toussaint Le Doublet, prêtre.

— de 1618 à 1655 : Jean Auvray qui décède après une longue maladie, pendant laquelle il sera suppléé par Pierre Pillon, puis par Toussaint Le Doublet, curé du M.-Véneron.

— de 1655 à 1687 : Pierre Pillon.

En 1687, Joachim Foison, desservant pour l'année du déport.

— de 1688 à 1721 : Joachim de Bley.

— de 1722 à 1756 : Robert Houël.

— de 1756 à 1762 : Jacques-Pierre Renouard, inhumé le 15 décembre 1762, dans le choeur de l'église.

— en 1763 : Durel, vicaire desservant.

— de 1764 à 1770 : Guillaume Godey, inhumé le 4 décembre 1770, dans le choeur de l'église.

— de 1770 à 1792 : Louis Clément.

Le 25 novembre 1792, le maire et les officiers municipaux signeront, eh exécution de la loi du 22 septembre 1792, l'inventaire des registres paroissiaux.

André DESCOQS.



—73 — Conférence Publique

Le Jeudi 17 Février 1938, une assistance très nombreuse se pressait dans le grand salon de. l'Hôtel de Ville de SaintLô, pour y entendre la conférence — accompagnée de projections — de Monsieur Fernand Engerand, ancien député du Calvados, sur « les Richesses artistiques des églises et les moyens de les conserver »

Mieux qu'un pâle compte-rendu, nous avons la bonne fortune de présenter le résumé de la conférence, tel que nous l'a adressé Monsieur Engerand, peu, de jours avant sa mort.

« Les Richesses d'art d'un département français »

« Je représente à la Chambre depuis 34 ans la deuxième

circonscription de Caen, particulièrement riche en églises —

églises que j'avais étudiées avant de devenir leur député.

Aussi, ayant résolu de mettre fin à mes jours parlementaires,

parlementaires, voulus pour ces 120 églises faire, pour le mobilier religieux, la statistique qu'Arcisse de Caumont n'avait pu nous donner, et que l'aide conjuguée de l'automobile et de la photographie permet aujourd'hui d'entreprendre. Mon dessein était de dresser un inventaire photographique en même temps que raisonné. Je me mis en route et je m'aperçus vite que ces églises que je croyais bien connaître,

je ne les connaissais en réalité pas, la partie mobilière ayant échappé à mes regards pourtant curieux.

Surpris de ce que je trouvais, piqué au jeu par d'impressionnantes découvertes, j'étendis mes recherrhes à, tout l'arrondissement de Caen, puis à ceux de Falaise et de Bayeux, que, j'avais également représentés au scrutin de liste, C'est maintenant chose faite : j'ai pris dans ces diverses églises plus de 3.000 photographies, ce qui atteste la richesse du

trésor. Et voici que j'attaque l'autre moitié du département, Vire, Lisieux, Pont-l'Evêque. Si Dieu le veut, j'aurai fait tout le Calvados à la fin de cette année,


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J'ajoute que je n'eus d'autre collaborateurque le brave chauffeur qui me mene, à qui, simple amateur, j'appris à photographier et qui est devenu un photographe émérite. Nos moyens d'action : un Dialux 6 1/2 X 11 et un 9 X 18 à décentrement ; les résultats sont plus que suffixants et le plus souvent excellents. Si je me mets ainsi en cause — et je m'en excuse— c'est pour montrer qu'on peut toujours quand on veut, et surtout pour que mon exemple ait des imitateurs. Il le faut : il y a une oeuvre nationale à accomplir, un trésor d'art insoupçonnable à mettre au jour.

L'heure est; venue de cet inventaire des richesses d'art de la France, que Philippe de Chennevières fit commencer sous « l'ordre moral » et qui ne put être poussé très avant. Pour qu'il vaille, il faut que cet inventaire soit surtout photographique. Il faut aller partout et photographier tout ce qui présente quelqu'intérêt. J'aurai fait moi-même en quelques années tout un département, et pourtant je suis né en 1867 ! O ironie des choses ! Un député aura inauguré cela ! Si tous mes collègues faisaient pour leur arrondissement ce que j'ai fait pour mon département, nous aurions dans un an l'inventaire général dès richesses d'art de la France, mais peut-être n'y faut-il pas trop ; compter et s'aviser d'autres moyens,;!

Il va de soi que je ne puis ici dire tout ce que j'ai découvert. Je présente seulement un florilège pour montrer l'importance du trésor. Mais le principal est dans la multiplication des nuages dont le rapprochement permet des déterminations de style, de modèles, d'ateliers, et, quand on a la chance de trouver un document certain, comme cela m'est arrivé, des reconstitutions d'oevres d'artistes..

La plus belle pièce de la collection est une « Pieta » de Moralès, de mêmes dimensions que l'une de celles de la galerie espagnole de Louis-Philippe, et qui, fut donnée, il y a un demi-siècle, à l'église de Ducy Sainte- Marguerite


— 75 — (150 habitants) par une personne attachée, sa vie durant, au service du duc de Montpensier, en Espagne. Ce magnifique tableau diffère de la célèbre Pieta de Moralès, gloire de l'Académie San Fernando de Madrid. Il se réfère à la fin de la vie du grand maître, qui tempéra alors de douceur florentine sa rudesse espagnole.

Les tableaux abondent dans nos églises du Calvados, mais là plupart sont abandonnés et sans entretien ; il est extrêmement difficile d'en reconnaître le mérite tant qu'ils n'ont pas été « décrassés ». On y découvrirait assurément de très belles choses, mais ce travail ne peut être la tâche d'un homme qui a un si vaste champ à parcourir : je ne puis en général que les noter.

Pour quelques-uns, j'aurais pourtant pu pousser plus avant. Dans une église proche de Caen, j'ai ainsi trouvé, jetée dans un coin, une toile que son encrassement rendait invisible. Un coup d'éponge décela quelques parties qui me parurent magistrales ; un nettoyage par un professionnel fit apparaître une Mise au tombeau et l'inscription sur le chassis de Taddeo Zuccaro. La photographie me permit de vérifier l'attribution en la comparant à la Déposition de Croix du même artiste, d'ailleurs différente de composition, qui se trouve à la galerie Borghèse.

Je pourrais multiplier les exemples ; ces deux suffisent, et ils posent la question générale du placement des tableaux dans les églises et celle des musées diocésains, que le cadre de cet article ne permet pas d'aborder,

J'ai déjà une centaine d'intéressantes et souvent fort belles statues en pierre de la Vierge.

L'une, du XIVe siècle, illumine de son sourire la petite et charmante église de Villons-les-Buissons (113 habitants) ; une autre, parfaitement inconnue et exquise de personnalité, est dans l'église de Cormolain ; la troisième, pleine de grâce, à Saint-Pierre-du-Bu, près Falaise. Les « imagiers » ne choisissaient pas toujours d'aussi fins modèles ; beaucoup étaient des personnes du « cru » dont le type n'a guère


— 76 — varié, telle cette Vierge en majesté du Mesnil Patry, dont les traits sont d'une bonne paysanne normande.

Il n'y a pas de ces statues que dans les églises. ; beaucoup furent déposées quand elles cessèrent de plaire, mais, par une touchante: intention, n'étant plus honorées, elles étaient tenues comme défuntes et on leur donnait une sépulture bénite dans l'église ou le cimetière.

C'est ainsi qu'en déplaçant, il y a deux: ans, un autel en l'église de Varaville, on trouva dans le tombeau trois remarquables statues dont l'une, une Vierge au sourire, du XIVe siècle, ne serait pas déplacée au Louvre.

L'inhumation de ces statues était le plus souvent à pleine terre ; nos cimetières en gardent assurément un grand nombre; c'est en creusant des fosses qu'on les retrouve.

Telle cette charmante Vierge du XIVe. siècle qui vient d'être exhumée du cimetière de Cartigny-l'Epinay, avec deux autres dont un charmant Saint-Jean du XVe siècle, qui reposaient près d'elle. Et cette autre Vierge Renaissance, hélas mutilée ! et couverte du manteau royal fleudelysé, fut récemment trouvée dans le cimetière de Carcagny sur un cercueil qu'elle couvrait. Le coup de la pioche du fossoyeur y est apparent.

Bien d'autres encore dorment dans nos cimetières un sommeil qui pourrait être interrompu. Mais ou les trouver,

et qui les ressuscitera ? La radiesthésie pourrait-elle suppléer. le hasard ?

Saints et saintes abondent, et j'en ai déjà une telle phalange que je ne puis même pas. énumérer les titulaires. L'une des plus intéressantes est cette grande statue de Saint-Pierre en premier pape, armé d'une clef formidable, et qui après avoir été dans l'église déjà nommée de Carcagny, est présentement hospitalisée à Caen, au musée des antiquaires de Normandie.

Les représentations sont parfois d'une extrême naïveté et d'une inspiration locale telle qu'on mettrait parfois sur leurs figures des noms de personnages contemporains,


même illustres : ainsi ce Saint-Ortaire de la toute petite église d'Etavane, près de Caen.

Encore plus intéressants les Christs en bois, déposés d'anciens calvaires intérieurs ou extérieurs et; mis au débarras dans les clochers. L'un fut, ces temps derniers, trouvé, bras et jambes brisés, dans le clocher de Saint-Laurent de Condel par le curé,..très. averti, et qui en à pu sauver le buste : c'est incontestablement l'oeuvre d'un maître et même d'un grand.

Combien sont encore à trouver ? Les grands calvaires

furent, à un moment, les ornements habituels : des autels

et des jubés. Le Crucifix était accompagné de la Vierge, de

Saint-Jean, de la Madeleine, comme on peut encore voir

dans l'église de Dormay, près d'Harcourt.

Et j'ai pu encore trouver de grands rétables intacts représentant la Passion: celui de l'église de Livry, est on bois, il date de 1534, et, ces jours derniers, j'en viens de découvrir un dans l'église de Dampierre, peint à, fresque, intact, et dont la facture est d'un primitif.

Arrêtons nous, car je pourrais indéfiniment continuer. Ces quelques images montrent quel trésor d'art est encore dans nos églises de France. Je le répète : dans trois arrondissements du Calvados j'ai pris plus de 3.000 photographies et je ne suis qu'à la moitié, et il y. a en France 90 départements.

C'est un devoir national qu'un tel inventaires, mais qui le peut faire ? Les Beaux-Arts, malgré leur zèle, n'en ont pas les moyens, pauvres parties prenantes d'un budget pléthorique, mais plus béotien qu'athénien. Les Sociétés savantes seraient indiquées, mais elles aussi sont pauvres et leurs honorables membres, travaillent fort utilement d'ailleurs dans les archivés et les bibliothèques ; ah ! s'ils en voulaient sortir de ces retraites et se laisser prendre par le feu sacré !

C'était là surtout, le rôle du clergé, mais était-il assez préparé et l'avait-on renseigné sur le trésor commis à sa garde ? Les difficultés croissantes de l'administration dio-


— 78 — césaine ne laissaient peut-être que difficilement aux évêques les loisirs d'une telle mission ? Il n'en est pas moins vrai que la carence est regrettable, car elle permit trop de détournements.

L'evêque de Séez vient de prendre en ce sens une fort louable initiative en prescrivant à ses prêtres' de lui envoyer, d'après un questionnaire préétabli, d'inventaire détaillé de tous les objets qui se trouvent dans leurs églises. Un tel exemple peut être aisément suivi dans les autres diocèses, et l'on aurait ainsi une importante documentation; C'est par les photographies que ces inventaires valent : il faut tout photographier. C'est l'a règle, à laquelle il se faut tenir parce que: là seule efficace.

Clergé, savants des départements peuvent beaucoup et tout même s'ils le veulent et savent s'y prendre. Qu'ils ne se laissent pas impressionner par l'obstacle photographique, il est facilement surmontable. C'est de la photographie documentaire qu'on demande ; à la pratique on décèle très vite l'oeuvre d'art, et d'autres viendront au secours; Deux ou trois hommes de bonne volonté par département et en un an toutes, les églises de ce département peuvent être ainsi inventoriées.

Mon mérite aura été de prouver le mouvement en marchant : en route ! Il y a un siècle, de Caumont et ses compagnons mobilisèrent l'opinion pour la défense des monuments ; c'est la même élite qu'il faut maintenant « croiser » pour la sauvegarde; du mobilier religieux.

Fernand ENGERAND ».


Excursion Annuelle

Au matin du jeudi 7 juillet, plusieurs voitures et un autocar partent de la place de l'Hôtel de Ville de Saint-Lo : ce sont les membres de la Société d'Archéologie et d'Histoire naturelle du département de la Manche qui vont faire leur excursion annuelle.

Nous devons visiter cette année, le Val de Saire ; aussi traversons-nous Carentan sans nous y arrêter. Première station à Sainte-Marie-du-Mont où nous ne nous attardons pas, la visite détaillée ayant été faite en 1935.

La première église remarquable que nous voyons est Saint-Marcouf. Monsieur le curé, retenu par son ministère dans sa seconde paroisse, s'était excusé de ne pas nous faire les honneurs de son église.

Saint-Marcouf. — L'histoire de l'église Saint-Marcouf se rattache directement a celle du saint sous le vocable duquel elle est placée ; elle faisait partie d'un des premiers monastères fondés en Neustrie au VIe siècle, situé tout auprès et dont il ne reste plus aucun vestige.

M. de Gerville a résumé de la manière la plus complète ce que l'on sait de la fondation de ce monastère et de la mission apostolique de Saint Marcouf sur cette côte. " Le monastère de Saint-Marcouf, dit le savant archéologue, est celui de tous les monastères du pays qui offre les circonstances les plus remarquables. C'est le premier acte authentique de la souveraineté du roi Childebert dans notre arrondissement Jusqu'à ce moment, aucun prince de cette dynastie ne s'y est fait connaître par des actes; d'autorité souveraine.

« Saint Marcouf part du Bessin avec ses compagnons pour prêcher l'Evangile à notre partie du rivage saxon. Sa mission est favorisée par l'Evêque de Coutances. Le roi


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Childebert accorde un terrain appelé Nani (1) au nouveau missionnaire pour s'y établir avec ses compagnons, revendiqués par le Savant Mabillon comme religieux bénédictins.

" La mission de Saint Marcouf a un succès complet. Il forme le monastère qui porta depuis son nom ; il va luimême, dans sa vieillesse, au palais de Compègne, demander au roi la confirmation de sa donation pour lui et ses successeurs au nouveau monastère. Tout lui est accordé : on en dressé l'acte : il est scellé par le roi Childebert, la reine Ultrogophe et tous les grands officiers de la cour. »

Vers l'an 905, les restes de Saint Marcouf furent transportés à Corbeny, près de Laon, à cause, disent les chroniqueurs, des incursions violentes et répétées auxquelles se livraient les pirates normands dans le Cotentin : Ab nimiam atque diutinam paganorum infestationem. Ceux-ci, en effet, sous la conduite de leurs chefs Hastings et Bier, ravagèrent, peu de temps, après, le monastère de Nanteuil et n'y laissèrent que des ruines. Comme Wace le raconte :

A Saint-Marcouf en la rivière Riche abeïe ert. e planière

Nantes à ce jor avoit non

Toute la cuntrée d'environ Hastaing et Bier le gastèrent Roberent la poix l'allumèrent (2)

Après l'établissement des compagnons de Rollon en Normandie, et leur conversion au Christianisme, le monastère ne fut pas reconstruit ; ses propriétés furent réunies au domaine ducal ; mais remplacement de l'abbaye fondée par le pieux missionnaire dû Cotentin conserva le nom de SaintMarcouf.

(1) Nantes, Nantel, Nanteuil,. en latin Nantus, anciens noms de Saint-Marcouf.

(2) Wace. Roman de Ron. Edit. Pluquet. I. 1., p. 20. A. SaintMarcouf sur le bord de la mer — il y avait une" abbaye riche, et opulente — Nantes avait nom. — Toute la contrée alentour,— Hastihgs et Bier la dévastèrent, là pillèrent et la brûlèrent.


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Eglise. _ Aujourd'hui, l'église paroissiale de Saint-Marcouf présente, dans son ensemble, un aspect des plus pittoresques. Elle se compose d'un choeur, d'une nef et d'un transept. Certaines de ses parties sont du roman des XIe et XIIe siècles ; d'autres, dû gothique des XIIIe et XIV siècles. . Les murs sont percés dé fenêtres romanes qui, pour la plupart, sont bouchées ; les contreforts sont plats, et des modillons des XIe et XIIe siècles garnissent les murs à l'extérieur. Le mur àbsidiale est demi-circulaire.

Le choeur présente deux travées, et la nef cinq, en y comprenant, les arcades qui mettent cette nef en communication avec les deux chapelles qui forment transept. L'une des chapelles est pratiquée dans la partie inférieure de la tour ; l'autre a été construite à une époque bien postérieure à la première.

Les voûtes du choeur et de la nef sont dans le style flamboyant. La tour, placée latéralement au sud, est de deux époques : la partie inférieure est du XIe siècle ; ses arcades cintrées sont fermées, et ses contreforts ont, peu de saillie. La partie supérieure appartient, aux XIIIe et XIVe siècles. Elle est percée de fenêtres géminées dont les voussures sont en ogive, et les chapiteaux couverts de volutes et de crochets. Cette tour a trois voûtes qui paraissent appartenir à des époques différentes. Dans son mur occidental, on remarque, dans deux niches, deux petites figures. Ce sont probablement deux pierres tombales, l'une d'un chevalier, l'autre d'une dame noble, qui, par. un caprice singulier des constructeurs du clocher, ont été encastrées dans la tour à une assez grande hauteur du sol. Le portail date, aussi du XIe siècle, et s'ouvre au côté méridional ; un gros tore et un zigzag multiple forment son archivolte

Il existe, à l'extrémité occidentale de la nef, une tribune que soutiennent des arcades en ogive et des pilastres qui annoncent le XVIe siècle.

Crypte. — Ce qu'il y a de plus remarquable à Saint-Marcouf,

Saint-Marcouf, la crypte qui se trouve sous le choeur de l'église.


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Cette chapelle souterraine, dont les mûrs ont une épaisseur

remarquable, est en partie du XIe et en partie du XIIe siècle.

Elle mesure; environ 6 m. 40 de largeur, 9 m. de longueur

et 3 m. 10 d'élévation. A l'origine, elle était éclairée par six

petites fenêtres, dont trois sont aujourd'hui bouchées. Celles de ces baies qui subsistent n'ont que 0 m. 60 de largeur à leur orifice et s'ouvrent comme des soupireaux placés sousterre.

Les voûtes sont de forme circulaire et divisées en quatre; compartiments, dont chaque extrémité s'appuie sur quatre

piliers, qui occupent le centre de la crypte et sur leurs correspondants latéraux, qui se trouvent engagés dans les mûrs, sauf pourtant ceux du mur de limité qui ne sont que dés pilastres massifs d'un mauvais style. La hauteur de chaque pilier est de 1 m. 90 environ.

Fontaine Saint-Marcouf. — En quittant l'église, nous jetons un coup d'oeil sur un ancien manoir qui, pendant plusieurs siècles, a appartenu à l'antique famille de Pierrepont (1) et nous nous arrêtons quelques instants à la fontaine. Saint-Marcouf. Cette fontaine carrée a été recouverte, à la fin dû XIIIe siècle ou au commencement du XIV, par un petit édifice en forme de maison avec un toit de pierre.

L'entrée est ornée, de chaque côté, d'une colonnette à chapiteau et se termine en cintre surbaissé. Au-dessus de cette ouverture est placée une statue de Saint Marcouf. On invoque ce saint pour les maladies de peau.

Château de Fontenay. — Quelques instants après, les excursionnistes arrivent dans la cour d'honneur du Château de Fontenay.

Monsieur le Comte de Germiny, propriétaire actuel, nous reçoit au perron et tient à nous faire lui-même les honneurs de son magnifique château.

(1) Les de Pierrepont étaient seigneurs de Saint-Marcouf aux XVIe et XVIIe siècles. Guillaume de Pierrepont fit, en 1563, à la tête des protestants du Cotentin, une tentative pour s'emparer de Cherbourg.


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Le château actuel, commencé en 1711, a été construit en trente ans, après l'érection de la terre de Fontenay en marquisat au profit de la famille Le Berceur (1).

Le marquisat de Fontenay entra dans la famille de Blangy par le mariage de Marie-Anne-Françoise-Rose Le Berceur avec Maximilien-Marie-Pierre Le Viconte, marquis de Blangy (2), qui fut le dernier grand bailli du Cotentin, titre héréditaire venu des Le Berceur : à ce titre, il jouit d'une grande influence dans toute la contrée et son château devint comme un petit Versailles où vinrent s'accumuler les objets d'art les plus précieux.

Le château se compose d'un corps de bâtiment rectangulaire, à deux étages, orné d'un petit fronton sur la façade donnant sur la cour d'honneur. De chaque côté de ce bâtiment, s'étendent des galeries surmontées de balustres, qui vont se raccorder avec des pavillons d'angle, puis avec les communs, vastes et spacieux, encadrant la cour.

La façade sud est aussi sobre de décorations : au centre, un avant, corps en légère saillie communique par quelques marches avec un jardin à la française, prolongé par une prairie qui forme perspective, entre deux rangées d'arbres séculaires.

A l'intérieur, on remarque surtout la chapelle avec sa tribune, et ses ornements de style. La pièce de mobilier la plus célèbre est le fameux bureau de Colbert, donné au ministre par la corporation des menuisiers de Paris, et précieusement conservé depuis. Dans une des galeries, une série très curieuse de peintures, de l'école de Fontainebleau, voisine avec d'autres toiles de maîtres hollandais ou français.

Cette demeure aux allures princières, est entourée d'un immense parc à la française, avec des allées à perte dé vue, des eaux, des gazons, des massifs de fleurs.

A contempler toutes les merveilles réunies depuis plu(1)

plu(1) : d'azur à la fleur de lys d'or soutenue d'un croissant d'argent.

(2) Armes : d'azur à trois coquilles d'or.


— 84 — sieurs générations, nous nous sommes attardés plus d'une heure. Nous partons avec regret, après avoir exprimé à M. le Comte de Germiny toute notre reconnaissance pour les explications si compétentes et si aimables qu'il a bien voulu nous donner.

Quettehou. — Il va se trouver midi quand nous atteignons Quettehou. Monsieur l'abbé Gohier, curé-doyen, membre de notre société, nous reçoit et en notre honneur, fait sonner l'Angelus avec les quatre belles cloches dont il a doté son église.

Monsieur le Doyen nous fait apprécier la richesse de sa magnifique église, qu'il a d'ailleurs restaurée avec un goût très sûr. Nous ne pouvons mieux faire que de reproduire les renseignements qu'il a bien voulu nous communiquer.

« Eglise, style ogival primitif, construite dans les premières années du XIIIe siècle, dédiée à Saint Vigor, évêque de Bayeux, fut donnée en 1214 à l'abbaye de Fécamp par Hugues de Morville, évêque de Coutances. L'abbé de Fécamp aura le patronage de cette église jusqu'à la Révolution, et jouira des deux tiers des grosses dîmes, le tiers restant, pour le chapitre de Coutances.

L'église de Quettehou était, semble-t-il, en état d'insuffisant entretien, si l'on en juge par la permission donnée le 2 avril 1203 par Jean sans Terre au Sénéchal de Normandie de faire délivrer à « Guillaume, doyen de Quettehou », six couples de Chevrons de chêne dans la forêt de Valognes pour la réparation de l'église de Quettehou.

Des pierres encastrées dans le mur de la tour actuelle, d'autres retrouvées dans le vieux pavé remplacé en 1930 dans la basse-nef, permettent de penser que cette ancienne église avait un cachet roman.

Les Religieux de Fécamp, recevant le patronage de l'église, reconstruisirent le choeur, selon l'usage du temps observé par les Patrons, les paroissiens devant se charger de la nef et le firent avec une sobriété d'exécution qui met en relief la générosité des Religieux de Fécamp.


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Nef. -— Pénétrant dans l'édifice par le portail qui est surmonté de trois lancettes, nous voyons la nef qui est éclairée au nord par cinq lancettes aussi élégantes quoique moins élevées, que celles du portail.

Choeur. — Dans les murs latéraux du choeur, entre chaque contrefort, se trouvent des fenêtres à deux baies séparées par un meneau large et sans architecture, surmontées par un oculus fond ou quadrilobé, et encadrées à l'entrée de leur éveil par deux colonnettes légères surmontées de deux chapiteaux qui supportent une gracieuse ogive de pierre.

Au chevet, trois fenêtres plus grandes, à un seul compartiment, sont garnies de verrières qui retracent les principaux épisodes de la vie de Saint Vigor.

Chapelle Saint-Jean-Baptisie. — Il est regrettable que les deux dernières fenêtres septentrionales, à l'entrée du choeur, soient obstinées presqu'entièrement par la toiture et la voûte en plâtre d'une chapelle bâtie en 1616 en l'honneur de Saint-Jean-Baptiste, par « Noble homme Jean Colas de Brévolles », pour lui servir ainsi qu'à sa famille de lieu de « séance, et de sépulture ». Naturellement, cette chapelle fut bâtie avec l'autorisation de l'Abbaye de Fécamp, à la condition expresse qu'elle serait entretenue, par la famille Colas.

Les voûtes du choeur et de la nef, entièrement en pierres dû pays, ont respectivement 11 mètres et 10 métres d'élévation

Autant de nervures à la voûte, autant de colonnettes descendant le long des mûrs et ayant chacune son chapiteau ; les formerets eux-mêmes viennent ajouter leurs colonnettes. à celles qui reçoivent les arêtes de la voûte, et ces faisceaux. de colonnettes sveltes, élancées, constituent un ensemble gracieux, d'autant plus digne de recevoir l'attention dû visiteur que plus rare est cet agencement dans les églises de campagne.

Notons aussi que toutes ces colonnes, au lieu de se continuer jusqu'au sol, reposent, à hauteur d'homme; sur un entablement qui domine autant d'enfeux qu'il y a de travées tout autour du choeur.


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Tour. _ La tour de l'église fut construite de 1485 à 1498, sous la direction de Me Jehan du Mesnil, chanoine de Coutances et curé de Quettehou, par les maçons « Jehan Fafin et Jehan Maugis », aux frais du trésor et des paroissiens.

Cette tour, à l'époque de sa construction, dominait une chapelle dédiée à Sainte Barbe et fondée par une famille Cantel, sans l'autorisation de laquelle nul ne pouvait y être inhumé.

Basse nef.— Faisant suite à cette chapelle, nous trouvons une basse-nef qui fut construite vers 1559 et dédiée primitivement à Saint-Sébastien. Elle devait être voûtée comme la nef sa voisine, des colonnes attendent un chapiteau et les arêtes de la voûte projetée. Malheureusement, cette nef attendit sa voûte pendant deux siècles, et quand on jugea possible de faire cette voûte, on la construisit en arc de cloître, telle qu'elle est maintenant. Ce fut fait en 1765.

Statues. — Dans la chapelle Sainte Barbe, on remarque une belle vierge en pierre, fin du XIV siècle, restaurée eu 1936 ; dans la basse-nef, un Christ piteux du XVe siècle, en bois, et dans la grande nef, une Sainte Anne, en bois polychromé, du XVIII° siècle.

Souvenir historique. — Le 12 juillet 1346, premier jour de la guerre de Cent Ans, Edouard III, roi d'Angleterre, débarqué le matin à Saint-Vaast avec son armée, monta à l'église de Quettehou où il arma chevalier son fils Edouard, dit le Prince Noir, avec une foule d'autres jeunes gens.

Site: — Le site dont on jouit du cimetière et surtout dû sommet du clocher, mérite une mention spéciale. C'est avec satisfaction que de là le regard se repose sur l'a tour de La Pernelle, Montfarville, Réville, son clocher et la Pointe de Saire, arrive sur l'île de Tatihou, Saint-Vaast et la Hougue, pour plonger vers les falaises du Calvados, les îles Saint-Marcouf, Grandcamp-les-Bains, Maisy et son beau clocher, puis les plages de la Manche, la Madeleine, Ravenoville, les Goujins, Quinéville et Morsalines.

De là, on aime se remettre en mémoire et se représenter Tourville coulant ses navires à la pointe de la Hougue par


— 87 _ ordre supérieur, pour les arracher aux Anglais, et l'on revit cette cruelle défaite qui, si elle coûta des larmes au grand Tourville, mit en évidence sa valeur de grand marin et son amour de la discipline qui a toujours fait la force dé nos soldats de terre et de mer, et a fait s'incliner devant eux même leurs vainqueurs. »

Nous remercions Monsieur le Doyen de ses explications si intéressantes et nous mettons le cap sur Montfarville. L'église de Montfarville est de la seconde moitié du XVIIe siècle. Une inscription gravée au-dessus du grand portail nous en donne et la date et le constructeur : « 1763 — Messire C. Caillet, curé de ce lieu, a fait bâtir cette église à ses frais. Priez Dieu pour lui. »

Si le côté esthétique a été sacrifié, il faut reconnaître que le bâtisseur a visé au pratique en faisant une église vaste et facile pour les cérémonies du culte.

Un des successeurs de Messire Caillet, M. l'abbé Gontière, fut en pèlerinage à Rome en 1878. Il fut vivement impressionné par la richesse décorative des sanctuaires italiens, et il songea à sa pauvre église dont la nudité lui faisait peine. Ce qui lui semblait au début rêve impossible devint bientôt réalité, grâce à la générosité des paroissiens et au bienveillant concours de l'artiste Guillaume Fouace.

En 1881, dix-neuf toiles étaient placées, dont là plus caractéristique et celle des Mages guidés par l'étoile.

De l'antique église, il ne reste que le clocher à bâtière du XIIIe siècle et les statues de Notre-Dame de Consolation (XVe siècle) et de Sainte Anne (XVIe siècle).

Barfleur.— Il est plus de midi et demi lorsque nous arrivons à Barfleur ; aussi tous les excursionnistes font-ils honneur au menu copieux et succulent qui leur est servi à l'Hôtel Moderne.

A la fin du déjeuner, M. l'abbé Frémy fait agréer la nomination de M. de Germiny, et félicite les organisateurs de la journée.

Après une visite de la propriété de Mme Blanvillain, nous


_ 88 — gagnons Gatteville. Tandis que les jeunes s'empressent d'escalader les 365 marches du phare, ceux que l'âge a rendu; , plus graves ou moins alertes contemplent la mer ou ramassent des galets comme souvenir.

Une voiture qui va trop vite, celle qui suit allant trop lentement et c'en est assez pour que le convoi se trouvé coupé. Tandis que les uns abordent le parc de Pépinvast par la grille d'honneur, les autres y arrivent par une autre porte... et ne se rejoignent pas. Ils se cherchent, s'attendent et, de guerre lasse, repartent, déçus. Mais tout s'arrange : place des Halles à Quettehou, toutes les voitures se rejoignent, et sagement, les unes derrière les autres, arrivent à la dernière étape : l'église de l'abbaye de Montebourg.

En entrant dans l'église, nous sommes saisis d'admiration à la vue de ce bel édifice roman. Une monographie de M. l'abbé Cauchon nous apprend que l'église, vendue; à la Révolution, fut détruite par l'acheteur pour éviter de payer des impôts. Il en céda les matériaux aux propriétaires voisins. En 1817, l'acquéreur voulut se débarrasser de ce qui restait de l'édifice et vendit le fout. Le nouvel acheteur employa les grands moyens et, en février 1818, détruisit à la mine ce qui restait debout. C'en était fait de l'église abbatiale bâtie au XIIe siècle, « la plus vaste et la plus remarquable du Cotentin », selon M. Th. du Moncel.

Le 1er septembre 1892, les travaux de reconstruction furent entrepris et l'on rebâtit sur les anciennes fortifications. Interrompus au moment de la séparation et de la dispersion des Frères des Ecoles chrétiennes, les travaux furent repris ces dernières; années et menés à bien. Espérons qu'un jour des ressources suffisantes permettront d'achever la sculpture des chapiteaux et des arcades.

L'heure tardive ne nous permet pas d'aller jusqu'au cimetière visiter la tombé de M. Paul Le Cacheux.

Il est 9 heures lorsque nous rentrons à Saint-Lo, heureux de cette bonne journée,, favorisée d'un beau soleil.


Compte rendu sommaire

des séances

Octobre 1937-Juillet 1933

Séance du Lundi 11 Octobre 1937 Président : M. le Docteur Le Clerc ; Secrétaire : M. l'Abbé Drieu.

Abbaye Sainte-Croix. — Au cours des grandes vacances des réparations ont été exécutées au dépôt de la Remonte, ancienne abbaye Sainte-Croix. Il est regrettable qu'à cette occasion on ait fait disparaître les armes de l'abbé, dernier vestige de l'abbaye.

Floraison, de bambous. —M. l'abbé Frémy signale qu'en 1937 les bambous ont fleuri dans toute la Manche ; la cause prochaîne de ce fait rare ne doit pas être cherchée directement dans des phénomènes astronomiques, mais dans la douceur exceptionnelle de l'hiver 1936-1937. Les tiges fleuries ne sont pas mortes après formation de leurs fruits comme on prétend qu'il arrive ordinairement.

Pour l'inventaire des richesses mobilières des Eglises de France. — M. l'abbé Frémy donne le résumé d'une conférence faite par M. Engerand à l'Institut Catholique de Paris. Une longue discussion s'engage : plusieurs membres apportant des exemples, de disparitions d'objets mobiliers des églises. Tout le monde est d'accord sur l'utilité d'un « inventaire » des richesses de nos églises qui aurait l'avantage d'empêcher certaines disparitions. La Société essaiera de l'entreprendre et de marcher de son mieux sur les traces de M. Engerand.

Afin d'avoir des directives précises il est décidé que M. Engerand sera invite à venir donner une conférence publique à l'Hôtel de Ville de Saint-Lo.


Séance du Lundi 8 Novembre 1937

Président : M. le Docteur Le Clerc ; Secrétaire : M. l'Abbé. Drieu.

Séance au programme très peu chargé..

Pris. — M. le Président est heureux d'annoncer à l'assemblée que l'académie des Sciences à décerné le Prix Desmazières à M. Potier de la Varde, Membre correspondant de notre, société pour son mémoire « Mousses du Gabon » publié l'an dernier par la Société des Sciences de Cherbourg.

Le laurier «fébrifuge » ? — M. Levillain communiqué un article paru dans le « Messager de la Manche » du samedi 18 janvier. 1873, sur un nouveau fébrifuge expérimenté par M. Doré — le laurus nobilis, laurier — qui paraît appelé à devenir le « Quinquina du pauvre». M. Mascré, professeur agrégé à la Faculté de Pharmacie, consulté déclare n'avoir trouvé dans les différents ouvrages médicaux à sa portée que cette indication : « On a signalé les propriétés fébrifuges des feuilles de laurier ». Mais le « On » n'a pas été identifié !

Don. — M. Baud offre à la Société son ouvrage intitulé « Une industrie d'Etat sous l'ancien régime : l'exploitation des salines de Tarentaise », dont il donne une brève analyse.

Le Général Dagobert. — Enfin, M. le Docteur Le Clerc donne lecture d'une étude sur le général Dagobert, son ascendance, sa collatéralité, sa descendance, son caractère ; puis une chanson sur le général Dagobert.

Date des séances. -— Les prochaines séances sont fixéès au deuxième jeudi de chaque-mois.

Séance du Jeudi 9 Décembre 1937,

Président : M. le Docteur Le Clerc ; Secrétaire : M. l'Abbé Drieu.

Conférence. — M. Engerand accepte de venir faire une conférence sur les « Richesses artistiques des églises ». La date du jeudi 17 février est retenue.

Démission. — M. Asselin alléguant son âge et la difficulté des transports demandé à ce qu'il soit pourvu à son remplacement comme vice-président. Comme c'est de sa part une décision


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ferme la démission est acceptée. L'élection aura lieu en mars avec le renouvellement triennal dû bureau.

Etourneau bagué. — Le 15 novembre un élève de l'Institut Libre d'Agneaux a trouvé sur la commune d'Anneville (Manche) au bord du chemin où il venait mourir un étourneau ayant à l'une de ses pattes une bague portant l'inscription suivante « Germania-Vogelwarte-Helgoland 777074 ». L'élève a signalé sa découverte à son professeur, M. l'abbé Frémy : malheureusement il n'a pu indiquer l'espèce exacte de l'oiseau, mais il est probable que c'était l'étourneau vulgaire ou sansonnet (Sturnus vulgaris L.).

Le Plancton, —Au cours de ses vacances de 1936-1937, M. l'abbé Frémy est allé à la pêche... du plancton et il nous fait part de ses pêches effectuées fin août et début de septembre 1937 dans la mare du château de Lez-Eaux, à Kairon en SaintPair-sur-Mer. Il a trouvé des planctons mixtes (zoo et phytoplancton). Le zooplancton est composé surtout de daphnies (puces d'eau) et quelques autres petits crustacés. Le phytoplancton est constitué par des algues microscopiques appartenant au groupe des cyanophycées, des flagellés, des volvocales, des chlorophycées, des hétérokontes et des diatomées. Les planctons de ces deux années sont assez différents : dans celui de 1937, en particulier, se trouvait abondamment une cyanophycée chroococoale formant « fleur d'eau » : Coelosphaerium Kuetzingiamum Näg. espèce assez fréquente mais qui, ordinairement ne pullule pas suffisamment pour former des « fleurs d'eau ». M. l'abbé Frémy signale quelques espèces inconnues en France jusqu'àprésent.

Présentation d'un microscope. — Après l'exposé scientifique sur le plancton M. l'abbé Frémy sort d'une petite boîte un instrument que les profanes prennent pour un stylo dé taille exceptionnelle. Ce prétendu stylo est... un microscope de poché dont les grossissements linéaires vont de 40 à 60. L'optique est excellente ; la mise au point des plus simples et se fait instantanément. Ce microscope peut rendre de grands services non seulement aux naturalistes en excursion, mais encore à toutes les personnes qui ont à examiner des objets très fins, en particulier aux philatélistes.

Un voyage à Paris. — En fin de séance, M. Descoqs nous fait en un style savoureux le récit du voyage à Paris, vers 1775,


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d'une famille du Cotentin : les Godefroy de Boisjugan. Nous

assistons au départ de la petite famille le père et les 12.

garçons, à leurs nombreuses démarches à Versailles. D'ailleurs les sociétaires ont la bonne fortune de lire ce récit dans le présent bulletin.

Séance du Jeudi 13 Janvier 1938

Président : M. le Docteur Le Clerc ; Secrétaire : M. l'Abbé Drieu.

Retour du Corot. — Le « Corot » prêté pour l'Exposition des chefs d'oeuvre de l'Art français nous est revenu endommagé. La compagnie qui était chargée, dû retour, a eu l'audace, sans doute pour réduire les: frais, de le déclarer comme « tableau sans valeur artistique ».

Les colonnettes du cloître du Mont Saint-Michel. —

M. l'abbé Frémy prend la parole pour une communication de M. Fauvel, professeur à la Faculté libre des Sciences d'Angers, membre de l'Académie pontificale des Sciences. M. Fauvel. se basant sur une trouvaille faite par M. le chanoine Vignon, ancien curé-doyen de La Haye-Fesnel, d'un fût de colonne, dans une vieille carrière de la Forêt de la Lucerne, croyait que les anciennes colonnettes du cloître du Mont Saint-Michel étaient en pierre de cette région. M. l'abbé Frémy fait remarquer à ce propos que les, anciennes colonnettes diffèrent totalement des nouvelles : celles-ci proviennent bien d'une carrière située, à La Lucerne et sont formées d'une roche que les géologues appellent « poudingue pourpré de la base du Cambrien » ; les anciennes, au contraire sont faites avec un calcaire compact, renfermant de nombreux débris de coquilles, et provenant, comme l'a indiqué récemment M. Bigot, l'éminent géologue normand, de Purbeck, sur là côte sud de l'Angleterre (cf. Mémoires de la Société d'Archéologie et d'Histoire naturelle de la Manchs, vol. 49, p. 258)..

Coloration de la nef de la Basilique du Mont Saint-Michel.

— M. l'abbé Frémy parle aussi de la teinté rouge de la nef de la Basilique du Mont : à son avis, cette teinte ne provient pas de l'action du feu sur le granit qui a servi pour la construction, mais de la couleur primitive de la roche. A l'appui de cette thèse, il cite les observations faites par M. Fauvel après le terrible incendie du « Palais des Marchands à Angers ».


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La Belle Ariette de Falaise. — M. le Docteur Le Clerc donne

ensuite le résumé d'un travail sur la Belle Ariette de Falaise,

mère de Guillaume le Conquérant, et surtout sur sa descendance.

Séance du Jeudi 10 Février 1939

Président : M, le Docteur Le Clerc ; Secrétaire : M. l'Abbé Drieu.

Compte rendu financier. — M. V. Baudry, trésorier expose la situation financière de la Société et du Musée.

Budget de la Société: RECETTES

En caisse au 1er janvier 1937. 5.711 78

Intérêts du livret de la Caisse d'Epargne. . . 406 88

Cotisations des sociétaires. . . ... . . 3.700 40

Subvention du département. . ... . 270 »

Vente de pochettes. . . . .. .... . . 544 »

Vente de bulletins. ... . . . . . . .. 300 50

Arrérages de rentes sur l'Etat. . . . . . 640 70

Total des recettes. . . . . 11.574 26

DÉPENSES

Gratification au Concierge de l'Hôtel de Ville. 50 »

Cotisation à la.Société des Amis du Mont St-Michel. 15 . »

Cotisation à la Société des Amis des Sciences. . 25 »

Abonnement à « Scripta ». ....... 15 »

Cotisation à la Fédération Normande. . . . . 50 »

Médailles offertes par la Société (2 années). . . 115 20

Notes des Secrétaires, frais d'envoi dès cotisations. 584 25

Frais de recouvrement et de mandats. . . . . 254 65

Note de M. Barbaroux, imprimeur. . . ... 380 50

Note de M. Jacqueline, imprimeur. . . ... 2.294 25

Total des dépenses. . . ... . 3.783 85

BALANCE

Recettes. . . . . . . . ... . . 11.574 26

Dépenses. . . . . . . .... . . 3.78385

En caisse au 1er janvier 1938. . . 7.790 41


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Budget du Musée

RECETTES

En caisse au 1er janvier 1937. ..... . . 5.498 27

Legs Harivel (1936). . .. . . . . . . 396. »

Subvention de la Ville de Saint-Lo, . . 900 »

Entrées au Musée.. . ..... . . . 500 »

Total des recettes. . . 7.294 27

DÉPENSES

Traitement de Mme Duprey. . . . . . . 825 »

Traitement de M. Marie. . . .... . . . .. . 100 " Pourboire à un ouvrier pour aide au nettoyage du

Musée. . . . .. .. . . . . . 20 »

Note de M. Finck, transport du « Corot ». . . 5 »

Note de M. Simon. , . . . . . . . . . . . . . . . 482 60

Note de Mme Duclouet.. ... . . . .. . 112 50

Total des dépenses. .. . ... 1.545 10

BALANCE

Recettes..................... . . . . 7.294 27

Dépenses. . . . . . .... . . . 1.545.10

En caisse au 1er janvier 1938. . . . . 5.749 17

M. le Président adresse ses remerciements et ses félicitations à notre grand argentier, en constatant, une fois de plus, que nos finances sont, bien gérées.

Encore un étourneau bagué. __ M. l'abbé Frémy signale qu'un étourneau bagué, dont la bague portait l'inscription « Vogel-warte-Ressiten-Germania 253836 » a été tué vers Noël à Aumeville.

Deux fondations pieuses à Quibou au 18e siècle. _ M. Potier fait connaître un acte de 1722 établissant dans l'église de Quibou l'adoration des Quarante. Heures le dimanche de la Quinquagésime et les deux jours suivants. Les deux donatrices; Madeleine Morain veuve du Sieur Saint-Gilles et Julienne Douchin, fille d'un notaire de Quibou léguèrent 60 livres dé ¬ rente pour subvenir aux frais des diverses cérémonies fixées en détail par elles.


— 95 —

M. Potier explique comment la paroisse de Quibou était antérieurement à la Révolution partagée en trois sections ayant chacune un curé, bien qu'il n'y eut qu'une seule église.

Les origines normandes dû conventionnel Lecointre. —

M. Delaunay nous entretient du conventionnel Lecointre. Pourquoi ce dernier vint-il en mission à Coutances ? Ses origines avranchinaises presqu'immédiatês se prêteraient à l'expliquer un peu. Ce riche marchand, ses frères établis opuleusement dans l'Ouest, ou pourvus d'une profession libérale, l'un même anobli, avait succédé à sa mère veuve et développé encore à Versailles le négoce et l'industrie toillière que son père, fils d'un modeste paysan de Saint-Nicolas-des-Bois près de Brécey au diocèse d'Avranches y avait fondé dans la ville du Roi. Qui expliquera alors les mebiles de ce régicide et révolutionnaire impénitent ?

Séance du Jeudi 10 Mars 1938 Président : M. l'abbé Frémy ; Secrétaire : M. l'abbé Drieu.

Saint Rasiphe et Saint Raven.— M. l'abbé Geffroy, curé de Biéville nous entretient des statues de Saint Rasiphe et de Saint Raven qui ornent son église. Ces statues qui semblent remonter au XVIe ou au XVIIe siècle honorent deux prêtres anglais qui, pour fuir la persécution, vinrent se réfugier dans l'Orne, aux environs de Séez. De nombreuses conversions leur valurent le martyre en 470. Leurs reliques d'abord conservées à Saint-Vaast près Bayeux furent transférées pendant les guerres de religion à la chapelle du château de Grancey en Champagne.

La dévotion populaire leur attribue le pouvoir de défendre les récoltes contre les vers blancs et l'église de Biéville fut longtemps pour cette paroisse et les paroisses voisines un lieu de pèlerinage aujourd'hui tombé en désuétude.

Dessins de J.-F. Millet sur la Normandie. — M. Baudry donne ensuite lecture d'une étude de M. Langevin, de Paris, sur une collection de 70 dessins de Millet exposés récemment à la galerie Brance. Cette exposition présentait un intérêt particulier pour les Manchois puîsqu'au catalogué figuraient des oeuvres telles que : Paysage du Cotentin, le Manoir de Tonneville, Falaise, sous Grouchy, Château de Vauville, etc..


_ 96 —

L'auteur fait ressortir combien Millet a toujours cherché à dégager la grandeur non seulement morale, mais plastique des scènes et des figures villageoises qu'il décrit. Il souligne que ses paysans sont toujours de la Manche par la race, le costume et les attitudes; dans le travail.

M. Langevin termine en réfutant la légende de la misère de Millet. Ce fut tout au plus une pauvreté digne qui devint par la suite une honnête aisance.

Elections. — Pendant ces lectures le dépouillement du scrutin pour la réélection du bureau s'est effectué et M. le Président en proclamé les résultats.

Nombre de votants : 157. — Bulletin nul : 1. —Majorité absolue : 117.

Président ; M. le Dr Le Clerc, 147 voix. _ Vice-Présidents : M. l'Abbé Frémy, 154 voix ; M. André Descoqs, Maire du MesnilHerman, 154 voix. — Secrétaire Général : M. l'Abbé Drieu, 154 voix. — Secrétaire-Adjoint : M. Levillain, 149 voix.— Trésorier : M. Baudry, 154 voix. — Conservateur du Musée : M. Péron, 153 voix. — Conservateur-Adjoint : M. Lebourgeois, 153 voix. —Conservateur-Adjoint (Archéologie) : M. Delisle, 150 voix. — Conservateur-Adjoint (Histoire Naturelle) : M. Bernard Jacqueline, 154 voix. — Bibliothécaire-Archiviste : M. André Delaunay, Professeur d'Histoire à l'Institut Libre d'Agneaux, 154 voix. _ Comité de Publication : Mme Alibert, 149 voix ; M.. Potier, 152 voix.

M. le Président au nom du nouveau bureau exprime, la reconnaissance des élus envers leurs confrères. Ils s'efforceront en suivant les traditions de leurs devanciers d'assurer la prospérité morale et matérielle de la Société.

Prochaines séances. — En raison de la coïncidence du 2e jeudi d'avril avec le jeudi-Saint, et du 2e jeudi de mai avec la fête Mariale, les séances d'avril et de mai sont avancées au premier jeudi.

Séance du Jeudi 7 Avril 1938

Président : M. l'abbé Frémy ; Secrétaire : M. l'abbé Drieu.

Excursion. — L'excursion est fixée au jeudi 7 juillet : elle se. fera dans le pays dé Barfleur.

Aujourd'hui la Société mérite son second titre de « Société d'Histoire Naturelle ». En. effet toutes les communications sont de M. l'abbé Frémy et se rapportent à la botanique.


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Champignon parasite. — M. l'abbé Frémy présente un champignon parasite, Puccinia Umbilici Guépin, vivant sur la plante nommée vulgairement « Godets » (Umbilicus pendulinus D. C.). Ce champignon est rare ; en certains points des environs de Saint-Lo, il a pris cette année un développement considérable. Il est très dommageable à là planté parasitée.

Coucou. — M. l'abbé Frémy signale la présence à Agneaux, dans plusieurs herbages, du coucou, Primula officinalis Jacq. Cette espèce, de terrains calcaires a dû être introduite avec des semences de provenance étrangère. Elle se maintient depuis plusieurs; années dans les champs en question. Elle est accompagnée, mais en petite quantité, de Primula variabilis Goupil, hybride dé Primula officinalis et de Primula élatior Jacq., notre primevère ordinaire.

Gui sur un merisier. — M. l'abbé Frémy a observé dernièrement, sur le territoire de Saint-Ebremond-de-Bonfossé, une touffe de gui sur un merisier (Prunus avium L.). Le gui a été très rarement observé sur cet arbre...

Invasion rose. —M- l'abbé Frémy indique sommairement les progrès de 1' « Invasion rose » qui atteint maintenant l'intérieur de Gourfaleur. Le dimanche 27 mars il a en effet observé l'Azolla filicufoides Lam. dans le lavoir de l'enclos du presbytère. La petite fougère y formait des taches rouge-sang, contrastant avec le tapis vert des lentilles d'eau. L'Azolla avait été sans doute apportée dans cette petite pièce d'eau par les oiseaux aquatiques qui l'avaient prise dans la Vire..... ou ailleurs.

Muscari neglectum. — M. l'abbé Frémy signale; à Gourfaleur, près du presbytère, une petite station d'apparence spontanée, d'une Liliacée, calciphile, Muscari neglectum Guss. Cette espèce n'avait pas encore été trouvée dans le département de la Manche et, en Normandie, elle n'avait été trouvée qu'au Grand-Quevilly par l'abbé Letendre.

Sedum pruinatum. — M. l'abbé Frémy montre enfin un échantillon d'une Crassulacée, Sedum pruinatum Link, croissant sur les murs du presbytère de Gourfaleur ; espèce, peu commune, évidemment échappée des jardins.


Séance du Jeudi 5 Mai 1938

Président : M. le Dr Le Clerc. — Secrétaire : M. Levillain. ■Fondation de l'Abbaye du Voeu. — Le 9 mars 1938, une communication était faite à la Société Académique de Cherbourg sur les origines de l'Abbaye du Voeu. Se référant à une charte publiée par le « Gallia Christiana », l'auteur de cette communication attribue à Guillaume le Bâtard la fondation de l'Abbaye du Voeu. Mais le « Bulletin paroissial de. N.-D. du Voeu, à Cherbourg, estime qu'il y a confusion entre la Collégiale. fondée dans l'église Sainte-Marie par le duc Guillaume en exécution d'un voeu fait par lui pendant une maladie et l'Abbaye du Voeu édifiée par l'Impératrice Mathilde d'Allemagne également pour se conformer à un voeu après avoir échappé à un naufrage sur le rivage de Cherbourg. Ce qui parait avoir donnélieu à la confusion c'est qu'il y a en cause : deux voeux, deux Mathilde et deux Abbayes. L'acquisition par l'Impératrice Mathilde d'un terrain pour fonder l'Abbaye du Voeu donne une grande force à la thèse du Bulletin paroissial.

(Pavillon de l'Aurore du Château de Torigni. — M. O. Potier communique le résultat des recherches qu'avec M. P. Potier de Torigni il a entrepris pour fixer le lieu où s'élevait le pavillon de l'Aurore dans le Parc dû Château de Torigni. Dans le cadastre, dressé en 1815; de la commune de Giéville, on trouve au n° 327 de la section B « le vieux Château de l'Aurore » qui ne devait plus exister, la désignation étant « bois taillis».

L'emplacement en est situé à deux cents mètres sud-sud-est du croisement de la route de Torigni à Tessy et du chemin de Condé-sur-Vire à Giéville, une dénivellation du. terrain en accuse actuellement la place.

Un aveu de la Baronnie de Moyon. —M. Descoqs entreprend alors la lecture de son travail sur la Baronnie de Moyon : travail inséré au présent volume.

Séance du 9 Juin 1938

Président : M. le Dr Le Clerc— Secrétaire : M. l'abbé Drieu. Séance très courte et très peu chargée.

Observations botaniques. — M. Le Villain fait connaître qu'il a trouvé sur le revêtement du bassin de distribution d'eau de la ville de Saint-Lo, près le Champ de Coursés, les plantes indiquées ci-dessous qui n'appartiennent certainement pas à la


— 99 — flore Saint-Loise : Trifolium ochroleucum, Anthyllis vulneraria, Galium verium.

Il signale, en outre, qu'il a découvert une station d'Anchusa italica près. le passage à niveau du moulin d'Agneaux à SaintGilles. L'Anchusa sempervivens, d'après Brébisson. (Flore de Normandie, 5e édition) a été récoltée à Saint-Lo).

Enfin, M. Le Villain croit avoir trouvé une mousse nouvelle pour la flore Saint-Loise, : Barbula loevipila = Syntrichia. loevipila.

Bernardin de Saint-Pierre; — M. le Dr Lé Clerc donne lecture d'une étude sur Bernardin de Saint-Pierre.

Le Secrétaire Adjoint, Le Secrétaire Général,

Ferdinand LEVILLAIN. André DRIEU.


TABLE DES MATIÈRES des Comptes Rendus des Séances

Abbaye Sainte-Croix. . . . 89

Floraison de bambous. . . . . . . . . 89

Pour l'inventaire des richesses mobilières des Eglises.

de France, . . . .. . . . . . . . .. . 89

Prix. . . ... . . . . .... . . . .. . 90.

Le laurier «fébrifuge » ?. . ... . .... .. . . . . . 90

Don. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .... . . . . 90

Le Général Dagobert. . . . . . . . . . . 90

Date des séances. . . . . . . . .: . .. . . 90

Conférence. . . . . . . . . . . 90

Démission. . .. . . . . . . . . . . . . . . . 90

Etourneau- bagué. . . . . . . . . . 91-94

Le Plancton. . . ... . . ... . . 91

Présentation d'un microscope. . . .... .... 91

Un voyagé à Paris. . . . . . . .. ... 91

Retour du Corot. ... .... . . ... . . 92

Les colonnettes du cloître du Mont Saint-Michel .. . 92 Coloration de la nef de la basilique du Mont SaintMichel.

SaintMichel. . . . .. . . . . . . . . 92

La Belle Ariette de Falaise. . . . . . . . . 93

Compté rendu financier. .... . . . . . . 93

Deux fondations pieuses à Quibou au 18e siècle. . .. 94

Les origines normandes du conventionnel Lecointre. ... . 95

Saint Rasiphe et Saint Raven. . ............ ... ... .93

Dessins de J.-F. Millet sur la Normandie. ... ... 05

Élection . . . . . . . . . ......96

Excursion. . .. . . . . . . . . . 96

Champignon parasite. . . . . . . . . . . 97

Coucou. ........ ....... ... . . .... . . ..... 97

Gui sur un merisier. . . ..... . 97

Invasion rose. . . .. ... . . . . . . ...... 97

Muscari neglectum. . . . .... . .... .......... . .. . 97

Sedum pruinatum. ........ ...... .. . . . .. . .. . 97

Fondation de l'Abbaye du Voeu, . 98

Pavillon de l'Aurore du Château de Torigni. . . . .98

Un aveu de la Baronnie de Moyon. . . . ... 98

Observations botaniques. . . . . . . . . 98

Bernardin de Saint Pierre. . . . .... ...... 99


BIBLIOGRAPHIE

Le Secrétaire demande instamment à tous les Sociétaires de lui indiquer non seulement les ouvrages dont ils seraient les auteurs, niais aussi ceux — concernant le département de. la Manche — dont ils pourraient avoir connaissance. Pour la première partie de cette bibliograpnie il a' repris, faute d'autres renseignements, le Bulletin Bibliographique et Critique d'Histoire de Normandie (partie concernant la Manche), paru dans l'excellente, revue Normannia (4me trimestre 1937, 1er, 2me et 3me trimestre 1938).

A. D.

ARCHÉOLOGIE— HISTOIRE

Albatros (l').— Naufrages granvillais. La « Belle Julie », 1826. — (Le Pays de Granville, 1938, pp.123-134, 1 pl.).

Aide. — L'abbé Berton du Prat, chanoine de Coutances. — (L'Intermédiaire des Chercheurs, 1938, c. 341).

Arménétrécor.— Une poésie de Chateaubriand sur le Mont Saint-Michel.. — (Intermédiaire des Chercheurs, 15 oct. 1937, c. 715).

Asselin (R.). — Ancienne Abbaye de Portbail. — (Bull. par de Port-Bail, 1938, janv., fév., mars, avril, mai, juin, juill., août, sept.).

Asselin (R.). — Inscriptions d'églises et de cimetières du Cotentin (suite). — (Annuaire Manche, 1938, pp. V-XXVIII).

Barbey d'Aurevilly, -— Une lettre (inédite), à Trébutien (11 janvier 1857). — (Cahiers Aurevilliens, déc. 1937, pp. 9-21), d'après «Le Goéland » du 15 août).....

Beaulieu (Jean de). — A propos de Barbey d'Aurevilly, critique dramatique. — (Cahiers Aurevilliens, déc. 1937, pp. 89-90),

Bernet (Pierre). Souvenirs granvillais. Vingt ans après

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Louis Beuve, Le Bel-Jehenne, marquis de Saint-Pierre et


__ 102 —

C. Monticone. — La querelle des Léopards (du blason normand). _ (Le Bouais-Jan, déc, 1937).

Bigot (A.)._L'origine des colonnettes du Cloître du Mont Saint-Michel. — (Bul. Soc. Antiq. Norm., t.. XLV, 1937, pp. 341-344).

Birette (abbé Charles). — Autour de la bataille de la Hougue.

_(Cherbourg-Eclair et Réveil de la Manche, janv.-avril

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Butot (Alfred).— De la consommation et du commercé du vin

en Normandie, particulièrement en Basse-Normandie et en

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Barbin, Paris. (L'Epoque Littéraire et Artistique, 51, rue

du Sahel, 1938, in-18, 115 p., 1 pl.).

L. C. _ Ex-Libris du Tribunal de Coutances. — (Intermédiaire des Chercheurs, 1937, c. 820).

Calendini (P.). — Briroy (Nicolas de), évêque de Coutances. _ (Dict. Bist. et Géog. Ecoles., fasc. LVII-LVIII, col. 757-758).

Calendini (P.). — Brix (Richard de), évêque de Coutances, — (Dict. Bist. et Géog. Ecoles., fasc. LVII-LVIII, col.- 777-778):

Canivez (J.M.). — Bricquebec (Manche), — (Dict. Bist. et Géog. Ecclés., fasc. LVII-LVIII, col. 684).

Chesnel (P.) et Séguin (J.).—Dictionnaire topographique du département de la Manche (suite).— (Rev, Avranchin, fasc. 166, pp. 491-512 ; fasc. 167, pp. 538-548).

Gottineau (Dom). _ (Répertoire topo-bibliographique des abbayes et prieurés, fasc. 7 et 8).

Pour la : Manche : Montebourg, Montmorel, Mortain, Moutons, commune de Saint-Clément, Nanteuil, comm. de Saint-Marcouf. Le Neufbourg, Néville, N.-D. de Protection, à Valognes, Oglanda, l'Oiselière, comm. de Saint-Planchers, Omonville-la-Petite, Périers, la Périne, Pierrepont, Le Plessis, Pontorson, Portbail, Quettreville, Le Repas, Réville, Le

Rocher (à Mortain). La Rouelle, comm. de Guêhébert.

Crisenoy (Pierre de). — Sainte Marie-Madeleine Postel. _ (Paris, Bonne Presse, 1938, in-8°, XIV, 191 pp.).

Daubréé (Éléonore). — Eugène Le Mouël. — (Normands de Paris, 1938, pp. 65-66),

Delaporte (chan. Yves); — Les cloches de l'horloge de Mortain et leurs donateurs), — (Rev. Avranchin, fasc. 166, 1939, pp. 428-439).

Doble (G._H.). _ Saint-Michael's Mount. — (The Buckfast

Apbey Chronicle, sept. 1937, pp. 181-184).

Rapports entre l'abbaye normande et le monastère, du Mont Saint-Michel de Cornouailles en 1262,


_103 —

Du Couday (R.).— Visites de voisinage — (Le Pays de Granville, 1938, pp. 77-83).

Saint-Denis-le-Gast La Monnerie.

Escola (Marguerite d'). — La fin du dandy (Barbey d'Aurevilly): Valognes. Derniers séjours. —(Cahiers Aurevilliens, déc. 1937, pp. 23-43):.

Ferron-Chêne. — Le Mont Saint-Michel pendant la guerre de Cent Ans.— (La Croix, 1er janvier 1938).

Gastebois (Victor). — Les derniers moines de l'Abbaye de Savigny.— (Mortain, Imp. du « Mortainais », 1937, in-8°, 246 pp., 5 pl. h. t.).

Gohier (abbé). -— L'église Saint-Pierre de Coutances. de 1494 à 1600. — (« Ma Paroisse », But. par. de Saint-Pierre de Coutances, 1935, 1936, 1937, 1938).

Hirth (Frédéric). — Henri Heine à Granville. — (Le Pays de Granville, 1938, pp. 137-146).

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— 104 —

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_II_

HISTOIRE NATURELLE.

Belval (H.) et Franquet (R.). — Sur la présence de Centaurea aspera L. en Basse-Norniandie : localité nouvelle (Bull. du Muséum national d'Histoire naturelle, 2e. série, T. IX, N° 6, nov.1937, pp. 405-406).

Les A. signalent cette plante à Coutainville (en Agon) où elle se développe, à 300 m, environ de la mer. Cette localité est la 3e de la Manche, car M. Corbière avait signale C. aspera à Bouillon, et M. Franquet à Grenneville, dans la propriété du regretté Dr Thomas. On l'avait aussi trouvée dans le Calvados, à Merville, près de l'embouchure de l'Orne. C.aspera est une plante plutôt méridionale, abondante sur les sables maritimes dé. la Méditerranée et. dans les lieux incultes du Midi.; dans le S. 0. on la rencontre sur les bords de l'Océan, commune en Charente-Inférieure, elle est déjà moins banale en Vendée pour devenir assez rare dans la Loire-Inférieure ;

en Bretagne elle n'existe çà et là qu'en touffes isolées.

Frémy (P.). — Les terrains de Guilbervllle et des environs (Le Trait-d'Union de Guilbervilte, avril 1938, 4 pp., 1 carte double, 1 coupe).

L'A. indique, d'après la Carte géologique, les différentes; couches qu'on, peut observer dans cette région. Elles appartiennent toutes au Cambrien ou au Précambrien. Ce sont, de

haut en. bas : les grès de Montabot, les schistes rouges, les schistes. verts de Campeaux, les conglomérats de la base

du Cambrien et les Phyllades de Saint-Lo.

Frémy. (P.).— L'invasion rose. (Les Cloches de Notre-Dame,

février 1938, pp. 12-14).

L'A. signale l'envahissement par une petite Fougère exotique, Azolla filiculoides, de l'étang du Mesnil-Rouxelin dont la surface est ainsi devenue presque entièrement rose.

Frémy (P.). — Sur la présence en Normandie de Chodatella ciliata. (Lagerheim) Lemm. — (Bull. mens, de la Soc. Linn. de Normandie, 1938, n° 2, pp. 27-30).

Chodatella ciliata est une petite algue verte, microscopique, très rarement observée. L'A. l'a trouvée en grande quantité, à la fin de septembre 1937, mélangée à une autre espèce du même groupe, Scenedesmus quadricauda (Turp.) Bréb., dans le bassin de là cour intérieure du Grand Séminaire du Grand Séminaire, à Coutances,

Frémy (P.), —Puccinia Umbilici Guépin._(Bull. mens. Soc.

Linn. de Normandie, 1938, n°3, pp. 40-42)

L'A. signale et décrit ce Champignon parasite de l'Umbilici.


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Il était très abondant sur cette plante, à Saint-Lo, à la Falaise, dans les premiers mois de 1938.

Frémy (P.), — Algues observées sur des rochers suintants, aux environs de Campeaux (Calvados). — (Bull. mens. de la Soc. Linn. de Normandie, ,1938, n° 4, pp. 55-56).

Liste des espèces - observées par l'A. sur les schistes cambriens, le long de la route de Campeaux à Malloué.

Meslin (R.). :— Puccinia Umbilici.— (Bull. mens. Soc. Linn. de Normandie, 1938, n° 4, p. 57).

Courte note sur ce Champignon observé par l'A. à la Falaise de Saint-Lo.


Notices Nécrologiques

Monsieur Paul LE CACHEUX

Président honoraire de la Société d'Archéologie et d'Histoire Naturelle

Je n'essasierai pas, dans ce court article, de retracer la brillante carrière de M. Paul Le Cacheux, qui, après avoir/ obtenu son diplôme d'archiviste-paléographie le 29 janvier 1895, fut successivement membre de l'école française de Rome, archiviste aux archives nationales, archiviste départemental de la Manche et enfin archiviste départemental de la Seine-Inférieure jusqu'en 1937.

je me contenterai de mentionner assez brièvement, malheureusement, le travail considérable qu'il fournit comme archiviste de la Manche et les nombreux ouvrages dont il devait, enrichir l'histoire de ce département. .

Grâce à lui, les archivés composant la série G, le fonds de l'abbaye de la Lucerne et les documents de l'époque révolutionnaire furent dotés d'inventaires imprimés qui en rendirent l'examen facile et qui permirent, notamment à Mademoiselle Madeleine Déries, de rédiger sa thèse sur le district de Saint-Lo. Il dota en outre de nombreuses séries d'archives de fiches d'inventaire manuscrites très détaillées et dont j'ai déjà pu apprécier souvent l'utilité.

En dépit du temps que lui prirent ces différents travaux et de ses nombreuses occupations administratives, M. Le Cacheux s'occupa, depuis son adolescence, de l'histoire du département de la Manche, sans se limiter à l'étude de la région ou il était né et qu'il aimait tant. Ce fut pourtant à elle qu'il consacra sa première oeuvre.


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Ancien élève de l'abbaye de Montebourg, il rédigea, à 18 ans, un travail sur ce monastère, en lui donnant le titre trop modeste de « Notice sur les origines de l'abbaye » ; les deux années suivantes, il lui consacra deux nouveaux travaux et en 1895, tout en rédigeant deux ouvrages importants sur l'hôpital de Coutances, il lui consacra encore une étude.

En 1896 et en 1897, nous le voyons encore composer une monographie sur l'ancienne église abbatiale de Montebourg, fondée à l'époque romane, qui; était déjà malheureusement à cette époque presqu'entièrement démolie, consacrer une étude à l'hôpital de, Valognes, publier un aveu ancien de la baronnie de Bricquebec et rédiger un article sur la dédicace de l'église paroissiale de Montebourg ; il faisait en même temps paraître un compte-rendu de la si intéressante monographie consacrée par M. le Chanoine Ménard à la ville de Saint-James de Beuvron. En 1899, il publiait le cartulaire de l'hôpital de Coutances, travail pour lequel une médaille d'or lui fut accordée par l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, et des études sur des monuments de Coutances et de Pontorson. L'année suivante, il rédigea deux travaux sur des monastères anciens de la Manche, le couvent

couvent l'Abbaye Blanche à Mortain, et; celui des Dominicains à Coutances. En 1901, en même temps qu'il faisait connaître le texte des statuts synodaux rédigés à Coutances en 1479, il apportait une contribution importante, à l'étude de l'histoire militaire de ce département avec son travail : « Une descente, des anglais dans l'île de Chausey en. 1695. ». En 1902, il faisait revivre de nouveau l'ancienne abbaye de Montebourg dans son ouvrage intitulé « L'abbaye de Montebourg au début de la guerre de Cent ans et l'invasion anglaise de 1346 en Cotentin », et rédigeait un travail sur un autre grand historien de ce département, M. Léopold Delisle. En 1903, il publia un travail sur Barneur et apporta une contribution précieuse à l'étude de la vie ecclésiastique

ecclésiastique départemnt de la Manche au 14e siècle avec son oeuvre « Bulles du pape Urbain V concernant le diocèse d'Avranches ». En 1904, il consacrait deux nouveaux tra-


— 110— vaux l'hopital de Coutances et à des descentes des. Anglais dans l'archipel des Chausey et rédigeait enfin sa première étude sur Saint-Lô, intitulée « L'ancienne confrérie de Saint-Jean-aux-Chapeaux de Saint-Lô ».

L'année suivante, il fit paraître une série de travaux sur les Vendéens et Saint-Lô en 1793, le général Valhubert, les statues des Tancrède à la cathédrale de Coutances, l'amiral Pléville-Lepelley, le grand historien manchois Siméon Luce, lès travaux faits sous le règne de Louis XV au port de Cherbourg et publia enfin le « Livre de comptes de Thomas du Marest, curé de Saint-Nicolas de Coutances (1397-1433) », publication intéressante non seulement pour cette paroisse, niais aussi pour la connaissance de la vie politique et économique du Cotentin au XVe siècle.

En 1906, M. Paul Le Gacheux rédigea de nouveaux travaux sur le général Valhubert, les statues des Tancrède, le vicomte d'Avranches et les tombeaux de la famille des Matignon qui existaient jadis à Torigni-sur-Vire et, s'occupant pour la première fois de sujets de l'histoire contemporaine, il consacra un article à. « la première visite de l'évêque de Coutances à Saint-Lô après le concordat ». En 1907, il publia un travail sur Geoffroy Herbert, évêque de Coutances, nous renseigna sur l'occupation du département de la Manche par les Prussiens en 1815 et consacra un important ouvrage à la bataille de la Hougue.

De 1907 à 1909, il publia son grand travail : « Actes de la chancellerie d'Henri VI concernant la Normandie sous la domination anglaise (1422-1435) », plein de précieux renseignements pour l'histoire du département de la Manche, son ouvrage « Les Galants de La Feuillée » consacré à l'étude des guérillas normandes du XVe siècle qui furent particulièrement; actives dans cette région, et des études sur un filleul du sieur de Gouberville. et, un capucin coutançais. En 1910 et 1911, il publia des travaux sur Léopold Delisle, sur les pouillés du diocèse d'Avranches, sur le célèbre procès des Ravallet, et donna dans son article « Les Rendus normands au Moyen-Age », de curieux renseignements sur


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une forme d'assistance répandue à cette époque dans le département de la Manche. En 1913 et en 1914, il rédigea des études sur Coutances et Pontorson et décrivit, dans une conférence faite devant les élèves de l'Ecole normale de Saint-Lo, « l'organisation de la Normandie et en particulier du grand bailliage du Cotentin à la fin de l'ancien régime ». Après l'interruption que la guerre de 1914 amena dans ses travaux, il rédigea, en 1919, une étude sur la région de Cherbourg, puis fit paraître, en 1920, quatre travaux sur le blason de la ville de Saint-Lô, sur un retable de l'église de Saint-Ebrémond-de-Bonfossé et sur l'église Notre-Dame de Saint-Lô. L'année suivante, il publiait un article sur l'église de Périers, une étude d'intérêt à la ois historique et social sûr la population du département de la Manche, une autre sur les archives de l'abbaye de Savigny et un important ouvrage sur l'industrie de la draperie à Saint-Lô au MoyenAge.

MoyenAge. 1922 et 1923, il rédigea; encore des travaux sur Saint-Lô et une plage voisine de son pays natal, Quinéville, et un article sur les trésors contenus dans les vaisseaux de Tourville perdus à la suite de la bataille de la Hougue. En 1924, il écrivit un article sur les corsaires et fraudeurs de Le Hague au XVIIe siècle, publia un document concernant

l Hainneville et retraça, le 17 juin de cette année, dans une conférence prononcée à l'hôtel de ville de Coutances, la carrière

carrière de la famille des Tancrède, qui, partis au XIe siècle de leur château d'Hauteville-la-Guichard, s'emparèrent en moins de cinquante ans de toute l'Italie méridionale. La même année, il s'occupa de travaux d'archéologie concernant une statue conservée a Saint-Sauveur-le-Vicomte, des fresques anciennes conservées à Saint-Martin-de-Bonfossé, et l'église de Saint-Samson-de-Bonfossé. En 1925, il publia un cartulaire d'un prieur de La Bloutière, une étude

sur un personnage dû XVIIe siècle, le maréchal de Bellefonds, et «La liste des objets mobiliers classés du département de la Manche ». Malgré son départ cette même année pour Rouen, il continua à s'intéresser à l'histoire de son pays natal. En 1926,


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en effet, il fit paraître deux études importantes sur les hautes-justices des abbayes de Cerisy-la-Forêt, et de Monte-$ bourg, une monographie sur la ville de Valognes et prit une part importante à la célébration du centenaire de Léopold Delisle. En 1927, il rédigea un travail important concernant la guerre de la ligue d'Augsbourg et ses conséquences dans le Cotentin, une étude sur la paroisse du Mesnil-Aubert et des comptes-rendus pour trois ouvrages concernant Coutances et Saint-Pierre-Église, rédigés par MM. Aubry, Villot et Vivier. L'année suivante, il consacra une étude au musée de Saint-Lô, une autre au frère du sire dé Gouberville et fit un compte-rendu pour l'ouvrage consacré au Val-de-Saire par M. l'Abbé Charles Birette. En 1929, il rédigea deux travaux sur la commanderie de Valcanville et un archiprêtre de Sainte-Marie du-Mont ; l'année suivante il écrivit des comptes-rendus pour le livre de M. Déries sur Monseigneur Rousseau, évêque de Coutances de 1802 à 1807, et pour celui consacre par notre sympathique président, M. le Docteur René Le Clerc au Bon-Sauveur de Saint-Lô ; un an plus tard il fit paraître un travail sur son illustre compatriote M. Léo-: pold Delisle et en 1932 il publia des comptes-rendus des deux ouvrages consacrés par MM. Birette et Gastebois au Val de Saire et au Mortainais.

L'année suivante il rédigea une étude sur la cathédrale de Coutances, une conférence sur le grand écrivain normand Siméon Luce et une étude sur l'ancienne église abbatiale de Montebourg. En 1934 l'histoire du département de la Manche devait retenir souvent son attention il publia en effet alors un compte-rendû d'un ouvrage de M. Victor Gastebois consacré aux comtes de Normandie, une étude sur les fouilles de l'abbaye de Hambye, préfaça un livre consacré par notre regretté collègue, M. Auguste Davodet à l'écrivain manchois Saint-Evremond, et un autre ouvrage consacré par M. Martin, à la bibliothèque d'Avranches, et rédigea enfin un travail sur l'église de l'abbaye de Montebourg.

L'année suivante il composa une préface pour le livre consacré par M. l'abbé Bindet à François Bécherel, évêque


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assermenté de Coutances et fit paraître une étude sur le pélerinage de Saint Gilles en Cotentin et une étude sur la famille des Painel. Enfin, après avoir publié en 1936 un document sur l'officialité de Cerisy-la-Forêt, il préfaça en 1937 l'ouvrage de M Georges Laisney, du raz Blanchard aux Vaux

de Vire.

Président honoraire de notre Société, M. Paul Le Cacheux qui présida, il y a déjà deux ans, les fêtes de son centenaire avec l'esprit, la. simplicité et l'amiable bienveillance que tous ceux qui l'ont connu ont pu si bien apprécier, définit alors avec trop de modestie l'importance de l'histoire locale dont il avait été l'animateur dans ce département en déclarant en parlant des sociétés savantes de province.« Adonnées aux; études d'histoire locale, elles amassent patiemment les faits, les documents, extraits des bibliothèques et des archives, qui permettent d'écrire, d'après des données nouvelles et plus sûres, l'histoire générale de la France. Elles se sont constituées un peu partout les gardiennes de nos antiquités nationales, et elles défendent nos vieux monuments, nos vieilles statues, nos vieux parchemins contre le vandalisme qui les guette ».

Dans ces travaux en effet, qui doivent être placés' auprès de ceux' de ses illustres compatriotes, MM. de Gerville, Siméon Luce et Léopold Delisle, il ne s'est pas seulement borné à amasser des faits sur le passé de ce département, il a su le faire revivre et montrertout l'intérêt de son histoire. André LEGOY.

M. Fernand ENGERAND

Quelques heures à peine avant de mourir, notre grand ami M. Fernand Engerand nous avait écrit une lettre précieuse que nous gardons comme un testament et qui avait trait à. son beau travail sur les Trésor d'Art des Eglises. Quand nous l'avons reçue, la nouvelle de sa mort nous était déjà parvenue et nous avions appris que cet homme si distingué, ce savant, cet artiste, était mort à la tâche. A l'issue


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d'une conférence faite en Sorbonne sur son sujet favori, la mort l'avait soudainement et rapidement frappé.

Nous avions connu Fernand Engerand depuis sa jeunesse. Il était le fils d'un avocat spirituel et très répandu qui, entr'autres dons, avait celui d'interpréter avec un remarquable et original talent d'amateur, la comédie. Avec un autre amateur distingué, M. Maurice Vérel, Auguste Engerand jouait dans les soirées de bienfaisance, et avec un complet et sympathique succès, les meilleures pièces du répertoire comique français. Fernand devait tenir beaucoup de son père : son entrain, son activité, la clarté de son esprit et surtout le goût des Lettres et des Arts. Il disait au Collège Sainte-Marie de très sérieuses études et, dans son adolescence laborieuse, il se créait un précieux cercles d'amitiés. Il aimait la poésie et les poètes, et peut-être, nous le disons avec fierté, étions-nous pour quelque, chose dans cette fervente dilection. Il était lié avec la pléiade charmante des poètes de l'Orne : Florentin Loriot, Germain Lacour, Ernest Millet et les disciples de Levavasseur, C'est par lui que nous connûmes P. Harel. Nous avions l'honneur de faciliter leurs rencontres dans notre petite maison de la rue Bicoquet, transformée ainsi en cénacle littéraire et artistique car la musique aussi, on le pense bien, y était en grand honneur. Fernand Engerand cédait déjà à une irrésistible attraction pour le Beau sous toutes ses formes... On connaît, par ailleurs, sa carrière politique et nous ne nous y attarderons pas. Il fut élu. député du Calvados pour la première fois, eh,. 1902 et réélu depuis sans concurrent. Et ce fut, celui-là, un vrai député, s'occupant sans relâche des intérêts de sa circonscription. Il fit des efforts inouïs pour resusciter l'industrie dé la dentelle, on rappelait le député. des bloquets ! Il poursuivait en même temps la publication de nombreux et curieux ouvrages. La série consacrée aux événements de 1914, à la politique métallurgique de l'Allemagne est des plus révélatrices. Cela s'appelle : Le secret de la Frontière. (1918), Le fer sur une frontière (1919), La bataille de la Frontière (1920) et c'est une étonnante suite de documents d'un


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intérêt puissant. D'autres spéculations moins sévères l'attiraient aussi. Il écrivait sur le Musée de Caen et les Musées de province. Il réunissait, avec goût et un humour de bon ton des Curiosités sur les modes et les gens d'autrefois. Mais tout cela n'était que le prélude de son grand oeuvre, auquel même il sacrifia la fin de sa carrière parlementaire. Devenu député honoraire, il se consacra avec une ardeur incroyable à la recherche des objets d'art dont nos églises calvadosiennes sont pleines. Il devint pour cela un prospecteur inlassable et ingénieux. Il se fit photographe même et réussit à prendre, dans notre seul diocèse, plus de 10.000 photographies de tableaux, statues, sculptures, tapisseries, meubles et ornements d'église, découvrant sans cesse et révélant des merveilles ignorées. Il avait préparé aussi un grand ouvrage sur ces Trésors d'Art des Eglises qui, en ce moment « achève de s'imprimer et de s'illustrer », il nous le disait avec une noble satisfaction dans sa suprême lettre. Ce n'est pas tout, Fernand Engerand se faisait l'éloquent avocat de cette noble cause. Il allait partout en porter la bonne parole. Paris et les grandes villes apprenaient avec étonnement que des richesses inconnues existaient dans les sanctuaires et il décidait les autorités ecclésiastiques et civiles à en continuer la recherche. Les plus hauts patronages lui étaient acquis. Même le Conseil Général de la Seine-Inférieure vient de voter une subvention pour cette prospection. C'est en atteignant ces buts élevés que Fernand Engerand disparaît. Mais l'oeuvre admirable lui survivra et, dans la France des Arts et des Lettres, il n'y aura pas que ses amis pour le pleurer.

A. M.

« Bonhomme Normand »

24 Novembre 1938.


116

M. le Docteur LE MAÎTRE

Une figure sympathique et populaire de Saint-Lo, vient de disparaître : c'est celle du Docteur Paul Le Maître. Né en septembre 1872 à Saint-Jean-des-Baisants, d'une honorable famille, dont le chef fut conseiller général de Torignysur-Vire, le défunt était le frère de notre ami M. Le Maître, conseiller général de Tessy,

Elève au Collège diocésain de Saint-Lô, au temps des oratoriens, il fit de brillantes études au bout desquelles il conquit ses deux baccalauuréats, partie à la Faculté, libre de Lille et ensuite à Paris où il acquit son diplôme de docteur en médecine..

Installé à Saint-Lo eh 1901, il eut rapidement une nombreuse clientèle, qu'il dut à sa science et à son dévouement et non à l'intrigue.

Très estimé des médecins de Saint-Lo et de l'arrondissement pour lesquels il fut un " vrai confrère » dans ce qu'a de beau; ce terme, c'était le type du.Docteur Benassin, immortalisé par Balzac dans «Le Médecin de Campagne ». Il fut pendant quelques années secrétaire du Syndicat Médical,

Vint la guerre, il partit dès le premier jour avec le régiment territorial de Cherbourg, dont il était médecin aidemajor. Libéré en 1919, il revint prendre sa place à Saint-Lo, où il retrouva tous ses clients qui étaient pour lui de véritables amis.

Médecin de l'hôpital civil, il fut en 1929 nommé médecin de l'Institut Libre d'Agneaux et, en 1932, médecin des Chemins: de Fer de l'Etat où sa fermeté, qu'il savait allier à une grande bonté, lui acquit de nombreuses sympathies. Il était également médecin du Dispensaire antituberculeux et de la Consultation des nourrissons, dès la fondation de ces oeuvres,

Très dévoué, de jour et de huit, il était toujours prêt à répondre à l'appel des malades. On peut dire sans exagération qu'il se tua au service des autres. Aussi dès que la,


— 117— maladie le frappa, elle trouva un organisme débilité et sans résistance.

Malgré la science et le dévouement de ses amis, les docteurs Touraille et Ygouf, assistés du docteur Benoît, il fut terrassé en moins de huit jours.

Aujourd'hui, toute la population pleure le bon médecin, l'homme de bien qu'il était. Le nombre imposant des confrères qui l'accompagnait à sa dernière demeure, dit éloquemment en quelle estime le tenait le corps médical. Il n'a voulu ni fleurs, ni couronnes, ni discours, mais nous ne pouvons laisser partir cet honnête homme, qui peut être cité en exemple aux jeûnes générations, sans dire bien haut quelle était notre vive sympathie pour lui, car il fut toujours et sans défaillance un homme de devoir.

En 1903, le Docteur Le Maître avait épousé Mademoiselle Dolley, d'une des plus honorables et des plus estimées familles de Villedieu-les-Poëles. Il eut une fille : toute sa joie !

« Le Courrier de la Manche ».

Le Baron Raoul HUE de MATHAN

Avec un sage mépris du vain bruit et des honneurs, dans un train de vie fort digne, mais simple, le Baron Raoul Hüe de Mathan, ne laissait pas d'être un esprit très distingué. Son savoir et ses vues, hautes, fortement pensées, s'étendaient à tous les domaines de l'Esprit. Ses études secondaires terminées, il était allé à Paris pour apprendre la peinture, vers laquelle le portaient un goût très vif et de singulières aptitudes. Il y fut un des plus remarquable élèves de Gustave Moreau, peintre étrange mais merveilleux éveilleur de talents, qui a formé la plupart des célébrités de la peinture contemporaine. Il commença d'exposer, non sans l'applaudissement de ses pairs, au Salon des Indépendants, au Salon d'Automne et dans l'un des fameux « groupes » de la galerie Druet. Ses tableaux faisaient une impression et ses dessins inoubliables par l'union du style avec une vérité


— 118 —

âpre ou fine. Mais dédaigneux de la gloriole, ses envois étaient intermittents.

« Dans sa demeure, dit Le Courrier de la Manche, à côté de « l'atelier » il avait son « cabinet des livres » composé n'oeuvres choisies et de belles éditions. C'est là qu'il était bon de l'en tendre causer... Ses nombreux voyages, en Grèce surtout, avaient marqué en lui des empreintes profondes. Il y avait recueilli semblait-il, comme un rayon de clarté qui lui permettait de comprendre les philosophes, les littérateurs, artistes de tous les âges. Les oeuvres de la Renaissance Française l'intéressaient plus particulièrement. On peut dire de lui qu'il fut un modeste mais « savant humaniste ».

« Fidèle à sa foi catholique, il suivait avec grand soin les; manifestations de la pensée contemporaine. En politique, discernant les effets et les causes, il se prononçait en faveur de l'institution monarchique parce qu'elle offre les. profits de l'autorité, de la durée et de la responsabilité ».

A. F.

Madame René LE CLERC

Nièce de M. le Docteur Lhomond, l'une des personnalités les plus notables de Saint-Lo de cette époque, originaire, comme lui, du Limousin, Mlle Marie-Thérèse ChantalatDelaurier épousait, le 7 août 1883, M. le Docteur René Le Clerc qui, son internat achevé, venait de se fixer à Saint-Lô.

Dès le premier contact, et très naturellement), elle s'adaptait à son nouveau pays. Mais elle avait une forte personnalité qu'elle tenait de son caractère propre autant que du tempérament limousin et des empreintes marquées par son pays d'origine auquel, très attachée, elle fit chaque année un pélerinage fidèle. Elle eut le mérite de ne laisser ni entamer ni même atténuer ce caractère. Ce fut un charme, pour ceux qui l'ont connue et aimée de la trouver toujours « elle-même ».

Vive d'intelligence, connue d'allure, elle avait l'esprit ouvert et curieux. Aussi devint-elle, sans effort, la collabora-


_119_

trice active et dévouée de son mari. — Femme de médecin, elle s'est employée, pendant de longues années à faciliter l'accomplissement d'une tâche parfois écrasante, participant, ainsi, à une oeuvre qui fut éminemment charitable) et sociale et qui satisfaisait sa. bonté naturelle. — Femme d'un grand ami des arts, de l'histoire et des voyages, assidu des congrès des Sociétés médicales et savantes, elle n'eut qu'à suivre le guide qu'elle, s'était donné pour partager avec lui les joies que tout esprit élevé éprouve à leur commerce.

Chrétienne! fervente, épouse de devoir, elle a voulu prendre à sa charge exclusive les soucis et les soins matériels journaliers, assurant à M. le Docteur Le Clerc la pleine liberté d'esprit nécessaire à qui entreprend un travail qui doit être fécond. Aussi son bonheur était-il de s'intéresser aux recherches et études historiques de M. le Docteur Le Clerc, d'entendre le récit des trouvailles faites dans les dossiers des archives départementales, de suivre la mise en oeuvre des notes prises avec un soin scrupuleux et d'assister à la mise au point d'une de ces nombreuses études et notices qui constituent! une riche documentation pour notre histoire locale.

Madame Reine Le Clerc est décédée le 22 mars 1938. Jusqu'à la veille de ce jour, malgré les atteintes d'un mal qui s'est aggravé soudain, sa courageuse énergie l'avait maintenue debout, active presque comme autrefois.

Madame LEMAGNEN

Madame Lemagnen qui avait remplace son mari au sein de notre Société est, elle-même, décédée le 28 avril 1938. Attirée vivement par l'histoire locale, elle avait désiré assister a nos séances mensuelles ; une cruelle maladie l'en tint toujours éloignée.

Sa charité inépuisable s'exerça pendant toute la durée de la guerre auprès des malades ou blessés de l'hôpital complémentaire voisin de son domicile

La nombreuse assistance qui l'accompagna au lieu du repos, témoigna de l'amitié et de l'estime qui l'entouraient.


STATUTS

de la Société d'Archéologie et d'Histoire Naturelle

du Département de la Manche

BUT DE LA SOCIÉTÉ

ARTICLE PREMIER. —La Société d'Archéologie et d'Histoire Nautrelle du département de la Manche s'occupe de promouvoir les études historiques archéologique et d'histoire naturelle, de rechercher et conserver les monuments, anciens, de réunir dans un musée les objets d'art, d'antiquité et d'histoire naturelle, notamment ceux intéressant le l département de la Manche. Elle donne des récompenses et publie le résultat de ses travaux.

COMPOSITION

ART. .2._La Société est composée de membre titulaires, de membres d'honneur et de membres correspondants. Il y à trois présidents d'honneur de droit : le Préfet de la Manche, l'Evêque de Coutances et le Maire de Saint-Lô. Les membres d'honneur et les membres correspondants sont des personnalités ■auxquelles la Société décerne ce titre soit pour reconnaître des services rendus, soit pour honorer leur mérite. Il ne peut y avoir plus de quinze membres correspondants.

Le titre de bienfaiteur peut-être décerné aux personnes auxquelles la Société juge bon de le donner.

ART. 3. —Toute personne qui désire faire partie. de la société en qualité de membre titulaire doit être présentée par deux membres titulaires, au début d'une séance, après


— 121 — approbation du Bureau. Son admission est prononcée à la séance suivante, à la majorité des 3/4 des membres présents. Les dames peuvent être admises dans la Société. Les membres titulaires doivent avoir seize ans au moins, les mineurs étant autorisés par leur représentant légal.

La radiation d'un membre peut être prononcée par le bureau : elle sera ensuite annoncée en séance.

ART. 4 — Les membres titulaires seuls paient une cotisation annuelle de vingt francs, exigible en totalité au mois de décembre de chaque année, pour l'année écoulée, quelle que soit la date d'admission dans la Société.

La cotisation peut être rachetée par un versement unique de trois cents francs.

ADMINISTRATION

ART. 5. — La Société est administrée par un Bureau composé d'un président, de deux vice-présidents, d'un secrétaire général, d'un secrétaire adjoint, d'un trésorier, d'un conservateur du Musée, de deux conservateurs adjoints pour l'Archéologie et l'Histoire Naturelle, et d'un bibliothécaire archiviste.

ART. 6. — Le bureau est élu en entier tous les trois ans, par l'assemblée générale à la majorité des trois quarts des votante. Si, après deux tours de scrutin cette majorité ne peut être obtenue, l'élection est remise à la séance suivante. Elle a lieu alors au premier tour, à la même majorité des 3/4 au second tour à la majorité relative. En cas de décès ou de démission d'un des membres il est pourvu à son remplacement dans les mêmes conditions et les pouvoirs du nouvel élu expirent au renouvellement général du Bureau. Le vote par correspondance est admis.

ART. 7. — Le Bureau est chargé d'autoriser les dépenses


— 122 —

de recevoir les comptes, de fixer les réunions extraordinaires et de faire exécuter les statuts. Le tiers au moins des membres du bureau est nécessaire: pour délibérer. Le compte rendu sommaire des séances du Bureau est inscrit sur un registre spécial. Les décisions seules sont communiquées à la société.

ART. 8. — Le Président ou en son absence, l'un des viceprésidents, dirige les travaux de la société, signe tous les actes, convoque le bureau, fixe la date des réunions ordiliaires, ordonnance les dépenses autorisées. En cas d'urgence il peut mandater toute dépense non encore autorisée; qui n'excéderait pas 250 francs sauf à en rendre compte au bureau dans sa prochaine réunion, il préside toute réunion de la Société en assemblée générale ou en commission. En cas d'absence des titulaires : désignés ci-dessus, cette fonction est dévolue au plus âgé des membres présents. Dans toute délibération la voix du président est prepondérante en cas de partage.

ART. 9. — Le secrétaire général rédige les procès-verbaux des séances tient la correspondance, signe tous les actes avec le Président; et dirige avec lui la rédaction et la publication de tout ce qui doit être imprimé. En cas d'absence il est remplacé dans toutes ses fonctions par le SecrétaireAdjoint.

ART. 10. — Le Trésorier ne fait ses paiements, que sur mandats, signés du Président et du Secrétaire. Dans la seconde séance de l'année, il présente ses comptes au Bureau et dans la séance suivante, ils sont définitivement arrêtés pour la décharge du comptable. Il en est rendu compte en assemblée générale.


— 123 — MUSÉE ET BIBLIOTHÈQUE

ART. 11. — Le Musée réunissant les objets d'art, d'antiquité et d'histoire naturelle prévu à l'article 1er des statuts appartient à la ville de Saint-Lo : mais conformément à une convention passée entre la Ville et la Société en 1859, la Société en conserve l'administration en accord avec la Municipalité et la pleine jouissance.

ART. 12. — Le conservateur du Musée est chargé du classement et de la conservation des objets qui composent le Musée. Les conservateurs adjoints sont chargés l'un des objets relatifs à l'Archéologie ; l'autre des collections d'histoire Naturelle.

ART. 13. — Les mémoires livres manuscrits et archives sont confiés à la garde et aux soins du bibliothécaire archiviste. Il peut délivrer, aux membres de la Société sur récépissé et pour un temps déterminé, les livres et mémoires. Les manuscrits ne doivent, en aucun cas être déplacés. Aucun volume, ne peut-être cédé ou échangé sans autorisation, du Bureau.

ART. 14. — Aucun objet composant le Musée, ne doit être enlevé, ni échangé sans autorisation du Bureau, après entente avec le Conseil Municipal.

ART. 15. — L'entrée du Musée est gratuite pour les membres de la Société sur présentation d'une carte personnelle de l'année.

RÉUNIONS

ART. 16. — En dehors des réunions extraordinaires fixées. par le Bureau, la Société a par an dix réunions mensuelles, elle suspend ses séances en août et septembre.


_ 124 — ART 17. — Nul ne peut assister aux réunions, s'il n'est membre titulaire, à moins d'autorisation personnelle et transitoire du Président de Séance. La Société peut organiser exceptionnellement des séances publiques.

ART. 18. — L'ordre des réunions est fixé par le Bureau. Les questions diverses présentées en séance sont à la discrétion du Président.

PUBLICATIONS

ART. 19. — La Société, imprime et publie ses mémoires autant que possible tous les ans, vers la fin du mois de décembre. Le volume est remis gratuitement à tous les membres et vendu au public au prix fixé par le Bureau.

ART. 20. — Un comité de publication, composé des membres du Bureau, membres de, droit et de deux autres membres, élus par la Société examine si les travaux inédits dont les membres sollicitent l'impression sont dignes d'être imprimés.

ART. 21... — Ces travaux doivent être envoyés au Secrétaire général avant le premier Mai. Au cours de la réunion, du Comité de Publication suivant la séance, ordinaire de Mai, ces travaux seront répartis entre les membres du Comité pour étude. La décision définitive sera prise quand le bureau le jugera à propos.

ART. 22. — Le nombre de pages imprimées aux frais de la Société est déterminé par, le Comité. Le surplus est payé par l'auteur.

ART. 22 — Le volume des mémoires comprend, en dehors des travaux admis par le Comité de Publication, les notices nécrologiques des membres défunts, le compte rendu som-


— 125 — maire des séances (avec table des principales matières) et de l'excursion annuelle, le compte rendu financier de l'année écoulée. Il publié tous les ans la liste des' membres du Bureau avec leur adresse, la liste des membres admis depuis la publication du dernier bulletin, les Statistiques de la. Société ; tous les deux ans, la liste complète des membres ; tous les 5 ans, les statuts.

ART. 24. — Tous les ans en décembre, le Bureau revoit la liste des Sociétés correspondantes. Le bibliothésaire donne la liste de celles ayant adressé des publications au cours de l'année.

ART. 25. — Aucun membre ne peut faire, imprimer ou publier d'ouvrage, de notice, de discours, au nom de la Société, ou en qualité de membre de la Société, sans l'autorisation du Bureau.

DISPOSITIONS DIVERSES

ART. 26. — En cas de dissolution de la Société, la Ville de Saint-Lô aura la pleine administration et la jouissance du Musée. Les ouvrages composant la Bibliothèque de la Société lui appartiendront à condition d'être déposés dans une Bibliothèque publique.

ART. 27. — Aucun changement ou addition ne peut être fait aux présents statuts s'il n'est adopté par les 3/4 des membres présents à une assemblée générale extraordinaire, spécialement convoquée.


LISTE DES MEMBRES

: DE LA

SOCIÉTÉ, D'ARCHÉOLOGIE

ET D'HISTOIRE NATURELLE

du Département de la Manche

PRÉSIDENTS D'HONNEUR

M. le Préfet de la Manche, O.

Son Excellence Mgr l'Evêque de Coutances.

M. le Maire de Saint-Lo, O. I.

MEMBRES D'HONNEUR

S. A. S. Mgr le Prince de Monaco, Comte de Torigni, Baron 'de Saint-Lo, G. C. M. Henry BORDEAUX, de l'Académie Française, C. Son Excellence Mgr GRENTE, de l'Académie Française,

G

BIENFAITEURS DE LA SOCIÉTÉ

Monsieur et Mademoiselle GACBILLON.

Monsieur Léon DERIES, O. I. Bon-Sauveur de Saint-Lo.

BUREAU

Président : M. le Docteur René LE CLERC, 1, rue du Château, Saint-Lô.

Vice-Présidents : M. l'abbé FRÉMY, docteur ès-sciences, professeur à l'Institut Libre d'Agneaux,

par Saint-Lo.

M. André. DESCOQS, Maire du MesnilHerman, par Saint-Samson-de-Bonfossé.

Secrétaire général : M. l'abbé DRIEU, curé de Gourfaleur, par Saint-Lô:


—127 — Secrétaire adjoint : M. LEVILLAIN, rue Béchevel, Saint-Lô. Trésorier : M. BAUDRY, 5, rue de la Barque, Saint-Lô. Conservateur du Musée : M. A. PERON, 3, rue du DocteurLeturc,

DocteurLeturc, .

Conservateur-Adjoint : M. LEBOURGEOIS, 47, rue Torteron,

Saint-Lô. Conservaieur-Adjoint (Archéologie) : M. L. DELISLE, 16, place

des Beaux-Regards, Saint-Lô.

Bibliothécaire-Archiviste : M. André DELAUNAY, professeur d'Histoire à l'Institut Libre d'Agneaux, par Saint-Lô.

COMITÉ DE PUBLICATION

Membres de droit : MM. les Membres du Bureau. Membres élus : Mme ALIBERT, M. POTIER.

MEMBRES TITULAIRES

MM.'ADAM (Albert), Ingénieur principal honoraire du Service Vicinal, village de l'Eglise, Digosville, par Tourlaville.

ADAM, Chirurgien-Dentiste, 12, place des BeauxRegards, Saint-Lô. ADAM (Victor), Quincaillier, 95, rue Torteron, Saint-Lô. ADAM (Henry), Etudiant, 95, rue Torteron, Saint-Lô. ADAM, Notaire, Les Pieux.

ADIGARD DES GAUTRIES (Jean), Licencié ès-Lettres. et en Droit, Lecteur de Français à l'Université de Copenhague, Almans Alle 5, Hallerup (Danemark).

AGNÈS (Charles), Rédacteur au Courrier de la Manche, 41, rue du Neufbourg, Saint-Lô.

Mme ALIBERT (Louis), 2, rue du Rouxelet, Saint-Lô.

MM. ALLAIN (l'abbé), Curé de Soulles, par Saint-Lô.

AIXEVERT, Négociant, 1, rue de la Poterne, Saint-Lô.

ASSELIN, Ingénieur-Mécanicien en chef de la Marine, en retraite, Portbail.

ARTU (Eugène), Conseiller Général, docteur en droit, 1, rue Moselman, Carentan.

AUBERT (A.), Administrateur colonial, Saint-Denis-leGast. .

AUBRY (le Chanoine), Directeur de la Semaine Religieuse, 19, rue Quesnel-Morinière, Coutances.


— 128 —

AUDOIRE (l'abbé), professeur à l'Institut Libre d'Agneaux, par Saint-Lô.

BARBAROUX, Imprimeur, Propriétaire et Directeur du Messager de la Manche, 6, place Ganibetta, Saint-Lô. BARBAROUX (Jean), Publiciste, 6, place Gambetta, Saint-Lô. Mme BARDOT, Banque de France, Saint-Lô. MM. BAUD, chargé de cours à la Faculté des Sciences de Paris, 2, rue Rotrou, Paris 6°.

BAUDRE (le Commandant), C. M 505 « Les Camélias », 20, route de Sainte-Amie, Vannes (Morbihan).

BAUDRY, Commis principal des Postes et Télégraphes, en retraite, 5, rue de la Barque, Saint-Lô.

BEAUREPAIRE, Négociant, 15, rue du Docteur-Leturc,

Saint-Lô. BÉZIERS (Gérard), Entrepreneur de peinture, 33, rue

Torteron, Saint-Lô. BLOUET (le chanoine Léon), Curé-Archiprêtre de la

collégiale Saint-Evroult, Mortain.

BLOUET (le Chanoine), Supérieur du Grand Séminaire, 2, rue Daniel, Coutances.

BOUCHARD, Avocat, docteur en droit, bâtonnier de l'ordre des Avocats, 26 bis, rue de la Marne, Saint-Lô.

BOULÉ, Avoué, 22, rue Henri-Amiard, Saint-Lô.

BOURDON (le Docteur), 64, rue du Neufbourg, Saint-Lô.

BRIAULT, 14, rue du Cherche-Midi, Paris. 6°.

BRISSET (le Docteur), Chirurgien, 3, rue Leverrier, Saint-Lô.

BROCART (l'abbé), Curé de Saint-Martin-de-Bonfossé, par Saint-Lô.

BRULÉ-BEAUFILS, Négociant, 14, rue Dagobert, Saint-Lô.

CARDET, (l'abbé), Curé d'Appeville, par Baupte.

Mlle CAUCHON, P. T. T., Saint-Lô.

MM. CHAMBRY, Directeur du Haras, route de Bayeux,

Saint-Lô.

CHAVIN (le Docteur), 2, rue Croix-Canuet, Saint-Lô. Mme CHAZALETTE, 1, rue Jean-Dubois, Saint-Lô.


— 129 _

MM. CHEVOJON (le Commandant), 13, rue Belle-Croix,

Saint-Lô. CHIVRÉ (le Chanoine de), Curé-Archiprêtre de Saint-Lô,

rue Henri-Amiard, Saint-Lô. Mlle CIROU, 8, rue Dame-Denise, Saint-Lô.

MM. COCHEPAIN, Architecte départemental, 3, rue Corne-deCerf,

Corne-deCerf, COMMISES DE MARSILLY (Henri DE), Villa Saint-Georges? 20, route de Carentan, Saint-Lô.

COMPTOIR D'ESCOMPTE (le Directeur du), Saint-Lô. Mlle CRIQUET, 53, rue du Neufbourg, Saint-Lô.

MM. DAM, Directeur Particulier. d'Assurances, rue HoussinDumanoir, Saint-Lô.

DAMECOUR (Emile), Sénateur de la Manche, Belval, et 14, rue Prignon, Paris 7e.

Mlle. DAVODET (Jeanne), 35, rue Falourdel, Saint-Lô.

MM. DEBON, Marchand de bois, 25, rue de l'Yser, Saint-Lô.

DEBRIX, Vice-Président de la Société Générale. Alsacienne de Banque, château d'Auxais, par Sainteny, et 4, rue Joseph-Massol, Strasbourg (Bas-Rhin).

DEBRIX ('abbé), Curé de Couvains, par Saint-Lô.

DELAUNAY, Professeur d'histoire, Institut Libre d'Agneaux, par Saint-Lô.

DELISLE (Léopold), Avocat, Conseiller Général, 16, place des Beaux-Regards, Saint-Lô.

DELON, Lieutenant-colonel, Mostaganem.

DESAUNETTES (Paul), Agent-Voyer d'arrondissement en retraite, Agneaux, par Saint-Lô.

DESCOQS (André), la Riquerie, Le Mésnil-Herman, par Saint-Samson de Bonfossé. POUCET (l'Abbé), Curé de St-Sauveur-la-Pommeraye,

par La Haye Pesnel.

POUCHIN, Ingénieur principal honoraire du S. .V., 24, rue Porte-au-Four, Saint-Lô.

DRIEU (l'Abbé), Curé de Gourfaleur, par Saint-Lô. Mlle DROUET (Henriette), rue du Château, Saint-Lô MM. DUBOIS, Négociant, 15, rue des Prés, Siant-Lô.

DUPONT (le pocteur), 2 bis, rue Corne-de-Cerf, St-Lô.

DUPONT (Auguste), Docteur en Droit, Licencié ès-Lettres, Le Feugerais, Torigni-sur-Vire.

9


' — 130—

DUPREY (l'Abbé), Aumônier, 1, rue Basse de la Terrasse-Bellevue (Seine-et-Oise).

DUPREY (l'Abbé), Collège Saint-Martin, Pontoise (Seine-et-Oise). DUVAL, Ingénieur-Electricien, 1, placé Sainte-Croix, Saint-Lô.

EUDES (Louis), Notaire, Sainte-Marie-du-Mont. FAUDAIS, rue Dame-Denise, Saint-Lô.

FAULIN. (Alex.), Chef des Services Administratifs du Comité départemental des Mutilés et Réformés, Caen (Calvados).

FAUVEL (Pierre), (l'Abbé), Curé de Feugères, par Périers.

Mme FAUVEL, Lessay.

MM. FÉRON (l'Abbé), Curé d'Agneaux, par Saint-Lô.

FEUILLET (le Commandant), Villa Saint-Léon, quartier

Marracq, Bayonne (Basses-Pyrénées). FINCK (Tony), Entrepreneur, 8, rue de la Marne, Saint-Lô.

Mme FLATTEL, Institutrice honoraire, Mazet-Ludo, Courseuiles-sur-Mer

Courseuiles-sur-Mer MM. FONTAINE, Etudiant, route de Carentan, Saint-Lô. FONTAINE, Président du Tribunal Civil, Saint-Lô.

FOSSARD, Receveur Municipal, 3, rue de la Pompe, Saint-Lô.

FOUCHARD (l'Abbé), Curé de Saint-Samson-de-Bonfossé.

FRÈMY (l'Abbé Pierre), Docteur ès-sciences, Profésseur a l'Institut Libre d'Agneaux, par Saint-Lô.

FRESTEL, 86, rue du Bac, Paris 6°.

FRITEAU, Château de Breuilly, par Torigni-sur-Vire.

GALICHERE, Pharmacien, 1, rue Houssin-Dumanoir,

Saint-Lô.

GASLONDE, (l'Abbé), Curé de Guilberville.

GAUQUELIN, Chapelier, 107, rue Torteron, Saint-Lô.

GAUQUELIN DES PALLÏÈRES, Château de Thère, Esglandes, par Pont-Hébert.

GÉANT (le Colonel), rue Haute-Rue, Saint-Lô.

GEFFROY (l'Abbé), Curé d'Orval.

GESBERT, 14 bis, route de Villedieu, Saint-Lô,


— 131 —

GIRARD (Max), Monts en Bessin par Villers-Bocage (Calvados), et 15, rue Théodule Ribot, Paris 17e.

GIRARD (l'Abbé), Curé de Saint-Arnaud.

GIRES (Léen), Bréhal.

GIROD (Raymond), Chef de bureau à la Préfecture de

la Manche, 14, rue Pré l'Evêque, Saint-Lô. GODARD (le Docteur), 39, rue de la Marne, Saint-Lô. GOHIER (l'Abbé), Curé-Doyen de Quettehou.

GOSSELIN (le Docteur), 62, rue de Saint-Germain,

Argenteuil (Seine-et-Oise), GOSSELIN, Domaine de la Halle, Remilly-sur-Lozon.

GOULET, Commissaire-Priseur, 2, rue de (Bayeux, Saint-Lô. Mlle GROULT, 4, rue du Square Carpeaux, Paris 18e.

MM. GUÉRIN, Sénateur de la Manche, Saint-Hilaire-du-Harcouet.

Mme GUERRAND, l bis, rue Dagobert, Saint-Lô.

MM. GUILBERT (Raymond), rue de la Poste, Marigny.

GUILLEMIN (l'Abbé), Curé de Cerisy-la-Forêt.

. GUILLON (Raymond), Négociant, 1, place du SoleilLevant, Saint-Lô.

GUILLON (Maurice), Négociant, 2, rue Belle-Vue, Saint-Lô. .

GUILLOT, Président du Tribunal, place des BeauxRegards, Saint-Lô.

GUILLOT (André), Lieutenant-Colonel, rue Erpell, Le Mans (Sarthe).

HAMEL, Négociant, place des Palliers, Saint-Lô.

HARDOUIN, 4, rue de la Chancellerie, Saint-Lô.

Mme HARDY, 66, rue du Neufbourg, Saint-Lô.

MM. HARDY, Négociant, 13, place des Beaux-Regards, St-Lo.

HARÉL (l'Abbé), Chapelain de l'Hospice de Saint-Lô, 1, rue de la Poterne, Saint-Lô.

HÉBERT, ancien Pharmacien, 12, rue Henri-Amiard, Saint-Lô.

HÉBERT (Joseph), Pharmacien, 11, rue du Neufbourg, Saint-Lô.

HÉLIE (Raymond), « Casa Mia », Ancien Domaine de Rothschild, Grasse. (Alpes-Maritimes).


_132_

HENRY, Pharmacien,63, rue Torteron, Saint-Lô. HOUET (l'Abbé), Curé de Gorges, par Périers. JACQUELINE (René), Imprimeur, 18, rue Henri-Amiard, Saint-Lô.

JACQUELINE (Bernard) (l'Abbé), Séminaristes; 48, rue Henri-Amiard, Saint-Lô, et 59 bis, rue ErnestRenan, Issy-les-Moulineaux (Seine). Mmes JAMME, Antiquairen,14, rue Henri-Amiard, Saint-Lô.

JEANNE, Propriétaire, Saint-Gilles, par Sàint-Lô. MM. JOLY (Marcel), Licencié en Droit, Notaire, Torignisur-Vire.

JUSTIN, Ingénieur Agricole, 15, rue de la Marne, St-Lô. KERGORLAY (le Comte Thibault de), Château de Canisy. Mme KERGORLAY (la Comtesse de), Château de Ganisy. MM, LAFARGUE-BARÈS (le Docteur de), 26, rue du GénéralDagobert, Saint-Lô.

LALLEMANT (le Docteur), Interne des Hôpitaux de Paris, Château de Mesnilville, Couvains, par Saint-Lô.

LANGEVIN, Notaire, Saint-Sauveur-Lendelin.

LANGEVIN, 95, rue de Vaugirard, Paris 6e.

LAVALLEY (Ernest), ancien Négociant, 6, rue du Neuf. bourg, Sâint-.Lô.

LAVALLEY (Georges), Négociant, rue de la Marne, St-Lô.

LAVALLEY (Roger), Négociant, 17, rue Dagobert, Saint-Lô.

Mlle LE BAS (Thérèse), Propriétaire, Saint-Jean-de-Daye.

MM. LEBAS, Avocat, 15, rue Octave-Feuillet, Saint-Lô.

LEBAS (François), rue du Docteur Leturc, Saint-Lô.

LEBEL-JEHENNE, à la Valette, Vieux-Coutainville, par Agon.

MM. LEBASTIER (l'Abbé), Curé de Graignes, par Saint-Jean-:

de Daye.

LÉBOURGEOIS (l'Abbé), Curé de Reffuveille, par Juvigny-le-Tertre.

LEBRUN (l'Abbé), Curé de Carantilly.

Mlle LECAMPION, 6, rue de la. Banque, Saint-Lô.

MM. LECARPENTIER, Avoué, 16, rue Saint-Thomas, Saint-Lô.

LE CHARTIER DE SEDOUY (le Comte Jean), ancien élève

de l'Ecole des Chartes, Château de Beuvrigny, par

Tessy-sur-Vire.


— 133 —

LE CHARTIER DE SÉDOUY (le Marquis Alain), Château de l'Angotière, Domjean, par Tessy-sur-Vire.

LECHAT. (l'Abbé), Curé de Remilly-sur-Lozon. LECHEVALLIER, Avocat, 20, place dès Beaux-Regards, Saint-Lô.

LECHEVALLIER (l'Abbé), Curé de La Meauffe, par PontHébert.

LECLERC (Joseph), 14, rue Dagobert, Saint-Lô, et 4, rue Garancière, Paris 6.

LE CLERC (le Docteur René), 1, rue du Château, St-Lô. LECOEUR (l'Abbé), Maison des OEuvres, Coutances, LECOINTE (l'Abbé), Curé de Méautis,. par Carehtan. LE COCQ D'ARMANVILLE; (le général), Bruxelles (Belgique).

LE CONTE, Directeur particulier d'Assurances, rue Houssin-Dumanoir, Saint-Lô.

LECOURTOIS (l'Abbé Jean), Curé, de Heugueville. LE DANOIS, Propriétaire, route de Coutances, Agneaux, par Saint-Lô. Mme LE Duc, villa Duguesclin, Luc-sur-Mer (Calvados). Mlle LE DURDINIER (Ariette), route de Carentan, Saint-Lô. M. LEFEBVRE, Négociant, 15, rue de Villedieu, Saint-Lô. LEFEBVRÉ (le Général), 94, rue du Neufbourg, Saint-Lô. LEFÈVRE (Ferdinand), Le Poirier, Saint-Lô. LEFÈVRE, Pharmacien, 2, rue Saint-Thomas, Saint-Lô. LEFRANÇOIS, Pharmacien, rue Thiers, Saint-Lô. LEGOUBIN, Notaire, 5, rue Octave-Feuillet, Saint-Lô.

LEGOY, Archiviste départemental de la Manche, rue de la Pompe, Saint-Lô.

LEJEUNE, fils, Libraire, 52, rue Torteron, Saint-Lô.

LELIÈVRE (le Chanoine), 8, rue Quesnel-Morinière, Coutances.

LELOUP (l'Abbé), Chapelain du Bon-Sauveur, 13, rue Grande-Rue, Saint-Lô.

LE MOINE (Eugène),. Directeur du Cotentin, Carentan.

Mme LE MONNIER DE GOUVILLE (Alain), 13, rue de la Paille, Saint-Lô.

MM. LEMONNTER (l'Abbé), Curé de Saint-Romphaire, par Saint-Lô.


_134_

LE NORMAND (le Chanone), Doyen de Canisy. Mme LEPELTIER, 45 bis, rue de la Marne, Saint-Lô. MM. LEPLEUX (Fernand), 5, rue du Creuset, Saint-Lô. LERENDU (l'Abbé), Curé de Saint-Pierre-de-Semilly, par Saint-Lô.

LE RENDU, Avocat, 11, rue des Prés, Saint-Lô. Mme LETENNEUR (Albert), Villa Clos d'Amont, route de Carentan, Saint-Lô.

MM. LETENNEUR (Georges), Négociant, 11, rue de Carentan,

Saint-Lô. LETENNÉUR (Jean), Négociant, Valognes. LETENNÈUR . (Pierre), Négociant, place des BeauxRegards, Saint-Lô.

LETRÉSOR (le Docteur), Saint-Lô.

LEVARD, Architecte, 74, Bdulevard Exelmans, Paris 16e.

LEVILLAIN, Chef de division de la Préfecture de la Manche, en retraite, 34, rue Béchevel, Saint-Lô.

LEVIONNAIS, Chef de division de la Préfecture, place de Strasbourg, Saint-Lô.

LIÉBERT (le Lieutenant-Colonel), 19, rue Louis-Loisel, Sotteville-les-Rouen (Seine-Inférieure).

LOMINET, Directeur des. Services vétérinaires de la Manche, 11, Impasse de la Gendarmerie, Saint-Lô.

LUCAS (Octave), Notaire, Député de la Manche, Lessay.

MAHIEU (le Chanoine), 16, rue Bouillon, Cherbourg.

MALAQUIN. 15, rue de la Marne, Saint-Lô.

MANCEL (l'Abbé), Professeur à l'Insitut Libre d'Agneaux

par Saint-Lô,

MANNEVILLE (DE), Château du Mésnil, Bréhal et place. du Parvis Saint-Paul, Granville.

Mme MARIETTE, rue du Neufbourg, Saint-Lô.

MM. MARIETTE, rue du Neufbourg, Saint-Lô:

MARIETTE, Pertain, par Marchélepot (Somme).

MARSAUD, Commandant d'Infanterie Coloniale, en retraite, 12, rue du Neufbourg, Saint-Lô. :

MARTIN (le Chanoine, Sylvain), Licencié ès-Lettres, Supérieur de l'Institut Libre, Agneaux, par Saint-Lô. MARTIN (le Docteur), rue de l'Yser, Saint-Lô. MASSIER, Notaire, Cerisy-la-Forêt. .


— 135 — .

MATHAN (le Marquis Georges DE), Château de SaintPierre-de-Semilly, par Saint-Lô.

Mme MAUGER (Pierre), 51, rue Jeannerd'Arc, Lyon IIIe.

MM. MAUGER (Pierre), 51, rue Jeanne-d'Arc, Lyon IIIe.

MERLIER, 15, rue de Toulouse, Limeil, par Brivannes (Seine-et-Oise).

MESLIN (Roger), 51, rue de Bayeux, Caen (Calvados).

MESLIN, Bibliothécaire de la Ville, 33, rue Falourdel,

Saint-Lô. MESRINE, Conseiller dé préfecture honoraire, Villa des

Palliers, Saint-Lô.

MOITIÉ, Sous-Archiviste, rue de la Pompe, Saint-Lô. -

MONET (le Colonel), rue Valory, Granville.

MONS, (Charles de), Château de Carantilly.

MONS (Gaston de), Château de Carantilly.

MORANDIÈRE (Charles de), Sténographe du Sénat, 6, des Beaux-Arts, Paris 6e.

MOREL (l'Abbé),. Curé de Saint-Fromond, par Airel.

MOUCHEL (le Chanoine), Vicaire général honoraire, Directeur de l'Enseignement libre, 15, rue GeorgesClemenceau, Coutances.

Mlle MOUILLARD (J.), 10, place des Beaux-Regards, Saint-Lô.

MM. NIOBEY (le Chanoine), Aumônier, Château de Verneuilsur-Seine (Seine-et-Oise).

NOTONNIER (l'Abbé), Professeur à l'Institut Libre d'Agneaux, par Saint-Lô.

OBLIN (le Docteur), place aux Herbes, Saint-Lô.

PALOU (Jean), 13, place du Champ-de-Mars, Saint-Lô.

PENTEUX, Sous-Ingénieur principal des Ponts-et-Chaussées, en retraite, 18, rue de Carentan, Saint-Lô.

PÉRON, Propriétaire, 3, rue du Docteur-Leturc St-Lô.

PERROUAULT (l'Abbé), Curé de La Chapelle-Enjuger, par Saint-Lô.

PHILIPPE (le Porteur), rue Torteron, Saint-Lô,

PICART (l'Abbé), Curé de Quibou, par Saint-Lô.

PILLET, Artiste Peintre, 22, quai de Béthune, Paris IVe.

PILORGET, Architecte, 2, rue de; Carentan, Saint-Lô.

PILORGET (Paul), Secrétaire général de la Mairie, 17, rue Verte-de-Haut, Saint-Lô.


_136_

PINEL (l'Abbé), Chapelain épiscopal, Curé de St-Pair.

Mme POLHES (la Baronne de), Amblie, par Creuilly

(Calvados).

MM. PONT (l'Abbé Henri), Professeur de Mathématiques, Institut. Libre, Agneaux, par Saint-Lô.

POTIER (Olivier), 19, rue des Prés, Saint-Lô. Mme POUGHEOL, 10, place des Beaux-Regards, Saint-Lô.

MM. POULLAIN (Eugène), ancien Notaire, Ker Fleuren, 2, quai de la Marine, Beauville (Calvados).

QUENAULT DE LA GROUDIERE (Bernard), Député, Maire de Soulles, par Saint-Lô.

Mlle QUINET, L'Orangerie, Torigni-sur-Vire. M. QUINETTE (l'Abbé), Curé de Saint-Louet-sur-Lozon, par Saint-Lô.

Mmes RAGONDET, Le Bosdel, par Saint-Lô.

PAULINE (Marcel), 48, Avenue Marceau, Paris 16e. -, MM. RAULT .(l'Abbé), Curé de Pangy, par Saint-Lô.

REGNAULT (l'Abbé), Curé de Sainte-Cécile, par Villedieules Poëles.,

REGNAULT, 56, rue du Paradis, Paris 10°.

REGNAULT, retraité de Préfecture, rue des Bains- Grandcamp-les-Bains. (Calvados).

RICAUD, Instituteur, St-Martin-de-Bonfossé, par St-Lô.

ROBIN-PRÉVALLÉE (Bernard), rue Geoffroy-de-Montbray, Coutances.

ROELIN (l'Abbé), Curé de Marchésieux, par Carentan.

ROCHE, Directeur de la Société nancéienne de crédit

industriel, 4, place A._Briand, Saint-Dizier.

ROGER (le Chanoine), Doyen de Sourdeval-la-Barre.

ROGER (le Docteur), 9, rue Grande-Rue, Saint-Lô.

ROSTAND, Secrétaire-adjoint de la Société des Antiquaires de Normandie, Conseiller général, Maire de Flamanville.

ROUGEAN (le Docteur), 12, rue, Dagobert, Saint-Lô.

RYST (l'Abbé), Curé de Besneville, par Saint-Sauveurle

Saint-Sauveurle

SAINT, Vétérinaire, 28, rue Houssin-Dumanoir, St-Lô. SAINT-JORES (DE), Rédacteur à la Préfecture, rue Guillaume-Michel, Saint-Lô.


_137_ SAMSON (l'Abbé), Vicaire à Saint-Pierre, Coutances. SAUVAGE, Notaire, 6, rue Carnot, Saint-Lô.

SÉBIRE, Procureur de la République, Saint-Lô.

SIMON (l'Abbé), Président de l'Académie de Caen, Président de la Société, historique de Lisieux, Chapelain épiscopal, Montreuil-en-Augë, par Cambremer (Calvados).

SCHWOB (le Capitaine), 5, rue de la Poterie, Saint-Lô.

SIMON, Artiste-Décorateur, 50, rue Torteron, Saint-Lô.

THERY (Louis), Avocat, 39, rue de Bourgogne, Lille

(Nord).

THOMAS-LACROIX, Archiviste départemental du Morbihan, 7, rue François-d'Argouges, Vannes (Morbihan).

Mme TILIERES (la Comtesse de). Château de Beauregard,

Agneaux, par Saint-Lô.

MM. TILIERES (le Comte de), Château de Beauregard,

TOCQUEVILLE (le Comte de), 4, rue de Chanaleilles, Paris 16e.

Mme VIBERT (Henri), rue Haut-Torteron, Saint-Lô, MM. VIRVILLE (le Marquis de), 40, rue Crossardière, Laval (Mayenne).

VIVIER, Professeur d'Histoire au Lycée, rue St-Pierre, Coutances.

VOISIN (le Chanoine), Curé de Sainte-Croix, 10, place Sainte-Croix, Saint-Lô.

YON (l'Abbé), Curé de Sainteny.

YVER DE LA VIGNE-BERNARD, Conseiller général, SaintMartin-de-Bonfossé, par Saint-Lô.

MEMBRES CORRESPONDANTS.

MM.

BIGOT (A.), Doyen honoraire de la Faculté des Sciences de

Caen. .

Bois, Professeur honoraire au Muséum d'Histoire naturelle,

Membre de l'Académie d'Agriculture et de l'Académie des

Sciences Coloniales, 66, Boulevard ; Soult, Paris LIIe. ,

CORBIÈRE (L.), Professeur, honoraire du Lycée de Cherbourg,

70, rue Asselin, à Cherbourg. FAUVEL (P.) Professeur de Zoologie, à l'Institut Catholique


— 138_

d'Angers, Membre de l'Académie pontificale des Sciences, Président de la Société Linnéenne de Normandie.

GADEAU DE KERVILLE (Henri), 7, rue du Passage Dupont,

Rouen.

GERMIGNY (le Comte de), Château de Fontenay, par Montebourg.

LABANDE, Conservateur des Archives de la Principauté de Monaco.

LE VERRIER (Pierre), Président de la Société de l'Histoire de Normandie, 47, Boulevard Cauchoise, Rouen.

OMONT (Henri), Membre de l'Institut, 45, rue Saint-Ferdinand, Paris XVIIe.

PLANÈS (Eugène), Administrateur des Gobelins, 28, Boulevard Flandrin, Paris XVIe.

POTIER DE LA VARDE (R.), Château de Lez. Eaux, Kairon, par

Saint-Pair-sur-Mer,

SAUVAGE, Archiviste départemental du Calvados, à Caen.

SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES

France

Allier. — Société d'Emulation, du Bourbonnais, Moulins.

Bouches-du-Rhône. — Académie d'Aix.

Calvados. —-Association Normande.

Société des Antiquaires de Normandie. Académie de Caen.

Société des Sciences, Arts, et Belles-Lettres de Bayeux. Société Linnéenne. « Au Pays Virois »

Constantine. — Société Archéologique, Historique et Géographique.

Doubs. — Académie de Besançon,

Gard. _Académie de Nîmes.

Société d'études des Sciences naturelles de Nîmes.

Gironde. — Société Linnéenne de Bordeaux. Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux.

Hérault— Société d'Archéologie, Scientifique et Littéraire de Béziers.

Ille-et.-Vilaine. —. Société d'Archéologie d'Ille-et-Vilaine, à Rennes.


_139_

Société Historique et Archéologique de l'arrondissement

de Saint-Malo.

Société Géologique et Minéralogique de Bretagne, à Rennes.

Loire-Inférieure. — Société Académique du département de

la Loire-inférieure. Société Archéologique, de Nantes.

Maine-et-Loire. — Société d'Agriculture; Sciences et Arts d'Angers.

Manche. — Société d'Archéologie d'Avranchés et de Mortain. Société Académique de Cherbourg. Société des Sciences naturelles et mathématiques de Cherbourgs

Société Archéologique, Artistique, Littéraire et Scientifique de Valognes. Le Pays de Granville.

Les Amis de Hambye.

Les Amis du Mont Saint Michel. Moselle. —Bulletin d'Histoire naturelle de la Moselle. Orne. — Société Historique et Archéologique de l'Orne. Basses-Pyrénées.—- Société Académique de Béarn. Pyrénées-Orientales. —Société Scientifique et Littéraire des Pyrénées-Orientales._Perpignan.

Société agricole des Pyrénées-Orientales. Rhône.—Académie de Lyon (Sciences et Lettres). Saône-et-Loire. — Académie de Mâcon. Seine. — L'Université, Paris VIIe.

« Romania », Recueil trimestriel consacré à l'étude des langues et des littératures Romanes, Emile Bouillon, 67, rue de Richelieu, Paris VIe.

Seine-Inférieure. — Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen.

Société libre d'Emulation de la Seine-Inférieure, 40 bis, rue Saint-Lô, Rouen.

Société Géologique de Normandie, 56, rue Anatole-France; Le Havre,

Socité Hâvraise dEtudes diverses.

Régionalisme Normand, 69, rue Thiers, Le Havre. Somme. _ Société des Antiquaires de Picardie, à Amiens.

Tarn-et-Garonne. — Société Archéologique de Tern-etGaronne.

Var. — Société Académique du Var, à Toulon.

Vienne.— Revue Mabillon, Ligugé.


_140_ Etranger

Danemark._Dr

Copenhague, président de la Commission de

Lieux, à Copenhague. (adresser les communications à

"Stednavneusvalget, Tô chusgade, Copenhague K").

Etats-Unis d'Amérique._The Smithsonian Institution_

Minnesota Academy and Natural Sciences._Bureau

d'Ethnology, au Directeur, à Washington.

Jersey. — Société jersiaise pour l'histoire et la langue du

pays. Norvège._Bibliothèque de l'Université d'Oslo : M. Munthe,

bibliothécaire en chef. Vestfold-Minne, directeur M. O. A. Johnsen, professeur à l'Université d'Oslo, Lisaker (Norvège). Bergen Museums, Bibliotek Bergen (Norge). Portugal. _Université de Combre

Pérou. — Bibliotheca de la « Societad Geologica del Peru " Apartado de Correo

Pologne._Musée Archéologique Polonais, rue Agricola, 9,

Varsovie (Dr Roman Sakimooviez, directeur)

Statistique de la Société au 31 Décembre 1938

264 Membres Titulaires. 6 Présidents ou Membres d'honneur.

4 Bienfaiteurs.

12 Membres Correspondants. 55 Sociétés Correspondantes.


TABLE DES MATIERES

Parchemins et Parcheminiers dans le département de

la la Manche (Dr LE CLERC). 1

Moyon. — Sa Seigneurie, ses. Barons (A. DESCOQS). 13

Le Voyage à Versailles, d'une famille du Cotentin :

Les Godefroy (A. DESCOQS) 51

Conférence publique (F.. ENGERAND)................ 73

Excursion annuelle. .. .......... ............ ................ 79

Compte rendu, sommaire, des séances. . . .. .. . 89

BIbliographie. ................... 101

Notices Nécrologiques. .............................108

Statuts de la Société. 120

Liste des Membres.. 126