LE LENDEMAIN D'UNE FETB. 80
Si Mergy avait été plus en fonds, Il aurait sans douto soutenu la réputation do libéralité do son parti.
— A la bonne heuro, répondit-il sèchement, mais ces gentilshommes catholiques n'ont pas été volés. Décidezvous, ajouta-t-il ; prônez cet écu, ou vous n'aurez rien. Et il fit un pas comme pour le reprendre.
La femme le ramassa sur-le-champ.
— Allons I qu'on m'amène mon cheval; et toi, quitte cette broche et porte ma valise.
— Votre cheval, mon gentilhomme? dit l!un des valets do maître Eustachc en faisant une grimace.
L'hôte, malgré son chagrin, releva la tête, et ses yeux brillèrent un instant d'une expression de joie maligne.
— Je yais vous l'amener moi-même, mon bon seigneur, je vais vous amener votre bon cheval. Et i) sortit tenant toujours la serviette devant son nez. Mergy le suivit.
Quelle fut sa surprise quand, au lieu du beau cheval alezan qui l'avait amené, i) vit un petit cheval pie, vieux, couronné, et défiguré encore par une large cicatrice à la têtel En place de sa selle de fin velours de Flandre, il voyait uno selle de cuir garnie de fer, telle enfin qu'en avaient les soldats.
—-Que signifie ceci? où est mon cheval ?
— Quo votre seigneurie prenne la peine d'aller le demartdor à messieurs les 'retires protestants, répondit l'hôte avec une feinte humilité; ces dignes étrangers l'ont emmené avec eux : il faut qu'ils so soient trompés à cause de la ressemblance.
— Beau cheval I dit un des marr> >nS; je parierais qu'il n'a pas plus de vingt ans.
*--- Ôrt né pourra nier que ce soit un cheval do ba-