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Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1898-07-08

Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328123058

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb328123058/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 123753

Description : 08 juillet 1898

Description : 1898/07/08.

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5574715

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 11/04/2008

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NOUVEAUX COMBATS LES HOSTILITÉS ONT REPRIS A CUBA

Un navire.espagnol coulé Le pendant du « Merrïmàc »,•̃ Prisonniers échangés Le

« Cristobal-Colon »

sauvé.

.Washington, 7 juillet. -Le gouverne'ment aurait été informé que VAlfonsù-Xll a été détruit en sortant du port de la Havane.. "̃

Le transatlantique Alfonso-Xll a été poursuivi par trois bâtiments américains, comme il essayait de gagner le port de MaPour ne pas être pris, le capitaine fit couler son navire à la côte. Les Américains envoyèrent sur le steamer six cents projectiles. Le bâtiment est complètement perdu. L'équipage et une partie du chargement ont pu être sauvés. [li'Alfonso-Xn est.un transatlantique de 5,560 tonneaux qui avait été armé en guerre.] Destruction de la « Reina-Mercedes». ;NEW-YORK, 7 juillet. Les dépêches du quartier général du général Shafter, datées du 5 juillet, annoncent que le dernier navire espagnol de la flotte de l'amiral Cervera,. la Reina-Merced.es, a été détruit lundi soir.

Vers minuit, on signala que le navire sortait lentement du port. Aussitôt, on vit s'allumer à bord de tous les bâtiments de l'escadre américaine les feux de signaux, et une pluie de. projectiles- s'abattit sur la Reina-Mercedes. L'engagément ne dura que quelques instants.

On ne sait si c'est la Reina-Mercedes ou les batteries de terre qui ont riposté mais un obus tomba sur le pont de l'Illinois et alla éclater dans une cabine d'équipage. Aucùn marin n'a été atteint.

Le Reina-Mercedes a coulé au-dessous du fort Morro. On aperçoit ses mâts et ses cheminées hors de l'eau..

On ignore si le navire espagnol voulait s'échapper ou s'il voulait conter près de l'épave- du Merrimac pour fermer l'entrée du port, aux Américains. «

[Cette dernière version se trouve affirmée pair la dépêche suivante, de source espagnole':] .MADRID, 7 juillet. La dépêche du général Shafter annonçant la destruction de la ReinarMerced.es par la flotte américaine lorsqu'elle essayait de sortir du port, est invraisemblable, car ce navire est un ponton quine peut naviguer. Selon toute probabilité, ce ponton aura été coulé dans le canal par les Espagnols pour barrer aux navires américains l'entrée du .chenal.

Après le combat naval.

New-Yobk, 7 juillet. Selon une dépêche de Washington, le secrétaire de la marine a dit que le président Mac Kinley ordonnera sans doute la mise en liberté sur parole de l'amiral Cervera.. UEvening Star publie une dépêche du camp dé Santiago disant que quatre cents cinquante hommes de l'équipage de la Maria- Teresa, qui avait été recueillis par le croiseur américain Harvard, se sont mutinés, ont tué six Américains et en ont blessé douze autres.

L'amiral Cervera et ses officiers seront emprisonnés au. fort Warren, dans le port de Boston les sous-officiers et.les hommes seront conduits dans une ¡le située dans la baie de Portsmouth.

MADRID, 7 juillet. Le gouvernement a, dit-on, reçu un télégramme de l'amiral Cervera disant que l'amiral Villamil. chef de l'escadre des destroyers, est mort. Le commandant Lazaga, du vaisseau Teresa, s'est suicidé..

Le commandant Eulato, du Vizcaya, à été blessé et fait prisonnier.

̃ Cent quarante marias. que l'on croyait perdus dans la catastrophe de l'escadre de l'amiral Cervera, sont entrés hier à Santiago. Ce sont des hommes d'équipage du bâtiment de l'amiral Cervera, qui sont parvenus à gagner la côte à la nage, avant l'arrivée des barques envoyées par les Américains pour les faire prisonniers.

LE SIÈGE DE SANTIAGO

Le bombardement est-il commencé? Ardeur, belliqueuse Funérailles militaires.

MADRID, 7 juillet. Des bruits circulent au sujet du bombardement de Santiago, qui, d'après des renseignements particuliers, aurait déjà commencé. Les batteries de la place répondent vigoureusement. La communication par câble entre Santiago et Cienfuegos est rétablie.

Le général Linares, qui avait résigné son commandement à cause des blessures qu'il a reçues, a repris le commandement de l'armée de Santiago.

Des nouvelles de la Havane annoncent que l'évèque de Santiago a prié le maréchal Blanco de laisser Santiago capituler, car il considère qu'il est inutile de continuer à se détendre, l'honneur de l'Espagne et de ses soldats étant sauf.

Le maréchal Blanco a répondu par dépêche à l'archevêque qu'il était impossible quo. Santiago capitulât. Avant de mourir,disait le maréchal dans sa dépêche au prélat; rappelons-nous tous que nous sommes les des̃ çendants des immortels défenseurs dé Gérone et de Saragosse. »

Des nouvelles reçues de Santiago rapportent que les troupes américaines ont relevé le cadavre du général Varaderey, et ont fait augénéral espagnol de solennelles obsèques, avec un grand déploiement d'honneurs militaires.

Les Américains ont rendu aux Espagnols leurs blessés et ont proposé un échange de prisonniers. Le général Linares a accepté.

E change de prisonniers.

New-York, 7 juillet (au large de Juragua). Le lieutenant Hobson et ses compagnons ont été échangés, le 6 juillet au soir, contre un lieutenant du régiment Bareelona etquatorze sous-officiers.

Arrivés à pied, les yeux non bandés, ils ont été reçus dans les lignes américaines par le capitaine Chadwick, du New-York. Ils ont été l'objet d'une manifestation enthousiaste de la part des soldats sur tout leur parcours. Ceux-ci se sont précipités hors des retranchements et ont renversé les tentes dans leur empressement à voir les héros, qu'ils ont chaleureusement acclamés. • A Juragua, le lieutenant Hobson s'est rendu à bord du sur le pont duquel les officiers et l'équipage étaient rangés. Ceux-ci l'ont applaudi pendant qu'il montrait bord. Les équipages, d'une douzaine de transports, ancrés dans la baie, se sont unis à cette démonstration.

Le lieutenant Hobson a déclaré qu'il n'avait rien à dire de son séjour à Santiago, si te n'est que ses compagnons et lui'ont été bien traités et que leur santé a toujours été excellente.

La situation à la Havane;

ral Martin avait insisté. dés le début ilés hostilités; sur la nécessité de la présence

de bâtiments de guerre français dans les eaux cubaines.

Les événements lui ont donné raison,puisque, il y a quelques jours, devant la menace imminente d'un bombardement, les résidents français de Santiago ont dû se retirer avec le. consul Hippea.u en rase campagne dans le camp de Galixto Garcia. Le IJ'Estaing est attendu ici d'un moment, l'autre.

AUX ETATS-UNIS

Nouvelles de Santiago Sauvetage du « Cristpbal-Colon ».

WASHINGTON, 7 juillet. Le général Shafter nie absolument que .les Cubains aientdécapité des prisonniers espagnols. Le président Mac Kinley ne veut, pas que le Congrès s'ajourne avant d'avoir voté la création d'une force de 25,000 soldats noirs pour servir à Cuba.

Le général Shafter télégraphie qu'il n'y a aucun cas de fièvre jaune, mais qu'il y a beaucoup de cas de malaria, de typhoïde et de rougeole dans les hôpitaux.

Le Cristobat-Càlon, avec dix-huit officiers espagnols, a été remorqué à Guantanamo il y avait seulement trois tués et dixneuf blessés à bord. Quatorze batteries de gros calibre seront expédiées de Iampa à Santiago. On n'attaquera pas cette ville immédiatement parce qu'on croit qu'elle tombera bientôt au pouvoir des Américains.

EN ESPAGNE

Conseil des ministres La question de la paix L'escadre Camara Weyler s'agite.

MADRID, 7 juillet, -^e conseil des ministres, qui a eu lieu sous la présidence de la régente, a duré trois heures.

Un ministre, interrogé par un journaliste en sortant du conseil, a déclaré que, si l'amiral Cervera avait réussi à sortir victorieusement du port de Santiago, les Espa- gnols auraient demandé la paix. «Mais, en présence de la. destruction de l'escadre, il faut continuer là guerre, afin qu'on ne puisse pas nous accuser de lâcheté ou de Le. conseil des ministres est d'avis que. l'escadre de l'amiral Camara doit continuer son chemin.

Aux Philippines.

LONDRES, ,7 juillet. On mande de Maville; 30 juin; Les Espagnols ont repris Caloocan, mais plus tard les insurgés s'en sont emparés de nouveau. .Les..insurgés ont pris d'assaut ̃ Santa Cruz et sont entrés â Biriondo.

Le général Weyler,

MADRID, 7 juillet. -De notre correspon- dant particulier. Les autorités militaires ont ordonné une enquête sur les déclarations du général Weyler publiées par plusieurs journaux à propos de la direction des affaires militaires à Cuba.

Après avoir blâmé-le maréchal Blanco et l'amiral Cervera, Weyler a déclaré que la situation aux Philippines était loin d'être aussi désespérée qu'on le prétend généralement. Le général Weyler a dénoncé en termes très vifs le péril intérieur.

Il est probable que des poursuites seront -intentées à l'ancien capitaine général de Cuba.

4 heures du matin

EXODE LAMENTABLE

Le départ de Santiago de milliers de non-combattants Réfugiés à el Caney Pas de vivres.

El Caney, 7 juillet. Environ douze à quinze maille non-combattants 'se- sont- enfuis, par crainte du bombardement de Santiago ils' sont sans nourriture et conjurent le général Shaftèr de leur donner des secours.

La plupart sont des étrangers; il y a notamment des Français et des Françaises. Lorsque les réfugiés ont appris hier que le général Torral refusait de capituler, ils se sont mis en route par des chemins détrempés les vieillards et les femmes soutenus par leurs enfants, les mères avec leur nourrisson au sein, quittèrent Santiago pour chercher un asile dans toutes les villes voisines. il en est arrivé hier soir, a el Caney, cinq mille., et il n'y a de la place que pour trois cents personnes. Ils se sont entassés dans les maisons, sur les balcons, dans lés rues. Toute la nuit, il en est arrivé fatigués, exténués; il en arrivait encore au point du jour. Comme on ne leur avait pas permis d'emporter des vivres de Santiago, les plus riches étaient aussi dénués de tout que les plus indigents. Riches et pauvres, gens instruits et ignorants, blancs et noirs se pressent dans toutes les allées, dans tous les chemins d'el Caney. La masse parait désespérée. Tous ne cherchent qu'une chose à manger. On voit des femmes de distinction, accompagnées de fillettes délicates, errant au milieu de la foule croissante et à la recherche de quelques vivres. Pour les côtes d'Espagne.

Washington, 7 juillet. Le secrétaire de la marine vient de télégraphier à l'amiral Sampson de détacher immédiatement l'escadre de l'amiral Watson, qui devra partir aussitôt pour l'Espagne.. 5 heures du matin

NOUVELLES DE MADRID

Une dépêche de Santiago Prétèn:due sortie victorieuse.

MADRID, 7 juillet. h&Correspondençia publie une dépêche annonçant que les troupes espagnoles ont. fait une sortie viçtorieuse à Santiago.

Elles auraient rompu les lignes ennemies et auraient tué cinquante-huit-officiers, dont cinq généraux,

Il est inutile d'insister sur les invraisemblances que contient cette dépêche. L'ANNEXION DES ILES HAWAI

WASHINGTON, 7 juillet. Le président Mac Kinley a signé, hier soir, à sept heures, la résolution annexant les îles Hawaï aux Etats-Unis.

LE GÉNÉRAL MILES

New-York, 8 juillet. Le général Miles part ce soir pour Charleston, où il s'embarquera pour Santiago.

LES PERTES DES ESPAGNOLS

New-York, 7 juillet. Une dépêche datée du quartier général de Stiaftér. 5 juillet. dit que, d'après les dernières évaluations, cinq cents Espagnols ont péri dans le combat naval de Santiago,

L'ATTAQUE DE MANILLE

MANILLE, 30 juin .(via Hong-Kong). Les insurgés se proposent d'aeaquer Manille avec soixante canons.

Lire à la deuxième page

LES JOURNAUX DE CE MATIN

LE BILAN DU NAUFRAGE TOTAL GÉNÉRAL DES SAUVÉS ET DES PERDUS

L'ôtafr-major L'équipage. Les passagers de 3e classe Lés seri viteurs L'explication du désastre Le navire mys-

térieux– Lecomman-

dant Deloncle.

Les dépêches, qui sont. parvenues, bieri à la Compagnie transatlantique nous renseignent d'une façon, complète sur la catastrophe et nous permettent d'en mesurer toute l'étendue. Une liste détaillée « été dressée par la compagnie, portant tous les noms des passagers embarqués sur la Bourgogne.

Grâce à cette liste, on peut dresser le tableau suivant.

Etat-major. 5perdus

3sauvés Etat.major 2 Maires. 4 3 Gabiers. 1Matelots. Novices. 2 la chauffeurs 3Graisseurs. Chauffeurs. 17 25 Soutiers.Malt. -d'hôtel, cuisiniers,,

pourvoyeurs, aides de

cuisine, boulangers,

bouchers, sommelier, 16 infirmier, cambusier,

d'entrepont.

1 Garçons. 29 Femmes de chambre. 4

Totaux. 121 perdus 102 sauvés Plus deux noms télégraphiés de NewYork que l'on ne retrouve pas sur le rôle de l'équipage Mavuel, Tétuain.

216 passagers de lre et de 2° classe sont disparus. 68 passagers de 1™ et de 2o classe sont sauvés. 307 passagers de 3o classe, sur lesquels 12 sont sauvés et 2 douteux. Ce qui'nous donne un total. de 625 disparus et 184 sauvés.

Disons tout de suite que les noms du violoniste Ysdye' non plus que celui de son compatriote et compagnon, de voyage le violoncelliste J.ean Gérardy ne figurent pats sur la liste. Il est certain, déclare la compagnie,, que.les deux artistes n'ont.pas pris passage à bord du paquebot.

La compagnie déclare également que MM. Ernest. Delmatte, Sylvain Dumont, Emile Legros, dont les noms avaient été portés sur la liste des. passagers, n'étaient pas à bord. Nous relevons dans l'énuméiation des disparus le nom de notre confrère M. Paul Mohn, envoyé spécial de VEcl air à New-York, qui fut arrêté le 31 mai, à Key West, puis relâché vingt-quatre heures Nous avons donné, hier, les noms des passagers des premières et des secondes qui nous avaient été désignés parla compagnie comme disparus. Voici vingt-sept nouveaux noms qui complètent définitivement cette liste pour les passagers disparus des premières et des secondes MM. A. Lacaste, Riaz, Zaballa, Cariellas, José delCampo (de Madrid), Grouin, Gonzalès, G. Spiles, Gauthier, T. Strauss, Dwynan.

Mmes Villeminot, Pichon, Gauthier, R. M. Bordes et un enfant, Strauss, Wallade, Wyman et son fils.

Mlles N. Picot, Parodo, M. Strauss, W. Strauss, Cauchon, Parcelo.

Nouveaux détails.

Les interviews prises en Amérique qui nous sont.câblées nous donnent des détails nouveaux des plus dramatiques sur les conditions dans lesquelles se serait produite la catastrophe. M. Laisné, entr'autres, mécanicien de la Bourgogne, a, fait les déclarations 'suivantes

Le point où le navire a été touché se trouve juste au-dessus des chaudières. Le choc a été si violent que nous avons sombré en quelques minutes, et il nous a été impossible'de mettre aucune, de nos embarcations à l'eau. Une des cheminées est tombée eta écrasé une ;chaloupe pleine de monde au moment où elle allait étro lancée. Tous ceux qui s'y trouvaient ont été jetés à la mer, mais plusieurs d'entre eux ont nagé vers un radeau où neuf personnes ont pu se réfugier.

Nous protestons tous, a dit M. Laisné, contre les imputations de lâcheté dirigées contre l'équipage. Tous les hommes ont fait leur devoir. »

Deux bateaux, chargés de passagères de première classe furent mis a la mer, mais ils furent pris dans le remous des navires, chavirèrent et disparurent. Les hommes de l'équipage qui avaient été sauvés sont retournés à l'endroit où a .eu lieu le désastre pour rechercher les naufragés qui auraient survécu.

M. Charles Liebra, un Français, a déclaré qu'il était honteux de la conduite de certains passagers.

M. Liebra, après avoir descendu ses deux enfants dans une embarcation, fut empêché d'y entrer lui-même il sombra avec le navire; et ce n'est qu'après avoir passé huit heures dans l'eau qu'il fut recueilli. Un autre.survivant, un Allemand, déclare qu'il a été empêché d'entrer dans une chaloupe, ceux qui y étaient déjà réfugiés lui ayant asséné des coups de gaffe sur la tête. Un autre témoin déclare qu'il avait pu se réfugier dans un bateau avec sa vieille mère, mais que les personnes qui s'y trou-' vaient déjà les jetèrent tous deux à l'eau. Un nommé Gustave Grimaux, un Français, a également vu assommer à coups d'aviron des femmes qui imploraient secours.

Les officiers du Grecian disent que tous les passagers et. marins présentaient un spectacle affreux lorsqu'on les recueillit à bord du Cropiariyshire. Ils n'avaient pas mangé depuis vingt-quatre heures, Deux navires ou trois?

Dès maintenant, une question se pose, qui ne sera définitivement élucidée que par une enquête. N'y a-t-il eu abordage qu'entre la Bourgogne et le Cromartyshirè ? N'y at-il pas eu un troisième navire inconnu dont on n'a plus entendu parler et qui au- rait coulé à son tour ?

Le professeur Lacasse le croit.

Le troisième officier du Cromartyshirè dit que les Français croyaient évidemment que le vaisseau qui avait été en collision avait sombré et que le navire abordé n'était pas le Cromartyshirè.

« La Bourgogn.e, dit-il, devait marcher à une vitesse de 18 à 19 nœuds, bien que le brouillard fût si épais qu'on n'y pouvait pas voir à plus de vingt mètres devant soi. Il ajoute qu'environ trois heures après que le Cromartysllire eut recueilli tous les survivants il put trouver le Greeian, qui fut aperçu et prit le Cromartyshirè à la remorque.

Le soir, vers huit heures, le troisième officier du Cromartyshirè entendit'envi- ron à trois milles de distance. plusieurs coups de canon et aperçut trois fusées et une lumière bleue, qui étaient des signaux de détresse.

Lè Grecian répondit qu'il partait au se-

cours dés naufragés; mais, quelques minutes après, les signaux avaient cessé, et on ne vit plus le vaisseau, qui doit avoir certainement coulé.

Le récit de la femme du commandant du CrqMartyshire tendrait également à le faire croire.

A la compagnie, cependant, on n'ajoute aucune oi à cette hypothèse qu'un troisième navire aurait -été coulé, produisant ainsi une triple collision.

Le dévouement des officiers.

Toutes les personnes sauvées qui ont été interrogées Halifnx et qui avaient gardé suffisamment leur. présence d'esprit pour se rendre compte de ce qui se passait a la mainute suprême du naufrage sont d'accord pour louer la conduite admirable de l'étatmajor.

Une dépêche d'un passager de seconde classe loue d'une façon spéciale la conduite du second officier de la Bourgogne. Cet officier mit à la mer toutes les embarcations qu'il put. On le vit sur le pont au dernier moment, la main sur le greement, tout à fait résigné à une mort certaine. Il y avait ,bord trois prêtres catholiques; au moment où le navire commençait à couler, ils donnaient l'absolution aux passagers.

Nous avons dit, hier, quel courage et quel sang-froid montra le capitaine Deloncle, qui ne quitta point, jusqu'à la dernière seconde, son poste, sur la passerelle. Resté sur la passerelleaux côtés du commandant, le pilote n'a pas voulu non plus quitter le paquebot. Il est mort à ce poste d'honneur, en plein devoir. Deloncle et Fleury ont eu le même trépas héroïque.

M. Louis Deloncle était né le 18 décembre à Cahors. Sorti du Borda en 1870, il fut nommé aspirant de vaisseau et, en cette qualité, prit part à la campagne d'IndoChine en 1873. Enseigne de vaisseau en 1881, il fait la campagne de Tunisie, devient officier d'ordonnance de l'amiral Barrera, puis est promu lieutenant dé vaisseau en Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1885 et professeur de manoeuvre à l'Ecole navale de Brest. En 1894, il donnait sa démission et entrait d la Compagnie trans-atlantique Les condoléances,

-On verra dans nos comptes rendus de la Chambre, et du Sénat que les.présidents des deux Assemblées' ont exprimé,'dès le début de la séance, les sentiments'de condoléance pour les familles des victimes et d'admiration pour le courage des officiers.

Hier matin, à onze heures, M.Vallé, soussecrétaire d'Etat à l'intérieur, s'est rendu à la'Compagnie transatlantique:

Au nom du, président- du conseil et au sien propre, il a exprimé ses condoléances à'Toccasion de la catastrophe de la Bourgogne.

M. Mougeot, sous-secrétaire d'Etat aux postes et télégraphes, a accompagné M. Vallé et a joint ses condoléances personnelles à celles de son collègue.

Le président de la 'République a reçu. hier matin, l'ambassadeur de Russe à Paris.

M. le prince Ouroussoff a fait savoir à M. le président de la République, au nom de son gouvernement, qu'il n'avait pas voulu attendre un seul instant pour lui exprimer la grande part qu'on prend en iRussie à la douloureuse émotion causée en France par la catastrophe de la Bourgogne. Par un télégramme daté d'Odda (Norvège), où il se trouve actuellement à bord de son yacht le Hohenzollern, l'empereur d'Allemagne a également transmis à M. le président de la République ses sentiments de condoléance pour les familles des malheureuses victimes qui ont perdu la vie dans l'abordage de ia Bourgogne et du CromarLe comte Tornielli, ambassadeur d'Italie à Paris, a été chargé, au nom du roi et du gouvernement, de présenter à M. Faure leurs condoléances pour le.-désastre de la Bourgogne. •

Enfin, nous recevons la dépêche suivante: Washington, juillet. Au moment de la prière d'usage, à l'ouverture des séances du Sénat, le chapelain aveugle qui est chargé de la prononcer demandé la bénédictiop du ciel sur les familles mises en deuil par la destruction de la Bourgogne. Au Havre, l'émotion, déjà si intense hier, n'a fait qu'augmenter, et les mêmes scènes que nous avons vues rues Auber se passent encore devant les bâtiments de la compagnie. •

L'enquête.

L'enquête sur les causes et les conditions du désastre est déjà commencée.

La Compagnie transatlantique a tout d'à- bord fait saisir le bâtiment anglais. L'enquête établira si ce dernier est bien l'abordeur et dans quelles conditions s'est produit l'abordage.

Un procès est dès maintenant ouvert entre les compagnies française et anglaise. Il.se peut que, par suite du fait de la saisie d'un navire anglais, ce soit la juridiction anglaise qui soit appelée à statuer.

Après avoir établi quel a été le bâtiment abordeur, l'enquête, s'inspirant des rapports des autorités maritimes et des déclarations des témoins oculaires ainsi que des officiers et des hommes d'équipage, devrarechercher si la vitesse fournie au moment de la collision par l'un des deux bâtiments n'était pas excessive..

A ce propos, il semble que la vitesse attribuée par les dépêches anglaises à la Bourgogne soit erronée..

La Bourgogne fut construite en mars 1886. Elle valait à cette époque une somme de huit millions. Cette estimation est, d'ailleurs, celle de tous les derniers transatlantiques dû son modèle. -Depuis son lancement, l'estimation du bâtiment a, naturellement, baissé à raison de son usage, de sorte qu'elle n'était plus que de six millions. Déplues, la place de Paris aura à payer l'assurance de tout le chargement de retour, qu'on peut évaluer approximativement à quinze millions de francs.

En ce qui 'concerne la responsabilité matérieile du navire abordeur, le recours contre le Cromartytshire sera de bien peu d'importance, étant' donné que ce recours, selon les usages maritimes, est limité à 8 livres (200 francs) par tonné de jauge. Or on sait que le' Cromartysliïre jauge net tonnes. Le recours, même si la responsabilité est démontrée, ce qu'on ne saurait prévoir, ne pourrait donc dépasser le chiffre de 293,000 francs, somme relativement illusoire.

Liste du personnel de l'équipage de la « Bourgogne ».

ETAT-MAJOR. Deloncle, capitaine; Dupont, 2» capitaine; Richard, lieutenant; Delingc, 2- lieutenant; Rempler, S* lieutenant; Fleury, pilotin'

Etat-màjoii DE la. machine. Dalido, chef mécanicien Brissac, 2* mécanicien Gautier, 3° mécanicien Laisné, mécanicien (sauvé) Le Uourcfi} aide-mécanicien (sauvés) Marquer, aide-mécanicien Haglon, aide-mécanicien Deprez, aide-mécanicien (sauvé)..

Etat-major CIVIL. Durand, commissaire Scol, sous-commissaire (sauvé); Delpech, docteur.

MAITRES.- Jean Petiot, maître d'équipage (sauvé); Picn-c Bâtard, 2* maître d'équipage Jean Uresty, mattre charpentier; Louis Feston, capitaine d'armes Louis Duval, chef timonier.

Timoniers. Louis Corre (sauvé), François

Luco, France Vaudelet, Yv. Ollivier (sauvé), Achille Réal.

GABIERS. Yv. Le Bris (sauvé), Hippolyte Le Goz..

MATELOTS. Joseph Le Joseph Le Louaric. Allain Silvat (sauvé). Désiré Le Ma'eu (sauvé), Jean Poupain, Fortuné Valet,, (sauvé), Joseph Jacob (sauvé), Joseph LëGair," Eeutreu (sauve); Etienne Feston (sauvé), Vie.tbr Gendrot, Yv. Adaam. Louis Le Grosse! Théodore Blouin, Allain Rimoneur, Pierre Le Breton (sauvé), René Denis (sauvé), Vincent Person (sauvé), Guillaume Le Parc (sauvé), Georges Gautier, Maurice Devads (sauvé), L ouis Feston..

Novices. Auguste Le Faucheux (sauvé); Julien Flohic, Jules Bedter (sauvé), Félix Dĩ ven. -̃̃̃̃̃̃̃

Mousses. Yi* Lbérec, André Daubry (sauvé).

Ie"- CHAUFFEURS.' Pierre Raoul, Guillaume Fx&vaJ, Toussaint If'oud'Iwm (sauvé). Jean Le Jiau (sauvé), Louis Quegau (sawé), Joseph Aiidrain (sauvé), Yv.-Paugharn,

GRAISSEURS. Pierre Bernard ( sauvé ), Pierre- Richard (sauvé), Joseph ilélin (Sauvé), ̃ Alexandre Richard, Auguste Prado, Théophile Douaud. Gustave Mugdebeleine. Chauffeurs. Joseph. Escati (sauvé), Yv.

LA « BOURGOGNE'» ET SON COKMANDA^JT

Il' (sauvé) Yv. Rallec (sauvé), Vincent Rallcc (saiivé), Yv. Arhaut," Pien-e Jehannot (sauve), Pierre Burlqt, Jean Caluar,y (sauvé), Antoine Bozec, Yv: Mainguy (sauvé), Louis Le Julien (sauvé), Yv. Prat (sauvé)., Mtir.ie Salicün (sauyd), Jean-Louis Le Parme (sauvé), jea,n Crostec (sauvé). I'v. Le Gall (sauvé), Yves-Marié Thomas, Pierre .Cdjêau, François Lemeur, Jean Le Petit (sauvé). Jean Guçuriou, Jean Refloch (sauvé), François Le Gall (sauvé), Louis Lhévéder (sauvé), Joseph Le Coadou,- Toussaint Maubuchon, Jean Le Corre, François Huon, Eugène Pivaut, Henry Guillerm, Louis Couèle (sauvé), Josepla Allain (sauvé), Henry Mm'lin (sauvé), Pierre Cognard (sauvé),» Joseph Nevot (sauvé), Jean Riou, François Haanel (sauvé), Jules Rumiac, Martin Berngo, Léopold Le Loël, Josepla Helleqùin (sauvé).

Soutiers. Emile Minard, Yv. Fremel, Jean Blouin (sauvé), Jean Le Marec (sauvé), Jules Dionnec (sauvé), François Riou, François Coulé (sauvé), Charles Bideau (sauvé), Yv. Lechaffodoc, uarie Mainguy (sauvé), Guénolé Kcraudren (sauvé), Joseph Quemerch, Pierre Le Gardien (sauvé), Alc&is Le Fluec (sauvél, Yv. rassel, (sauvé), Hyacinthe Le Coz, Joseph Pironnec (sauvé), François Nicolaï (sauvé); Jules Baille (sauvé), Ange Le Dantec (sauvé), Hippolyte Pauguy (sauvé), Yv. Pommeret, Jean Guyonnarcl, Pierre Voisin (sauvé), Allaire Le Meseam (sauvé), Jean Malgoru (sauvé), Yv. Lurcher (sauvé).

Personnel auxiliaire DU bord. Julien Nouvelher, Eugène Caillot, Amédée Bridot, Louis Thébaut (sauvé), Auguste Lécuyer, Louis Deschamps, François Rebindaine, Eniile Libault, Eugène Lemarié, Alexandre Bijou (sauvé), Emile Paulmier (sauvé). Louis Henry, Jean Fourage (sauvé), Cattin, Henry Semblât, Charles Vogt, Auguste Parc, Alphonse Nivatilt (sauve), Alpltonse Boyer (sauvé), Charles Huet (sauvé), Henry Le François, Paul Bibetj Charles Desgraz, Etienne Devatun (sauvé), Edmond Lecomte, Frédéric Pinguda, Charles Chantillon, Jean Quintin, Henry Debrova (sauvé), Louis Troadec, Yv; Le Guiru, Alfred Haulme, Fernand Gosset (sauvé), Jean Roverch, Léopold ïiobïm, François Lucas (sauvé), François Lemacou, Paul Bernier, Charles Lacroix (sauvé), Louis Kempf¡ Maurice Vaudry, François Lôyeu (sauvé), Charles Mùanin, Gaston Sauvage (sauvé), Léon Lepert, (sauvé), Charles Dufour (sauvé), Henri Chevalicr- (sauvé), Louis Bourdon, Edmond Cussy (sauvé), Adolphe Guérih, François Le Marrec, Ollivier Boidellec (sauvé), Pierre Goaminpts (sauvé), Victor Pallier, Gabriel Leberré, Victor Leberquier, Alex. Bouchard (sauvé), Emile Borjuin.

Garçons. Emile, Denis, Cyrille Veringue, Louis Collard, Frédéric Day, Auguste Blomfleld, Louis Gautier (sauvé), Gustave Limarro, Arthur Humebert, Prosper Chauvin (sauvé), Yves Nicolas Fernand Delamarre, Ernest Angel (sauvé), Gaston Harel (sauvé), Raymond Belliard, Jean Lefèvre, Camille Clae'r (sauvé), Eugène Thomas (sauvé), Gaston Lecaudé. FEMMES DE chambre. Mlles Yates, Debatin, Mesnard, Lemonnier.

2 noms télégraphiés- de New-York que l'on ne retrouve pas sur le rôle de l'équipage Mavuel, Tétuain.

Liste des passagers de classe. Joséphine Beyce, Davide Dantone, Emile Johnson, Joseph Lesare, Davide Barbien, Colonna Paviano, Casta Batissa, enfant Corta, Ismaël Youssouf, Daniele En-lio, Virgino Dotfi, Gospanni Giovanni, Mme Giovanni, nourrisson Giovanni, Carlo Case)!, Mme Case)) et son nourrisson, nourrisson Maget, Mardinos Asa Douaix, Victorine Canessa, Cesare Corini, François Tovesari, Fortunato Sicler, François Vîelmann, Luigi Masoni, Mme Masoni, quatre enfants -Masoni, nourrisson Masoni, Amelio Gavozzi, Mme Gavozzi, trois enfants Gavozzi, nourrisson Gavozzi, Antoine Tiravolin,' enfant 'l'iravolin. nourrisson Tiravolin, Antoine Vrec, Marthe Debrenne, Martin Yakee, Yerm Sonnrach.. Antoine Juldarsii, F.-R.-K. Kulle, F.-R.-K. Bigel', Michel Horn, C. Alberti, G. Caneta, E. Molinari, nourrisson Molinarl, Lucien Phaune, Mme. Johanna, Matliildc Fainc, nourrisson Faine, Arsène Rathel, Jean Obrige, 2 enfants Obrige, Georges Andrianaplis, Abraham Cavazzi, Mme Cavazzi, 3 enfants Cavazzi, 1 nourrisson Càvazzi, Ferdinand Salfaroni, Mme Salfaroni et enfant, Tomaso Malateslenie.Isacich, Henry Mayer, Salomon Aroman, Giovanni Bond, AlbertSlegmann, Alfred Dubindler, Peter Ulrich, Giovanni Giovonio, Ponte John. T. Commen, John Marcy, Mme Marcy, Anna Marcy, enfants Marcy, T. Marcy, nourrisson Marcy, Dizanne Bruner, deux enfants Bruner, nourrisson Bruner, C. Bruner, Anna Halmin, Eug. Haish, Louis Perosino, Mme Peter Habid, Brodwan Habid, Mme Habid, enfant Habid, Charales Duthuvaciler, Aug. Cretton, Constant Vougot, rév. D. Sptephamani, Mme Sptephamam, deux enfants Sptephamani, nourrisson Sptephamani, Stephane' Kazagrany, Futhren, quatre enfants Futhren, P. Kayoli, G. Cbrvetti, L. Delfauti (sauvé), Bertrun Biaggo, Luigi Marturelli, Gustave Grimaud (sauvé), F. Winer, Secondo Michelini (sauvé), Louis Haudu, Orig. Burali, G. Bachettra, Giovanni Nicoli (sauvé), M.-G. Legros, L. Hocquet, Gerou Laran, Pehaellieux, Joseph Pehaellieux, en- fant; Joseph Aigevande.

El@nest I)el?notte (sauvé), Emmanuel Del- motte, Rascheii Milan, George Doumit, Fran- cesco Maracherio, Ant. Kupotecht, Georges Avirin, Jakas Jarghan, John Mathan, Aug. Deveaux, Marcel Buri, René Gaillard, Julien Landier, M. et Mme Niradon, Peler Banett, Bertora Mastegghui, John Lavas, Mary Martur, A. Reggeadi, P. Pampanni, Georges Spilos. Khagen Alfred, Lina Etienne, Hélène Etienne, Joséphine Bailly; Luthlemaner, Dorcel Emile, nourrisson Daval, Karam Isaac, Nukail Isaac, Onsents Isaac, nourrisson Isaac, John Aberdin.

Elise Wiffenegger, 'Victor ^yohlgemutIl, Louise Schunpacher, Adrien Véron junior, Ahiç Vôron, Germaine Véron, Adrien Véron senior, Nicolas Dikagos, G. W. Wessoig, Ida

Schmitt, Mme Natteli, enf. Nalteli, enf. Jean Natteli, enf. Caroline Natteli, nourrisson Carotine 'Banwarth, Benedetto Vruleri, Christ6foro Bunini, Charles Viellemberger, Albertine Viellemberger, Adeline Raimond, Vitton fiel Guerrâ, enfant Adèle Schlotz, Colas Petersoh. Michall Pab4oub, Nicolas Elliopudos, Yvcs Cavoltero, Agostino Campani, A. Alla Salloutn,. Alb. J. Châtiera, Marie Lambert, Carlos Antonino, Mossa Daoub, Thomas Thevekelian, Geor«es Fries, Anna îyïihel, Adèle Yessel, Nicoias 'fominich, Ant. Kàtich, Henry Mollinger, John Burgrc, Y. Binguy, Mme Fluckinger, Berthe Fluçkinger Giovanni Gargiotti, Aug. Biagu, John Eppich, Fritz Nyffeler, lMarcel Gillp, Joseph Brun, Ardario- Bertbnneri, Marguerite Nàviager, Raune Rabtot, Grandmaire, M. et Mmes Camille, Funannoni Michaele, Michel Fâcher, Marie Germain, Stuck,' Jure, Jurisieh, Anton Laus, Jacob Tamous, J. Delforuti (sauvé), G. Gàineaux (sauvé); Stirni- Michelini '-sauvé), Giovanni Nicolas (sauvé).

Nicolas- Antonich, Ant.- Gambatôvicb, LÙig'i' Clereco, Bishaia Massi, Mouhama Saghiad, T. Bruel, Maria Belli, Angelp Zecca. Francesco Zecca, Mme Zecca, Agostino Sarton, Jacq. Bacquarat, Matfio Zû>ich, Giov. Carlevato, Vichas Salum, Simon Dimossikian, Yean Gaspon, Adamo D'Orsi; Gennaro, Fressto Levi, Andra

DoIers;,Giusepp.e. KJialùr.fll-, Gquni, J. Sawies; François-Josepli Kalefiç,' Abraham Kaser, Àb- dern, iNicoIas Steiner, Fra Dcllabàub, Salsa Malviria; Delàsli Malvina,' .enfant ''Giot Bouich, Bammous, Ayouk Salèb; Heyarris Zizzar, MK élraol Zizzar, SeJun -Malik; Ih, Krallà.-Boulos,- Helias Deelb Skakeena.' Mad. -Se'un Mouryk^ Georges. Agize, -Essa -Barakat,. Nieo'as.Deeb Jos, Absosh, John Aho. Yahudi, Georges Ded, John Jiuzinflf.Mikael Kousi, Kahal Mouhàï Kûl, Azza, en! Angelo Pastôrelli, Mcoli."JiistiBO Joseph Richmann (sauvé), Jacob Mahaviç (sauvé), Tonny Grello, Lucelli, Lucia Nleclotti, Annelo Malegrano, Leone Gavally. Giuseppe Cecchuni, Jacob Matalovich (sauve), Georges liouich ( sauvé ?), Antoine Conabatovitch (sauvé), Luigi Marco Borsetli (sauvé), Brannini (sauvé), Marie Germain (sauvée), J. Baccarat (sauvé), Georges Qarvelato (sauvé). Œuvres d'art détruites.

La catastrophe de la Bourgogne entraîne une perte infiniment regrettable pour l'art. Une merveille de l'art français, le Passage du gué,de Jules Dupré,aété engloutie avec les passagers de la Bourgogne.

Le hassage du gué, estmé 75,000 francs, était passé depuis de longues années à NewYork, dans une collection particulière, à la vente de laquelle le grand marchand de tableaux de New-York M. Knoedler l'avait acheté il y dix-huit mois environ. Voyant la photographie du tableau dans la succursale de M. Knœdler à Paris, M. Georges Petit en avait fait l'acquisition à son tour, et le tableau.avait été déposé.sur la Boyrgogne avec trois autres tableaux, également desti- nés à la maison I^aœdler un important et fort beau paysage de Cazin, le Zuiderzee, bien connu des amateurs, un tableau de genre de Vibert, le Passage dillicile, et une aquarelle du mêmef'le Beau Cadeau. Le Cazin était estimé 12,000 francs les Vibert, 10,000 et 8,000. Tous trois étaient assurés, ainsi que le Jules Dupré.

Cette dernière toile, que la gravure a popularisée à bon nombre d'exemplaires, re- présentait, dans un paysage accidenté, une rivi'ère traversée par un troupeau de bœufs, L'INTERPELLATION

L'affaire Dreyfus devant la Chambre M. Castelin Déclaration de M. Cavaignao L'affichage.

La Chambre était tantôt au grand complet. Peu de députés ont manqué l'interpellation de M. Castelin sur l'affaire Dreyfus. De même que pour toutes les séancee sensationnelles, les tribune et les galeries étaient bondées. Comme jtoujours, beaucoup de dames en.toilettes élégantes, ce qui jette une note gaie et pittoresque. Notons la présence de M. Périvier, président de la cour, d'appel, qui présidera, dans une dizaine de jours, le proc Zola, et celle de M: Bertrand, qui rempli.. dans le même procès, les fonctions de ministère public.

Par contre, aucun ambassadeur n'a pris. place dans la loge diplomatique, qui est occupée par quelques dames,et 'quelques:, jeunes gens.

A deux heures et demie, les membres du gouvernement, MM. Brisson, Cavaignac, Sarrieh. Delcassé, Peytral et Tillaye, ayant: pris place aux bancs ministériels, la séance* est ouverte par M. Paul Deschanel.qui prononce, d'une voix émue, les quelques paroles suivantes:

Je crois répondre au sentiment de la Chambre en exprimant l'émotion douloureuse que 'nous avons tous ressentie à la nouvelle du naufrage de la Bourgogne, en adressant aux familles françaises et -étrangères si cruelle-. ment éprouvées l'expression de nos profon-, des sympathies et aux officiers français qui, en cette circonstance comme dans toutes les autres, ont fait si noblement leur devoir le tuémoignage de notre admiration. (Applaudissements unanimes.)

De son banc, M. Brisson déclare à son tour;.

Le gouvernement, s'associe aux nobles paroles qui viennent d'être prononcées par M. le président. (Nouveaux applaudissements unanimes.)

La parole est ensuite donnée à M. Caste.lin pour développer son interpellation. Un grand silence s'établit aussitôt dans la Chambre.

Appel à la répression.

Tout de suite, le député de l'Aisne délimite le caractère de son intervention. Il faut, dit-il, que l'affaire Dreyfus cesse. T faut que cette interpellation soit la. dernière. Nous comptons donc que le gouvernement va apporter tout à l'heure des déclarations décisives et nous fournir tous les documents qui, sans nuire aux intérêts de la patrie, seront cependant de nature à faire cesser le trouble qui s'est emparé du peuple français.

M. Castelin déclare ensuite qu'il ne veut pas entrer dans le détail des faits qui sont connus de tous. Cependant il tient à ra_ppeler « ce qu'a été l'agitation organisée en faveur du traître .Dreyfus tous les faits punissables sont demeurésimpunis». ̃ La Chambre n'est-ôlle pas en droit de se de-