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Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1898-04-09

Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328123058

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb328123058/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 123753

Description : 09 avril 1898

Description : 1898/04/09.

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k557380t

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 11/04/2008

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A QUI LA FAUTE? L'agitation provoquée par l'affaire Zola avai-fc4té-4asiantanément calmée par,le verdict du juçpde ia Seize. Le jet d'eau froide dans une chaudière en ébullition ne produit pas un effet plus immédiat que celui qui- fut produit part ce verdict mémorable.

En un clin d'œil, tout fut apaisé, éteint,aboli.' Les esprits reprirent leur assiette; les affaires, qui avaient été sus- pendues; pendant des semaines, s'enhar- j dirent de nouveau; grâce at un clair ré- sumé des événements fait par M. Méline, à la tribunede la Chambrent à quelques satisfaisantes formules incidemment fournies par le président du conseil, au grand désir d'apaisement qui s'était manifesté, le gouvernement avait ressaisi et reconquis l'opinion; les élections allaient se faire sur leur thème primitif avec, de rechef, une tendance clandestine vers la concentration -républicaine tout rentrait peu à peu dans l'ornière morne et consolante qui, s'appelle l'ordre.

La cour de cassation a troublé tout à coup cette situation, si péniblement rétablie, et remis en question tous les avantages qu'on croyait avoir regagnés. Elle a rouvert l'ère de l'agitation, condamné les transactions commerciales à de' nouvelles incertitudes, compromis l'œuvre de pacification des esprits, rejeté le corps électoral dans la voie des solutions passionnées et replacé le pays en face des éventualités menaçantes qui, mettant sa sécurité en question, révoltent ainsi tout à la fois sa droiture et son patriotisme.

Du moment que la cour de cassation, usant de son droit souverain, trouvait à sa convenance d'annuler la procédure qui avait, à si grand'peine et au prix de tant d'émotions diverses, donné à l'armée, à la Chambre et au pays la satisfaction que de si graves outrages rendaient indispensable, l'armée, la Chambre et le pays étaient placés de nouveau dans la position d'un offensé à qui l'on jette insolemment le défi d'obtenir réparation.

Sunimun jus, sumnaa injuria.

On pouvait, et c'était le pénible devoir des publicistes prudents, essayer de plaider l'oubli du passé, le dédain- de certaines injures, la valeur morale inaltérée du verdict du jury, la nécessité de ne pas éterniser ces misérables débats, semés d'embûches, recéleurs de dangereux fulminates.

La vérité est que de tels conseils, qu'il fallait nécessairement donner, par acquit d6 conscience, comme font les témoins qui mettent leur scrupule à épuiser tous les moyens d'arràngement,avant de décider lecombatetd'en régler les conditions, de tels conseils n'étaient pas acceptables par les parties qu'on avait visées et que la cour de cassation s'était évertuée à découvrir.

Le conseil de guerre, du moment qu'il était,provoqué à entrer directement en cause,par la cour de cassation elle-même, ne pouvait pas ne pas prendre la décision qu'il a prise. C'était un défi qu'il ne pouvait pas ne pas relever. Il aurait pu, par un grand effort d'abnégation, dédaigner l'outrage d'un écrivàin; il ne pouvait plus céder à de tels sentiments, dès que la cour de cassation adoptait la posture étrange de paraître prendresous sa protection cet écrivain condamné par le jury et flétri par l'opinion.

D'ailleurs, si, non pas même la cour de cassation, mais le dernier des tribunaux d'arrondissement avait été l'objet du quart des outrages dont le conseil de 'guerre a été abreuvé, le malheureux,,qui se serait permis cette incartade aurait écopé, audience tenante, de trois ans de prison, infligés par les magistrats mêmes, qui auraient ainsi vengé, comme juges et parties, leur propre injure.

Qu'un voyou illettré, amené à la police correctionnelle, réponde à une condamnation par l'épithète de « vaches» ce qui, en argot, ne veut pas dire autre chose que ce qu'a écrit M. Zola et vous verrez avec quelles formalités sommaires et quelles rigueurs les magistrats crivils appliqueront les articles de loi qui punissent l'outrage à eux adressé.

La juridiction des conseils de guerre n'est pas moins respectable. Elle doit être, si c'est possible, entourée de plus de déférences que les autres juridictions, puisqu'elle rend une justice spécialement applicable ù une catégorie de citoyens, qui sont- frappés de mort pour des faits sur lesquels d'autres juridictions les condamneraient à 50 francs d'amende.

Si cette justice terrible n'est pas nécessaire, il faut la supprimer. Mais si la nécessité en est admise, il est monstrueux de la laisser impunément traîner dans la boue, à la face de ses propres justiciables.

La cour de cassation aura beau équivoquer sur lés jurisprudences, elle n'échappera pas à l'appréciation sévère d'un grand nombre d'honnêtes gens,qui ne se laissent pas duper par des apparences et qui vont très exactement saisir au fond même des choses la réalité des intentions et la passion des personnes.

C'est la cour de cassation qui a rouvert la crise qu'on avait eu tant de peine à éteindre c'est elle qui en portera la responsabilité.

Si l'agitation recommence, comme c'est probable, avec le nouveau procès} si le commerce parisien et l'on peut dire le commerce français sont de nouveau attoints par une suspension d'affaires; si les élections se font dans la fièvre et la boule si le gouvernement, finalement

responsable de: l'anarchie subitement entrevue dans les grands pouvoirs, expie par une chute, prochaine., la longanimité • doat'iïliïàït;;Rteùvei-c:esit-'à" la cour decassation qu'il faudra imputer tous ces ,Maux.

'Elle les eût évités, si: elle s'était référée froidement à ses propres textes, à ses propres jurisprudences, à la loi ellemême, au lieu de se laisser 'conduire par la coterie de sectaires huguenots qui y sont maintenant en force et qui, étant les coreligionnaires des Scheurer-Kestner des Trarieux, des Monod, des Leblois et autres, devaient tout naturellement incliner la suprême justice du côté des solidarités iconfessionnelles, si étrotement engagées dans cette affaire Celle-ci va entrer dans une nouvelle phase, qui sera certainement déplorable et grosse peut-être de conséquences imprévues. Il n'était pas inutile que chacun, librement et en consciéneerpût dire à "qui devrait en remonter la faute. Georges Thiébàud.

LA JOURNÉE

HIER

A: l'Intérieur: Les membres du conseil de guerre qui a jugé.le commandant Esterhazy ont décidé dé 'déposer une :plainte contre M. Emile Zola et de demander à la grande-chancellerie sa radiation de la Légion d'honneur. Visites dans les églises.

Bqurse faible.

A l'Extérieur Dans le conflit hispanoaméricain, la situation reste la même.. Le cabinet, de Washington a délibéré sur la note. collective-des puissances. Le gouvernement espagnol prépare la défense des Canaries et des Baléares.

AUJOURD'HUI

Le président de la République quittera Paris par- le Méditerranée-exprès, à cinq heures trente.– Conseil des ministresà 1'.Elysée.- Au concours hippique A une heure, primes d'appareillement, A trois heures et, demie, sauts d'obstacles. Prix des Régiments. Pans les forts, à dix heures du matin, à la -sonnerie des cloches,lespaviVons sont hissés, et l'on tire une salve de coups de canon. Courses à Colombes.

A l'étranger Commencement de la grande foire de Séville.

LE PAYS APPRÉCIERA.

Cette phrase est un cliché dont on se sert beaucoup à la Chambre. Quand un orateur s'aperçoit que son discours ne produit aucun effet ou bien lorsqu'un adversaire lui fait une. de ces réponses qui « clouentle bec » à un homme, ledit orateur s'asseoit en exclamant avec dignité « Le pays appréciera! » Et il a toujours l'air profondément convaincu que le pays n'a pas autre chose à faire, qu'il est indigné comme il l'est lui-même, que le pays enfin est avec lui et saura le montrer à l'occasion. Notre homme a d'autant plus raison d'avoir cette conviction qu'invariablement son exclamation est suivie d'un murmure que les comptes rendus traduisent par cet autre cliché a Approbation sur divers bancs ». Nous voici arrivés au moment, puisque nous entrons dans la période électorale, où cette appréciation devrait se manifester. Mais vous verrez qu'elle ne se produira pas et que, du reste, personne ne cherchera à la provoquer. Cet appel au pays rentre dans la catégorie de ces choses auxquelles on ne pense plus dès qu'on a le dos tourné, et, alors, il vaudrait peut-être mieux n'en pas abuser. Mais c'est si commode et cela finit si bien un discours! C'est comme la porte qu'on fait claquer après une discussion où l'on n'a pas eu lè dernier mot.

DEPECHES

DE L'ÉTRANGER

CONFLIT HISPANO-AMÉRICAIN

Situation stationnaire La note collective des puissance-

Espérons.

[Situation stationnaire. Il faut attendre le résultat dé la note collective des puissances; remise au gouvernement américain par sir J. Pauncefote, ambassadeur de la GrandeBretagne, doyen du corps diplomatique. On compte généralement que cette intervention publique du concert européen exercera une 'Salutaire influence à Washington comme à Madrid:

De sérieuses inquiétudes avaient surgi hier, provoquées par un malentendu aujourd'hui dissipé. N'ayant pas été informé de l'ajournement du message du président Mac Kinley, le général Woodford avait envoyé une note confidentielle, mais comminatoire, à M. Gullon.

En présence de cette mise en dvneure, le cabinet espagnol refusa d'accepter l'armistice dont le principe avait été, à la suggestion de Léon XIII et des puissances, admis par la reine régente.

D'ailleurs, à ce sujet, des dissentiments s'étaient produits dans le cabinet espagnol. Et il semblait que le général Woodford, en les exploitant, voulût brusquer les événements.

Mais il y avait maldonne. Ayant accordé jusqu'à minuit pour la publication de l'armistice, le général Woodford recevait seulement à quatre heures du matin l'avis que M. Mac Kinley avait ajourné son message à lundi prochain.

Le général Woodford s'en expliqua loyalement avec M. Sagasta, et de l'incident il ne reste plus trace maintenant.

Déjà un très regrettable malentendu s'était produit à propos de l'intervention du pape. Il est à souhaiter que pareils faits ne se renouvellent plus, car en prenant un caractère personnel ou de forme les conflits diplomatiques deuiennent subitement graves.

11 y a un temps d'arrêt dans la marche des négociations, provoqué par une certaine dissidence dans les vues du gouvernement. Alors que le reste du cabinet accepte l'armistice, les ministres de la guerre et de la marine y font de grandes difficultés. En outre, on redoute des manifestations populaires, si cette mesure était adoptée. Mais on espère que M. Sagasta ramènera l'union dans le cabinet et qu'on trouvera le moyen de calmer les susceptibilités patriotiques de l'opinion militaire de la rue.] L'action des puissances.

Washington, 8 avril. Le conseil de cabinet a duré une heure et demie. Les mi-

nistres se" sont occupés, entre autres, de la Aote des puissances mais, dans les cercle^ politiques, on ne sait pas encore quelle jnfluènee cette note pourrait avoir sur là Les partisans d'une politique belliqueuse, font courir à ce sujet des bruits défavora^ blés.- ̃ • ̃ Bruxelles, 8 avril. Û Indépendance dit que la démarche que viennent défaire faire les grandes puissances européennes par leurs représentants à Washington n'est pas une intervention dont les Etats-Unis puissent se froisser. Elle est, au contraire, tout à l'honneur du peuple américain, à l'esprit de justice duquel l'Europe adresse un appel si chaleureux au nom de là paix. On serait mal venu à Washington d'yvoir une prétention de l'Europe à s'immiscer indûment dans les affaires de la grande république..

Le général Woodford.

MADRID, 8 avril. Lé général Woodfôrd a déclaré qu'il ne quitterait Madrid, que lorsqu'il aurait reçu l'ordre de demander ses passeports ou s'ils lui étaient remis. Son gouvernement ne lui avait' flxé Qucune date, et il ne lui en serait ffxé aucune avdnt l'envoi du message de M. Mac Kinley: au Congrès. Préparatifs espagnols.

Madrid, 8 avril. De notre correspondant particulier. M. Sagasta, en sortant, cet après-midi, du palais royal; où il avait conféré longuement avec la reine Té-: gent, a dit que les dernières nouvelles de' étaient plus rassurantes. On attend d'importantes dépêches du ministre d'Espagne aux Etats-.Unis.

Le conseil des ministres ne se réunira que demain.

Le gouvernement espagnol continue à se préparer activement à toute éventualité. Un décret publié dans la Gazette royale appelle sous les drapeaux le second con'tinT gent de la réserve de l'armée régionale des Canaries, soit quatre mille hommes, qui, avec les six mille, hommes de renfort envoyés déjà dans l'archipel, constituera une armée de dix mille hommes. D'autre parti les forts des Canaries, par la solidité de leurs ouvrages, défient toute attaque de la part des Américains. Si l'on ajoute que les habitants des îles Canaries sont extraordinairement attachés à l'Espagne et que tous les hommes valides sont disposés à prendre les armes si cela devenait nécessaire, on peut affirmer que l'Espagne est en droit de bannir toute inquiétude en ce qui concerne cette, importante position.

La situation est identique dans les Baléares. Quant à Porto-Rico, le gouverneur général télégraphie qu'avec la garnison et les volontaires il a des forces suffisantes pour organiser efficacement la défense.

Madrid, 8 avril. Le décret relatif à la souscription nationale au sujet de l'augmentation de la flotte est déjà rédigé. Mais la signature de la régente est ajournée. La reine régente est en tête de la sousEn vue de la guerre.

WASHINGTON, 8 avril. Le comité des voies et moyens et les fonctionnaires de la Trésorie se sont occupés de rédiger un projet de loi à soumettre au Congrès au début des hostilités. Il consiste il augmenter les impôts afin de payer éventuellement les frais de la guerre.

Les tabacs,et les bières seront.en, principe frappés d'un impôt additionnel.

La médiation du pape.

MADRID, 9 avril. Les ministres continuent à observer une grande réserve sur le conseil d'hier.

On sait qu'ils se sont occupés en grande partie du télégramme du cardinal Rampolla relatif à l'intervention pontificale.

M. Moret, ministre des colonies, a été écouté avec beaucoup d'attention en soutes nant son point de vue conciliateur. Le conseil s'est mis d'accord sur. la forme à donner au télégramme au secrétaire d'E- tat du Saint-Siège, et M. Sagasta a remis ce soir sa réponse au nonce.

Le ministre des affaires étrangères a de fréquentes conférences avec les ambassadeurs des puissances étrangères. ? Le bruit ayant circulé que la médiation du pape avait échoué à la suite de l'attitude des Etats-Unis, la nonciature de Madrid a communique la note suivante:

«Lanonciature a aujourd'huiplus d'espoir que jamais dans le succès de l'interventiôn de Sa Sainteté. Il est inexact que M. Mac Kinley ait repoussé l'intervention du pape en faveur de la paix. Une telle impolitesse serait d'autant plus impolitique qu'elle témoignerait d'une barbare intolérance, attendu que les protestants, si ennemis qu'ils soient du pape, ne peuvent pas repousser la voix d'un vénérable vieillard qui parle en faveur du maintien de4a paix, et que, d'autre part, les catholiques de l'Amérique du Nord ne pardonneraient pas un tel dédain du vicaire de Rome, du chef de l'Eglise. »

AFFAIRES DE CHINE

La cession de Weï-Haï-Weï Commentaires de la presse russe.

Saint-Pétersbourg,.8 avril. Les Novosti prévoient que, respectant le principe de la liberté pour la Chine de conclure des accords aussi bien avec l'Angleterre qu'avec les autres puissances, ces dernières ne protesteront point contre la cession de Weï-Haï-Weï, qui aura pour effet de calmer l'agitation du public anglais en satisfaisant son amourpropre national.

La presse russe continue en général de commenter avec irritation l'accaparement de Weï-Haï-Weï.

Au Japon.

Yokohama, 8 avril. Le premier ministre a reçu une députation d'une réunion de membres des deux Chambres de la Diète, laquelle a adopté dernièrement une résolution protestant contre l'action de la Russie et de l'Allemagne.qui demandaient, le retrait des troupes japonaises de Weï-Haï-Weï. Le ministre a: expliqué la conduite du gouvernement. > On croit que l'Angleterre occupera WeïHaï-Weï à la suite d'un accord avec le Japon.

LA CAMP AGNE SOUDANAISE

Les derviches attaqués –Victoire des Anglais.

LE Caire, 8 avril. Les forces angloégyptiennes, sous le commandement du général Kitchener, ont attaqué les derviches ce matin.

Après une marche de nuit,'l'armée égyptienne s'arrêta, au lever du jour, à quelques milles du camp ennemi.

L'artillerie commença, à six heures un quart, à bombarder les retranchements des derviches à quatre cents mètres. Trois colonnes livrèrent l'assaut. Les dervichessoutinrent énergiquement le choc et ne coinmencèrent le. feu que lorsque les AngloEgyptiens se trouvèrent tout près des retranchements.

La victoire des Anglais est complète. Mahmoud a été fait prisonnier. La cavalerie

et l'artillerie légère poursuivent les, fugitifs.

Les Anglais ont eu deux officiers tués et quatorze blessés. On ne donne pas encoié les: pertes -en soldats. --•̃-

4 heures du.JjQiatih"y:

ALLOCUTION: ROYALE

Le roi Georges de G^èee–- La tyrannie des partis.

-Athènes^ 8 avril.- Le roi, parlant, à 4îgion, à diverses députations,a dit, qu'iode-, mandait son concours au peuple 'pour être libre d'auranchir la nation de la tyrannie des partis. Le roi a assuré les délégués populaires de son amour inaltérable pour la patrie..Les paroles du roi ont ému vivement -ses auditeurs. Elles causent à Athènes une pro-' fondé sensation. ° POINTS NOIRS,

puissances à Washington Impression à Londres -r-Der-r

nier; espoir.

LONDRES. 9 avril. De notre correspondant particulier. < Les vacances de Pa'ques ont amené la dispersion du monde politique et diplomatique de Lôndres, et il est beaucoup plus"difflcile de se rendre; compte de l'impression qui règne aujourd'hui sur la crise cubaine dans les milieux officiels, dont il est -presque impossible de trouver les éléCependant les, maigres indications qu'il m'a été possible de recueillir sont loin d'être encourageantes. On constate ici que le sentiment belliqueux s'est développé chez les Espagnols,. dont la fierté et le patriotisme ne permettent pas les concessions sur lesquelles; il faut bien le dire, la diplomatie européenne comptait pour faire réussir', ses, efforts en faveur d'une solution pacifique. Les gouvernements européens, d'après ce qu'on pense ici, n'ont pas abandonné tout espoir de succès, mais, la démarche des réprésentants des puissances à Washington; hier, auprès de M. Mac Einley est considérée,par les Anglais en général comme ayant été plutôt défavorable à la cause de la paix, parce qu'elle a eu pour résultat une déclaration du président confirmant la nécessité et la volonté d'intervenir à Cuba pour amener le rétablissement de l'ordre. Un des rares diplomates restés 'à à Londres me disait aujourd'hui que l'initiative de la reine régente, initiative qu'on a crue un instant victorieuse, semblait avoir échoué contre la résistance de certains membres du cabinet Sagasta. Il résumait sa pensée en me disant qu'il ne restait qu'un espoir de voir les négociations pacifiques réussir celui de voir le gouvernement espagnol' proclamer sans phrases et sans conditions l'armistice réclamé par les Etats-Unis.

Cette pensée reproduit, d'ailleurs, exactement celle que je trouve partout.

Dans les sphères américaines de Londres, la note continue à être absolument pessimiste. Là, on n'a jamais varié, et la guerre y est considérée comme un article de foi. Au fond, on n'y voit qu'un but l'indépendance de Cuba.

L'impression générale chez les Anglais au sujet de l'issue de la. guerre, c'est que les Espagnols peuvent occasionner de grandes pertes aux Américains dans le début, mais que le sort des armes leur sera fatal dans la suite et que les hostilités ne peuvent avoir d'autre résultat que la perte de Cuba, sans parler de l'éventualité de complications intérieures.

AUX ÉTATS-UNIS

Washington, 9 avril.- Un projet d'emprunt provisoire de cent millions de dollars et d'emprunts permanents de trois à cinq cent millions de dollars à 3 0/0 ont été élaborés et seront soumis au Congrès en cas de guerre.

Le navire italien Amerigo Vespucci est mouillé dans la rivière Potomae, quelque milles en aval de Washington.

LE H DAHOMEY »

LONDRES, 9 avril. On télégraphie de Holyhead que l'incendie qui s'est déclaré à bord steamer àxxDahomey est plus sérieux qu'on ne l'avait supposé d'abord.

On a dû jeter à la mer soixante tonnes de poudre et d'explosifs.

On espère néanmoins renflouer le steamer.

LES JOURNAUX SE C1S MATIN

POINT DE DROIT TRANCHÉ

LaChambres'ajournant de son propre ^mouvement Les nouveaux députés se réuniront le 1er juin sans convocation.

Là Chambre, en s'ajournant au ler juin, et le Sénat, en imitant cet exemple, ont tranché le point de droit constitutionnel résultant de la situation créée par la prolongation de la-législature.

Comme nous l'avons indiqué naguère, lorsqu'à été votée, le 22 juillet 1893, sur la proposition de M. Alicot, la loi qui a reporté au 31 mai 1898 l'expiration des pouvoirs de la Chambre qui allait être élue un mois plus tard, on n'avait point prévu qu'à cette date du 31 mai la Chambre n'aurait pas accompli la durée minima de cinq mois que la .Constitution assigne à la session ordinaire de chaque année.

Dès lors, le gouvernement se trouvait dans -l'impossibilité de clore la session au moment où les nécessités de la période électorale obligeraient, les députés à suspendre leurs travaux.

Le gouvernement pouvait, il est vrai,. user de la faculté que lui donne l'article 2 de la loi du 16 juillet 1875 d'ajourner la Chambre deux fois de suite pendant deux durées d'un moîs. Mais on sait qu'il avait décidé de ne pas recourir à ce procédé, qui aurait eu pour conséquence de reculer de deux 'mois l'époque de la clôture de la session, puisque la durée des deux ajournéments n'aurait pas compté dans le calcul des cinq mois qu'elle doit atteindre. La Chambre actuelle s'étant ajournée d'elle-même, il s'ensuit que la Chambre nouvelle se réunira de plein droit le le*' juin, sans être convoquée par un décret du gouvernement.

A cet égard, il n'est pas douteux, du reste, qu'un décret de ce genre n'eût pas été possible.

En effet, d'une part, il n'aurait pu y avoir lieu à convocation de la Chambre, puisque la session continue en fait et que sa durée légale n'expirera que le 11 juin; d'autre part, les décrets de convocation étant toujours collectifs, s'appliquant simultanément aux deux assemblées qui constituent le Parlement, il n'eût pas été légal de rendre un décret de convocation applicable à la Chambre seule.

La procédure qui vient d'être inaugurée sera donc désormais celle qui sera employée tous les quatre ans, les futures législatures successives devant prendre fin aussi le 31 mai. Gss

Georges Labs*.

PROCÈS RECOMMENCE LE CONSEIL DE GUERRE DÉCIDE DE POURSUIVRE ZOLA Rue du Cherche-Midi Ceux qui jugèrent M. Esterhazy Autour du huis-clos Plainte, au

grand-chancelier Inter-

view à Mèdan. Hier matin, dès huit heures et demie, arrivaient successivement à la maison de justice militaire du camp ,retranché de Paris les' membres du conseil de guerre qui acquitta le commandant Esterhazy, le 11 janvier dernier, Voici le colonel Bougon, du l"1 régiment de cuirassiers le colonel dé Rame! du régiment d'infanterie; le général de Luxer, le commandant d'artillerie Rivais, les lieutenants-colonels Marcy et Gaudelette, le comLes uns et les autres sont en tenue du ;matin.

• Déjà le commandant Hèrvieu, commissaire du gouvernement^ le commandant Rayary,1 rapporteur; le greffier Vallocalle sont à leurs bureaux. ̃'̃

La rue du Cherche-Midi a son aspect aecoutume. Nul attroupement devant la maison de justice les passants paraissent ignorer qu'une nouvelle affaire grave. va peut-être prendre son origine dans le vieil hôtel qui fait le coin de la rue-du Regard. A neuf heures précises, l'audience publique du conseil de guerre s'ouvre devant des banquettes presque complètement vides. Lettre du général Billot.

Le général de Luxer, se conformant aux règles usitées dans la procédure des tribunaux militaires, déclare la séance ouverte et donne la parole au greffier Vallecalle,qui lit les diverses pièces1 du dossier, notamment la plainte adressée par le général Billot, ministre de la' guerre, à M. J^arlan, alors ministre de la justice, puis l'arrêt de la cour de cassation qui a annulé toute la procédure suivie contre M.Emile Zola devant la cour d'assises de la Seine, enfin la lettre suivante

M. le générale Billot, ministre de la guerre, à M. le gouverneur de Paris.

Monsieur le gouverneur,

Aladate du 18 janvier dernierf j'ai-ad^esse il M. le garde des sceaux, ministre de la justice, une plainte dirigée contre MM. Perrenx et Zola et'dQnt vous trouverez ci-joint copie. Cette plainte visait un article paru, le 13 jeanvier 1898, sous signature Zola dans le journal l'Aurore, dont M. Perrenx est gérant, à raison do certains passages de cet article jugés diffamatoires à 1 égard du premier conseil dé guerre Le 23 février dernier, la cour d'assises de la Seine, saisie de l;affaire, rendait un jugement aux termes duquel MM. Perrenx et Zola, reconnus par le jury coupables de diffamation à l'égard audit conseil de guerre, étaient respectivement condamnés

Perrenx, quatre mois de prison, 3,000 francs d'amende

Zola, à un an de prison, 3,000 francs d'amende.

Les condamnés s'étant pourvus en cassation dans les délais légaux, la cour de cassation a rendu, le 2 avril courant, un arrêt dont M. le garde des sceaux vient de me donner notiti cation et que je vous adresse ci-joint en copie.

D'après cet arrêt, le jugement rendu le 23 février par la cour d'assises de la Seine se trouve cassé, ettoute la procédure suivie annulée, pour vice dans la plainte, qui aurait dû émaner non du ministre de la guerre, mais du premier conseil de guerre, délibérant à ce sujet en assemblée générale.

Il vous appartient, aux termes mêmes du considérait qui motive les conclusions de la cour de cassation, de convoquer le conseil de guerre à toutes uns utiles.

Général Billot.

Lettre de convocation.

Lecture est également donnée de la lettre de convocation que voici

En exécution des prescriptions de la dépêche du ministre de la guerre, en date du 6 avril 1898, dont copie est-jointe au.présentordre, relative, l'arrët rendu par la cour de cassation le 2 avril 1898, le gouverneur militaire de Paris arrête les dispositions suivantes, savoir: .Le premier conseil de guerre du gouvernement militaire de Paris, qui. a été appelé à jugèr M. le commandant Walsin-Esternazy dans les séances des 10 et 11 janvier dernier, et comMM. le général de Luxer, commandant la 14° brigade d'infanterie, président;

Le colonel Bougon, du 1°° cuirassiers, memLe colonel dé Ramel, du 24° d'infanterie, membre

Le lieutenant-colonel Marcy, du 1" génie, Le lieutenant-colonel Gaudelelte, de la légion de la garde républicaine, membre; Le commandant Rivais, ex-chef d'escadron au 12° d'artillerie, membre;

Le commandant Leguay, du 113° d'infanest convoqué en assemblée générale, le vendredi 8 avril 1898, à neuf heures du matin. Il se réunira, pour se constituer en assemblée générale, dans la salle ordinaire des réunions du premier conseil de guerre, rue du ChercheMidi, 37.

La séance ayant été ouverte, le président fora donner lecture par le greffler de l'ordre de convocation et des pièces annexées.' Le conseil ensuite se retirera dans la salle des délibérations pour délibérer à huis clos à l'effet d'examiner quelles suites il convient de donner à l'accusation portée contre lui par les sieurs Perrenx et Zola d'avoir. rendu par ordre, le 11 janvier 1898, une sentence inique.et d'avoir commis le crime juridique d'acquitter sciemment un coupable.

La liberté d'appréciation du conseil sera pleine et entière, et ses délibérations pourront porter sur toutes les plaintes dont il peut avoir l'initiative, conformément aux lois et règlements en vigueur.

Dans tous les cas, le président posera successivement les deux questions suivantes 1° Le conseil porte-t-il plainte, en vertu de l'article 47 de la loi du 29 juillet 1881, à l'effet de traduire devant la justice compétente MM. Emile Zola, publiciste, et Perrenx, gérant du journal Aurore, président diffamé dans une et publiée par le journal Y Aurore dans son numéro du la janvier 1898?

2°Loconseil porte-t-il plainte devant le grandchancelier de la Légion d'honneur, conformé-: ment à l'article 4 du décret du i4 avril 1874, contre le sieur Zola, officier de la Légion d'honneur pour avoir manqué à l'honneur en diffar.iaut, dans les conditions ci-dessus indiquées. les juges du premier conseil de guerre, tous membres de la Légion d'honneur ?

Pour chacune des questions, les voix seront recueillies séparément, dans les formes prescrites par l'article 131 du code de justice militaire, c'est-à-dire en commençant par le grade inférieur, le président émettant son opinion le dernier.

Les délibérations seront secrètes. Leur résultat sera consigné dans un procès-verbal dont le modèle est annexé au présent ordre. Les membres du conseil seront convoqués individuellement par les soins du gouverneur militaire de Paris.

Fait à Paris, au quartier général des Invalides, le 7 avril 1898.

Le général de division gouverneur militaire de Paris,

Général Zurlinden.

Délibération.

Après lecture de ces documents, le général de Luxer demande au commandant Hervieu, commissaire du 'gouvernement, s'il a des observations à présenter; sur la-réponse négative qui lui est faite, il ouvre la délibération à huis clos.

Il est neuf heures et demie.

La cour de la maison de justice se remplit peu à peu d'officiers, en bourgeois, parmi

lesquels le.général de Pellieux, de journa- listes et de curieux. 0

A onze heures et demie, un avis donné eiz audience publique nous apprend que la délibération est suspendue jusqu'à deux heures. Le vide se fait aussitôt dans la cour de l'hôtel et devant la porte, où stationnaient quelques curieux. ̃

A deux heures, la délibération est reprise, toujours à huis clos, après que l'audience a été rouverte en public, et l'affluence aùgrmente tant à l'intérieur de la maison de jus:'tjce que dans la rue. 0

Enfin, à quatre heures, l'audience est définitivement levée en public, ce qui indique que la délibération est terminée.. C'est en vain, que les journalistes chef* chent à se renseigner près des membres du conseil de 'guerre t ceux-ci observent la plus complète discrétion, et, d'ailleurs, ils sa rendent presque aussitôt dans les bureaux du pàfquet du: conseil de guerre pour la rédaction et la signature des procès-verbaux, opération finale qui dure jusque vers sis^: heures. Dgcisions. ° Cette opération n'est pas encore terminée que le gouverneur militaire de Paris, immé-' diatement informé des résultats do la déli-' bération, les communique à la presse par l'analyse sommaire suivante,

I o Le conseil de guerre se déclare compétent relativement ̃ à la décision qu'il est appelé à prendre.

2o Le conseil de guerre décide qu'il va poursuivre Mil. Zola et l'erreux devant la juridiction compétente en se portant partie civile. 30 Le conseil de guerre émet le. voeu que le ministre de la guerre adresse une plainte au- grand-chancelier en vue de faire rayer M. Zola des cadres de la Légion d'homÇ'est donc un nouveau procès qui va s'ouvrir contre l'auteur du pamphlet «J'accuse u devant la cour d'assises de la Seine, CHEZ M. EMILE ZOLA

Promenade à bicyclette Provenu par dépêche.

Dès que fut connue la décision officielle du conseil de guerre, nous gagnâmes la gare Saint-Lazare pour nous rendre à Médan, où M. Emile Zola s'est. installé depuis quatre ou cinq jours.

Il est neuf heures du soir lorsque nous nous présentons au domicile de M. Zola, où ne brille aucune lumière. Notre coup de sonnette trouble les échos endormis du petit village. Dans le jardin qui précède la maison de M. Zola se met à aboyer avec fureur un barbet celui à qui le romancier se proposait de faire partager ses heures de captivité à Sainte-Pélagie. Enfin, une grosse voix demande « Qui est là f »

C'est le domestique. Nous apprenons de lui que M. Emile Zola, qui a passé son! après-midi à bicyclette, et qui est très fati- gué, se dispose à se mettre au lit. Nous in-<; sistons pour que notre carte lui soit néan-J moins communiquée et nous apprenons bientôt qu'en dépit de l'heure tardive M.,i Zola veutbien nous recevoir. Accueil cordial et gai. M. Emile Zola, qui a deviné le motif de notre visite, nous apprend tout de suite que la décision du conseil de guerre lui est connue. Une dépêche envoyée par un ami l'en a informé dans la soirée. IF' sait que de nouvelles poursuites vont être ordonnées contre lui. Mais on ne lui a pas' appris que le conseil de guerre a émis le vœu qu'il fut radié des cadres de la Légion d'honneur. Nous lui apportons le premiers cette nouvelle. t>. « Merci de votre visite. Me voilà main.* tenant complètement renseigné. » Qu'allez-vous faire? interrogeons-, nous.

» Ah ne me demandez point cela. Je ne puis rien vous dire. Il est indispensable que je m'entende avec mon défenseur. f. » Du moins pouvez-vous nous déclarer si vous vous attendiez à la décision que vient de prendre le conseil de guerre.. » Oui, certainement. Au fond de moi- même, j'ai toujours pensé que l'arrêt de la cour de cassation ne terminerait point les; choses. » Je prévoyais de nouvelles poursuites. C'était là ma conviction profonde. Depuis quelques jours, pourtant, l'opinion toute contraire d'une grande partie de la presse et de nombre de mes amis avait quelque peu ébranlé .cette conviction.'Ce matin mêmes,; j'étais jusqu'à un certain point indécis. Je commençais à croire qu'en présence de la grosse émotion que le procès a provoqués dans tout le pays on y regarderait à deux, fois avant de renouveler l'expérience. Vous voyez, mon premier sentiment était le bon. Je ne suis donc pas autrement surpris, et le gouvernement doit l'être davantage.

» On nous suppliait « d'avoir 'pitié de la » France ». Eh bien, la France saura coin- prendre, après la décision prise, aujour-i d'hui par le- conseil de guerre,, que ce n'est pas nous qui avons voulu provoquer de nouveau des agitations dans le pays. » M.Emile Zola s'en tient à ces déclarations^ et il se refuse à répondre àtoutes les autres questions. Il veut bien nous assurer, toutefois, qu'il conserve pour la cause dont il s'est fait le champion la même absolue con- fiance qu'au premier jour. « Oui, insiste-t-il, une confiance ines' branlable. Tôt ou tard, la vérité triomphera^ éclatante. » Sur ces mots, M. Zola nous serre la main, et nous prenons congé de lui. LA CITATION A M. ZOLA

Une nouvelle poursuite Les droite du parquet La prescription. [,\

La citation en cour d'assises qui, sur la plainte régulière du premier conseil de guerre deParis, réuni en assemblée générale^ va être lancée contre M. Emile Zola et contre M. Perrenx, gérant de l'Aurore, sera-t- elle identiquement libellée comme celle qui a été délivrée au mois de janvier deçi nier? Le parquet de la cour de Paris a, à ce su-r jet, une entière libeuté d'action et. de ré- daction. Si, après la lecture attentive du rapport de M. le conseiller Chambareaud, i1 estime que les termes de la première cita. tion doivent être modifiés, il peut le faire. C'est, en en'et, une nouvelle poursuite, sans aucun lien avec celle du mois de jan- vier dernier, qui commence. Par suite, en ce* qui concerne particulièrement le point fameux « de la connexité et de l'indivisible lité des faits lé parquet reste libre de ÏU miter encore plus etroitement la prévention.' L'article incriminé de l'Aurore étant du 13 janvier, la prescription de trois mois, comme on sait, en matière de presse sera acquise à la fin de la journée du 13 avril. Mercredi prochain, au plus tard, MM. Zola et Perrenx deyront donc recevoir leur cita» tion.

Qui présidera les débats?

Les conseillers désignés pour présider alternativement, chacun quinze jours du* rant, la cour d'assises de la Seine pendant le deuxième trimestre de l'année sontMM1,1 Grehen et Thibierge. C'est donc à l'un da ces deux magistrats que reviendra le péril-» leux honneur de diriger les débats de Tafk faire Zola seconde édition. il M. Grehen a cinquante-six ans. Il estentr^ dans la magistrature ou novembre 1870, IJ


a fait tonte sa carrièrà à feàrïs. Depuis sept ans, il est conseiller à la cour.

M. Thibierge a cinquante-cinq ans. Nommé Substitut à Pontoise en mai 1872, il est arrivé au parquet du tribunal de la Seine onze anaées après. Substitut du procureur général près la cour de Paris en 1889, il est conseiller depuis le mois de décembre 1893. Aucun de ces deux honorables magistrats n'a encore, comme président d'assises, di- rie les débats de procès sensationnels. C'est M. le procureur général Bertrand qui, après avis du ministre de la justice, dé- cidera lequel, de M. Grehen ou de M. Thibierge, présidera l'affaire Zola.

LA RÉGION D'HONNEUR

La plainte du conseil de guerre Les membres du conseil de

Nous disons plus haut que le conseil de guerre a décidé dé porter plainte devant le grand-chancelier de la Légion d'honneur contre M.Emile Zola, offlefer de la Légion d'honneur. C'est le ministre de la guerre qui devra remettre cette plainte entre les. mains du grand-chancelier.

.Le conseil de l'ordre est ainsi composé Président: général Davout, duc dAuersteedt, grand-chancelier, grand-croix de la Légion d'honneur;

Vice-président M. Jacquin, conseiller d'Etat, officiers, secrétaire général;

Membres MM. le vice-amiral Lefèvre, grand-croix; général Détrie, grand-croix général Lebelin de Dionne, grand-officier; général Laveuve, grand-officier; Decrais, député de la Gironde, ancien ambassadeur, grand-officier; Dislèro, conseiller d'Etat, grand-officier; le peintre Bdnnat, membre de l'Institut, grand-officier Doniol, inspecteur général desponta et chaussées," commander le poète SuHy.-Prudhomme, de l'Académie française, commandeur; Fonchon, conseiller à la cour de cassation, offlLe conseil de tordra n'avait reçu aucun avis hier soir.

A PARIS

CONSEIL DE CABINET

Expédition desL'affaire Zola.

Srfsô ministres se sont réunis, hier, à deux heures et demie, en couseil de cabinet, sous la présidence de M. Méline,

La délibération a. été consacrée à l'expédition des affaires cour.antes.

Le général Billot fait savoir a. ses collègues que le conseil de guerre qui a jugé le- commandant Esterhazy avait décidé de porter plainte, pour, diffamation) contre M. Etnile Zola est le gérant de l'Aurore.

RETRAITE POLITIQUE

M. Dupuy-Dutemps Cinquante qui ne se représentent pas.

1£. Bupuy-DutempS^ député sortant îépu»blicain radical, de Gaiïlac (Tarn), ancien mir nistre des travaux pubücs du cabinet Ribot, vient de faire savoir à ses. électeurs qu'une s6 représentera pafi et. rentre dans la vie prihrée.

Jtt donne comme motif de sa retraita que le résultat de la téceste élection sénatoriale tpiî a eu lieu dans le département, et où il a échoué, Lui a démontré qu'il était « en, diSsenii/ïmentavee un grand,nombre d'électeurs rôçablicafns surla direction à imprimer à la peMttque du pays »

La. décision de M. Dupuy-Dutpmps porte à xtûe cinquantaine le nombre des députés qui renuncent à se représenter.

LE DISCOURS DE M. BRIS3ON II sera affiche. Le « Bulletin des communes» Les précédents.

'tien- que la proposition d'affichage du discours de M. Henri Brisson n'ait pas été votée, la harangue du président de la Chambre tf en sera pas mains placardée dans les trente-six mille communes de France. En effet, conformément aux précédents, les dtecourS" des présidents des Chambres sont insérés au Bulletin des communes, etrôft' sait que tous les numéros de cette publication sont affichés dans les mairies, Cette procédure existe depuis de longues attnëes. C'est aies? que le Bulletin, des que M. Méliôe, alors président é& la Chambre, prononça, en 1889, pan r la clôture des travaux; de la quatrième lëgMatore. En il pui>lfei également le discours du président Cââimîr^Periér.

VENDREDI SAINT

Dtâns les églises Art et religion De Notre-Dame à. la Madeleine.

De longues files de dévots ou de curieux s'échelonnant sur les marches des temples de*reposoirs où les draperies de soie. Wan.cM, de. velours pourpre encadrent des massifs de verdure et de fleurs, irradié» d'innombrables eierges des sermons eommentaNt les différentes scènes de la Passion du Christ; des exécutions: magistrales des plus, dottloureux Stabat, des hymnes quasi-cé- lestes des maîtres ancien®.

Tel a été le vendredi saint d'hier, plas gqé jamais fêté, plus que jamais couru, A Notre-Dame, le cardinal Richard officie à-neuf heures; pais, dans l'après-midi, après que le P.Aïïriault; jésuite, eut pris peur thème la. Passion, oeuvre de sagesse, de justice et à'&mxms »,. les fidèles vont adbeer la croix etvéaéjrer les saintes rettLes chaateors de Saink-Gervais ont inscrit à. leur programme des morceaux de PaleStrina, de Vittoriai, de- Nanini trois cents enfants suivent l'exôceiee du chemin de la. <3e> ne sont, il SaiaWSuipKîe, autour de l'autel, que blancs surplis des élèves du séminaire, tandis que le Pv Vallée démontre l'inanité des paraéeations tentées- centre l'Eglise catholique. A:. Saint.Eustache, il en coûte deux fcanes- pour entendre le Stabat de Rossinï.

:Elus évangéliqtïeme'nt désintéresser le curé de Saint-Etienne du. Mont remet, en sou venir de la,Cène, un pain et une bour teïlle de vin chacun des treize vieillards, pattvres dont il vient de laver les pieds. ,Le' transparent éclaire â la lumière électrique dans lequel* à h Madeleine, M. Paul Bcaitarrr à représenté la Cène, que' surmonte la"- visfon, du Calvaire, continue d'obtenir soc succès de la veille. Partout, des fleurs, en croix, en bouquets, en guirlandes. En chaire, le P. Fortes prononce une chaleuréuse exhortation sur les « sept paroles du Christ a, entrecoupée des passages appro- priés de l'oratorio* de Théodore Dubois. "Cëfémonies" artistiques et grandioses égaliement à Notre-Dame-des-Victoires, à SaintRoeh, à la Trinité, à. Saint-Augustin partout, enfin, où. le caractère des solennités fait une religion émouvante et superbe. LE SERVICE MÉDICAL DE NUIT 'Sfeajottrs la réglementation Les médecins se plaignent des

]' réquisitions.

,0b. sait quelles difficultés l'administati on reaconlxa pour la réglementation du service médical de nuit.

Il avait été établi que, quand un médecm serait appelé, la nuit auprès d'un malade, la préfecture paierait la visite au prix uniioïme de dix Irancs.

II paraît que le corps médical se propose de, réclamer contre une nouvelle modiûcartion apportée par l'administration dans le fonctionnement de ce service.

.Tout en protestant, de leur dévouement, ïés médecins de nuit déclarent n'avoir ja-' Biais vu un aussi grand nombre de réquisitions que depuis la nouvelle réglementation, J^es.pauvres gens, sachant qu'ils étaient

autorisés à requérir, â partir de dix heures du soir, sans bourse délier, les soins du ''médecin de nuit, se rendaient au poste de police de leur quartier, qui envoyait immédiatement chercher le médecin de service. D'où multiplication des visites de nuit, qui grevaient fortement le budget'de l'administration.

Cette dernière vient de prévenir les médecins que leurs visites ne leur' seront plus payées dix francs, mais qu'une moyenne serait établie dans chaque quartier du nombre de visites pendant les trois dernières années et qu'on alloueraitpour chaque quartier autant de fois dix francs que la moyenne établirait de visites par an.

Les médecins s'aperçurent que, de par ce nouveau règlement, la moyenne ressortait à six francs. Ce qui était de nature à les faire murmurer.

Plusieurs d'entre eux sont disposés à donner leur démission, préférant, disent-ils, reposer tranquillement la nuit que d'être dérangés constamment pour une rétribution dérisoire.

LES FIACRES AUTOMOBILES Chez M. Bixio La mise en circulation des nouvelles voitures .La question du compteur.

Il paraît, décidément, que nous ne tarderons pas à voir circuler dans Paris les fameux fiacres automobiles. On a annoncé qua. la mi-septembre ne se» passerait pas sans que la Compagnie générale ait lancé à travers nos rues et nos carrefours les centaines de voitures sans chevaux que l'on construit actuellement dans ses chantiers. Il y a un peu d'Bxagération dans cette nouvelle. Des centaines » c'est peut-être beaucoup dire. Au siège de la compagnie, où nous nous sommes rendu pour avoir de plus amples renseignements, l'aimable M. Bina a bien voulu nous dire lui-même qu'on n'en avait commandé que cent dix. « Nous les mettrons en circulation, nous dit le président du conseil d'administration, aussitôt qu'ils nous seront livrés, et nous espérons, que ce sera bientôt. Nous avons fait tout le possible pour que le public en tire une complète satisfaction. Les voitures seront mieux établies et plus élégantes que celles dont nous nous servons actuellement. Elles auront toutes quatre places, bien que, cela va sans dire, le prix de la. course et de l'heure ne soit pas augmenté. Elles auront aussi plus de rapidité. En un mot, nous sommes persuadés que le public les accueillera avec faveur et que nous serons obligés,, à bref délai, de généraliser la transformation que nous allons essayer. » N'a-t-on pas parlé, interrogeons-nous, d'un compteur qui permettrait non seule- ment le contrôle du voyageur, mais aussi celui de la compagnie?

» C'est une information tirée je ne sais d'où et à laquelle, en tout cas, nous sommes parfaitement étrangers. Le seul compteur dont nous pensions nous servir est celui qui fonctionne présentement sur un certain nombre de nos voitures et qui n'a d'autre but que de mettre enusage le tarif des « petites courses n, dont tout le monde aura à. se féliciter le public, les cochers et la compagnie.

» Jusqu'à présent, pourtant, vous le Savez, les cochers paraissent assez hostiles à ce système.

» Parce qu'ils, espèrent fa mise en service du compteur horo-kilométrique avec limitation des heures de travail et fixation d'un minimum de salaire. Mais, outre qu'on ne connaît présentement aucun comp- teur de. ce genre vraiment pratique, je puis tien vous direquelesautres réformes sont do celles auxquelles nous ne nous résoudrons jamais. Le cocher est, en effet, un ouvrier tout tait spécial, qui travaille hors de toute surveillance, de sa propre initiative, et qui peut, selon sa bonne volonté, sa politesse, son, habileté, tirer un revenu plus ou moins considérable de son équipage. Comment pourrions-nous accepter, dans ces conditions, de payer au môme tarif le cocher qui nous rapporterait tous les jours un bénéfice et celui qui nous occasionnerait tous les jours un déficit?. Cela pourrait devenir très onéreuxet cela serait sûrementinjuste. Nos fiacres automobiles seront donc munis du. compteur actuel, dont le premier avantage est de rendre impossible toute contestation entre le client et le cocher. Mais, si, d'ici là, on nous propose un système qui puisse nous permettre de contrôler le travail de nos cochers, nous'ne demandons certes pas mieux que.de l'adopter, car personne n'est plus, intéressé que nous-mêmes à ce M.Bixio pense que les premières voitures automobiles paraîtront dans Paris vers le milieu de l'été.

PETITES NOUVELLES

Les Chambres; étant entrées en vacance^ jeudi, la président da la République, accompagné de M. Blondel et du colonel Slénètrez, quütera Paris casoir^a. cinq, heures et demie, par 1e Méditerranée-express, qui arriva à Nice dimanche matin, à neuf heures.

M. Félix Faure, qui habitera, à Cimiez, l'hôtel Eiviesa-Palace, pcès du BegiaarPalâce, ou est installée la reine d'Angleterre, rendra, probablement lundi, visite la souveraine. Il profitera, d'ailleurs, de son séjour, qui se prolongeca. jusqu'au 17 de ca mois, pour échanger ces entrevues avec les personnalités de marque en villégiature¡ sur le littoral.

Le directeur du cabinet présidentiel, M. Le Ctall, restera àl'Mlvsée- et ne prendra ses vacances qu'après lu retour du président à Paris. Hier, le chef de l'Etat a rendu auz présidents du Sénat et de la Chambre la visite qu'ils lui avaient faite en raison de la clôture des travaux parlementaires.

Le vice-amiral ministre de la marine etMma Besnard donneront, d'aujourd'hui en huit, un dîner officiel qui sera suivi, à neuf heures trois quarts, d'une réception sur invitations. Nous aurons, vendredi; prochain, la visite de la reine régente des Pays-Bas et de la jeune reine Wilhelmine, qui, avant de se rendre à Cannes, puis dans le nord de l'Italie, ont décidé de faire très ample connaissance avec les musées et les monuments parisiens.

C'est là un des compléments obligés de Finstraction de fa souveraine, qui, grâce aux sa1 vantes lésons des' professeurs de l'université, parie couramment cinq langues le néerlandais, le français, l'anglais, 1 allemand et l'italien. Elle s sait Içjjrcnt,, l'économie politique, la peinture, le patinage, conduit magistralement un attelage, aime passionnément le théâtre, un peu moins les concerts de musique classique. Enfin, ce qui ne gâte rien, elle s'est exercée f la pratiqua dû la charité en visitant les hôpitaux, Les orphelinats et les établissements de bienfaisance de sa résidence de la Haye. Et dire que le métier de roi a longtemps nasse, pour le roi des métiers t

Le, second. congrès. des professeurs de renseignemeat secondaire public, dont nous avons annoncé la préparation, s'ouvrira, jeudi prochain, dans un: des amphithéâtres de l'Ecole de droit.. M» Rabaud. professeur au lycée Charlemague» rapporteur général du congres de 1897, i présidera, à. dix heures du matin, la première séance..

C'est le 20 de ce mois que doivent se réunir, sous" la présidence du cardinal Richard, les membres de la société civile propriétaire du terrain de la. rue Jean-Goujon sur lequel s'élèvera, la. chapelle commémorative de l'incendie du Bazar de la charité.

En cette séance seront définitivement arrêtés les détails delà cérémonie de la pose delà première pierre, qui aura lieu. l'après-midi da 4 mai, jour anniversaire de la catastrophe, la matinée étant réservée aux services du bout de l'an dans les paroisses, des- victimes. M. Guilbert, architecte, inspecteur général des'monuments historiques, a fait approuver ses plans par l'archevêque de Paris et pourra commencer les travaux au premier jour. Le docteur Tarnier, professeur de clinique obstétricale à la Faculté do médecine de Paris, a légué 100,000 francs à la Ville de Dijon en exprimant le désir que cette somme fût affectée à une fondation, soit au.jfroïit des femmes enceintes ou en couches, soit au profit de nouveaux-nés.

Quatre adjudications en vue de l'Exposition de 1900 pour le vendredi29 20 avril Celles des travaux de construction du palais du Génie civil, sur 'une mise prix de 1&2,OCO francs; du palais des Fils, tissus, vêtements, mis à prix 154,600 francs du palais des Mines et de la métallurgie, 81,000 francs, et du palais

de l'Education, de renseignement, des iristeoments et procédés généraux des lettres, des sciences et des arts, 82,70fftrancs.

La Société de l'histoire de là Révolution française _a nommé président pour 1898 M. Jules Claretie, de l'Académie française.

Il n'est bruit en ce moment que d'une véritable révolution dans la mode par l'adoption de la couleur pour la chaussure do luxe. Le rubis, le maïs, le myrthe, l'héliotrope vont se porter couramment, surtout avec les toilettes claires. Le soulier dit Bobetle s'annonce comme le roi delà saison. C'est la Cordonnerie Xortoni, du coinde la, rue Taitbout, qui l'a lancé et le fait figurer dans son originale exposition actuelle. Ces modèles coquets n'entraîneront pourtant pas la femme en de folles dépenses, car, pour moins.d'un louis, la Cordonnerie Tortoni, dont le nouveau catalogue vient de paraître, satisfera leur caprice.

Mouvement des voyageurs entre la France et l'Angleterre pendant le mois de mars CalaisDouvres, 20,761 passagers Boulogne Folkestone, Dieppe-Newhaven, 7,938. Sont promus ou nommés dans l'ordre de la Légion d'honneur pour faits de guerre Officiers les chefs de bataillon d'infanterie de marine Golsdchœn et Ganier.Ghevaliers le lieutenant d'artillerie de marine Glandu, les capitaines d'infanterie de marine Bouland et Mazillier, les lieutenants d'infanterie de marine Gramont, Pichon, Garnier et Barfety, le capitaine d'infanterie de marine Talon, le lieutenant d'infanterie de marine Aupetit-Durand et le médecin de la marine Abbatucci.

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Visiter l'exposition dans les salons de Mme Lion, ravissants œufs de Pâques tout en fleurs aux parfums exquis, élégamment enrubannés et à des prix modéré s. Corbeilles fiançailles, gerbes, présents, etc.; bouquets mariée, demoiselle d'honneur. Lion, 19, boulevard Madeleine. Téléphone. EN FRANCE

LE PROCUREUR GÉNÉRAL lïlAKAU Ses débuts Ses deux exils Le « bandit couronné» La « réparation » Liberté de la

presse.

TbTJLorrsE, 8 avril. De notre corres- pondant particulier. L'arrêt de la cour de cassation dans l'affaire Zola appelle l'attention sur le haut magistrat dont les conclusions ont été adoptées. Les journaux ra- content à son sujet une foule de choses que nous ne croyons pas exactes. M. Manau ayant commencé sa carrière judiciaire dans le ressort de Toulouse, il nous est facile de rectifier les erreurs qui semblent changer le caractère de sa physionomie. M. Manau débuta au barreau de Montauban dans les premières années de 1848. La jeune République n'eut pas de plus fougueux partisan. Son langage enflammé soulevait les passions de la multitude. Aussi, le 8 décembre 1851, un décret d'exil lui fit passer la frontière. En 1855, il revint prendre sa place au barreau et, en commençant sa première plaidoirie, il s'écria

« Je proteste contre la mesure violente qui me jetait, il y aquatre ans, en prison, et de la prison en exil, et je suis heureux de me retrouver dans le sanctuaire de la justice, cette grande et sainte chose que les victimes de l'arbitraire invoquent sans cessé, qu'elles attendent trop longtemps, mais qui arrive enfin. » On devine l'impression causée par ces paroles, retentissant au milieu d'une époque de silence.

Les maîtres du jour ne pouvaient qu'en prendre ombrage, et, à l'avènement du général Espinasseaù ministère de l'intérieur, on transporta M. Manau en Algérie. Plus tard, il vint s'asseoir au barreau de 'Toulouse. La proscription lui avait fait une espèce d'auréole qu'il entretenait avec un soin pieux. Plusieurs fois, il défendit le fameux Armand Duportal. Dans ses plaidoiries passaient toujours des cris de haine et des appels à la vengeance contre celui qu'il qualifiait, après 1870, dans un discours officiel, sous l'hermine de chef du parquet toulousain, de « bandit couronné ». Depuis- le Quatre-Septembre. Arrive le Quatre-Septembre.Aussitôt qu'Armand Duportal prit possession de la préfecture, M. Manau devint son principal collaborateur. Je me souviens même à ce propos d'un incident assez caractéristique. Il s'agissait de savoir si l'archevêque de Toulouse irait faire sa visite le premier ou s'il se bornerait à la rendre au fonctionnaire qui, la veille même, l'insultait dans son journal Y Emancipation. Mgr Mîolan délibérait encore avec ses vicaires généraux lorsqu'une voiture entra dans la cour de Parchevêehé. C'était le « terrible proconsul accompagné de M. Manau qui, paraît-il, l'avait décidé à être fidèle à la tradition et qui venait offrir au prélat ses hommages de préfet de la République.

Après quelques jours^ un décret nommait M. Manau avocat général à Toulouse, et, le 31 décembre 1870,. il était bombardé procureur général en remplacement de M. de Saint-Gresse, fait premier président. M. C. Piou, père de l'ancien député de la Haute-Garonne, ayant atteint la limite d'âge, laissait sur notre cour d'appel un parfum d'honneur, de dignité et de vertu que personne n'a encore oublié.

M. Manau fut installé en grande pompe le 15 janvier 1871. On remarqua beaucoup parmi les autorités la présence de l'archevêque de Toulouse.

Le discours que le nouveau procureur général prononça fit tapage. II considérait son élévation comme une véritable « réparation B.'Iîeutdes motstrès acerbes contre l'Empire tombé.

Voici une phrase de sa harangue Je ne saurais m'alarmer ni des attaques passionnées des uns ni des utopies exagérées des autres. La presse a la vertu de la lance d'Achiite elle guérit les blessures qu'elle fait. Aussi liberté entière lui sera accordée. Il n'y aura pas de procès de presse.

Je n'oublierai pas que la République, est la régime de la loi cette parole serama devise et mon drapeau. Victime de l'arbitraire, j'ai appris à le détester,, et je suis quand même pour le respect de tous les droits et de toutes les libertés. Aussi j'en poursuivrai la violation quels que soient les coupables.

Enfin, il promit de ne plus songer à ses légitimes griefs- <c La miséricorde, s'écriat-il, fait partie de la justice. »

M. Manau ne demeura: pas longtemps dans ses hautes fonctions à Toulouse. Il fut appelé dans le ressort de Paris, avant d'être nommé procureur général à ,la. cour de cassation.

FAUX BILLETS DE BANQUE

Deux arrestations à Marseille Fraude aux dépens de la Banque nationale belge.

MARSEILLE, 8 avril. Le procureur du roi à Bruxelles est à Marseille depuis quatre jours, instruisant une importante affaire de faux billets de la Banque nationale belge. Deux Italiens ont été arrêtés récemment par la police française au moment où ils essayaient de faire passer deux de ces billets.

Prévenu aussitôt, le gouvernement, belge a télégraphié que l'affaire l'intéressait fort, car elle se rattachait à une entreprise de falsification de billets de banque dont le siège devait être en Italie.

Le procureur du roi a assisté ici à l'interrogatoire des détenus et suit l'enquête avec un vif intérêt.

La question soulève des difflculté.s de droit international, car il s'agirait pour le gouvernement français d'extrader deux étrangers au profit d'un Etat étranger. Mais on résoudra peut-être le problème en poursuivant simplement les deux coupables devant les tribunaux français sous l'inculpation de faux en écritures publiques ou encore pour émission en France de faux billets de banque étrangers.

CHATEAU INCENDIÉ

Alexçon, 8 avril. Un violent incendie a détruit, hier, le château des Anthieux, arron-

dissement d'Argentan, appartenant au baron Hubert de Caix de Chaufieu, ancien conseil- ler général de l'Orne. ADJOINT RÉVOQUÉ

Aéras, 8 avril. Par décret rendu sur la proposition du ministre de l'intérieur, M. Boulet, adjoint au maire de Longuenesse, précédemment suspendu, est révoqué de ses fonctions.

Cette mesure est la conséquence de la condamnation encourue par M. Boulet, devant le tribunal de Sàirit-Omer pour avoir pris à partie le maire en séance du conseil municipal.

A L'ÉTRANGER

L'EXPLORATEUR ANDRÉE

Stockhoïm, 8 avril. Le consul de/Suéde et de Norvège à San-Francisco a télégraphié aujourd'hui que le rapport de Carr au sujet de l'expédition Andrée était visiblement dénué de fondement.

L'EXPOSITION DE 1900

BUCAREST, 8 avril. Le Sénat a voté un crédit de 1,300,000 francs pour la participation de la Roumanie à l'Exposition de 1900. JOURNAUX DE CE MATIN M. ZOLA ET LA LÉGION D'HONNEUR Un rédacteur du Figaro a interviewé, sur le cas do M. Zola, un général qui occupe un haut grade dans la Légion d'honneur. « M. Zola a manqué à son devoir comme légionnaire il l'égard d'autres légionnaires, la plupart des membres du conseil de guerre, qu'il a accusés d'avoir « acquitté par ordre » le commandant Esterhazy étant membres de la Légion d'honneur.

» Et il a manqué aussi il ses devoirs de légionnaire en attaquant l'honneur des officiers français. « Aquilter par ordre 1 » Savez- vous que cette accusation abominable équivaut à dire que ces officiers, que ces membres de la Légion d'honneur sont de plats valets pour qui le devoir n'est rien et la soumission tout? » On ne pouvait pas leur faire de plus sanglante injure. Et vous ne vous doutez pas de la colère et de l'indignation que ces paroles ont soulevées dans l'armée.

» Alors, vous croyez à la radiation ? »̃– Je n'ai pas dit cela. J'estime que le conseil de l'ordre peut tenir compte de ce Tait que ,M. Zola a suivi une impulsion du moment, inspirée par l'ardeur des discussions et une exaltation incontestable. Mais, on n e saurait en douter, M. Zola encourt une peine disciplinaire. j>

LA xROUTE DE THÉBES

Pu Gaulois

Quelques personnalités littéraires voudraient que la tamilla d'Alexandre Dumas donnât l'autorisation de mettre dans le programme de la représentation dont le bénéfice doit être affecté au monument du grand dramaturge le premier acte de la Route de Thèbes. L'expression de ce désir a éveillé des curiosités d'autant plus vives que cette œuvre d'Alexandre Dumas est inconnue et que suprême régal on y pourrait applaudir la Dus e.

Malheureusement, il faut renoncer à cet espoir. La famille d'Alexandre Dumas est bien décidée nous le tenons de bonne source à respecter les dernières volontés du maître. Or pas une seule ligne des œuvres manuscrites laissées par celui-ci ne doit être publiée, du moins avant longtemps. Les héritiers de l'auteur du Demi-Monde, sur ce chapitre, .se montreront intraitables.

Pour compléter ces renseignements, d'une rigoureuse exactitude, nous devons ajouter que Ime Alexandre Dumas a l'intention de déposer, plus tard, il la Bibliothèque nationale tous les papiers inédits de l'illustra dramaturge, sous la condition sine qua non qu'ils ne seront pas livrés au public avant un long laps de temps:

LA PfiOfE DU FEU

Le Petit Parisien donne ces renseignements sur t'incendie du château des Antbieux, dont nous parlons d'autre part Le feu a dévoré pour 60,000 francs de valeurs au porteur, 6,000 francs en billets de banque et 3.0(X) francs en pièces d'or.

Le mobilier était estimé 120,000 francs les effets et les objets personnels, 60,000 francs; l'argenterie, les bijoux et les diamants, 80,000 francs.

Avec les bâtiments, les pertes occasionnées par cet incendie sont évaluées a 500,000 francs. fl y a assurance pour 100,000' francs seulement.

M. Hubert de Caix était absent au moment du sinistre et faisait à Alençon une période d'instruction militaire en qualité d'ofticierde cavalerie, détaché au 14° hussards.

LA MAISON 'DE BONAPARTE

Du Figaro:.

On vient d'enlever à l'immeuble de la rue Richeliou portant le n° 34 une plaque de marbre qui attestait fauss ement que Molière était mort dans cette maison.

C'est parfait mais ne pourrait-on, pendant qu'on y est, rendre un nouvel hommage à la vérité historique en faisant enlever de la maison qui fait le coin du quai Conti et de la rue do Nevérs une autre plaque, relative Bonaparte celle-là,, et dont nous avons pris hier, dans le couloir où elle est fixée, la copie que voici

CI Souvenir historique. En 1785, l'empereur Napoléon Bonaparte, otncier d'artillerie sortant de l'Ecole de Brienne, demeurait au cinquième étage de cette maison. Autorisation spéciale de S. M. l'empereur Napoléon in, en date du 14 octobre 18o3. »

L'authenticité est ici certifiée, on le voit, par une pièce officielle, l'authenticité d'un fait absolument faux 1.

Auguste Vitu a écrit, en effet, une plaquette dans laquelle il prouva clairement et péremptoirement que la maison du quai Conti, où Bonaparte, pendant ses vacances, descendaitchez les parents de la future duchesse d'Abrantës, est non point celle qui porte le numéro 5, mais bien celle qui fait l'angle du quai et de l'impasse Conti et porte le numéro 13, à côté de la Monnaie.

UN HORRIBLE MASSACRE

De San-Lucido (Italie), au Petit Journal

Un nommé Antonio Mazza, portefaix, âgé de vingt ans. marié et père d'une petite fille de treize mois, s'étant pris de querelle pour un motif futile avec un nommé Fanella, le tua d'un coup de poignard au cœur. Le garde communal Achilli ayant voulu arrêter l'assassin fut tué avec la même. arme.

[ Mazza se mit alors à courir a travers la ville, donnant sans miséricorde, à tort et à travers, des coups de poignard aux personnes qu'il trouvait sur son passage. C'est ainsi que Mma Janmizzi, M. Micoali père et son fils Salvatar fureut tués.

L'assassin, après avoir blessé encore onze personnes, plus ou moins grièvement, a reçu enfin dans les jambes un coup de fusil chargé de petits plombs.

Mazza rentra sa maison, sa traînant sur le sol il l'aide de ses mains; il témoigna à sa femme sa rage de n'avoir pu continuer l'œuvre de destruction qu'il avait préméditée.

L'épouvantable fait ayant été télégraphié a la préfecture de Cosenza, le commissaire de poîice, M. Eossetti etle lieutenant des carabiniers arrivèrent à San-Lucido avec plusieurs de leurs hommes, le préteur et le juge d'instruction. Le monstre, arrêté, a cyniquement avoué le massacre commis par lui.

L'EX-AGENT RODOT

Du Cri (te Paris

Quelques-uns de nos confrères ont pris au tragique le cas de Tex-agent de police Eodot, qui vient de bénéficier d'une ordonnance de non-lieu, le crime pour lequel il était poursuivi étant prescrit.

Que ces sensibles chroniqueurs se rassurent. Nous avons eu occasion de rencontrer Rodot il ne se plaint nullement de son sort, au contraire 1 Lui, qui était taciturne, est devenu gai comme un pinson. Et il y a de quoi, jugez-en

Chaque matin, il reçoit des pays les plus imprévus des lettres de félicitations, anonymes le plus souvent. Ses correspondantes joignent presque toujours à l'expression de leurs sentiments affectueux un mandat-poste ou un billet de banque.

Et le comble, c'est qu'une jeune fille russela voilà bien, l'alliance lui offre son cœur e sa bourse, qui est garnie souhait, paraît-il. M. CLEMENCEAU ET LES POURSUITES De l'Aurore, sous les- initiales de M. Clemenceau

Ainsi que je l'avais prévu, le conseil de guerre vient de décider qu'il y avait lieu d'intenter de nouvelles poursuites contre Zola et l'Aurore. Cette conclusion s'imposait. Les politiques, comprenant que de nouveaux débats

ne peuvent abôufir- qu'a "des tnanifestatiënsnouvelles de véritéi menaient campane, depuis plusieurs jours, pour amener les officiers consultés à se désintéresser de J'affaire. Tout était possible hormis cela je l'ait dit d'a,or,

Voila pourquoi les efforts du gouvernement at de sa presse sont venus échouer devant l'inexorable logique qui mettait les juges d'Esterhazy dans 1 obligation de poursuivre leur accusateur, quoi qu'il pût advenir.

Nous retournerons donc à la cour d'assises, et, comme nous ne demandons rien que la jus-.tice et comme nous ne cherchons rien que la vérité, nous nous félicitons hautement de l'occasion qui nous est donnée d'éclairer plus complètement l'opinion publique, pour lui permettre de distinguer enfin l'innocence du crime. DÉCOUVERTE D'UN CORRÈGE

t De Lille au Petit Journal

Au cours de modifications apportées au classement primitif des toiles au musée du palais des Beaux-Arts, à Lille,M. Deuilly, conservateur du musée, a découvert une toile originale d'un prix inestimable, cataloguée sous le n» 958 et larubrique le « Repos en Egypte ». M. Deuilly avait cru retrouver dans cette toile les meil-'leures qualités du peintre lombard Antonio Allegri, dit le Corrège.

C'était, en effet, la touche du maître italien, et après quelques tentatives, apparut la signature, d'Antonio Corrège, suivia de la date de LES EMPRUNTS DE PARIS

M. Grébauvàl, conseiller municipal, rapporteur général du budget de Paris, consacre, dans la Revue municipale, un article aux emprunts de la Ville. On sait qu'en septembre prochain a lieu la conversion de l'emprunt municipal de 1886. « Mieux vaudrait dire plus exactement que la Ville de Paris rembourse par anticipation, au moyen d'un autre à émettre conjointement, l'emprunt de 1898. »

J'ai eu l'occasion, dans mon rapport général de 1896, pour 1897, d'établir l'échello du crédit emprunteur de la Ville de Paris. Elle est curieuse. Je dirai plus elle est enorgueillisante. Soue l'Empire, nos prédécesseurs ont commencé à appliquer le système actuel lors de l'emprunt de 1855. Celui-là s'amortissait en quarante ans. Il coûta, tout calculé, 5 fr. 88 0/0. Le suivant, celui de 1860, amortissable en trente-sept ans, revint il. 5 fr. 28 0/0. Celui de 1865, amortissable en soixante ans, fut à 5 fr. 30 0/0, ce qui s'explique. Le dernier, celui do 1869, ramené à quarante ans, remonta à 5 fr. 50 0/0. Ici se clôt la série impériale.

La République prend la suite des affaires, au milieu de ruines tragiques. Un reflet d'incendie éclaire la petite salle du palais du Lusombourg où siège le premier conseil municipal élu. 11 faut réparer, consolider, progresser. L'emprunt de 1871 est un emprunt de liquidation, car, au 31 mars 1870, clôture de l'exercice 1869, nous devions encore 353,190,200 francs au Crédit foncier, nous avions un passif de 100,000,000 de francs du fait de la caisse des travaux, nous étions débiteurs d'une indemnité de guerre de de francs. L'emprunt, après arrangements divers, dont la consolidation de la créance du Crédit foncier, fut prévu, par délibération du 29 mars 1871, pour 259,645,216 fr. 72, qu'un vote du août 1871 porte il. de francs. Il fut couvert quinze fois 1. De ce moment date l'ère de prospérité, facile à établir par comparaisons, tous nos emprunts sauf celui de 1876, amortissable en 73 ans ayant été calculés pareillement, pour s'amortir en 75 ans.

us nous reviennent successivement Emprunt 17

1876. 4 3

1892. 3 85

(Crédit foncier}. Il

L'emprunt 1898 sera enregistré sur la base maxima, amortissement compris, de 3fr.33 0/0. EXPLOIT DE CHAUFFARD

De Cannes au Vélo

Un cycliste qui venait de la Bocca a été pris on écharpe par une automobile dont le propriétaire est resté inconnu. Le cycliste a été renversé et traïné sur un espace de quelques mètres, puis est resté évanoui, tandis que le chauf£4ur disparaissait.

La victime fut relevée quelques instants après et fut transportée dans la pharmacie Sautseron, où elle reçut les premiers soins. Une enquête a été ouverte pour retrouver l'imprudent, qui aurait dû au moins porter secours au cycliste.

PREMIERS-PARIS

Le Journal, M. Alexandre Hepp, donne ce conseil à M. Osiris, le propriétaire de la Malmaison

s C'est pour la Malmaison, paraît-il, qu'il vient d'achetér les hautes colonnes de marbre rouge de la Cour des comptes; mais, en vérité, son dilettantisme aurait la l'occasion de s'exercer plus joliment que par l'embellissement. Qu'il nous rende plutôt l'illusion par les choses de la présence de L'empereur, qu'il fasse revivre la maison en tous ses, objets et détails exacts, en son aspect, en son âme qu'il cherche, collectionne, rafle, réunisse ce qui est aux quatre vents, et, après avoir contribué à la statue de Musset, dont les strophes ont répondu au Rhin allemand, qu'il restitue à notre piété quelque chose de celui qui fit le Rhin français! »

L'Echo de Paris, M. Ed. Lepelletier, propos du terme

c Le changement dans les rapports entre'propriétaires et locataires serait une oeuvre d'apaisement social, de bien-être et de réconfort. La plaie du terme ne s'envenimerait plus à chaque saison. Etablir le paiement des loyers par petites sommes serait de la belle et bonne philanthropie législative. C'est une proposition à soumettro à la Chambre nouvelle.

» Il est vrai que ces réformes, qui intéressent des millions et des millions d'êtres viyants, apparaissent comme dépourvues d'actualité à cette meute dévorante du laissercourre électoral, se disputant l'or du budget, le morceau de portefeuille et la part de souveraineté. »

Le nouveau procès Zola.

Le Figaro, M. J. Cornély, conclut ainsi a Les partisans de Zola ont embrouillé les choses et compliqué les situations, au point qu'ils ne peuvent plus désormais remporter la victoire sans anéantir les conventions, les contrats dont vit la France depuis ses malheurs. » Et il faut avoir perdu le bon sens. la raison, pour heurter de front une institution telle que 1 armée française et pour se condamner soi-même à ne pouvoir reussir qu'au prix de la disparition de cette armée à laquelle la France a donné le plus pur de son or et le plus pur de son sang. »

La Libre Parole, M. Albert Monniot Les sept loyaux soldats composant le conseil de guerre. en poursuivant la châtiment de l'irréductible ennemi de la patrie française, le juif immonde qui tremblant, devant le fer, a pris l'or pour instrument de conquête, a bien mérité de tous les bons Français de France. »' Oui, nous allons revoir les jours d'agitation, les jours de trouble mais qua tous ceux qui seront lésé.%se disent bien que c'est le juif qui l'a voulu ainsi et a su imposer sa velouté souL'Aurore, M. G. Clemenceau, dit que les relations du commandant Esterhazy avec 1\1. de Scûwarzkoppea constituent le fond de. l'affaire an discussion.

« Le conseil de guerre, bien entendu. n'avait eu garde de poser cette question à l'officier qui comparaissait devant lui. Comment admettre qu'un avocat prit cette liberté Que ce commandant français ait eu de fréquents Fapportà avec l'attaché militaire allemand, nul ne le contestait, personne ne s'en trouvait choqué. Mais qu'on osât le lui demander, voilà ce qui soulevait les protestations des tartufes du patriotisme empressés la défense du uhlan. » Avec beaucoup d'autres encore, cette question ne fut pas posée devant M. Deiegorgue. Nous la retrouverons plus tard. »

Le Rappel, M. Lucien Victor-Meunier « Le procès que l'on va recommencer, ce sera; cette fois, le procès tout entier.

» » Il n'y aura plus da distinction possible entre affaire Bstertiazy et l'affaire Dreyfus; tout pourra être dit et tout devra être entendu. » Ce procès caractérisons-le d'un mot ce sera bien réellement le commencement de la revision du procès Dreyfus.

» Ainsi, par la force même des choses, tout concourt au succès de nos justes revendications de ceux que nous avons à combattre, les fautes, les erreurs nous aident, et ce sont leurs propres mains qui nous entrebâillent la porte par où la vérité passera. »

Le Gaulois, M. L. Desmoulins

a Le procès recommence parce que le gouvernement l'a mal engagé. La cour de, cassation déchaîne de nouveau l'orage que l'on devait croire apaisé, parce que le gouvernement l'a livrée aux rancunes socialistes.

» Les, membres du conseil de guerre se chargent moins de leur propre cause que de fendre.

lèe an gouverneo}ent,ofc elle sedissïmûle sous le masque de la modération.

» Les ministres ont encore le temps de se ressaisir et de donner l'impression qu'ils sont et méritent de rester un gouvernement. Qu'ils se. hâtent s'ils ne veulent pas dresser eux-mêmes à leurs adversaires une merveilleuse 'plate-forme pour les. élections. Le Siècle, M. Yves Guyot, prévient les membres du conseil de ,guerre:' a Ils peuvent être certains que le nouveau procès atteindra une ampleur que n'a pas eue » M. Emile Zola citera de nouveaux témoins il appellera les diplomates qu'il avait indiqués il appellera d'autres noms encore, et, cette fois, il faudra bien aller jusqu'au fond.

» Nous remercions, pour notre compte, les membres du conseil de guerre d'avoir ou la courage d'engager ces nouvelles poursuites. n Le Radical, M. Sigismond Lacroix

Cette fois, il faudra bien, bon gré, mal gré, laisser démontrer l'illégalité commise en il faudra bien, bon gré, mal gré, laisser la défense interroger les témoins à sa guise. Il faudra, en un mot, laisser jaillir la lumière que la premier procès avait pour but d'étouffor.

M. Zola ne pouvait rien souhaiter de plus favorable à la cause dont il s'est fait l'intrépide défenseur.»

Le Petit Parisien « Lors de la plainte pour- tée par le ministre de la guerre contre M. Zola, le conseil de guerre avait été consulté et avait répondu qu'il se sentait outragé

n H lui était donc difficile de modifier cette manière de voir, en déclarant qu'il ne se trouvait pas diffamé et qu'il renonçait à poursuivre. Néanmoins, on doit se demander quel résultat pratique peut être obtenu par un nouveau procès, agitant une seconde fois les passions. » La Lanterne, M. A. Bourceret

« Si, comme nous voulons le croire, les prochains débats sont dégagés de l'agitation troublante dont le Palais de justice a été lo théâtre il y a deux mois si, vraiment et sincèrement, d'un côté comme de l'autre, on se fait un devoir de rester dans le calme où devraient toujours se tenir les partis qui ont confiance dans la vérité de leur cause et dans la conscience de leur force, il ne sera' glus permis à personne de ne pas considé- rer comme terminée cette passionnante affaire. » L'Autorité, M. de Cassagnac, dit

« La décision courageuse et patriotique du conseil de guerre est un immense soulagement pour toutes les consciences françaises.

» Car on avait des raisons graves, des raisons inquiétantes d'aboutir il des décisions lamentables.

Evidemment, il était pénible d'assumer la responsabilité de poursuites nouvelles, avec le concert de nouveaux scandales, de retentissants débats et en présence de l'aléa toujours incertain d'un procès aussi grave; » Mais ces inconvénients, que pesaient-ils en face d'une impunité désormais acquise au plus sanglant des outrages? n

'L'Intransigeant, M. Henri Rochefort a Le, pourvoi du condamné Zola aura pour lui la désagréable effet de le forcer à rendre cette-, croix d'officier de la Légion d'honneur à laquelle il tenait comme à ses yeux, qu'il avait longtemps sollicitée et de la perte de laquelle, sa boutonnière ne se consolera jamais.

» Quand on choisit lé rôle de justicier, on commence par s'abstenir de se faire enruban- ner par ceux-là mêmes qu'on a l'intention de traîner plus tard sur la claie. Ainsi, moi, qui ai fait une violente opposition à tous les gouvernements, n'en ayant pas encore trouvé en qui je puisse avoir confiance, je me suis soigneu- sement gardé de me faire décorer par aucun, ce qui leur a ôtô à tous le plaisir de m'enlever une distinction que je n'aurais jamais consenti à accepter. »

La Fronde, Mme Séverine

« Louée soit la décision du conseil de guerrol Loué soit aussi son desideratum quant à la croix de Zola! Loués plus encore ses partisans qui demandent l'arrestation immédiate de quiconque se permettra de penser et parler librement

» Tous excès ont pour résultat le contraire de leur but. On allait clore la lice on la l'ou. vre.

v Allons-y!

La Journée. mondaine

On ne s'étonnera pas que nous n'ayons rien à signaler au point de vue mondain dans les jours où nous sommes, Les salons ne se ferment plus à présent que pendant les six der- niers jours du carême. Ce n'est pas trop assu- rément, et fon peut, en vérité, observer cette courte trêve de Dieu. L'actualité aujourd'hui, ce sont les visites dans les églises, autour des chaires des prédi- cateurs.

Du reste, jamais la foule n'y a été plus compacte qu'en cette semaine. Sans doute, la mu-, sique continue à lui offrir un régal au milieu des pompes qui accompagnent les cérémonies religieuses. Le parfum délicat de l'encens, qui se mêle à celui des fleurs répan- dues à profusion sur les « tombeaux », .accueille son empressement au seuil de tous les sanctuaires. Mais, enfin, il est incontestable qu'on met plus d'empressement à suivre les exercices religieux qu il y a quelques années encore, où il était de mode d'afficher une sorte d'indifférence sceptique.

Périodiquement, à chaque fin de carême, on lit dans les journaux des articles sur les toilettes spéciales que les damés sont censées prendre en ces jours de pénitence. Il y aurait des nuances et des formes «ad hoc», des. chapeaux particuliers, des manteaux à ce destinés. Tout cela n'existe que dans l'imagination de certains chroniqueurs.

Les derniers jours de la semaine sainte, comme on ne fait pas de visites, peut-être s'habille-t-on un peu plus simplement qu'à l'ordinaire, mais, jusque-là, la mise des femmers, même les plus « collet-monté », reste ce qu'elle est toujours. C'est un frou-frou discret de robes soyeuses, mais sombres, l'esprit de mortification n'admettant point les couleurs claires. De ci, de là, pourtant, quelques gros solitaires, les seules .boucles d'oreilles qu'on ait trouvées sous la main dans la hâte du départ matinal, jettent des feux intenses, avivés par la lueur voisine des cierges. Arrivées au seuil du sanctuaire, les élégantes mondaines s'agenouillent, puis elles. cherchent une bonne place afin d'entendre sans effort la parole du prêtre.

Une vague émotion fait frissonner leurs épaules quand le prédicateur évoque les peines qui sont réservées aux pêcheurs dans l'autre monde.

Mais, au sortir de l'église, le gai soleil d'avril et les bouffées printanières chargées du parfum des violettes, des lilas et des jacinthes voiturés par les rues chassent au loin les images terrifiantes. Les femmes profitent du carême pour multiplier leurs bonnes oeuvres. Elles mettent à contribution la glénérosité de leurs danseurs et de leurs convives par des quêtes et des ventes de charité.

La conscience ainsi en repos, rien ne les empêche de remplir leur mission, qui est de plaire. Il leur suffit d'assombrir un peu leurs toilettes eir de tempérer l'éclat de leurs écrins. à mesure qu'elles approchent des austérités de ces derniers jours.

Ajacmnca.

NÉCROLOGIE

Les obsèques de M. Charles Yriarte, inspecteur général des beaux-arts, seront célé..bcées aujourd'hui, samedi^ à midi, à la Madeleine. ̃ On annonce la mort

De Mme veuve Calimas, belle-mère dar M. Chain, maire du neuvième arrondissement

Et de M. Louis-Gaston Gillet, huissier audiencier près le tribunal civil de la. LA TEMPERATURE

La zone des faibles pressions signalée de- puis quelques jours à l'ouest des Iles-Britanniques s'avance sur le continuent. Le vent est faible sur nos côtes de la Manche et de l'Océan. La sécheresse est générale en France. La température se relève dans toute Hier, à Paris, temps beau et chaud.

Tliermomètra Baromètre,

Vendredi. 8 h. matin. •+- lQo 7c8 Midi + 15» 768

4 h. soir. -f- 14» 768

Minuit -f- 12» 766

Samedi 3 h. matin. + ?6 5û, malin.

Etatdueiel Beau.


AU PARQUET

Paris, 8 avril. Toutes les autres Bourses européennes étant fermées aujourd'hui, il ne fallait pas compter, pour celle de Paris, surdes affaires bien actives. Aussilanullité des échanges de ce jour ne doit-elle pas surprendre, Une seule valeur a été assez animée. C'est encore l'Extérieure espagnole, et grâce il des ordres venus de Londres. Le Stocto-Excnange étant fermé, quelques spéculateurs anglais, mal impressionnés ce matin par leurs journaux, ont envoyé des ordres de vente. Malheureusement, 'ces ventes sont arrivées sur un marché étroit, de sorte que la Bourse accuse, sur l'Extérieure et pour la journée, une moinsvalue de 3 4, à. 47 3/4, après avoir, cependant, touché 48 5/8.

Cette baisse n'a ou qu'une répercussion relative sur le reste de la cote. On semble plus que jamais s'être efforcé, en effet, aujourohui, de détacher l'Extérieure espagnole des autres valeurs, et il faut reconnaître que l'on y a réussi quelque peu.

On traite peu les rentes françaises, cependant le 3 0/0, il terme, fléchit de 7 1/2 c., Par contre, au comptant, il se tient très ferme, a; 103. Rente 3 1/2, en bénéfice de 5 centimes. C'est ce que perd l'Italien. Séries ottomanes, comme hier ou à peu près. brésilien, 48 20 à terme contre 48 25. Au comptant, on l'a traité à 48 75 et, plus tard, à 49. Fonds russes, toujours lourds au comptant. Le 4 0/0 1867-69 et, les Consolidés 3' série, par exemple, perdent 10 centimes, et les 3 0/0 1891-1894 et 20 centimes. Roumain 4 0/0 1896, très ferme .à 95 40. 11 faut.se souvenir que ce fonds a été introduit à la Bourse de Paris à 86 1/2. A l'heure actuelle, il se tient donc à 9 points audessus de son cours d'introduction et présente une marge de 2 1/2 0/0 environ sur le titre simüaire de l'emprunt 1898 actuellement en cours d'émission et offert au public 0/0 ou 465 francs par obligation de 500 francs nominal. Las sociétés de crédit sont calmes. Le Lyonnais perd cependant 3 francs, mais la Banque de Paris en gagne 1. Chemins de fer français, mous. Le Nord fléchit, au comptant, de 15 francs; le Lyon, de 10 francs; l'Est, de 9; l'Ouest, de 7, et l'Orléans, de 5. Il n'y a que le Midi qui ne bouge pas.

Le Gaz parisien et l'Omnibus reculent de 3 francs les Voitures.de 5 le tout au comptant, le terrine n'ayant enregistré aucune affaire. Suez, 3,515 à terme contre 3,518 hier. ThomsonHouston, en moins-value de 10 francs, il. 1,525 obligations libérées des Chemins éthiopiens, très demandées.

EN BANQUE

Paris, 8 avril, Le marché de Londres nous manquant aujourd'hui, notre groupe présente peu d'animation et accuse quoique lourdeur. 'La De Boers perdu 3 fr. 50, il. 677 50. après avoir touché 683; Rio-Tinto, également plus mou, a contre 725 50, après et 728, cours extrêmes., Par contre, Cape Copper, en bénéfice de 1 fr. 50 Tharsis, Tabacs ottomans et Gflemins ottomans, sans changement appréciable ou comme hier.

Peu d'affaires en valenrs sud-africaines. Ici, on est mou aussi. Cependant des carrespondances particulières de Londres, laissent entendre que le rendement total des mines d'or du Transvaal pour le mois de mars sera très bon, en dépit du manque de main-d'œuvre. La Ferreira perd 3 francs c'est ce que regagne la Simmer and Jack. Sur la Goldaelds, on fléchit de 1 fr. 50; de 1 franc sur la Kleinfontéin, la Robinson Gold et la Langlaagte ;.de 50 nù de 25 centimes sur le reste.

DIVERS AU COMPTANT

,Notre cote, aujourd'tai, est à peu près vide. On n'a rien fait en Donetz;, Dniéprovienno et DonbowaïaBalka, et peu do cliosu en Huta Bankowa, qui monte, cependant, de 10 francs, à 4 030.

'L'Omnium russe est très ferme 638; de même le Haut Volga, Il 635 Usines de Briansk, sans changement, à 1,3î0; John Cockerill, en reprise, h 2,180, des 20 francs qu'elle avait perdus hier; par contre, Vieille-Montagne, en perte de 5 francs, Il ti40, et Constructions mécaniques du midi de la Russie, en moins-value de 2 fr. 50, à 917 50.

̃ Le Cercle do Monaco est sans changement, à après avoir fait, cependant, les Plaques Lumière débutent à û,300, mais reviennent 11 leur cours précédent de Chaussures françaises, 146 50. toUjours avec un bon courant de demandes.

INFORMATIONS FINANCIÈRES Compagnie Thomson-Houstoii. Les actionnaires de cette com agnie sont couvo- qués en assemblée générale annuelle pour le courant.

'Nous croyons savoir que le rapport des commissaires qui va être publié constatera que les bénéfices nets pour 1 exercice 1897, y compris le report de l'année 1896, atteignent, en chiures ronds, le montant de 2,950,0u0 francs, ce qui permet, après les prélèvements statutaires, de répartir un dividende de 50 francs par action. Emprunt roumain. Nous avons annoncé qu'une partie des 180 millions de l'emprunt qui va être émis par le Comptoir national d'es-' compte do Paris, la Banque de Paris et la Société générale était affecté à la conversion de l'emprunt 1875,et d'une portion de la rente amortissable de

Nous apprenons queles demandes de cônversion pour ce dernier fonds ont absorbé le montant de 36,330,000 francs de capital nominal admis à la conversion, de sorte que l'opération échange est des à présent terminée en ce qui îauehe les obligations 5 0/0 amortissables de Mais il est bien entendu que les établisse- ments émetteurs continuent à recevoir les demandes de conversion pour la Rente roumaines 0/0 1875, dont tous les. titres restant en crrculation sont appelés au remboursement pour le 1er juillet Nous rappelons que ces demandes doivent être adressées aux établissements émetteurs avant le 15 avril, dernier délai.

«IL en est de même pour la souscription proprement dite au nouvel emprunt, dont les demandes sont reçues jusqu'au vendredi 15 avril. Les souscripteurs doivent verser 50/0, soit 25 francs, par obligation à l'appui de leur souscriptlon; pour le versement du surplus, soit francs par titre, ils ont la faculté ou de, se libérer intégralement la répartition, du 21 au 25 avril, ou, s'ils le préfèrent, de ne verser qu'une somme de 100 francs a la répartition et ûa sa libérer des francs restants aux époques et dans les conditions de fractionnement qu'ils jugeront convenables jusqu'au 8 juillet

A TBAVERS PARIS

Suicide du « vieux Polonais ».

Un vieillard d'origine polonaise, Charles ^tboretzki, âgé de soixante-trois ans, marchand ambulaat, 18, rue Chappe, poussé parla misère, s'est pendu, hier matin, dans ta chambre.

Depuis dix-huit ans, Zaboretzki se tenait #©us une porte coehère de la place PigaUe

FEUILLETON DU « MATIN» DU 9 AVRIL 489S

RASSASIÉS ET AFFAMÉS (Suite.)

les ei&nts, au nombre d'une centaine environ, étaient tous en costume et se livraient à la joie bruyante qui caractérise leur age. La princesse 'Vilia portait nue robe de satin jaune ambre à traîne en mousseline d'or et toute semée de pensées. Elle croyait devoir enchanter Boris. En quoi elle se trompait. Il Lui montra un visage sombre en la sa1uant et évita de la regarder. Elle s'aperçut aussitôt de sa mauvaise disposition et le suivit.

•– Qu'avez-yous donc ? fit-elle, en le regardant de ses bons yeux honnêtes. Vous ne m'adressez pas une parole et, finale- tuent, vous me tournez le dos.

Je suis furieux contre vous.

Mais pourquoi ? Qu'ai-je donc fait ? N'avez-vous pas honte de vous montrer en public ainsi déshabillée ? répliqua Boris.

Et, en posant cette question, le professeur de la princesse avait' réellement l'air d'être furieux.

Villa rougit. Elle ne répondit rien, quitta le grand salon où les entants dansaient et revint bientôt vêtue d'une robe montante.

..Borîs, aussitôt, s'approcha d'elle et lui ¡¡Risa 'la main.

Je vous conviens mieux ainsi dit-telle en souriant.

et vendait de la. mercerie. Tout Montmartre ;le connaissait.

Depuis les derniers attentats anarchistes, on avait trouvé plaisant de le surnommer le « vieux Polonais ».

LES bicyclettes ET. tandems de toutes marques sont en vente aux Grands Magasins Dufayel moyennant un premier versement de dix francs pour cent francs. A l'instruction.

Mlle Thamar de Pomery, qui, avant-hier, blessait d'un coup de revolver, rue du Quatre-Septembre, M. Abraham Floek, ingénieur à Constantino, a été interrogée, hier, après midi, par M: Lefresne, juge d'instruction. Puis elle a été conduite à la prison de Saint-Lazare.

Trop de précaution.

Un nommé Louis Chaumeille, demeurant, 32, rue de l'Olive, ayant été expulsé de son logement, se rendait, hier, vers midi, sous le pont Louis-Blanc, s'attachait les pieds, se penchait sur le canal SaintMartin et se tirait finalement un coup de revolver dans la tempe droite. Il est tombé inanimé sur le chemin, de halage du canal.

« L'atonie de l'estomac et son vice secrétoire constituent les causes capitales des troubles digestifs », dit avec raison le docteur Monin. Pour rétablir les fonctions tor-. pides de la nutrition, pour réveiller l'énergie assimilatrice engourdie, rien ne vaut (de l'avis des meilleurs spécialistes) l'emploi régulier du Vin Bravais (kola, coca, guarana, etc.), admirable préparation qui galvanise toutes les fonctions vitalisantes. En faisant ses comptes.

Mme veuve Perrot, née Julie Bernard, âgée de cinquante-neuf ans, blanchisseuse 6, rue du Faubourg-Saint-Martin, faisait ses comptes hier matin, vers onze heures. Elle tournait le dos à un poêle allumé, quand le feu prit à ses vêtements. La malheureuse femme a été grièvement brûlée. Elle a été 1 transportée, mourante, à l'hôpital SaintLouis.

Lasse de souffrir.

Une famille d'origins cubaine, composée de M. et Mme Cardonnal et de la sœur de cette dernière, venait habiter Paris il y a quelques mois et. s'installait au numéro 107 de la rue de la Pompe. Les événements qui se déroulent actuellement aux Antilles avaient occasionné à M. Cardonnal de très sérieuses pertes d'argent. En outre, Mme Cardonnal souffrait d'une grave maladie de l'estomac.

Hier matin, vers sept heures, Mmes Cardonnal, profitant de ce qu'elle était seule dans sa chambre à coucher, prit un revolver appartenant à son mari et se tira une balle au côté gauche de la poitrine. Le projectile traversa le corps de part en part et ressortit sous l'omoplate. La mort avait été instantanée.

Mme Cardonnal n'était âgée que de vingthuit ans. Elle était très jolie et était adorée de son mari et de sa sœur, que sa mort plonge dans le plus affreux désespoir. Toujours le vitriol.

Ernestine Le Romanec est âgée de trente- sept ans, et elle exerce la profession mélodramatique de porteuse de pain. Cette dame avait vécu pendant plusieurs années avec un employé de commerce nommé Robert G. âgé seulement de vingt-quatre ans. Celui-ci, désireux de rompre cette chaîne, signifia avant-hier à sa maîtresse de n'avoir plus à se représenter chez lui, boulevard Voltaire.

Furieuse de cet abandon, Ernestine Le Romanec résolut de se venger.

Hier matin, à huit heures, elle attendit Robert G. au moment où il sortait de chez lui pour se rendre à son travail et elle lui jeta un bol de vitriol à la figure. Des passants ont arrêté la vitrioleuse et l'ont remise entre les mains des gardiens de la Robert G. assez sérieusement blessé, s'est fait reconduire à son domicile.

Flagrant délit.

Il en croûte parfois cher de s'aventurer sur le terrain d'autrui. Un jeune homme de vingt-quatro ans, Fernand 0. vient d'eu faire la triste expérience.

Cet infortuné don-juan était relevé, hier matin, les deux jambes brisées, sur le trottoir du boulevard de Magenta. Transporté dans une pharmacie, le blessé a raconte que, se trouvant en tête-à-tête avec une femme mariée, il avait été surpris parle mari qui, après l'avoir contraint à signer une déclaration de flagrant délit, l'avait enfermé dans ,un cabinet de toilette en attendant l'arrivé du commissaire de police.

Pour s'échapper, le jeune homme, ne pouvant sortir par la porte, avait sauté par la fenêtre du. cabinet situé au premier étage. Quant au mari, exaspéré par le scandale qu'a provoqué l'accident, il a déposé une plainte en adultère et a remis aux mains de M. Carpin, commissaire de police, la déclaration de M. Fernand O. Celui-ci a été reconduit à son domicile, rue Notre-Dame-deNàzareth.

Le truc de la folle.

Rue du Quatre-Septembre, hier, vers quatre heures de l'après-midi, les curieux s'assemblaient autour d'un fiacre d'où partaient des cris de détresse. Une femme ouvrait la portière et, montrant un monsieur qui se trouvait dans l'intérieur, s'écriait, avec un geste tragique Cet homme est un misérable »

La foule allait faire un mauvais parti à l'inconnu, quand un gardien de la paix survint, monta dans le fiacre et Qt conduire l'équipage au commissariat de police de ia rue Marsollier. Là, tout s'expliqua. La femme était une pauvre folle, soeur de M. C. négociant rue de Grammont, que l'on conduisait dans une maison de santé. La malheureuse femme, se voyant emmenée, avait appelé au secours. Au commissariat, elle a affirmé que son conducteur

Certainement.

Alors, pour me récompenser de mon obéissance, vous allez maintenant faire un tour de danse Avec moi.

Je vous en prie, Vilia Paulovna, demandez-moi plutôt de marcher sur les mains ou de faire des culbutes pour amuser les enfants. Je suis un ours, mais non un ours qui danse. Rien n'est plus éloigné de mes dispositions.

Alors, je ne danserai pas non plus, reprit Villa. Si vous le voulez bien, nous alIons bavarder un peu.

Effectivement, ils s'assirent â l'écart et, tandis que tout le monde se livrait ou paraissait se livrer à la joie, ils s'entretinrent ,des choses les plus sérieuses.

Après le souper, Boris demanda à la princesse si, réellement, elle ne danserait pas. La jeune fille secoua la tête:

Non non! 1 s'éeria-t-elle. Je m'amuse bien mieux avec vous.

Et elle continua, pendant tous les instants de liberté que lui laissaient ses devoirs de maîtresse de maison, à causer avec son ami.

Le jour suivant, Boris apporta à la princesse un microscope et lui montra différents objets qui devaient servir à expliquer par l'exemple les théories sur lesquellas avait roulé leur dernier entretien. Profondément absorbé dans ses démonstration», il ne songea pas à adresser un mot aimable à son élève.

Lorsque, enfln, il eut rangé son microscope, eUe s'assit, d'un air boudeur, dans un coin du canapé, en jouant avec la cordelière de son négligé.

Alors seulement, Boris s'aperçut qu'elle n'étaitpas de bonne humeur.

Qu'avez-vous donc? Seriez-vous encore fatiguée d'hier?

Pas du,tout Je trouve seulement que]

l'avait outragée, ce qui, naturellement, a été reconnu faux..

Le feu rue Elzévir.

Un violent incendie s'est déclaré, hier soir,, vers huit heures, dans les ateliers de chapellerie de MM. Urbain et Verdier, 8, rue Elzevir, situés au premier étage. Le feu n'a pas tardé à envahir tout l'étage et a menacé les appartements de M. Verdier et de Mme Pétronille Houé, âgée de soixante-cinq ans. Les pompiers de la caserne deSévigné, de la Sainte-Chapelle et de l'état-major, prévenus aussitôt, se sont transpârtés- sur les lieux du sinistre et ont réussi à sauver, à demi asphyxiés, M. Verdier et Mme Houé. Les ateliers de la chapellerie ont été entièrement détruits. Les dégâts sont importants. --̃.

Le feu à Levallois-Perret.

Un incendie d'une extrême violence .s'est déclaré, la nuit dernière, dans les ateliers de l'imprimerie dirigée par MM. Schneider frères et Mary, 10, rue Martinval, à Levallois-Perret.

Le feu s'est rapidement communiqué à la maison d'habitation.

Les pompiers de Levallois sont accôurus 'mais, quand ils sont arrivés, Tincendie avait pris de telles proportions qu'ils n'ont pu s'occuper que de protéger les maisons voisines, ce à quoi ils sont parvenus, après beaucoup d'efforts. Les pompiers de l'avenue des Ternes sont 'venus ensuite leur prêter leur concours. Vers quatre heures du matin, tout danger iétait conjuré.

Les ateliers et la maison d'habitation de MM. Schneider et Mary ont été détruits. Les :dégâts s'élèvent à 150,000 francs environ. Aucun accident de personne ne s'est, fort heureusement, produit.

Bonne prise.

Deux individus se présentaient, hier, chez MM. Loys et Bellanger, marchands de soieries, 1B, rue du Quatre-Septembre, et demandaient à faire un rassortiment. Pendant que les employés leur montraient les étoffes, le chef de rayon s'aperçut qu'un des clients venait de subtiliser adroitement un magnifique coupon de soie.

Les deux voleurs furent arrêtés séance tenante et conduits rue d'Amboise, chez M. Rolly de Balnègre, commissaire de police, auquel ils refusèrent de décliner leur état civil.' Fouillés, ils furent trouvés porteurs d'une liste assez longue de noms et d'adresses de commerçants parisiens. Quatre cents adresses étaient biffées au crayon bleu c'étaient celles où les voleurs avaient /déjà opéré. On désespérait de retrouver leur domicile, quand M. Rolly dè Balnégre aperçut un de ses inspecteurs qui reconstituait des enveloppes et des lettres déchirées. Cet inspecteur avait eu la patience de ramasser sur les pas des prisonniers, qu'il avait suivis, de la rue du Quatre-Septembre à la rue d'Amboise, les morceaux de papier que ces derniers déchiraient et qu'ils jetaient sur la chaussée.

On apprit ainsi que les deux personnages se nommaient Gustave' Ronzier et André Gueyra et demeuraient 8 et 10, rue Berthe, à Montmartre.

Une perquisition fut pratiquée à leurs domiciles respectifs, mais elle n'amena aucun résultat, car les deux malfaiteurs avaient un complice, et celui-ci avait pu enlever les marchandises volées en passant par la fenêtre du logement, qui donne de plain-pied sur la rue Gabrielle.

Ajoutons que le complice est très connu dans les brasseries de Montmartre. Il ne tardera vraisemblablement pas à être, ar- rêté.

Quelles sont les causes de leur grande yo- gue ? Ils viennent des meilleurs pays d'origine, ils sont purs de toute mixture étrangère, ce qui suffirait à les'' faire préférer; enfin ils sont livrés en boîtes cachetées, ce qui n'autorise pas la plus légère infraction à la pesée. On les trouve 2ti, rue Cadet, 54, rue du Bac et dans toutes les bonnes maisons. Exiger le nom et la marque sur chaque boîte. M. DÉBQULÈDE AUX MUNICIPALITÉS L'affaire Zola– L'arrêt de ia cour de cassation La revision du

procès Dreyfus.

Le Petit Journal publie la lettre suivante, que M. Paul Déroulède vient d'adresser aux municipalités de France

Monsieur le maire,

Messieurs les conseillers municipaux, L'arrêt de la cour de cassation vient d'anéantir, le verdict de la cour d'assises qui condamna tout ensemble et l'insulteur de l'armée et le traître à la patrie.

L'affaire Dreyfus est rouverte. Cette étrange solution doit nous remettre à tous en mémoire les paroles menaçantes prononcées par M0 Labon au cours de sa plaidoirie et répétée s depuis, comme une prophétie de malheur, par toute la bande des entrepreneurs d'innocence A la prochaine Chambre, s'est écrié l'avocat, il y aura trois cents députés qui exigeront la réhabilitation du condamné de l'île du Diable. » Elus des municipalités françaises, vous ne pouvez rien sur les jugements des tribunaux; vous pouvez beaucoup sur la justice du peuple. C'est a vous que la coalition de Judas a naguère osé adresser son premier appel pour vous demander de l'aider à pervertir la conscience publique.

Ç est vers vous que les patriotes de la Ligue me délèguent aujourd'hui pour vous supplier de ne pas laisser surprendre la nation, puisque, do l'aveu même des syndiqués, à qui ne manquent ni l'audace ni les ressources, il y a, à l'heure actuelle, confondus et mêlés parmi les Français qui solliciteront vos suffrages, trois cents aspirants députés qui ont secrète- ment consenti à rejeter la France dans l'effroyable crise d'où elle n'est sortie que par des miracles d'énergie et de vitalité populaires. Yo-'tre devoir est de lès démasquer.

Vous avez vu ce qu'a failli coûter au pays la tentative éhontée de ces protégés de la triple alliance. Elles sont allées jusqu'à vous, ces vociférations inouïes où, en plein Paris, sur le seuil même du prétoire, le cri de A bas la

vous me traitez fort mal en récompense de la sympathie si vive que je vous ai montrée dès le début de nos relations.

Je vous traite mal, répliqua Boris d'un ton passionné, parce que je suis furieux contre moi-même d'avoir tant d'affection pour vous, ce que vous ne méritez guère. Pourquoi donc'? répondit son interlocutrice, penchée vers lui. Moi aussi, je vous aime, et je serais heureuse de devenir votre femme si seulement vous vouliez de moi. Mais je sais bien, qu'au fond, vous ne vous souciez guère de ma personne Boris, à cette attaque directe, avait pris une chaise pour aller s'asseoir à quelque distance. Les mains jointes sur les genoux, la tête penchée en avant. il répondit, sans la regardor

Voilà une nouvelle fantaisie de votre part. Rien de plus. Aujourd'hui, vous vous imaginez avoir-do l'affection pour moi. Demain, peut-être, vous seriez désillusionnée, et alors. Non! je ne crois pas que nous puissions nous convenir. Il me faudrait une femme très simple dans tout ce qui est extérieur, mais cachant un trésor dans son for intime. Vous me paraissez trop riche dans ce qui n'est qu'apparence et trop pauvre à d'autres égards. Pardonnez-moi de vous dire, encore une fois, une grossièreté, c'est-à-dire une vérité. Je ne voudrais, du reste, me flatter en rien, et j'avoue que, de mon côté, je suis par trop plébéien pour une personne qui a les habitudes et'les idées dans lesquelles on vous a élevée.

Alors, vous ne voudriez pas de moi pour votre femme? demanda Vilia. avec un douloureux sourire.

Telle que vous êtes? Non Il y eut quelques moments de silence. Boris reprit la conversation en parlant de différents sujets qui, en; toute autre circonstance, auraient inspiré un vif intérêt à la princesse.

France t a criminellement répondu au cri de « Vive l'armée 1

Guerre civile et guerre étrangère, invasion et révolùtion, les cosmopolites ont tout risqué, tout bravé, tout souhaité, puisque, pour réhabiliter en Dreyfus leur suprématie en péril, leur influence atteinte, leur crédit même ébranlé, les voilà maintenant qui ne pénsent à rien moins qu'à envahir le Parlement.

Il dépend de vous de faire échouer ce dernier assaut. Si grande que .soit la tâche, l'accomplissement n'en est pas moins de facile exécution. Questionnez et faites questionner tous les solliciteurs de mandat. Ne mêlez à cette enquête aucune préoccupation de parti ou de religion mais, si vous avez au èœur l'amour do la France, le respect de l'armée, la passion du bien public etdo la paix sociale, exigez de tous cette formelle déclaeation

Le candidat prend l'engagement de s'opposer à toute révision directe ou indirecte du.pro.ces Dreyfus. »

Que qui réservera son acceptation vous soit suspect; que qui vous la refusera vous soit en• Maires et conseillers municipaux de Francs, jl vous appartient plus qu'à tous autres de .remplir cette mission. N'êtes-vous pas, en cas ide guerre étrangèro,les premiers agents de la ;mobilisation de nos forces? N'est-ce pas de votire initiative, de votre zèle que peuvent dépen- tire la.prompte mise en route de nos soldats, la concentration immédiate de nos armées, les chances primordiales de la victoire?

Ici aussi, les Français ont il combattre; ici aussi ils ont à vaincre. Mobilisez les esprits. Mettez les idées en marche! et que, dans chaque ville, dans chaque village, au fond do la plus humble .bourgade soit donné par vous et répété par tous ce mot libérateur « Pas de sans-patrie parmi les représentants du peuple 1 Pas d'internationaux dans le conseil suprême de la nationt Pas de défenseurs du traître au service de la République) Vive la Franco) » Paul Dérquuède.

L'ARMÉE CHINOISE

Us et coutumes militaires dans le Céleste-Empire Enrôlements volontaires et système

de recrutement.

A cette heure où, dansées mers de Chine, les puissances européennes font assaut de ,manifestations navales, l'étude rapide et ¡'succincte des forces militaires du Céleste:Empire ne saurait manquer d'être intéressante..

Quatre fois attaquée depuis 1840 et quatre fois vaincue, il semble que la Chine, oubliant ses désastres avec la facilité la plus légère, n'ait rien fait ou, dans tous les cas, fort peu de chose pour prévenir le retour de ses désastres successifs.

Si l'on j ugeait de l'importance militaire d'un pays par je seul chiffre de sa population, avec ses quatre cents millions d'habitants, la Chine détiendrait sans conteste le record de la force. Malgré ce chiffre énorme, c'est ù peine si, considérée dans son ensemble, son armée compte 500,000 combattants. Nous no pouvons sérieusement toire entrer en ligne de compte les 300,000 hommes qui constituent, sous la dénomination des «HuitBannières a, l'armée impériale et dynastique. Préposée à la garde exclusive de l'empereur et de la capitale, armée encore de nos jours comme au lendemain de l'invasion mongole (1647), cette armée sait combattre et mourir bravement, mais elle ne saurait vaincre. D'ailleurs, les temps héroïques sont passés pour elle, Avec son armement vieillot (piques, lances, arcs, arquebuses, etc.), elle ne fait plus,aujourd'hui, auprès de l'empereur qu'un service de parade.

Bardés de fer, casqués et empanachés comme les hommes d'armes du moyen âge, les soldats des Huit Bannières consacrent les longs loisirs que leur laisse le, service au passe-temps de la chasse afin de pouvoir acquitter avec exactitude la seule chose qu'on, leur demande une taxe annuelle de vénerie cerfs (100 par division) et 7,200 zibelines par division). Au-dessous de ce fantôme d'armée, quan-lité vraiment négligeable, apparaît un facteur militaire autrement redoutable, celui que nous avons rencontré au Tonkin à Sontay, sur la route de Lang-Son et autour dj? Tuyen-Quan.

Ce facteur constitue, sous le nom générique de «.Bannière'Verte»,la véritable armée nationale céleste.

Formée, après la guerre anglo-française (1861), pour combattre la formidable insurrection des Taï-Pings et, plus tard, celle des musulmans, dressée et instruite par un étatmajor cosmopolite à la tête duquel figura Gordon, le « Chinois n, condottiere mystique égaré dans notre fin de siècle, qui devait Unir héroïquement à Khàrtoum, la Bannière-Verte se divise en deux parties Ipu-lou (armée de terre) et chouiche (armée de mer).

Le contingent.

Son contingent, est exclusivement tire des milices provinciales..

Elle est formée, pour les hommes de troupe, par voie d'enrôlements volontaires et par un système de recrutement conservé des anciennes coutumes. Plusieurs écoles spéeialefi, dirigées par des missions euro- péennef, assurent d'une façon permanente le recrutement des officiers. Après deux ans de séjour dans une de ces écoles et un an de stage dans un corps, on confère le grade de pa-tsoung (sous-lieutenant) aux élèves qui ont satisfait aux examens de sortie. La carrière militaire est, malgré de brillants avantages, peu recherchée enCbine.De nature essentiellement pacifique, le Chinois fait, au début; un piètre soldat, et, si, à la longue, il se familiarise avec le métier des armes,qui, d'instinct, lui est antipathique, il conserve toujours l'amour de son village et reste en proie au « mal du pays ».

.Dès que l'homme de recrue arrive au corps auquel il est affecté, son instruction professionnelle commence. Le zèle des instructeurs subalternes chinois n'est pas moindre que celui de leurs similaires des armées européennes, et il ne faut pas plus de six mois à un jeune soldat céleste,. dans l'infanterie, pour que son dressage soit complet. Apres cette période, à part quelques manœuvres d'ensemble à l'occasion des passages des mandarins inspecteurs, quelques revues longuement espacées, de rares seances de tir, son service se borne aux corvées intérieures, à la garde et aux escortes. Sur les frontières russo-chinoises, les soldats, mariés pour la plupart, vivent dans leur famille, à la façon des anciennes colo- nies autrichiennes des confins militaires.

Mais, ce jour-là, elle ne l'écouta que d'un air distrait et, lorsqu'il partit, elle prit congé de lui d'une manière assez froide et avec un formalisme auquel elle ne l'avait pas habitué.

Dans l'après-midi du lendemain, ce fut Boris qui en revint à ce sujet troublant Dites-moi, fit-il tout à coup, ne pouvons-nous donc pas rester bons amis? Fautil donc toujours finir par un mariage, comme dans les romans allemands? Ne vous imaginez donc pas, dit la princesse avec amertume, que j'aie l'intention de vous épouser. Je suis de votre avis nous ne nous convenons pas.

Et c'est la vérité l Vous me plaisez beaucoup, infiniment plus qu'aucune autre femme. Mais, en vérité, vous n'êtes pas une femme faite pour moi, pas plus que je ne suis un mari fait pour vous. Vous me serez reconnaissante, quelque jour, de vous avoir empêchée de faire une sottise. Voilà qui est bieu certain, répondit Vilia.

Elle se leva et alla à la fenêtre.

Boris la regardait, tout étonné. Il s'approcha et vit que des larmes remplissaient les beaux yeux de la jeune fille.

Non! murmura-t-il, ce n'était pas là ce queje voulais. Voyons ne pleurez pasl cria-t-il presque brutalement. Ne pleurez ,donc pas! Vos larmes me rendent fou La princesse s'essuya les yeux bien vite, puis, en hésitant, se retourna vers Boris Pourquoi donc ne voulez-vous pas de moi ? Parce que je suis sans éducation, superficielle, d'ailleurs, et bornée? Mais vous admettrez, cependant, que j'ai de bonnes dispositions. Ne pourrais-je donc pas rattraper le temps perdu et me rendre digne de vous?

Vous m'avez demandé un jour, Vilia Paulovna, quelles devaient être les préoccupations de la femme, ,â quel genre de vis

au régime de la caserne. Us sont quelquefois cantonnés chez l'habitant, mais, le plus souvent, ils campent..

Les célibataires mangent en, commun et par escouades les sous-officiers et les caporaux {toé-tchan) vivent à l'ordinaire, mais (1 part..

Avec une ration journalière de riz, de poisson sec et de sel, les simples soldats touchent une solde de 24 sapèques de cuivre (22 centimes) par jour, pas toujours régulièrement payée mais, par compensation, presque tous sont autorisés a travailler au dehors.' ̃

Les caporaux et sous-officiers, dont les attributions et les insignes sont sensiblement les mêmes, touchent par jour, les premiers 1 fr. 80 et les sergents 2 fr. 10. Ce sont, en général, d'excellents serviteurs. Il n'existe ni décorations ni médailles pour les hommes de troupe. Lorsqu'un de ces derniers s'est signale par un acte de bravoure, on l'en récompense par une hautepaie spéciale et par des a licences » de vendre aux autres soldats privilège très recherché.

La discipline.

La discipline est d'une sévérité et d'une cruauté révoltantes, sansaucune proportion (entre la faute commise et le moyen de répression rotin, -prison, barre, cangue, travail forcé, cage et décapitation, telle est l'écelle des peines.

A partir du travail forcé, les condamna- tions sont prononcées par une cour martiale, dont les sentences, contrairement à ce qui se passe dans le civil, où, seul, l'empereur a le droit d'ordonner la mort, sont immédiatement exécutoires

Pour l'officier, la procédure est la même, mais, si minime soit-elle, sa peine est toujours aggravée de la dégradation publique. Les honneurs à rendre sont caractérisés par trois postures d'obéissance différéntes: a0 pour les officiers généraux 2o pour les officiers supérieurs et 30 pour les officiers subalternes. Quand l'inférieur répond ou adresse la parole à sou supérieur, il lui parle toujours à la troisième personne. Les Chinois n'ont pas d'arme nationale. L'armement de la Bannière Verte varie d'une province l'autre, mais dans chaque province, il est uniforme. Le fantassin (pouping), muni du mauser, du berdan et du remmgton, porte le sabre-baïonnette du modèle du fusil. Le cavalier (ma-ping), l'artil- leur (fao-ping) et le soldat du génie (luongping) sont armés du winchester (mousqueton ou carabine).

Le fantassin chinois ne porte pas de sac. Deux pochettes de cuir contiennent ses cartouches, et une gibecière agrémentée de broderies, moins grande que la musette de nos soldats, renferme tout son petit bagagé attirail de fumeur et étui à baguettes pour manger le riz.

Un certain nombre de coolies attachés à chaque unité pontent les vivres, les munitions, les ustensiles de campement et de cuisine et assurent le service de l'ambulance.

De longues trompes de cuivre et des tambours servent, dans les troupes à pied, à cadencer la marche, transmettre les ordres et régler les détails du service quotidien. La cavalerie et l'artillerie emploient dos trompettes du modèle en usage, en Europe. Détail original: dans la cavalerie de tous points excellente -le soldat ne chausse pas Pétrier il y appuie seulement le talon. Un corps de soldats spéciaux (ti-,pao) constitue la gendarmerie et concourt au service de la police dans les villes.

La hiérarchie.

L'échelle hiérarchique est ainsi constituée

.Pa-tsoung, sous-lieutenant, mandarin militaire de la 9p classe. Boule d'argent au chapeau, boucle du ceinturon encorne; broderie pectorale, un ours tacheté.

Tsien-tsoung, lieutenant mandarin militaire de la 9e classe (ler degré). Boule d'or au chapeau, boucle du ceinturon en corne broderie pectorale un phoque.

Chou-vée, capitaine en 2c, mandarin militaire do la 8o classe. Boule d'or uni au chapeau, boucle du ceinturon en argent, broderie péctorale un ours tacheté.

Tous-sé, capitaine en mandarin militaire de la 7e classe. Boule de pierre de lune au chapeau, boucle du ceinturon en nacre broderie pectorale un chat-tigre,

Yo-ivi; chef de bataillon, mandarin militaire de la 6e classe. Boule de cristal au chapeau, boucle du ceinturon en or uni, boutons d'attache en argent broderie pectorale un ours. ̃ Tsan-tsiang, lieutenant-colonel, mandat rin militaire de la 5e classe. Boule de lapislàzuli au chapeau, boucle du ceinturon en or ciselé, boutons d'attache en argent, broderie pectorale un tigre.

Fou-tsiang, colonel; mandarin militaire de la 4e classe. Boule de saphir au chapeau, boucle du ceinturon en or ciselé broderie pectorale un léopard.

Tsoug-ping, général de brigade, mandarin militaire de la 3e classe. Boule de corail au chapeau, boucle du ceinturon en or et rubis; broderie pectorale un lion. Ti-tou ou Too-taï, général de' division mandarin de la 2o classe. Boule de pierre rouge transparente ou de rubis au chapeau, boucle de jade et rubis à la ceinture broderie pectorale une licorne..

Tsiang-tch/ouane, général en chef, mandarin militaire de la t« classe. Mômes insignes avec, pour broderie pectorale, un dragon écarlate.

Une épée, le ki-em, de forme particulière, enrichie d'or et de jade, est l'insigne: du commandement suprême. Un officier, dont c'est la fonction spéciale, la porte à la main, engainée dans .son fourreau, devant lé gé-,néralissime.

La solde des officiers de l'armée chinoise est, en général, élevée elle varie de 300 à 3,200 francs par mois, du sous-lieutenant au général en chef.

On fait, dans cette armée, un usage im- modéré de pavillons. On en compte un par compagnie rouge pour les troupes à pied, blanc pour la cavalerie, noir pour l'artillerie. Chaque pavillon porte en exergue, sur le fond de l'étoffe, les deux caractères de l'alphabet qui signifient « canon » mais, seul, le- grand pavois impérial, triangulaire, en soie jaune.est écussonné du dragon chinois.

elle devrait, selon moi, se vouer. Je vais répondre, aujourd'hui, à cette question. Lorsque la femme s'occupe elle-même de son ménage et des soins à donner à ses enfants, sa destinée est toute trouvée; elle n'a pas A chercher d'autre vocation.

Quand elle se décharge, au contraire, de tous ces devoirs et les abandonne à ses domestiques, elle sort du cercle d'activité qui lui est prescrit par la nature même. Il ne lui reste plus alors que les satisfactions de sa vanité, le souci de sa beauté, la préoccupation de conquêtes à faire et d'amusements à inventer.

Mais tout cela, à la fln, ne lui inspire plus que du dégoût. Résultat nos femmes modernes, inquiètes, nerveuses, malheureuses et insupportables, et nos tristes mariages, nos unions sans joie.

Il faut donc que les femmes privilégiées par la fortune exercent' leur activité dans une sphère plus saine, et il n'en est pas d'autre que celle de leur mari. A notre époque, la femme ne peut devenir la véritable compagne de l'homme qu'à cette seule condition lui servir de collaboratrice dans cette lutte pour la vie, qui se fait plus pénible de jour en jour.

Et pourquoi ne pourrai-je suffire à cette tâche? Vous ne m'appréciez pas tout à fait à ma valeur. Vous ne me connaissez pas bien. J'ai plus d'énergie et de patience que vous ne croyez.

Boris souriait •

Savez-vous, Vilia Paulovna, que vous me plaisez beaucoup, en ce moment. Oui, plus encore que le jour où vous avez si bien chanté en vous accompagnant au piano. Patientez quelque temps éncoro s?écria-t-elle avec un mélange de bonté et de malice. Un jour viendra où je vous plairai encore bien davantage et.alors, je vousferai payer chèrement les larmes que j'ai versées aujourd'hui 1

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NEW-YORK

Tanx d'int. des avances îroararnani' 2!t8 1/2 i.'1/ihi Taux d'intérêt sur las autres valeurs 2U2.1/2 1 1/2&2 Change sur Londres. C6blo Transferts. 4 si Change sur Paris Chango sur Bsrliù 03 J3/1S 9e 7/8.. Unit States Funded Loan 40/0.. liÛ 110 Western Union Tolearaph actions. 85 AtchisonTopeka et Santa-Fé act. Il Canada Southern. 4) 7/8.. Canadian Pacific. si Central of New-Jersey Central Pacifie. H Chicago et New- Western ordinaire. Chicago et New-Western privilégié. Chicago Milwaukee et St'Paul coin. 89 89 7/8.. Denver et Rio-Grando. 10. EriéRailroad actions. 12 5/8.. Erié Railroad General Lion oMigat. 69 3/4.̃ Illinois Central h&Ke Shore et Michig-an Soutaarn. «1J8 178 LouisviUoet Nasliville. 3/4.. 90. Michlgan CentraL, 102. New-York Central et Hudson River. 110 7/8.*New-York Ontario Western 14 1/2 Norfolk 45 1/4.. Northera PacIfie communes. 23. 233/8.. Northern Pacific préférées 62 1/2.. Pensylvanie actions et Philadûlphia philadelphio et Readlng.. 185/8.. Union Pacific 20 1. 20. Wahach St-Louis ot Pacifie comm. 6 1/4. 6 Wahach Bt-Loais. et Pacifie préfor. 15 1/2.. 15 3/4.. Argent en barre, 55 3/4.. 553/4.. MARCHÉ COMMERCIAL o

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6 0/0 Portugal.. 355 a365 355 il 1165 41/2 Vienne 207 3/8 Il 207 7/8 207 3/8 à 207 7/8 6 0/0 St-Potersb 262 a 264 260 à 262 d» voraem. 266 A268

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Quelle est la meilleure affiche? Cette question est posée au public depuis deux mois, et elle paraît l'intéresser, si l'on en juge par le nombre considérable de réponses qui arrivent à la direction de la Borax Company, 84, rue de Crimée, à Paris. Il s'agit, en effet, de huit affiches primées au Concours du Bi-Borax Oriental et qui sont exposées sur les murs de Paris et des principales villes de province. Tous ceux qu'intéresse cet essai artistique sont priés d'envoyer leur avis à la Borax Company en indiquant l'affiche qu'ils jugent la meilleure. De l'ensemble de ces jugements dépend la désignation du premier prix de mille francs.

Les personnes qui n'auraient pas l'occasion de voir ces afflches sur les murs peuvent écrire à la Borax Company qui leur enverra une réduction artistique en couleurs des huit affiches, d'après laquelle ils pourront juger en connaissance de cause.

Elles recevront, en outre, un échantillon de Bi-Borax Oriental et une brochure illustrée mentionnant toutes ses applications.

XXI

Zacharine resta surpris, très désagréable.ment impressionné lorsque Milada vint lut demander de lui donner congé pour une journée tout entière.

Vous n'avez qu'à ordonner, naturellement répondit-il en tambourinant-sur la table. Je suis prêt à satisfaire à vos moindres désirs. Mais je voudrais savoir. Estce que vous pensez à aller voir cet étudiant ?

Vous n'avez pas le droit de m'adresser cette question, Constantin Ivanovitch. Je ne puis vous^dire pourquoi j'ai besoin du congé que je vous demande, et je ne veux pas mentir. Mais je vous prie de la façon la plus formelle de ne chercher à savoir ni ce que je vais faire ni où je me rends. Sinon, nous sommes séparés pour toujours.

-Alors, quand voulez-vous partir

Demain matin.

-C'est bien.

Ils n'en parlèrent plus.

Le lendemain, Milada quitta d'assez bonne heure le petit palais. Elle se rendit à pied jusqu'au faubourg, où Anaclet l'attendait avec son traîneau.

Le vieillard semblait s'être pris pour elle d'une affection toute particulière. De loin déjà il la salua en inclinant vivement sa tête blanche. Lorsqu'elle se fut assise dans son véhicule primitif, il s'occupa attentivement, avec une grimace qui avait l'intention d'être un sourire, de la protéger contre le froid en l'enveloppant bien de la paille amassée dans le traîneau. Puis il monta sur le siège, et en avaut! en avant dans la vaste plaine, vers le village de Kokoloffka.

Milada, depuis quelque temps, n'avait guère eu l'occasion de sortir de iaville, Aussi ne pouvait-elle se rassasier du superbe ta* bleau que l'hiver déroulait devant elle.


» i«-I,e:8cândale de Suresnes.

Le préfet de laSeine vient de refuser pour la-deuxième fois d'approuver la délibération du conseil municipal de Suresnes autorisant le maise de cette commune à ouvrir un crédit de 2,000 francs pour paiement des frais d'un procès en diffamation.

Nos lecteurs savent de quoi il retourne. Nous avons parlé de cette affaire à diverses reprises: ,̃ M. de Selves,. dans une lettre adressée à M. Genteur, maire de Suresnes, lui donna pour raison que le crédit semblait devoir servir a.payer un procès personnel.

Le conseil municipal, de nouveau convoqué, a confirmé pour la troisième fois sa déM. de Selves a fait savoir à M. Genteur qu'il refusait d-'accepter cette délibération. Celui-ci défère au conseil d'Etat l'arrêté d'annulation du préfet, de la Seine.

La Cour des comptes.

Nous avons dit récemment qu'un conflit était survenu entre la Compagnie d'Orléans et M. Courtial, entrepreneur des travaux de démolition des ruines de la Cour des comptes, auquel la compagnie reprochait de ne pas s'être conformé à l'article 10 du cahier des charges, en vertu- duquel il était tenu d'évacuer chaque jour une certaine quantité de mètres cubes de matériaux.

M, Courtial prétendait que cette clause n'avait aucune importance du moment où, les travaux pouvaient être terminés dans les délais voulus. Le tribunal; des référés, saisi du différond £ar M. Cqurtial, a donné tort à ce dernier. Le, jugement laisse M. Courtial libre de se pourvoir, quant au fond même de l'affaire, devant les tribunaux compétents, mais il autorise la Compagnie d'Orléans à prendre désormais la direction des travaux et à faire pénetrer sur les chantiers les ouvriers choisis par elle.

En conséquence de ce jugement, M. Courtial a réglé tous ses ouvriers, que la Compagnie d'Orléans a embauchés elle-même ce matin, à six heures, pour continuer les travaux de démolition, lesquels ne subiront ainsi aucune interruption et seront terminés dans les délais primitivement assignés, soit au mois de mai pour, la partie du palais donliant sur le quai et au mois d'août pour la partie donnant sur la rue de Lille.

CHRONIOUEDES LIVRES Les « Luttes de Marguerite par Paul Gué.

Le notaire Renneval a cédé son étude à Georges Rimier et" lui a fait épouser une jeune orpheline, Marguerite Lemare, qui lui apporte en dot de quoi solder, et au-delà, lé prix de l'étude.

Renneval s'aperçoit bientôtque Marguerite. est belle, distinguée. Il la veut. Et, pour l'avoir, que fait-il? Lui plaire? Son esprit retors de-vieux céladon ne se hausse pas jusque là. Il détachera d'elle son mari en le lançant dans le plaisir, il ébranlera leur fortune en l'engageant dans des spéculations hasardeuses, et, quand tout sera à point, il se présentera comme le dieu sauveur, et Marguerite ne pourra que tomber dans ses bras. Ce machiavel de bas étage réussit en partie. Georges Rimior perd toute sa fortune et; compromis par des faux, se sauve à l'éfranger, laissant sa pauvre femme et son entant dans la misère, car Marguerite désintéresse les créanciers. Renneval paraît et s'offre, lui et sa bourse. Marguerite comprend, chasse le misérable et se réfugie à Paris. Elle luttera, elle gagnera son pain par le travail.

Renneval, qui l'avait perdue de vue, la retrouve et veut à nouveau la harceler de ses poursuites' et de sa vengeance, quand elle est sauvée par un jeune .officier, son ami d'enfance, qui la confie à sa mère tandis qu'il va- guerroyer au Tonkin. A son retour, Fernand Colbrun-- c'est son nom -r- épouse

BOURSE DE PARS «omt.bnér.tpaiî?allBnUqne..r..o&. Grande Distillerie I Cusonler.c5t. 740 m E 5 S^ W" ? 8° i«M 50 I Smyrne-Cassaba .4 0/0 1894.1435 50'" WWUIIUo .Lo So 386 •• Messageries maritimes cpt. 386 320 Grands Moulins do Corboil. cpt. 315 56.. Cacérès-Madrid (obi, 3 0/0) eut 56 «5 50 Est 3 070 nouveau 478 •• S'nyrne-Cassaba 4 0/0 1895 V. DU 8 AVRIL 1898 Bu Omnibus do Paris. cpt. 1865 680 Incandesc. par le gaz (Syst. Auer).cpt. 680 ̃̃ Lombards (Sud-Autrichien àci Kimn 1S? Va Vin" ̃ °* I I O 1300 Omnibus de Paris (Jouissance). cpt. 1310 Lits militaires. '.cpt. 1054 Méridlonaiirlact) "tma 67U 471 pTris VLl^n/nY^k /7I 10307 O0/0 .cpt. 103.. Voitures do Paris (Jouissance). cpt. 1215 Richer (Ai/c. Comp.) cpt. Porlusais (cEmn Rova éi(àcV) cS Méditerranée 3 0/0 «Ha VALEURS EN BANQUE a.f .tme 10307 Voitures dû Paris (Jouissance) Tour KiW .cpt. Por uga s ob ioK 'rane cet 472 50 fS? on ITvoÛ L,"mp'« ?̃?, 50 Espagne extér ffil ^/Vnmn°^Sable CSÎ- fà* m- U1°" 53 25 Portugais' (obi. s O/^irang8: '53 3920 ™ SSISoyMSVi/oié»: m-c • FONDS ET VALEURS ÉTRANGERS ^dna^^t.) ..tme m.. 4,77.. Midi 3 0/0. 478 91.. Emp.2 1/2 0/0 1896/,Ann.Tonkm..cpt. 9150' 90 Mines d'or et d'explor. (Ci.fr. des),ppt. 90 110 80 Angleterre 2 3/4 0/0. cpt ;1075 Soénwicl ^MÏnés'oi usincï^ 1076 Midi 3 nouveau. Sain >Dominguê V. 1 rate. 9125 Emp. 2 1/2 0/0 Madagascar cpt Métaux cpt..605 Argentine République 5 0/0 1886. cpt Tabacs ottomans usines) • '» m Médoc 3 0/0. • ïit in Turc 4 0/0 (sério B) noRpî-M ™ Oural-Volga (Soc. métall. do 1'). cpt. 560 10225 Autriche 4 0/0 (or).cpt. 542.. Ta acs d Portugal; '250 frVpV/y.t no Nord 3 0/0 nouveau 483 Turc 4 0/0 24 65 R?o?Tinto '̃" 723 50 587 Comptoir national d'Escompte. tme 1320.. Suez (parts fondateurs).cpt. 1305 435 Bulgarie (Princip. de) 5 0/0 1896. cpt. 437 '*«•.• «ara Turc ott Douanes oSSuSrn?^fih isf 6G5 Crédit foncier de France. cpt. C67 Suez (Société civile) cpt. OBLIGATIONS DIVERSES tU §rfnnU i>2 ^n iSQWomh'V™^ «a 611 Crédit industriel, 125 fr.p cpt. 446.. Dynamite, (Société centrale) cpt. 96.. Congo (Etat ind. du).' Lots 1888. cpt. '96.. 563.. 1865 4 0/0 remb. à 500 fr. t. p. 563 8ucst 3 0/0V X Ss in Turc ott nou 5 Ô/6" ChaulTres fran/' iifiRn'1 833.. Crédit lyonnais. tme 830.. 685.. Le Printemps.. cpt. Egypte. Daïra-Sanieli .cpt. 107 S 1869 3 0/0 remb S 400 fr t n 436 50 475 Ouest 3 0/0 neuve j'f 50 Chemins ottomans. 105 50 398 Société foncière lyonnaise .cpt.' 395.. 40.. Télégraphe 'de Paris a New-York.. cpt. 40 • 109 50 .Egypte. Detto unifiée nouv. 7 0/0. cpt. 10965 418 2 1871 3 0/0 romb à 400 fr t n 418 va au là 5° '?u{-mlasouom:ins- 627. 70.. Banq. franc- do i'Afr. du Sud cpt. 70 Economiques du Nord cpt. 580.. 105 30 Egypte, oblig.- Domaniales) cpt. 105 50 i 594 1875 4 070 remb à 500 fr r d toi '502 'Messageries maritimes 3 1/2 0/0 505 594 Banq. internationale de Paris tîne 592 205 Entrepreneurs (Sous-compt. des)..cpt. 205 281 Espagne. ,BiCUyp- de Cuba 6 0/0-cHk 2K ̃•> 4 0/0 reSb! h 500 fr. t. p! 1 591 514 OnSïsfo/0 V V M6 S ::̃ Sk^-f"»" « ™ iSS£K™5!: a» 3IS 1 SSSti & 509 111 s! MsS? ̃ lots 1889. 110 ™«a:: ? Sfes^-mj; 8:| ÎSS:: !SSK?^â m S:: ÎSSg3œSiiivan:3!: ffilî !SSiWîI£:iï: i8!:S1!S W:«::is I "s.:i rtr1ïï?F: S]: 680 Ouest-Algérien cpt 690 560 Comp. havraise péninsulaire cpt. 560 Serbie 4 d/0 1895. cpt. 640 55 196 nfJk rtS ^S?gSît ^-P°*èque. GedenhusDeep Randmines West 368.. Sud de il Franco cpt. 369.. 170.. Urbaine (Comp.paris.dovoituresJ.cpt. 175.. 100 25 Suisse. Rente 3 0/0 1890 cpt. 146 imS eFde France (obt 400 fr) ils" }ÏS SeH?" Î,U1S Simm, and Jack. 5, iî:: in^e^a^nlS^ «ii & 489 *??::̃ gs:: jg^sSSS^Îa^w5^™™ ™ = S -Ï^S- l^rse: SSKffi SSE& :̃:$ I^feSufei^ce-etétr- 230° 810 ISfcï^-Dï^ ^8 12ra «i 47i ëà»|Sl^ 1 éè 1155.. ComP.ViSienneduGaz .tme 955-80 Figaro. -cpt.; 955 50 m\. to&^fâT»$V™ 468 Y. m Saragosse 3 2-hypothèque. Y. ^S^YYYYY YYYY ^^Êt^^Y: YYY'^

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Marguerite, devenue veuve pendant son- Roman sobre de péripéties et d'intrigues ;-̃ présente l'ouvrage de M. Paul G'è'ê..Son hé- roïne nous attire et nous attache plus par là beauté de son caractère et la grandeur de son énergie que par 1'étendttô 'de. savait- sère. v ̃

C'est iin de ces- livres que l'onVponsenfe,' parce qu'ils vous redonnent du courage aux moments d'affaissement, un bon livre. « Princesse Esseliaewv par Charles de M, Charles de Rouvre, quoique jeune encore, n'est pas un -nouveau..Ses- précédents ouvrages, dans lesquels iLétudi&it t.out particulièrement les ennuis et les dangers auxquels est exposée la femme employée ou bu;reauçrate, l ont mis en évidence. Naturaliste dans le bon sens du mot, il n'hésitait pàs-à ^dévoiler les plaies que creusaient dans le corps, si frêle, dans le coeur, si fragile, de la femme ces fonctions si peu faites pour elle.: Dans Princesse EsseUne, Ms. Ch. de'Rouvre a changé de thèse et nous montre ;que :'son talent est varié.

Comment le vieux savant Max Strüberg se prend d'une affection toute maternelle pour l'enfant de sa vieillisse, privée de celle qui lui a donné le jour; comment il en est jaloux au point de ne vouloir que personne l'approche, même pour faire son éducation, dont il se charge lui-même; comment il craint de voir arriver l'Autre, ce fiancé que les rêves de la jeune fille entrevoient et que la réalité lui montre dans un voyage à Venise, tout cela nous est décrit par M. Ch. de Rouvre avec une grande science de l'analyse et un,profond souci des détails dans les descriptions des états d'âme ou despays: Son style est d'une ciselure remarquable, trop parfaite même, car le chatoyant éblouit à la fin excès d'une qualité que l'on n'est. malheureusement, plus habitué à beaucoup rencontrer.

ic Raphaël Lévy Une Erreur judiciaire sous Louis XIV », par Joseph Reinach.

Sous ce titré, que des événements récents rendent attirant comme une actualité, 2M. Joseph Reinach nous raconte l'histoire de Raphaël Lévy, juif lorrain accusé d'avoir enlevé, sur le grand chemin de Boulay à Metz, un enfant chrétien âgé de trois ans, «pour réparation de quoi il a été brûlé vif le 17 janvier 1670 ».

Les juifs 'de Metz en appelèrent au roi Louis XIV, qui fit venir l'affaire en la chambre de son conseil, malgré la résistance du Parlement de Metz.

M. Joseph Reinach semble nous dire que, sous la monarchie, on Se trompait comme sous la République. Mon Dieu! oui. Cela n'est pas étonnant: les hommes de tous les Temps et de tous les régimes sont faillibles, parce que ce sont des hommes:

J. CORNÉLY.

'l'ABLETTES. THEATRALES CE SOIR

Au théâtre de l'Odéon, huit heures et demie, première représentation de Celle qu'il faut aimer, cqmédie en un acte, on prose, do MM. Grenet-DancQurt et Gaston pollonnuis; Distribution MM. Prince, Bernard de Blanzac; Gaillard, Roger de Saint-Pré Mmes Archainbaud, Suzanne de Btanzac Marianne Chassaihe, Henriette de Grevai; Et de Mon Enfant, comédie en trois actes; en prose, de.M. Ambroise Janvier

Distribution MM; Geste, Jacques Siblot, Mùller Mmes Henriot, Mathilde Grumbach, Mme Lnugeron Alice Béry, Mme de Précigriô; d'Arcylle, Marie.

La répétition générale aura lieu aujourd'hui, à une heure.

A l'Ambigu, à huit-heures un quart très précises, première représentation de la Corde au cou,, pièce nouvelle en cinq actes et onze tableaux, tirée du roman de Gahoriau par MM. Adolphe Jaime et Edgard Pourcelle.

Distribution MM. Duquesne, le docteur Seignebos Pouctal, Jacques de Boiscoran Courtes, l'abbé Cyrille; Pierre .Achard, .Daveline. Bour, Cocoleu Montigny, comte de Claudieuse'

Tout Abonné MATIN PEUT GAGNER S©®B®ÔÔ FRANCS Par suite de la réduction importante 'récemment apportée dans le prix de ses abonnements, le «MATIN» revient à un prix des plus modiques. Il revient à Q,ÎQ tout acheteur au numéro.

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On peut aussi payer l'abonnement de 2 ans à raison de 35 francs la première année et 15 francs la seconde, et on recevra immédiatement le Bon de l'Exposition. Les abonnements peuvent être pris dans, tous les bureaux de poste, en France et en Algérie, ainsi que dans les bureaux du « MATIN 25, Rue d'Argenteuil.

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Ces rédactions sont considérables.

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Degeorge, Ribot; Avelot, DauDiH§Bte;\Karlal, Yvon Martin, Nicolas ^HPk. Sergent. Larhlon; Aussourtl, Plu- ^tHBffiHMS.Airnée ïessundiçr, Geneviève dé ̃ ClaujBljÏEJb Rosé Synui, Denise de Chandoré; 1 Maruspjelia, miss Elisabeth; Moïna Clément, la mèfeBlangia; Amice Samuel, la Feuillette Pico' Nanetto petit G. Delcour, Benoit; petifjt^pri Jftliet, François; petite Nonguet, Le Boulet, comédie en trois actes'jdo M. Pierre Wolff, que l'on répète en ce moment au PalaisRoyal, sera interprétée par MM. Raimond, Lam-y, Dubose. et Mmes Ceirel, Piernold, GriLes Bouffes-Parisiens reprennent ce soir les P'tites Michu ei donneront ce spectacle en matinée les dimanche, lundi et mardi de Pâques.

-Voici le programme de la représentation qui aura lieu, le jeudi 21 avril, au théâtre dû Vaudeville, au bénéfice de Mile Alice Lavigne, et quiaetéorganisée, comme on sait, par nos. frères du Figaro

Conférence par Mme Réjane.

Premier acte de la Martyre, drame en vers, de M. Jean Richèpin, dont la première aura été ¡donn'éé la veille ù la Comédie-Française. La Fondation Bricfuzntëau, a-propos de MM. joué par MM. Guitry, IIuguenet, Gaiijpaux, Numès et les artistes du Vaudeville, du Gymnase et du PalaisTHoyàl, avec intermède 'musical et dramatique de Mines Sàrah Bernhardt Rose Caron, Bréval, Héglon, de l'Opéra; Emma Calvé, de rOpéra-Comiquç Barretta, Marsy, ,Brandes, de la Cométlie-Française; Jeanne Granier, Yvette GUilbert; MM. Renaud, Delmas, Escalaïs, Cossira, de l'Opéra; Victor Maurel, Coquelin a!né, Coquelin cadet Fugôre, de l'Opéra-Comiquo; Pohn.

Cette représentation sera terminée par le. Uioi CandaulBilcoxa-Gùie -en un acte, de Henri Meilhac et M. Ludovic Halévy, avec cette interprétation absolument unique MM. Coquelin, Baron, Albert ^Brasseur, Milher, Noblet, BoisSelot, Raimond, Gobin, René I^uguet, Jean Coquelin, Mmes Célme Chaumont, Réjano, Mily Meyôr.Yahne,. Daynes-Grassot et Marcelle Lender.

Accompagnateurs: MM. Mangjn,, Bourgeois et Maton.

A l'occasion désuètes de Pâques, le théâtre Cluny donnera trois matinées de Durand et purand dimanche, lundi jet Mardi.

Concerts 6t divertissements.

Ce soir, au Moulin-Rouge, grande fête de gala-. A onze heures, dans la grande salle, déuié du brillant cortège deRœdel intitulé le Triomphe de Bhryné..̃•.̃̃'̃

A l'occasion des fêtes de Pâques, le concert de la Scala donnera une matinée dimanche et lundi avec.au programme, le Paradis de MaJiomet, fopérette bôuffo de MM. Chauvin et Gédé:

Demain, dimanche de Pâques, réouverture (lu concert des Ambassadeurs. Matinée à deux heures.'

Ce soir, à l'Eldorado, première représentation de Montgrappin,. 40 minutes d'arrêt'! opérette boulfe de M. do Saint:Maurice, interprétée par MM. Brokà, JDufïesnoy, Darras, Hervé, Mmes Bertholy Mary-Hett, Moïna, etc. i Rentrée de la « Voyante

Ce soir a lieu la grande fête que. les frères Isola donnent à l'Olympia à l'occasion .de leur nouvelle direction.

Les célèbres Sheffer, que le public acclame chaque soir, exécuteront aux matinées de dimanche et lundi leurs jeux icariehs équestres. Les Lockfort, Woodson, les Kesiah et plusieurs autres numéros remarquables figureront également au programme..

LA VIE SPORTIVE Courses à Neuilly-Levallois.

RfSULTATS

Prix des Berges. Au trot monté. francs. 8,700 mètres. 1. Verzy OJ4 (Gaillard) 2. Pressigny ÏO/1 (Prosper) 3. Quinola 6/1 (Pain). ̃

Non placés.: Bittley, Quarteronne, Patte, Quenouille, Quand Même, Quahfiée, Quasi (onliance, Quinzaine, Quevol, Quelle Veine, PalesPrix Emido/f. International en /partie liée. Au trot attelé. 2,500 francs. 1,800 moires. 1. Parbleu 5/2 (Vitet); Malva 8/1 (Choisselet) 3. Black Burn 7/2 (Evans).

25 Août 2 Lots de. 25 Octobre.. Lots (te. 1,000 |

̃̃© TiRAQBS en 1889 i

2 Lots de.

25 Février. 2 Lots de. 6.000 5 Lots de. 1.000

25 Août. S Lots de 5.000 -I $5 Octobre S Lots -le l.OOO Zfi Décembre IBOLots de ÎOO s

I © Yîba®es en 1900

25 Juillet. BLotade.. l.OOO 25 Octobre. B LotB de l.OOO 1.00 Lots de. 100

A ni.eublo, salon avec piano, salle mangea B cjjainbres h coucher, cuisina, eau et gaz, S'a-

Fileuse, Mi- gnonne, Nicanor, Monadnock.. Zy. Deuxième épreuve (définitive). leu 14 (Vitet) 2. iil-dck Burn 4/1 (Eva 3. Krtera 5/1 (B. Koch). Non placés Malva, Woodcourt, Fileuse, Mignonne, Nicanor, Monadnock.

PricvHcmine.– Au trot monté;– 4,000 francs, 3,100 mètres: -1, Réclame 1/3 (Eugène) i. Résistante 7/1 (Juhellet); 3. Ritournelle 8/1 (Margrin). Non placés Régence Royal, Rival. Prix Iris. Au trot monté. 3,000 francs. -3,200 mètres. 1. Ready 6/1 (Meunier); 2. Rosenn 5/1 (Juhellet); .3. Salomon 20/1 (Lemojne).

Non placés Lenox II, Wilna, Romûlus, Réveil Matin Rival, Royal Normand, Regrana, Rigolette, Reine du Grais, Rigodon, Rossini, ̃Frédéric D., Rêveuse, Rempart. Prix Niger. Au trot attelé. 4° série. 3,000 francs. 3,200 mètres. 1. Oural 3/1 (Bassigny); 2. Quintal 5/4 (CJjoisselet) '.& Quinquina 6/1 (Fouchaux).

Non placés Autrefois, Kasbah, Qui Va Là, Loïe Fuller, Quarantaine.

RÉSULTATS DU PARI MUTUEL

CHKVA.X j^.l^.CHÉVAnX for Verzy Q 12 50 1050 Parbleu. 9M) P 850 7.. Bltlêk Bum.P 24 13 Pressigny,P 4550 .32 Edera.P. }3 4i50 Oiiinoia:P 1250 13.. Réclame.G Parbleu 12.. 11.. P 550 550 P, 750 6 50 Résistante 50 G 50 Malva P 2750 13 50 Réady .G 46 3850 Black Burn.P 13 50 10 50 P 1250 16 S" épreuve Rosenn .P 10 EO Parbleu.6 10.. 9 50 Salomon 6150 44.. Black Burn;P "15 50 P G.. 6.. Edera Ï.P 1350 13 50 Quintal P 550 550 Finale.. Quinquina.. P 750 Parbleu G| 21 50

Courses à Colombes.

Aujourd'hui,^ courses.ù Colombes.

Nos appréciations

Prix. die Bouligny. Inconnu, Simple Prix de Dammarie. Ecurie Liénart, Pour l'Honneur.

2' Prix de la Société des Steeple-chases. Belia, AIvaTez.

i Prix. Mirait. Fraise, Lavandière. Prix Anicet. Daphnis, Le Soda.

CYCLISME

Une, très intéressante question de droit. S"Jl0rtif a été tranchée avant-hier par la, cinquième chambre du tribunal civil do la Seine. Un coureur amateur, M. Demain:, membre de l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques, ayant pris part, malgré les règlements de son club, a une course de professionnels, fijt frappé d'une peine légère,puis, finalement, hprës récidive, disqualifie par l'U. S. F. S. Ai < Mt Bernain a poursuivi devant les tribunaux lës auteurs de cette disqualitication. La ̃ cinquième chambre l'a débouté de sa demande en 1 franc de dommages-intérêts et l'a condamné à tous les dépens, se fondant sur ce qu'il s'était' engagé à respecter les statuts de la société alaquelleil il appartenait et qu'il y avait contre, venu en faisant acte de. professionnalisme. Les permissionnaires cyclistes sont arrivés nombreux à Paris à l'occasion du congé annuel d6 Pâques,* Nous avons compté, hier, devant la grille des Invalides, plus de cinquante .permissionnaires venus à bicyclette faire viser leur congé. On comptait, en moyenne, un quart (le, soldats à.bicycletle,etd'ingénieuxindustriels gardaient au dehors les montures penilant que leurs propriétaires se rendaient a la place Les vélodromes Pierre Giffard constatait que, tandis qu'il y, avait des cyclistes en foule, dimanche, sur les routes, les tribunes de' nos pistes étaient des moins 'garnies. Cette juste réflexion nous rappelle qu'après la déconpropriétaires du vélodrome du Parc égaiement situé à Bordeaux viennent de culbuter le sol de cette piste pour exploiter les magnifiques sablières sur lesquelles elle était édifiée. Paris-lioiibaix. La première course de l'année pour bicyclettes et motocycles (deux séries) se courra dimanche prochain. Départ de Chatou (route de Saint-Germain) d sept heures trente pour les cyclistes et à huit heures trente pour les chauffeurs. Le parcours est de 308 kilbmôtres,par l'itinéraire suivant Chatou, Saint-Germain, Beauvais, Breteuil, Amiens, Doullens, Arras, Seclin et Roubaix.

Fischer, en 1896, et par un itinéraire plus long do douze kilomètres, courut Pa/is-Koubaix en neuf heures dix-sept minutes. AUTOMOBILE

La villa que l'Automobile-Club de France possède en plein bois de Boulogne, près de Ba-

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A!\NONCES: 4'page. s f- Maligne Kl;.GLAMES:3«page C'colonne). 3 » FAITS PARIS, 3' page 5 » ECHOS, 2« page.T 1O SPECTACLES OUJJAiEDl 9 AVRIl. Cpfra.. Holàclio.

Théâtre-Français. Relâche.

Opéra-Comique. Relâche.

Odcon.– 8 h. 1/2. Celle qu'il faut aimer. Mon Vaudeville. 8 h. 1/4. La Misanthrope et l'Au- vergnat. Décoré.

Vjinnase. 8 h. 1/2. L'Aînée.

Renaissance» '•« Relâche.

Tham.

réouvui-turu officielle se fera par la; tradi tionnelle fête anna^ll'e. Paris-Bordeaux à motocycle, tel est le record que tentera d'élablir, aujourd'hui, M. Plocq. 11 partira ce matin, à cinq heures et demie, de la porte Maillot.

a été inauguré- tuer, jeudi, par M. ;Van Zeller d'Ooslhove, prési'dent da~. la FéQération velocL-^ pédique du Nord, assisté de MM. Leiièvre, président des clubs de Lille, de- nos confrères Breyer,;Eubler, Coste.Vitors, etc., et d'in^grancT* nombro de notabilités sportifs.f' Le préfet du Nord, le maire de Lille et le général de France ont été reçus parle comité organisateur. Cette solennité a été des plus brillantes. L'exposition comprend une cinquantaine de stands.

DEPÊCHES COMMERCIALES

SERVICES SPÉCIAUX CE NOS CORRESPONDANT» PARTICni,IBB3

̃ Marseille, 8 avril.. Blés. Importations, 11,8i2 quintaux, dont par lu Militera,, d'Odessa, et par V Espagne, de Buenos-Ayres. Ventes du jour. quintaux, dont 17,500 à livrer. Marché calme. On a fait.des dur Tunis, livrable' 5 août a 23-75;' dès durCavarna, embarquement avril-mai, à 19; des tendre Calcutta blancs, embarquement dito, à des gliirka Nicojaïelf, 119/117 kilos, embarquement avril 21,37; 'des, dito disponibles, 119/117 kilos, des azime Berdianska, 121/119 kilos, embarquement avril-mai, il, 21 7b, et des dur Tunis' disponibles il 31 et 31 25.

Graines oléagineuses. Marché nul. Importations, 16,518 quintaux.

FAILLITES DU AVRIL

Bine, fabricant de liges piqTiées, rife de Dunkerque, 61. M. Vacher, syndic.

Denorus, négociant (jn bronze clectrolytiquo, 17, rue Reaumur. M, Cotty, syndic.

Journiat, ancien marchand de vin,' rue des Carrières, 84. –M. Bernard,, syndic,

Dusserre et Cie, marchands de vin, rue du Théâtre, 51. M. Baudry, syndic.

Dame Marchand, marchande de vin, sans domicile connu, M. Bouclier, syndic.

i Raboin, fabricant do bijouterie, rue des Filles-duCalvaire, ,6; M. Roueher, syndic.

Demoiselle Lepaul, marchandé de beurre, 19, rue du Caire. M. Pinot, syndic.

Foulon, marchand de vin, sans domicile connu M. Rochette, syndic.

Manchon, marchand de pommes de terre, GrandeRue, 80, à Montrouge. M. Bonneau, syndic. Société Jacquet et Cio, commerce de¡ plomberie, cité Çardinal-Lemoine, 2. M. Roucher, syndic. Veuve Guesde, avant tenu café-brasserie, rue Monsieur-le-Prince, 24:- M. Lesage, syndic.

Société Tisserand et Dollé, fonds devins et liqueurs, G. rue de Sévigné. M. Bonneau, syndic.

Millet, ancien marchand do vin, sans domicile connu, -r- M. Go tty, syndic.

MOUVAIENT MARITIME

ARRIVAGES

• Ànveris, 8. saint-André (Navale), du Havre, Bordeaux, 8. Yves-Conseil (Bordeaux, de Huelva Algérien (Bordeaux), de Valence.

Brest, 7. Tèlèmagùe (Saint-Nazairo), do Marseille.

{Barcelone, 8. Saint-Paul (Navale), de CarViâgèiie.

] Bllbao; 5. Ybarra na 4, do Rouen (Clamageran). Civita-Vecchia, 5. Algérien (Vordeau), de Newport.

Catacolo, 7, 5 h. matin. Sénégal (Messageries), de Marseille, voyages d'excursion.

Cherbonre, 6, René (N. Dubulsson), charbons, pour l'Etat; Elise, 1,165 T. (N. Dubuisson), de Toulon, et Brest.

Calais, 6. Roubaix, do Douvres, divers Cassel, do Douvres, divers Chatham, de Douvros, divers. ̃ 7. Times, de Londres, divers de Bénisaf, en relâcho; Pro'oress, de Goota, divers.' Dnnkerqne, 6. Caroline (Bordes), d'Antofagasta, nitrates; Wilfria, de Bilbao" minerai; Amalienborg (danois), do Higa, bols.

7. Harlinger, de Sulina; .Eurupa, de New-Orléans Lé flavrals (Havre), de Bayonno; Horblngerj' do Smyrne Corbeil (Havre), du Havre.

Elseneur, 5. Olor- Wlj/i (suédois), de Russie. Gibraltar, 6. Sedmere, des Dardanelles à Bordeaux.

Gènes, 7. Savoia (La Vetoce). de La Plata. Havre, 7,9 h. matin. La Bourgogne (Ci- Transatlantique), de New-York.

8. Sanla-Fè (Chargeurs ]Réunis), 'de La Plata; Berthe (Duménil-Leblé), de Dunkerque, sur lest. Lisbonne, 7, 6 h. matin. Magdalcna (Royal Mail), du Brésil, reparti pour Cherbourg.

6, 8 h. matin, Saint-Marc (Navale), du Havre. Londres, g. Cresyl, 7'revilley, de La Plata. Marseille, 7. PenTeia, do la côte d'Afrique; trqm, de Bombay.

Montevideo, 6, California (Chargeurs Réunis), du Havre.

i. Orcvna (Pacifie), de La Pallice.

Nantes, 6. Pomaron (anglais), de Bilbao, minerai.

8. 8. Penfeld (Chovillotte), du Havre; Garonne

Porte-St-Jîartin. 8 h. Cyrano de Bergerac. Variétés. 8h. 1/4- Mlle Clochette.- Le nouveaulaa.' Palais-Itoya!. S'h. 1/9. Culotte.

Châtelet. 8 h. 1/4. Le Tour du Monde en 83 jours. Gaité. 8 h. 1/2. Les Cloches de Corneville. Koaveautés. 8 h. La Diva en tournée. Le Contrôleur des Wagons-Lits.

Ambigu. _<8 h. i/A. La Corde au con.

Bouffes-Parisiens. 8 h. 1/4. Les FtitesMicîiu. Athénée-Comique. 8 h. 1/2. La Doctrine du mari. La Geisha.

Folies-Dramatiques. 8 h. 1/2. Horace et Liiiue. La Femme a papa.

Cluny. 8 h. 1/4. Ad coin du feu. Dnrand et Déjazet. 8 h. 1/2. Rivarès et Loupy. Une Femme à l'écarté.

Théâtre do la République. 8 h. 1/2. La Grâce de Dieu:

Le Champ de Foire, 25,rue Fontaine. Téléph.241.3î. Paternité. Un Ménage, 2, rue de Lyon. Lagourdette. Franches lippées.

Uenus-Plaisirs (Théâtre Antoine). S h. Joseph d'Arimatiice. Le Juif errant.

Folies-Bergère. 8 li. 1/2. La belle Otero. Los Sheuer.– Miss Sidney. –Le «Rêve d'Elias».–Diamant », Keziali.– Jeudis, dim. et fêt.. matin. Scala. A. Thiuaud, Paulette Dartv, Polaire. Sulbac, Maure), Claudius, Baldy. Le « Paradis do Mahomet».

Olympia. 8 h. 1/2. Spectacle varié. « Me-NaKa », opér. japonaise. Micheline. «Vision! » ballet-pantoai. Dira, et fêt, matinées. Entrée: 1 f.' Eldorado. 8 h. 1/4. Spectacle-Concert. «Montgrappin, 40 minutes d'arrêt » Matinées, dimanches et fêtes. Apéritif-Concerts tous les jours de 4 à 6 h. Le Grand Guignol (20, rue Chaptal). 9 h. La Voix du peuple. Le Billet de logement. Lui.

(voilier), de Californie, blés.1 •

̃_ Port-Saïd, 6.–Jlimalaya (P.O.), de Marseille. PoInte-à-Pitre, 7, 5 IL matin. (Ce Transatlantique), du Havre h Colon.

Paru, 2. Madeirejise (Hed Cross), dû, Havre. PlymoutL, 6. rmcfc-(North Germa^), àé Kew-™ T.. Kio-Janeiro, C. Nord-Amerïcci (La' V.eloceJ.'xia Gènes à La Plat¡¡; Corclaba (Chargeurs Réunis), du Havre.

.5.rr--JUo-Janeirô'(ha. Véloco), de Gênés

Itio-GranOe dirSud, S: –Muahylà (Freias), 'du' Havre. ,-y

grains; OrmeroS, de J?owey; .Kaolin.

7. Phoebe (anglais) de New-Orléans, grains; Stilbe ifcBipieliec), d'Algerre, fi.Olro, fûts vins <Clamageran);« Pictq-ûia (Cyprien Fabre), .do Marseille et Algérie; Ofî^s*<ï(vapeur-citerne.; anglais), do Philadelphie, 5,000 T. pétrole (Kénaille, et Dépeaux)..

Sjouthampton, G, i h. soir. Saint-Paul (American(, de New-York- Santos 5. Franklin, pour le Havre, cziés.

:Saint..Thomas, 0. AUemannia (Ci. Hambourgreoibe), du Havre.

Toniiay-Cbaientc, 6, 5 h. soir. 'M,-Mi)(lgi\t .(Worms), du Havre.

DÉPARTS

Alger, 7. Mohta (Conseil), pour La Rochelle. Boulogne, 7. Anakonda (voilier allemand); pont Rio-Janeiro. ciment. h Bordeaux, 7. Tille-de-Nantes (Worms), pouf. Rouen. .̃̃•• ̃ <•̃> 8. Plata (Messageries), pour le Brésil, 250. passa» i gers, 2,000 T.; Amélie (belge), pour Anvers; Luïs-dé- (espagnol), pour Huelva nile.du-Havrei'l (Ci' Havraise Péninsulaire), pour Madagascar, etc. 1 Bombay, 5. -Laos (Messageries), pour la Chine. Rilbao. 5. nerai. j. Drest, 6, Marie-Thérèse (Société française d'ar- ̃!̃' ment); do Marseille pour Zwinduchl.. Çapetown, 5. Paraguay (Chargeurs Réunis),' pour Dakar et Havre. ̃ >fî. Calais, 6. Roubaix, pour Douvres, divers. 7. Cassel, pour Douvres, divers; Prosum, pour' Drammen, minerai.

Dardanelles, 5. Les Alpes (Trausports Mariti* « mes), de Marseillq pour Odessa et Vladivostock, hommes de troupe.

Dunkcrqiio, 6. Strasbourg, 1,630 T. (Bordes), pour Diego-Suarez, briquettes Viïle-de-Cette (Cl» des*4 Bateaux à vapeur du Nord), pour Bordeaux; Cliarlesc- (Chevillotte), pour les Sables.' .Falmontb, 8. cain), de l'Orégon, pour Havre, 11,000 quarfers blés. « Ilambourg, 7. Sùsanne-et-Mariei Worms), pour. le Havre. ..i: Havre, 7; Concordia (Chargeurs Réunis), peut -< le Brésil, Las Palmas, 5. Las Palmas (La Veloce), de Co» • Ion à Gènes; Keroula, de Ruusque à Dunkerquo, ara- chides. '•̃' Montevideo, 5. Theben (Kosmos), pour la Havre. ,j.; Neufahrwasser, 5. Juha (allemand), pour Saint-Nazaire. ̃: Norfolk, 4. Karpon, pour Bordeaux, grains. l'ort-SaYrl, 8. Yang-Tsé (Messageries), d<TMada« gapscar etc., à Marseille. Pernambuco, 7 midi. Brésil (Messageries). < v i Péniche, 7. Conseit-Fréres (Bordeaux), d'Oran La Pallice. Itouen, 6. Denta (espagnol), pour Alicanto et retour, 2,800 fûts vides (Genestal)..

7. Frédéric-Franck (Worms), pour Bordeaux. Saint-Thomas, 5.– Slavonia (Ci« Hambourgeoise)' pour le Havre, cafés, etc. ,̃̃̃̃ Shields, 6, Albert-Koppen, pour Cette; Lady« Tennant, pour Nice.

CHRONIQUE MARITIME

t On lancera, la 20, dos chantiers do la Méditerranée, du Havre, le quatre-mâts Ernest-Siegfried, 3,500 T. pour la Société des Voiliers du Havre (E. Genestal). Lancé des chantiers ,de Geestemundo transatlanV tique Assyrta, de 9,000 T., pour Hambourg (Ci, Ham- bourgeoise Américaine).

Vente de navire steamer anglais Sirona, 1,884 T., vendu pour Bergen (Mowinkel), et porte le nom de, Ilorda. La Ce Hambourgeoise Américaine a vendu les sept steamers suivants do la Ktngsin-Linie au North Ger- ? man Lloyd pour son nouveau service sur la Chine Bellona, Délia, Irene, Niobe, Oceana, Senta et Thekla.

AFFRÈTEMENTS

Steamers ::Thor,.de Bilbao à Saint-Nazaire, 2.000 T." il 4.10 1/2, prompt; Petunia, do Büne en Hollande, 7.6, avril; Montauk, de Bombay à Marseille, mai-juin Glanysttvyth, do New-Orléans à Marseille, 10,000 quarters a 4 mai; Royal-Standard,- de New- castle a Saint-Nazaire, 1,500 T. & 3.6; un pour Havre, 950 T. h 4; Penzance, pour Philippeville, 1,!)CÔ T. lierque, a.sh. 20. ifc NIPPON YUSEN KAISHA i MALLE JAPONAISE, SERVICE RAPIDE DIRECT POUH -i SINGAPORE, HONG-KONG, KOBÉ ET YOKOHAMA Bureaux de la Ci- à Londres 9, Fenchurch avenuo, El Courtiers do frot Shaw, Adams et C»,9, Fcnchurch St»; Inaba-Maru, départ 'd'Anvers la 21 avril; do SouU hampton le 22 avril. S'adressor pour billets et fret V

A MM. EIFMi) et Cio 1, canal Saint-Pierre, Anvers, et Il. CAPLAIM, rue d'Hautovillo, Paris.. Un des Gérants H. DENGLOS.

Paris. Imprim. J. lucotte, 25, rue d'Argenteuil^v

Casino de Paris. 8 h. 1/2. Le Biographe. La famille Neiss. Teehow. Les Gillet. <i Don Juan aux enfers», ballet. Mlles Héraud et da Pibrac. Monlin-Rouge. Tous les soirs, 8 h. 1/2. Coñ cert-bal. Entrée 2 francs. Samedi, grande fête de nuit. Entrée 3 francs. Dimanche, matinée à 2 heures. Nouveau-Cirque. 8 h. 1/2. La Nouvelle Revue. Rentrée de John HiptRins, le plus fort sauteur da monde.- Mercredis. jeudis. dim.etfêt..inat.à2h. 1/2 Cirque d'hiver. 8 h. 1/2. « Les Bleus », panto. mime militaire à grand spectacle. PETIT GUIDE PHARISIEN

Samedi 9 avril.

Concours hippique, à la galerie des Machines A une heure, primes d'appareillement, classe. A trois heures et demie, sauts d'obstacles. Prix des Régiments, 2. section. Officieras.

A Saint-Gervais. A neuf heures et demie et à dix heures et demie, les chanteurs de Saint-Gervais.

Expositions.- 72, avenue des Champs-Elysées, les Aquarellistes français.- Galerie des Artistes mo.dernes, rue Caumartin, l'Association amicale de l'atelier Cormon (dernier jour). 16, rue Laffitte, les tableaux de Gustave Loiseaa. 8, rue de Sèze les pastellistes français, l'exposition de M. Henri Tenre.

Arc ale triomphe. De 10 h. à 4 h.

Cluny. De 11 h. Il.. 4 h.

Fontainebleau. Palais, de 11 h. à 4 b.

GaiHera. De midi 4 h.

Guimet. De midi à 4 h.

J.ardin d'acclimatation. De 9 h Il 5 h.

Jardin des plantes. De 1 h. 4 h., serres, gal« ries et ménageries, avec billets. Louvre. De 10 h. h 4 h.

De 10 Jj. a 4 h.

Notre-Dame. Trésor, de 10 h. à

Panthéon. De 10 h. à 4 h.

Sacré-Cœur.– Crypte, deS h. à midi.del 11. à la nutt^ Sainte-Cbapelle. De 11 h. a 4 h. ^l 'Saint-Denis Cathédrale, de 10 h. il 3 h. 1/2. Q Sèvres. Musée et manufacture, de midi a 4 ,W: avec permission de l'administrateur.

Trocadéro. Sculpture comparée, de 1 h. a 4 h.f aquarium, de 9 h. A 11 h. et de 1 h. à 4 h. Versailles. Château de 11 h. à 4 h.