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Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1898-02-13

Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328123058

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb328123058/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 13 février 1898

Description : 1898/02/13.

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5573248

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 10/04/2008

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LA FOULE J'ai un ami qui est avocat, mais un avocat qui plaide, pas un avocat amateur qui coiffe une toque et passe une robe pour pouvoir assister aux procès célèbres. Comme tout le monde du PaJais, il suit avec une véritable passion les péripéties de l'affaire Zola. Il n'a pas manqué encore une audience et il vibre comme une corde de violoncelle au moindre incident. Nous sommes voisins, et,' tous les soirs, avant dîner, je le Vois arriver du Palais, harassé, congestionné, i fripé, dans un triste état. Il m'apporte les impressions du jour: La journée a été bonne pour, la défense. •̃̃ ̃'

Le président, avec ses «^ la- question ne sera pas posëè », énerve le 'j"ury. Zola "sera acquitté.

Mauvaise journée pour les défenseurs de Dreyfus. Les généraux ont produit une impression considérable. Et, tous les jours, ça change. Mais; tous les jours, il est agité et convaincu d'une façon extraordinaire.. Vendredi, j'ai cru qu'il allait avoir un coup de sang. Où allons-nous ? s'écriâit-il. C'est fini! Il n'y a plus d'armée. Les avocats se sont disputés avec les officiers. Les officiers ont battu les avocats. Puis ils se sont disputés entre eux, ils se sont donné des démentis. C'était horrible! Où allonsnous ?

;Hier matin, comme il était monté jusque chez moi avant de partir pour son Palais, je lui ai dit

Où es-tu allé hier soir?

Comment; hier soir? Je suis allé me coucher. Pourquoi me demandes-tu ça?

C'est parce qtieHu es parti en levant les bras au ciel, et en criant « Où allons-nous? Où allons-nous?» » Alors j'ai cru.

Il s'est mis à rire et il a filé vers sa boîte il paroles. '.̃̃[ J'estime qu'il y a en ce moment-ci de trois quatre mille personnes qui sont arrivées au même degré d'hyperesthésie nerveuse, de trépidation morale que mon ami l'avocat. Ces trois ou quatre mille personnes fournissent des détachements chargés de proférer les cris du jour « A bas Zola! Vive Zola Vive l'armée Mort, aux traîtres A bas lès yendus! A bas les juifs etc., etc. Autour de ces trois ou quatre mille personnes, qui sont le noyau des vociférations et des poussées, s'agglomère une foule qu'il est difficile d'évaluer, surtout si l'on prend pour argent comptant ce que disent les reporters. Les reporters vous parlent de cent mille personnes sans 'se troubler. Ça ne leur coûte rien. Ils vous disent sérieusement « On vit déboucher d'un couloir un groupe de deux cents avocats. » C'est toujours la phrase célèbre du vaudeville « Il y a là, dans le corridor, plus de deux mille personnes qui regardent par le trou de la serrure. »

Cependant, quand on a assisté à une revue de Longchamp et constaté la place considérable qu'occupent vingt mille soldats serrés les uns contre les -autres, on est amené, par comparaison, à penser que, si la foule qui encombre les abords du Palais atteint quinze mille personnes, c'est tout le bout du monde. Cette foule offre, d'ailleurs, tous les caractères que deux philosophes remarquables ont décrits dans deux livres dont l'actualité est aujourd'hui saisissante. L'un, qui a paru en 1892, s'appelle la Foule criminelle, par Scipio Sighele. L'autre-est plus récent il date de 1895 il s'appelle la Psychologie des foules, par Gustave Le Bon.

Lisez-les, et vous retrouverez tout ce que les journaux d'hier nous apprennent sur le caractère des manifestations. Malheureusement, l'agitation actuelle violente mais restreinte est grossie et étendue par un certain nombre de journaux qui eux-mêmes répondent soit à des procédés commerciaux, soit à des procédés politiques.

Il est bien certain que,lorsque des feuilles sont présentées dans la rue par des camelots avec des titres qui ne répondent pas à la réalité des faits, l'industriel qui les afabriquéesmériterait d'être poursuivi comme sont poursuivis ceux de ses confrères qui vendent de la poussière pour du poivre. On peut même soutenir que le travestissement effronté de certaines scènes, facile à vérifier, constitue une véritable fraude.

Quant au procédé politique, il est trop connu pour que j'y insiste. Le procès Zola n'est, au fond c'est bien entendu, n'est-ce pas? qu'un des avatars de l'interminable question Dreyfus. Parmi les gens qui discutent et se disputent à propos de Dreyfus, il en est qui sont sincères, désintéressés. J'appelle sincères et sintéressés aussi bien les signataires ̃ jes protestations, épouvantés par l'idée d'une erreur judiciaire, que cette foule de Français pour qui la décision du conseil de guerre est péremptoire et sacrée. Ces convictions sincères et désintéresfcées sont contradictoires, mais elles sont respectables également.

Mais ce qui n'est pas respectable, c'est le politicien qui, dans l'affaire Dreyfus, ne voit que l'intérêt de son parti et la satisfaction de son ambition personnelle.

Et voilà pourquoi, en ces derniers temps, on demandait à M. Méline, toutes les quarante-huit heures, ce qu'il pensait de l'affaire Dreyfus.

Eh bien, la presse, ou plutôt la porlion de la presse qui se fait la servante de ces procédés commerciaux ou de ces procédés politiques, accomplit une œuvre malsaine et néfaste par les commentaires, par les exagérations dont elle entoure les débats du procès. Sans elle, d'abord, la foule serait moins nombreuse, et puis on ne croirait pas dans, le reste du monde que Paris est devenu un endroit inhabitable et insalubre, alors qu'en réalité il n'y en a qu'un tout petit coin de difficile à traverser.

Enfin, on-aura toujours obtenu ce ré-

sultat de faire perdre quelques millions, .de.nombreux millions au commerce parisien par le ralentissement des affaires effrayées.

Lejemèda?: II n!y, en a pas. Quelques 'naïfs disent « Le gouvernement devrait intervenir, Qu'il essaie donc! Il ne vivrait pas vingt-quatre heures, quel que fût le sens dans lequel il interviendrait. Le canonnier peut tirer ou ne pas tirer là ficelle qui fait partir son canon, mais, quand cette ficelle a été tirée, il ne peut pas. rattraper son obus. De même, le gouvernement aurait pu étouffer dans L'oeuf toute cette affaire-là; il la laissé partir il ne peut plus la rattraper. Mais, ô mes chers amis, quelle belle leçon de choses nous donnons au reste de l'Europe! Il est convenu, n'est-ce pas? que nous sommes décidés- à repousser, avec horreux la monarchie sous toutes ses formes. Mais comme nous devons en inspirer l'amour à ceux de nos voisins qui la possèdent Quels professeurs de monarchie que ces républicains français réflexions .dont 'je n'ai pas le temps d'expliquer la soudure avec l'affaire Dreyfus, permettez-moi encore celle-ci Quel nez ont eu MM. les Israélites quand ils se sont jetés à corps perdu dans la République, quand ils ont applaudi aux campagnes antireligieuses, quand ils ont fourni tant de préfets laïcisateurs 1 Un monarque ne leur eût peut-être pas laissé prendre toute l'importance qu'ils ont acquise mais il se croirait deshonoré s il laissait toucher à leurs personnes ou ;à. leurs biens sur cette terre d'égalité et de droit romain. Tandis quë la République.

Enfln. c'est leur, affaire! '̃')' LA JOURNÉE

̃̃ hwr

A l'intérieur A la Chambre, déclara- don du nainistre de la guerre affirmant à nouveau la culpabilité de Dreyfus. Au Palais de justice, affaire Zola confrontation des deux colonels Henry» et Picquart; dépositions de MM. Demange, Ranc, Premier bal de l'Hôtel de ville.

Bourse hésitante. r A l'Extérieur: Les gouvernements anié- ricain et espagnol considèrent 1.'incident Dupuy de Lônie comn2ë absolument terminé. La Chambre italienne approuve le projet cdncernnnt les banqués d'émission. AUJOURD'HUI

Pas d'audience à la cour d'assises. Elections diverses de conseillers généraùx dans la Côte-d'Or et le Puy-deDôme. Réunion plébiscitaire impérialiste à Paris.

PAUVRES JURÉS

Dans la vie et au.théâtre, le rire se mêle souvent aux larmes. Heureusement, car, Sans cela! Etc'estainsi qu'hier nous avons vu, au Palais de

justice, réapparaître l'expertise en écriture, personnifiée par M. Bertillon.

La question qui s'agite à la cour d'assises peut, ici, être laissée de côté; ce qui vaut la peine d'être relevé, ce sont les aphorismes, les axiomes et les déclarations de M. Bertillon, qui font de la graphologie une science extraordinaire et nouvelle.

« Je n'ai pas confiance dans l'écriture, dit M. Bertillon (ceci, venant de la part d'un expert en écriture, n'est déjà pas banal), c'est seulement un élément préparatoire. Le bordereau obéit à un rythme géométrique dont l'équation se trouve dans lé buvard du condamné. »

D'ailleurs, M. Bertillon annonce que sa méthode est sûre, qu'au point de vue historique on le verra après sa mort. Et, là-dessus, il a déclaré qu'il lui fallait deux séances pour faire une démonstration.

Pauvres jurés, qui ont peut-être des affaires pressantes et aspirent à la fln des débats

Et, quand on pense que, pendant que M. Bertillon nous exposera sa méthode graphologique, Paris demeurera sens dessus dessous, agité. Il fera des équations, et toute la police restera mobilisée pour permettre au rythme géométrique de vibrer. Et M. Bertillon ira, impassible, élevant des forteresses, des fortifications (car sa méthode se traduit aux yeux par les travaux qu'exécute habituellement le génie). Les heures passeront, M. Bertillon parlera toujours la nuit succédera au jour, et le soleil, à son lever, reverra M. Bertillon continuant à exposer sa méthode.

Pauvres jurés 1

DE L'ÉTRANGER

AU GUATEMALA

San-Francisco, 12 février. Voici la composition du nouveau cabinet de Guatemala MM. Antonio Barrios, fils de l'ancien président, travaux publics Francisco Enguerreno, intérieur et affaires étrangères; Domingo Morales, instruction pubhque Rafaele Salazar, finances; Salvador Toledo, guerre.

LES BANQUES D'ÉMISSION EN ITALIE' Rome, février. -La Chambre a achevé la discussion du projet sur les garanties relatives à la circulation des banques d'émission.

Ce projet est approuvé, au scrutin secret, par 176 voix contre 55.

heures du matin

UN TERRAIN D'ENTENTE

Les tarifs douaniers entre la France et l'Italie La mission de

M. Billot.

Rome, 12 février. De notre correspondant particulier. A plusieurs reprises, nous avons eu l'occasion de parler des idées échangées entre Pans et Rome au sujet d'une entente douanière.

L'arrivée de M. Barrère, qui, soit dit en passant, trouve partout un accueil particulièrement gracieux, donne actuellement lieu à des commentaires intéressants à si- gnaler. ̃̃;̃

Le monde italien ne douté pas que la

mission du nouvel ambassadeur est d'engager des pourparlers officiels pour cet accord. La réponse que M. Hanotaux a taite à M.Tigné d'Octon ne laisse aucun doute à ce sujet. C'est la preuve, 'fait remarquer la revue Rome-Paris; que M. sident du conseil, malgré, sa qualité de chef de l'école protectionniste, ne.serait nullement opposé des concessions d'où pour.raient sortir des avantages, pour les deux pays. Quant au gouvernement italien, il est exactement dans les mêmes intentions. On croit pouvoir affirmer, que, dansées visites.faites aux membres du ministère, M. Barrère non seulement n'a rencontré, aucune opposition, mais a trouvé de l'empressement à échanger des idées au sujet de l'accord- Combien de temps les' pourparlers dureront-ils Au moins jusqu'à là réunion de la nouvelle Chambre française qui sortira, des élections générales, croit-on ici..Aussi), en attendant, on conseille de laisser les représentants des deux pays chercher un terrain sur lequel on puisse s'entendre.- LES ÉTATS-UNIS ET L'ESPACE rations du gouvernement

H),, espagnol. MADRID, 12 février, Dans ûnd "interview avec le ministre des affaires étrangè- res, celui-ci déclare que ses renseignements ne sont pas d'accord avec ceux qui sont, publiés par le New-York Herald.

Il ajoute que l'incident Dupuy de Lomé est considéré comme ayant été absolument, terminé, aussi bien à Madrid qu'à "Washington, depuis le moment où M. Day, sous-se- crétaire aux affaires étrangères des EtatsUnis, a eu une conférence avec M. Dubose, ministre..d'Espagne par intérim. Ce dernier conféra avec .M,,Day parce que M. Sherman. était au conseil des ministres. Le ministre des colonies, également interviewé, déclare.que M. Mac Kinley; tâchera d'éviter tout conflit avec l'Espagne en dépit des efforts '.des'gens intéressés à en faire naître, ̃̃.̃• De son côté, le gouvernement espagnol s'efforcera d'éviter toute difficulté nouvelle qui rendrait les relations avec l'Espagne plus tendues.

Le ministre est étonné que ]e Herald publie des nouvelles qui ne concordent pas avec les renseignements officiels.

LES ÉLECTIONS TOULOUSAINES Un arrêté du préfet Les listes fraudées serviront encore une fois. Tqulouse, 12 février. De notre correspondant particulier. Nous apprenons à l'instant, de source officielle, que démain matin sera placardé un arrêté du préfet, 'qui convoque les électeurs pour le 27 du courant afin de compléter le conseil municipal, réduit à onze membres à la suite de l'arrêt du conseil d'Etat qui casse la nomination de vingt-cinq élus au. premier tour. On remarque/que cet arrêté.ayant été pris moins de quinze jours avant celui de l'ouverture du scrutin, annule d'avance les opérations, qui auront lieu, d'ailleurs, avec les listes fraudées, les expurgées né pouvant être employés qu'après le 31 mars.. Les onze socialistes du second tour, et qui sont maintenus au Capitole, tiendront cette fois les urnes, ce qui ne paraît pas une garantie suffisante.

On s'attendait généralement à une dissolution totale; le retard apporté la convocation des électeurs permettait de le supposer. Il est certain que Toulouse tient le record 4quand il s'agit de la matière électorale. POUR CUBA

Madrid, 12 février.- Le cuirassé Oquendo a quitté Carthagène, se rendant à las Palmas, puis à Cuba.

L'envoi à Cuba de sept torpilleurs et d'un croiseur a été décidé.

5 heures du matin

LA QUESTION DU NIGER

Les négociations anglo-françaises Politique d'accaparement de

l'Angleterre.

LONDRES, 12 février. -De notre correspondant particulier. Il semble que le moment de conclure les négociations anglofrançaises relatives au Niger devrait ètre arrivé, parce que tout nouveau 'retard ne peut qu'augmenter les difficultés.

L'envoi incessant de troupes par l'Angleterre, les divers mouvements que font les deux pays dans leurs hinterlands respectifs ne font qu'accentuer la situation, déjà si compliquée, au lieu de là simplifier. On assure que les deux gouvernements sont animés d'un égal désir d'aboutir à une solution mais ce désir reste par trop platonique, par suite de l'absence de concessions nettes et réciproques, qui peuvent seules rendre cette solution possible.

Le gouvernement anglais a assumé jusqu'ici la plus grande partie de la responsabilité de cet état de choses par l'intransigeance de son attitude mais il né saurait persévérer indéfiniment dans cette voie sans mettre sérieusement en question la possibilité d'un arrangement absolument nécessaire.

Il est absolument inadmissible que les bonnes relations des deux pays soient troublées pour quelques kilomètres carrés de plus ou de moins au profit de l'un ou de l'autre.

Le devoir de la presse dans un cas semblable est évidemment de travailler à apaiser l'opinion et non de la soulever.

Si la presse anglaise veut s'interroger en toute sincérité, elle sera obligée de reconnaître qu'elle n'a pas toujours agi dans le sens de l'apaisement et de la conciliation. Il est encore temps de revenir à plus de modération et de préparer l'opinion publique à accepter une solution basée sur le seul principe qui soit pratique celui de « donnant, donnant ».

Ce principe n'est-il pas essentiellement anglais? L'Angleterre ne voudra pas laisser croire qu'elle retarde l'heure d'un arrangement dans le seul but de pouvoir poursuivre une politique d'accaparement qui réduirait à néant les sacrifices faits par la France dans ces immenses régions.

C'est cependant, en réalité, ce qui se passe. -oi

AUX CORTÈS PORTUGAISES

Lisbonne, 13 février. Au cours de la discussion du projet en vue d'établir un concordat avec les porteurs de la dette extérieure, un député de l'opposition a accusé le gouvernement et la majorité de la Chambre de blesser la dignité nationale. Un violent tumulte s'en est suivi.

La séance a été suspendue.

A la reprise, l'incident a été clos à la suite d'un échange d'explications.

Lire à la deuxième page

LES JOURNAUX :IÏE Cki MATES

LE PROCÈS ZOLA

CONFRONTATION DE MM. LEBLOIS, PICQUART ET HENRY La question du bordereau Encore le petit bleu Pourquoi le timbrer ? Le démenti

̃< '). ̃̃̃-r- Violent in-

• ̃ "̃ cident.

La manifestation des avocats qui avait: produit, 'la veillé, au Palais une si grande sensation ne risquait pas de se répéter hier. On avait permis à une trentaine d'avocats à peiné de pénétrer dans la salle d'audience, et. les autres bancs étaient occupés par les témoins, mais surtout par des militaires en grand nombre, par des. officiers en tenue.

Dos le début de l'audience, le colonel Picquart revient à la barre, appelé par Me Labori. Il demande à faire une déclaration Je tiens il dire deux mots pour expliquer l'esprit dans lequel i'ai fait ma déposition hier. Je crois.,que l'expression, employée par M. Emile Zola a dépassé un peu sa- pensée. Le second, conseil de guerre n'a pas acquitté par ôrdre. Ce que je crois, c'est que M. le général de. Pçllieux, par. respect pour là chose jugée, n'a lias cru devoir faire porter son enquête sur le bordereau, c'est que le commandant Ravary n'a point fait les recherches indispensables. En vai%lui ai-je dit « Les témoins ne sortiront :de terre. que, lorsque vous aurez fait arrêter le commandant Esterhazy. » Il, no tint aucun compte de mes paroles.

Les juges du conseil de guerre se sont trouvés en face d'une instruction extraordinairement incomplète, et c'est ainsi que l'un d'eux a 'dit a Je vois que le véritable accusé ici est le lieutenant-colonel Picquart. »

Quels sont les points sur lesquels M. le colonel Picquart a été poursuivi devant un conseil d'enquête? demande M, Labori.

C'est secret, fait observer le président. N'oubliez pas le huis-clos

C'est si bien secret, reprend M" Labori, qu'une note de l'agence Havas a passé,reproduite par tous les journaux, sur l'audience du conseil. Est-ce exact '? Est-ce fàux 1 Et 'il lit la note. -Les notes de la presse ne nous regardent pas. M. le commandant Lauth. On fait venir le commandant Lauth. -Quelle aurait été l'utilité de l'apposition d'un timbré sur le petit bleu, à supposer que'la proposition eût été faite Gela prouvait que le petit bleu était arrivé il destination. Sans timbre, cela ne pouvait que prouver que le petit bleu avait été écrit, mais rien n'indiquait qu'il avait été réellement envoyé au commandant Ësterhazy.

Le petit bleu venait de la même source que le bordereau?.^

Oui. Je devais le croire. Mais ce petit bleu me paraissait en réalité de seconde main, du colonel Picquart.

Est-ce que le bordereau a été aussi déchiré en morceaux?

Oui. Je l'ai vu une fois dans ma vie. -Ai-t-il été photographié ?

Pas dans nos bureaux.

Mc 'Clemenceau

Par quel procédé a-t-ilété reconstitué? ,:Avec du papier transparent coupé en lanières excessivement minces, qui suivaient les déchirures.

De quel côté a-t-il été recollé ?

-:Du côté de l'adresse.

Si le petit bleu venait du carnet dans lequel on l'a apporté, n'était-il point nécessaire Oui.

M> Clemenceau résume les déclarations du témoin et en tire cette conséquence que le colonel Picquart ne pouvait avoir J'inten- tion de faire timbrer le petit bleu. Le colonel Picquart reprend la parle -Rien ne prouve mieux la fausseté des intentions que l'on me prêtait que la démonstration qui vient d'être faite et qui prouve que ce que j'aurais voulu faire était illogique.

Le président demande

-Combien de fois avez-vous reçu M'Leblois aii ministèro

-J'ai reçu Mo Leblois une douzaine de fois, mais une seule l'époque qui nous intéresse c'était le moment où venait de paraître le fac-similé du bordereau dans le Matin. M. le lieutenant-colonel Henry. M. le lieutenant-colonel Henry vient rejoindre à la barre le colonel Picquart. Il reprend la déposition qu'il a faite il y a deux jours à cette barre et répète qu'il a vu, dans le bureau du lieutenant-colonel Picquart, Me Leblois. Le dossier secret était entre eux. Il en a parlé quelques jours plus tard au général Gonse. Il lui dit qu'on l'avait ouvert devant un tiers et il invita le général à y jeter un coup d'œil.

M. Gonse.

Le général Gonse s'avance.

-Quand vous avez revu le dossier secret, lui demande le président, était-il en désordre Autant que puisse me rappeler, il, était un peu en désordre, répond le genéral. Qu'avez-vous a répondre, monsieur Picquart ?

J'affirme que je n'ai jamais eu le dossier, ouvert ou fermé, sur mon bureau du ministère de la guerre devant M, Leblois.

Le lieutenant-colonel Henry affirme que Me Leblois a avoué l'entrevue dont il parle avec le colonel Picquart, devant le conseil deguerre.

M. le président fait venir Me Leblois et lui pose la question

Avez-vous reconnu devant le conseil de guerre que vous étiez avec le lieutenant-colonel Picquart alors que le document se trouvait sur la table

Non, je ne l'ai pas reconnu. Voici ce qui s'est passé. Le colonel Henry a dit simplement qu'il y avait un dossier sur la table, une envelonpe sur laquelle étaient inscrits les mots « 'Dossier secret, » II n'a pas parlé de la photographie e Cette canaille de D. », et il a été dans l'impossibilité de préciser la date. Je lui ai dit a Je crois que vous vous trompez », mais, comme je n'ai pas l'habitude de faire l'inventaire des pièces qui se trouvent où je suis, j'ai ajouté Je ne veux pas vous infliger de démenti, mais c'est au colonel Picquart, mieux éclairé que moi, à vous répondre, » Je maintiens ma déposition, dit le. colonel Et moi, je dis que vous n'avez pas dit au conseil de guerre qu'il y avait une piece secrète portant les mots a Cette canaille de D. » I s'écrie M" Leblois.

J'en ai parlé.

Grave incident.

Cette triple confrontation de Me Leblois, du colonel Picquart et du colonel Henry tourne bientôt à l'aigre et se termine par un incident des plus graves entré les deux colonels.

Le colonel Picquart, reprenant les déclarations du colonel Henry relativement à l'incident Leblois, s'écrie

-J'oppose un démenti formel il. M. Henry Et, maintenant, est-il exactqueM.Henry n'a pas indiqué au conseil de guerre une date précise et que j'en ai demande acte en signalant cela comme un fait grave?

LE COLONEL Henby.– J'ai toujours dit que c'était en octobre.

LE COLONEL PICQUART. La photographie, qui est si obscure, si embrouillée que, lorsque le général de Pellieux me l'a montrée, moi qui la connaissais, j'ai dû me pencher, comment M. Henry l'a-t-il vue A'quelle distance se serait-il approché de moi

LE colonel HENRY.- Je n'ai pas mesuré. En tout cas, moi, je la reconnaîtrais bien à dix pas, cette photographie. Les yeux ne sont pas les mêmes.

M. LE COLONEL PicpuAitT. Je vous donne de nouveau la démenti le plus formel.

M. LE COLONEL HENRY, Le colonel Picquart en" a menti 1

Des exclamations partent de tous lès points de la' salle. Le lieutenant-colonel Pio-

quart, qui est devenu d'une pilleur extrême, se retourne brusquement vers le colonel Henry.

Les avocats veulent intervenir. Le président déclare

Vous êtes en désaccord, voilà tout! Et le colonel Picquart, s'adressant aux jurés, s'écrie

Je demande à dire à MM. les jurés ce que signifie tout cela. Vous avez vuici des hommes comme le colonel Henry, le commandant Laùth, M. Gribelin porter contre moi des accusations abominables. Eh bien, messieurs, savez-vous pourquoi cela se fait? Vous le comprendrez

Mc Démange.

quand vous saurez que ceux qui ont travaillé à une affaire précédente, intimement liée à celle- d'Esterhazy, étaient probablement ceux-ci, ces hommes qui se dressent aujourd'hui devant moi t Ils défendent leur œuvre, cette œuvre que le regretté colonel Sandherr, en mourant, a léguée a l'honneur du bureau 1

.Eh bien, moi, j'ai pensé autre cliose.J'ai eu des doutes. J'ai pensé qu'il ne fallait pas se renfermer dans une foi aveugle. Et j'ai cherché. Voilà des- mois que je suis abreuvé d'outrages je suis; à cette heure, dans une situation affreuse. Demain, je serai peut-être chassé de l'armée, a laquelle j'ai donné vingt-cinq, ans de ma vie. J'ai perdu mon avenir, ma vie, et tout cela pour avoir fait ce que j'ai cru, ce qui devait être mon devoir -Jamais, réplique le colonel Henry, il n'a été question de cela entre le' colonel Sandherr et les officiers du bureau. Nous faisions notre devoir comme nous l'entendions. Je vous jure que jamais ce petit bleu n'a été reçu par moi, et c'est moi qui recevais les papiers,

Explications.

Le général Gonse confirme les paroles du lieutenant-colonel Henry.

Nous n'avons jamais cherché à falsifler la vérité.

Et c'est pour cela que je n'ai pas été.contraire à l'enquête sur M. Esterhazy. Quant au petit bleu, M. Picquart ne me l'a montré, àmoi son chef, que quatre.mois après l'avoir trouvé. Cette conduite est inexplicable.

Mes explications seront brèves, reprend le colonel Picquart, C'est au mois de mai que le petit bleu a été trouvé. J'ai dit qu'un deuil de famille, qu'un voyage et que divers événements m'ont empêché de m'occuper activement de l'affaire. Si je n'en ai pas parlé alors au général Ganse, j'en ai parlé, au mois de juillet, au général de Boisdeflre.

Pourquoi n'a-t-on pas relevé plus tôt les faits que l'on reproche à M. Picquartq demande M." Labori.

Nous ne les connaissions pas encore, répond le général Gonse.

Vous les connaissiez quand vous écriviez vos lettres si pleines d'encouragements. Comment expliquez-vous cette double attitude C'est que, peu à peu, nous nous sommes aperçus que le lieutenant-colonel était hypnotisé par une sorte d'idée fixe. C'est pourquoi nous l'avons envoyé en mission. Nous espérions qu'il reprendrait pied et qu'il nous reviendrait ce qu'il a toujours été, c'est-à-dire un bon officier.

Suit une discussion assez confuse sur la question de la date où se serait passé l'incident Leblois au ministère de la guerre. Allons-y 1

Comme on revient à parler du dossier secret et des pièces secrètes, le lieutenant-colonel Henry s'écrie

Eh bien, allons-y. En 1894, au mois de novembre, un jour,le colonel Sandherr entra dans mon bureau et me dit: «Recherchez tout ce qui a trait aux affaires d'espionnage, » Parmi ces pièces, il y en avait une qui avait une importance extrême. Je remis le tout au colonel. Vers le 15 ou le 16 décembre, le colonel vint me trouver et me dit « Voilà votre dossier je n'en ai plus besoin. Je remis ce dossier dans une enveloppe j'écrivis, au crayon bleu « Dossier secret », et j'y mis mon paraphe. Il faut vous dire que, quelques jours après, j'eus une explication avec le colonel Sandherr et je lui demandai pourquoi il m'avait dit qu'il n'avait plus besoin du dossier secret, en me le remettant.

« Ah 1 me dit-il, c'est que j'en ai un autre dans lequel il y a deux lettres. »

Et il me montra ces lettres, d'une extrême importance. Ces lettres, il me dit qu'il les gardait par devers lui pour les produire un jour, s'il le jugeait nécessaire. Le colonel Sandherr est mort, et je n'ai plus jamais entendu parler du dossier secret du colonel Sandherr ni des lettres qu'il me montra.

Il ressort donc de cette partie de la déposition du colonel qu'il y a deux dossiers se-

M. Jaukès

crets celui qui se trouve dans le coffrefort du ministère de la guerre, et que put voir le chef du'bureau-des renseignements, et l'autre qu'il n'a pas vu.

L'audience est suspendue.

Me DEMANGE

L'illégalité La pièce secrète L'interview du « Matin ».

Mo Démange, qui défendit Dreyfus, vient à la barre, à la reprise de l'audience. Me Demange voudrait-il nous dire ce qu'il pense de la bonne foi de M. Zola dans l'affaire Messieurs, dans les derniers jours dumois d'octobre, j'appris que M. Scheurer-Kestner allait entreprendre la réhabilitation de Dreyfus. J'écrivis a M. Scheurer-Kestner pour lui demander de faire connaître publiquement les preuves sur lesquelles il basait sa conviction. Et Me Demange entre dans les détails de l'affaire Esterhazy depuis cette époque. Parlant de son attitude personnelle, U ra*

conte qu'ayant appris de M. Salles qu'une illégalité aurait été commise lors du premier procès il avait songé à soumettre le fait au ministre de là justice pour demander l'annulation dn jugement en vertu de l'article 44 du code d'instruction criminqlle. Mais on lui persuada qu'il ne rencontrerait pas alors dans le gouvernement l'appui nécessaire et on lui conseilla d'attendre.

Ici se place un incident auquel les défenseurs attachent une extrême importance. M° Labori. Que pense Me Démange du rapport Ravary disant que le jugement do Dreyfus avait été légalement et justement rendu,,? Que pense-t-il de cette expression légalement ? R. Mais, puisque je viens de dire que je vou.lais demander 1 annulation pour violation de la loi, de ce jugement; o

M" LARORI. Pourquoi

J'avais su par M. Salles qu'une violation de la loi avait été commise. M' Labori. Laquelle ?

Le président. Maître Démange, ne répondez pas. Il s'agit la de l'affaire Dreyfus. M» Clemenceau. -,Il s'agissait de la communication de la pièce secrète ?

M" DEMANGE. Mais oui 1 (Sourires.)

Mr Labori. -,En dehors de la défense de l'acR. Oui, parbleu Puisque, moi, je n'ai jamais vu que le bordereau.

Me Labori demande "à Me Démange s'il reconnaît l'exactitude des renseignements publies' daps une interview du Matin le jour même o'ù débuta le procès Zola. Me Démange reconnaît qu'il n'a pas été interviewé directement, mais que tous les détails de l'article sont absolument exacts. Me Labori demande des explications à Me Demange 'sur la publication du bordereau dans le Matin

M". Démange xirf-il. vu Je bordereau? .» Mais oui.

En original ?- ,?

Certainement.

Et en photographie ?

Oui il a été distribué des photographies au conseil de guerre, faites, je crois, par M. Bertillon. Ces, photographies. ont été restituées. Je pense qu'elles ont dû être brûlées par le hrésident, Mais je ne pourrais pas l'affirmer. M» Demange connaît-il le' fac-similé du bordereau publié par le Matin ?

–Je le erpis, que je le connais IlLm'a même causé assez d'émotion. Car je me suis dit ..On va dire que c'est moi qui l'ai communiqué. » Mais je me suis rappelé que j'avais rendu:mon Cette reproduction ressemblait-elle à l'ori·ginal?.

C'était saisissant. Mais, du reste, est-ce que vous n'avez pas le bordereau?. Non?. Vous auriez pu comparer. (Sourires.)

Mo Démange s'explique-t-il que le généra, de Pellieux ait pu déclarer que cette reproduc1 tion était une sorte de faux?

Cela prouve que deux hommes de bonne foi peuvent avoir des manières différentes de voir.

On suspend cinq minutes l'audience, et Me Labori dépose les conclusions suivantes relativement à l'incident entre les deux co.lonels1:

Plaise à la cour, i Attendu que la déposition du lieutenant-colonel Picquart a été interrompue par M. le lieutenant-colonel Henry, qui s'est écrié «Vous en avez menti f »

Attendu que, malgré les observations de la défense, M. l'avocat général n'est pas intervenu pour relever et réprimer les injures proférées à l'égard d'un témoin, militaire aux arrêts Attendu que, dans ces conditions, l'autorité des témoins cités par la défense peut, dans l'esprit du jury, se trouver atteinte

Que, par suite, la valeur du témoignage est diminuée que ce, fait porte le plus grave préjudice aux intérêts de la défense,

Par ces motifs,

Donner acte aux concluants de ce que le lieutenant-colonel Picquart a été interrompu dans sa déposition par M. le lieutenant-colonel Henry, qui s est écrié Vous en avez menti I « et de ce que, malgré les observations de la défense, M. l'avocat général n'est pas intervenu pour relever et réprimer les injures proférées à l'égard d'un témoin, injures d'autant plus graves que ce témoin, militaire, est aux arrêts.

Le président remet à lundi l'arrêt.

M. Ranc.

Pour moi, messieurs, dit M. Ranc,labonne foi de M. Zola est entière et absolue. Je sais quo vous ne me laisserez pas parler de la violation de la loi dans le procès de 1894 par la communication d'une pièce secrète en dehors de la présence de l'accusé. Je ne parlerai donc que du procès Esterhazy. La façon dont ce proces a été conduit, la prohibition qui a été faite à la famille Dreyfus d'y être représentée, l'absence de contre-expertise d'écriture, le réquisitoire que fut le rapport Ravary, tout, enfin, a pu révolter sa conscience.

Ce qu'il a fait là est l'acte d'un homme qui a montré un grand cœur et un grand cou.M. Pierre Quillard,

homme de lettres. On lui demande ce qu'il pense des audiences du conseil de guerre qui a acquitté M. Walsin-Esterhazy. En d'autres termes, il'dit ce que nous avons entendu déjà dans la bouche de MM. Ranc, Demange, Trarieux et Thévenet. Il énumère divers incidents d'audience qui prouvent suffisamment, à son dire, toute là partialité dont le président fit preuve et dont devait bénéficier M. Esterhazy.

On.était venu là pour chercher la lumière, et j'affirme que nulle personne de bonne foi n'est sortie de ces débats sans se dire que les officiers du conseil se soumettaient au désir qu'avaient leurs chefs que les ténèbres fussent épaissies.

M. Emile Zola appartient à une génération littéraire autre que celle il. laquelle j'appartiens, et, quant à moi, j'ai fait plus d'une fois de grandes réserves sur son œuvre. Aussi je n'en suis que plus libre pour vous dire que la conduite de M. Zola a éte belle, généreuse et héroïque. Il aurait pu se taire, il aurait pu écouter ce que Victor Hugo appelait, en 1871, la complaisance à la colère publique 1 It a parlé) Et je lui apporte ici mon admiration.

M. JAURÈS

L'acte de M. Zola Le pouvoir mili" taire et le pouvoir civil.

Le député de l'extrême gauche a assisté à la partie publique du procès Esterhazy, et c'est pour cela qu'il vient affirmer « la haute valeur et la beauté de l'acte N de M. Zola. Quand on a assisté à un pareil procès, dit-il, c'est un devoir de protester pour tous ceux qui ne veulent pas que le pouvoir militaire se dresse au-dessus de toute loi et da tout contrôlé

Dans l'affaire Esterhazy, trois faits décisifs m'ont particulièrement frappé.

D'abord, pourquoi le huis-clos a-t-il été prononcé en ce qui touche l'expertise d'écriture 1 C'était là la question la plus intéressante, la plus palpitante, et qui est l'une des causes principales de l'agitation de l'opinion publique. On avait sans doute à cacher les contradictions qui existaient entre les expertises de 1894 et celles de 1898. On a fait le huis-clos parce que le public avait déjà trop entendu parler du bordereau.

Je puis affirmer ici que M. Esterhazy a prononce sur le bordereau des paroles d'une gravite extrême. Voici ce que j'ai entendu dire deux fois par M. Papillaud. rédacteur à la Libre Parole. Il m'a fait cette déclaration, à moi, et publiquement, dans les couloirs de la Qhambre

CI: Je crois profondément à la culpabilité de Dreyfus, m'a dit M. Papillaud. J'y crois parce que des officiers français n'auraient pas condamné Dreyfus sans des charges accablantes. Mais, en ce qui touche le bordereau, j'ai la conviction absolue qu'il est d'Esterhazy. Et voici pourquoi: Dans les deux jours qui ont suivi la dénonciation de M. Mathieu Dreyfus, M. Esterhazy se rendit dans les salles de rédaction, et, à la Libre Parole, il a dit « Oui, il y a, entre » l'écriture du bordereau et la mienne une simiïtitude effrayante, et, lorsque le bordereau a été publié par le Matin,ie me suis senti perdu!» Je planerai ensuite, continue M. Jaurès, de l'attitude que les pouvoirs publics ont eue contre le lieutenant-colonel Picquart. Ce fut lui


qui, en réalité, fut l'accusé, et il a été traité somme tell t

Et M. Jaurès rappelle les conditions dans lesquelles se fit 1 enquête du général de Pellieux, les sévérités qu'on eut pour celui qui accusait et les faveurs qu'on prodigua à l accusé.

M. Zola a ressenti comme d'autres, plus que d'autres, l'indignation d'un pareil procédé! Je parlerai enfin de l'absence d'enquête sur le fait de la pièce secrète qui fut remise à M. Esterhazy.

Comment ? s'écrie M. Jaurès, cette pièce intéressant la défense nationale, est enfermée dans un coffre-fort, au fond d'une pièce reculée du ministère de la guerre 1 Une photographie de cette pièce court les rues, et l'on ne s'en préoccupe pas Et l'on ne fait pas d'enquête Et pourquoi n'a-t-on pas fait l'enquête? Parce qu'elIo aurait démontre que cette photographie ne pouvait être remise au commandant Esterhazy que par les soins des officiers de l'étatmajor. S'il n'v avait pas eu une connivence évidente entre l'état-major et le commandant, on eût arrêté le commandant Esterhazy pour avoir eu en sa possession uue pièces secrète intéressant la défense nationale et dont il ne pouvait dire l'origine

Et, maintenant, se demande M. Jaurès, quoi donc pouvait lui servir cette communication de la pièce secrète ? On ne l'attaquait alors que sur le bordereau, et celte pièce n'avait nullement affaire avec le bordereau. Alors ? Alors, elloétait simplement destinée à rassurer le commandant qui s'affolait alors, lui permettre de reprendre pied et lui prouver qu'en haut lieu on veillait sur lui. Ce n'était pas une cartouche que l'on donnait au commandant Esterhazy c'était un cordial

Les deux palais.

M. Jaurès s'étonne que tous les citoyens ne protestent point contre une illégalité qu'il juge désormais constatée, et il se demande où va un peuple dont « la loi n'est respectée ni dans le palais où on la fait ni dans le palais où on l'applique »,

Il n'y a pas quarante députés qui doutent de cette violation de la loi. Quand j'ai parlé, j'ai parlé dans le silence passif de la séance, quelques amis à peine m'appuyant. Dans les couloirs, où se transforme l'âme parlementaire, on s'est de tous côtés, précipité vers moi, en me'disant « Vous avez raison 1 Mais quel dommage que cette affaire ait éclaté quelques mois avant les élections! Je crois qu'ils se trompent sur les sendments du pays et qu'il est encore épris de son ancien idéal de justice et de vérité,

Mais, si la vérité doit être vaincue, il vaut mieux être vaincu avec elle que de se faire le complice de toutes les équivoques et de vaincre avec elles. Je vais violer le- secret professionnel. des autres. J'ai entendu dire par M, Dupuy, par M.. Delcassé, ministres avec le général Mercier, qu'il n'avait jamais été question au conseil des ministres que du bordereau et que jamais il n'avait été fait allusion à aucune autre pièce secrète.

Et le général Mercier, homme sujet à erreur, malgré ses services etses galons, n'a pas craint de prendre sur lui- do faire condamner un accusé en produisant contre lui, sans lui permettre de se défendre, une pièce secrète en violation de la loi, en violation des règles les plus élémentaires du droit.

Eh. bien, je dis que, si de pareilles moeurs, si de pareilles habitudes étaient tolérées, ce serait fait de toute liberté et de toute justice dans ce pays ̃ Et voilà pourquoi des citoyens comme Zola ont bien fait de protester.

Ah! je sais bien quelles haines il soulève et quelles haines s'acharnent aujourd'hui après lui.

On poursuit en lui l'homme qui a donné l'exr plication rationnelle et scientifique des miraclos, l'homme qui, dans Germinal, a décrit la poussée du prolétariat et annoncé l'éclosion d'une société nouvelle l'homme qui dénonce les chefs qui préparent inconsciemment les désastres de la patrie. On peut le traquer, on peut le poursuivre nous nous inclinons respectueusement devant lui

Après la déposition de M. Jaurès, il se fait un grand silence dans l'auditoire. Puis M° Labori dépose des conclusions tendant à ce que le bordereau original soit versé aux débats.

Me Bertillon.

Le dernier témoin entendu hier fut M. Bertillon.

Il est chef du service de l'identité judiciaire et domicilé au Palais de justice. Est-ce que M. Bertillon n'a pas connu le bordereau ?

-Je l'ai connu.

Qu'en pensez-vous? Quelles furent les conclusions de votre expertise'/

J'aflirme que ce bordereau n'a pu être écrit que par celui qui a été condamné pour l'avoir écrit.

On arrivera peut-être il la revision, et cette revision sera peut-être suivie d'un acquittement, mais rien ne pourra prouver que ce n'est pas Dreyfus qui a écrit le bordereau. Il n'a pu etre qu'écrit au domicile du condamné 1 Et pourquoi

Cettv opinion ne se base point seulement sur des pièces graphiques, quo je juge toujours insuffisante. Je n'ai qu'une confiance très limitée dans l'expertise en écriture. Ma conviction est née d'une équation géométrique qui se trouve dans le buvard de Dreyfus. Faites-moi remettre les pièces à conviction saisies, et je ferai une démonstration. C'est une théorie assez difticile à saisir, mais la pratique est aisée. Vous verrez.

M» Labobi. Voici un plan qui a été publié par l'Aurore et qui représente un élément de votre démonstration devant le conseil de guerre. Est-ce de vous?

M. Bertillon. -Oui, c'est un schéma pour un point spécial de ma déposition. Mais il est incomplet. Le reste se trouve dans le buvard. LL président. II faudrait nous dire ce que c'est que ce plan, maître Labori.

M0 Labobi. Je serais bien embarrassé de. le dire. Je demande des renseignements moimême.

ni. Berthxon. L'intérêt de ce plan est une preuve matérielle de la sûreté de ma démonstration.

Mais je ne veux rien dire que sur les pièce buvard et pièces à conviction.

àt° Labom. Qu'est-ce que ces pièces ? C'est ce qu'on appelle des pièces de comparaison, habituellement. Ça meat indispensable. Ma méthode est sûre.

Au point de vue historique, après ma mort, on verra. On ne peut pas douter de ma bonne foi. Mais il me faut les pièces. Ce sera long peut-être deux séances, mais je ne demande pas mieux que de faire la démonstration. MI Laboiu. Deux jours de plus ou de moins au point où nous en sommes Quelles sont ces pièces ?

R. C'est une note de ci, de ça.

On commence à se regarder dans l'auditoire. On se demande ce que tout cela peut bien vouloir dire. La stupefaction augmente quand M.Berlillon déclare que le lieutenantcolonel Picquart lui apporta de l'écriture semblable à celle du bordereau. Il a pensé d'abord que c'était de l'écriture de Dreyfus. On lui a dit que c'était de l'écriture d'un autre.

Mais ça m'est bien égal fait M. Bertillon. .Eh 1 oui, j'ai eu la preuve que le bordereau ne pouvait être que de Dreyfus. Alors, qu'est-ce que ça me fait qu'il y ait des écritures semblables ? Il y aurait cent officiers qui écriraient de la même façon, qu'est-ce que ça Se e ferait?

Revenons à ce qui s'est passé au conseil de M» Laeobi.– Vous pouvez bien nous indiquer la théorie de vos opérations, votre méthode, sans les pièces.

M. Bertillon affirme qu'il ne peut rien faire sans les pièces. Il en a les photographies chez lui. Il demandera à ses chefs la permission de les produire.

Et le président lève l'audience en nous donnant rendez-vous pour lundi.

Les jurés, les avocats, les témoins et les journalistes aussi poussent un soupir de satisfaction. Un jour de congé! Tout le monde l'a bien gagné.

Gaston LEROUX.

LA CULPABILITÉ DE DREYFUS Interpellation à la Chambre M. Ernest Roche Déclarations du général Billot.

Les incidents du procès Zola devant la tour d'assises n'avaient eu, jusqu'à présent, aucune répercussion à la Chambre au moins en séance publique. Pourtant on prévoyait qu'aussitôt que le jury aurait rendu son verdict une interpellation serait faite. Et l'on disait, dans les couloirs, que ce serait M. Jaurès qui soulèverait ce septième débat sur l'affaire Dreyfus.

Mais on n'a pas eu la patience d'attendre. Hier, M. Brisson a été saisi, dès l'ouverture de la séance, de trois demandes d'interpellation par MM. Ernest Roche, de Beauregard et Castelin.

Les demandes de MM. Ernest Roche et «le Beauregard s'adressent au ministre de la

guerre « au sujet de ses relations avec la famille du condamné Dreyfus ».

Quant à M. Castelin, il veut demander au gouvernement comment il entend appliquer les dispositions de l'ordre du jour du i8 novembre 1896.

Il convient de rappeler que cet ordre du jour invitait le gouvernement à réprimer les manœuvres du syndicat Dreyfus. Car, déjà en 1896, il était question d'un syndicat, sur lequel, d'ailleurs, on ne donna, à cette époque, aucune indication précise.

Tout de suite après la lecture des trois formules d'interpellation, M. le général Billot monte à la tribune.

D'une voix émue, le ministre de la guerre fait la déclaration suivante

Avant que l'interpellation de M. Ernest Roche fût déposée, j'avais reçu la visite de M. de Beauregard, qui m'avait fait connaître son intention de m'interpeller sur le même sujet. J'ai dit à M. de Beauregard que j'étais aux ordres de la Chambre, mais que, dans ma penrsée, une interpellation de cette nature ne pouvait être discutée qu'après le procès qui se poursuit devant la cour d'assises en ce moment. (Très bien 1 au centre.)

Toutefois, en présence des allégations que j'ai lues dans un journal, allégations d'après lesquelles le général Billot, ministre de la guerre, aurait l'ait demander à la famille Dreyfus de lui envoyer secrètement des documents susceptibles d'amener la revision du. procès, ni la Chambre, ni le pays; ni l'armée, ni le ministre ne peuvent attendre plus longtemps qu'un démenti formel et absolu soit donné à des insinuations aussi infâmes. (Applaudissements au centre.)

Je n'ai jamais connu la famille Dreyfus je ne la connais pas. Jamais personne, de la part du ministre de la guerre, n'a été chargé de faire à la famille Dreyfus aucune communication d'aucune nature. (Très bien 1 au centre.)

Lt, s'il était besoin de rappeler l'attitude du, ministre de la guerre, attitude -que certains journaux ont qualifiée de louche, je dirais que, depuis le 18 novembre 1896, c'est la sixième l'ois qui! répète que Dreyfus a été régulièrement et. légalement condamné, à l'unanimité des voix,, par des juges militaires, ses pairs.

Je répète qu'en mon âme et conscience de soldat et de chef de l'armée Dreyfus est un traître, Dreyfus est coupable. (Applaudissements au centre.)

Et j'ajoute que, si jamais, dans lauolement: des passions, oubliant les intérêts sacrés de la patrie, on parlait de la revision du procès, vous; pourriez chercher un autre ministre de la: guerre le général Billot ne resterait pas vingtquatre heures au ministère. (Vifs applaudissements au centre et à gauche.)

Je demande qu'on fixe le jour après la fin du procès qui se deroule en ce moment devant la cour d'assises; mais qu'on n'ignore pas que le général Billot est prêt à répondre aux infamies dirigées contre lui. il y a quatre mois déjà qu'on insulte un homme irréprochable aussi bien dans sa vie privée que dans sa vie publique.

Je suis prêt à faire justice de ces insinuations calomnieuses. Je suis ici comme chef de l'armée. Et, je le dis encore, jo n'y resterais pas une minute de plus si j'avais quelque chose à me reprocher. (Applaudissements au centre et à droite. Interruptions sur les bancs boulangistes.) Les paroles du ministre de la guerre l'impartialité nous oblige à le reconnaître ont d'abord été très froidement accueillies, mais les applaudissements se sont élevés nombreux quand il a dit qu' « il ne resterait pas vingt-quatre heures au ministère si on parlait de la revision du procès ».

M. Mèline.

M. Ernest Roche insiste en faveur de la discussion immédiate. M. Méline s'y oppose. De son banc, il demande « que la fixation de l'interpellation soit renvoyée après le procès en cours ».

M. Castelin voudrait que l'on arrêtât une date fixe. Il propose celle de samedi de la semaine prochaine.

Le président du conseil intervient pour combattre cette proposition.

Nous demandons à la Chambre do vouloir bien prendre le temps de la réflexion pour discuter une interpellation qui n'a aucune raison d'être, et qu'elle attende au moment où le verdict du jury sera rendu. Il importe que la Chambre n'ajoute pas à la fièvre générale par une intervention aussi intempestive, que le législateur donne l'exemple du calme et du sangfroid, qu'il n'assume pas la responsabilité d'augmenter encore l'agitation. La France est attristée, mais non affolée, comme on veut le faire croire. (Vifs applaudissements au centre et à droite.)

Le rôle du gouvernement, et nous y tenons, est de ne pas agir avec précipitation, et nous demandons à la Chambre de suivre le conseil que nous lui donnons en ce moment. (Nouveaux applaudissements.)

M. Ernest Roche revient à la charge Vous parlez de responsabilités s'écrie+il. Elles incombent à ceux qui, devant le pays, proclament la culpabilité du traître et qui, en dessous main, entretiennent des relations avec la famille de ce traître. Nous en avons 'les preuves. (Vives interruptions au centre et à droite. Cris nombreux A l'ordre! A l'ordre !)

Incident réglé.

Le général Billot se lève. Il veutrépondre. Mais M. Brisson ne lui laisse pas le temps de parler il règle lui-même l'incident M. le président. M. le général Billot, dont nous avons pris durant trente ans l'habitude do respecter la parole (Vifs applaudissements), a: suffisamment protesté, il y a un instant, contre de pareilles allégations pour qu'il soit besoin de sévir par un vain rappel à l'ordre. (Vifs applaudissements au centre et à droite. Interruptions à l'extrême gaucne. Bruit.) On vote. Pac 478 voix contre 73, la proposition du gouvernement est adoptée. Pour une fois, la Chambre n'a pas manqué de sang-froid mais combien de temps le gardera-t-elle?

Georges Abiug.

AUTOUR DU PROCÈS

Calme relatif Protestation des avocats- Le jeune de Selves au poste. Nous avons eu, hier, un peu plus de calme que les jours précédents, et il est à présumer qu'aujourd'hui nous n'aurons rien du tout, puisque la cour ne siégera pas. Néanmoins, des mesures seront prises pour que les curieux, ces curieux du dimanche plus avides que les autres de voir le mur derrière lequel il s'est passé quelque chose, ne puissent encombrer les abords du Palais de justice, désert.

Les gardiens de la paix des brigades de réserve qui avaient concouru pendant cinq jours au service d'ordre étant fourbus, on les avait remplacés, hier, par des gardes municipaux à pied et quelques escadrons de gardes à cheval. Ils étaient renforcés par des agents pris parmi ceux des arrondissements excentriques.

Disons tout de suite que les excès de la veille ne se sont pas renouvelés. A l'intérieur du Palais, les fonctionnaires de la préfecture de police chargés de maintenir l'or- dre avaient reçu et transmis à leurs subordonnés des consignes d'une extrême sévérité. On n'a plus revu de calicots et de garçons épiciers affublés de la robe d'avocat,; seuls, les véritables membres du barreau, les chroniqueurs judiciaires et les nouvellistes munis de leur insigne corporatif ont pu circuler librement. On raconte même que M. le premier président Périvier a failli être victime de la sévérité de la consigne. Il s'est vu refuser par un garde l'accès de la porté d'entrée des avocats. Loin de manifester son dépit, il'aeu le bon esprit de féliciter chaleureusement M. Orsatti, commissaire divisionnaire, de l'exécution des mesures ordonnées par lui.

C'est l'histoire de l'empereur et de la sentinelle

Quand bien même vous seriez monsieur le premier président, vous ne passerez pas 1

Et M. Périvier n'a pas passé.

Les avocats s'occupaient encore de l'inci dent de la veille, et nous devons à la vérité de déclarer qu'ils ne se montraient guère indulgents pour leur jeune confrère Courot. Hommage à l'armée.

Les deux documents suivants se couvraient de signatures.

Le premier

Les avocats soussignés, inscrits au barreau de la cour d'appel, adressent à M. le bâtonnier Ployer l'expression de leurs plus respectueux remerciements pour avoir, au nom de l'ordre tout entier, porté devant M. lo président de la cour d'assises une protestation patriotique indignée contre les acclamations adressées à un témoin,qui, dans les circonstances de la cause, ne pouvaient être considérées que comme une

insulte l'armée nationale et il. ses chefs respectés.

Le second

Les avocats de la cour d'appel de Paris soussignés déclarent qu'ils regrettent vivement les manifestations qui se sont produites hier à l'audience de la cour d'assises.

Ils n'acceptent aucune solidarité avec les auteurs de ces manifestations et saisissent cette occasion d'affirmer leur plus profond respect pour l'armée et pour ses chefs.

Il en circulait même un troisième, lancé par un groupe de protestataires et à peu près conçu en ces termes

Les soussignés, avocats à la cour d'appel de Paris, protestent contre les pétitions,qui ne tendent qu'à aggraver la situation présente.Ils ont confiance dans la fermeté de M. le bâtonnier Ployer pour faire cesser toute agitation et prévenir les.manifestations.

Ils invitent M. le bâtonnier à ne pas approuver la publicité de toute pétition.

Les avocats qui avaient pris l'initiative de pétitions félicitant Me Ployer de sa conduite a l'égard des généraux faisaient enfin placarder, dans la galerie de Harlay, l'affiche manuscrite, suivante

Moins de deux heures après avoir rédigé l'adresse dont vous avez eu connaissance, plus de deux cents signatures étaient apposées au bas de cette adressée. M. le bâtonnier, informé, fit demander l'un de ceux qui avaient répondu par cette manifestation au secrétariat général et le pria d'arrêter le mouvement commencé

& D.'abord, lui dit-il, je n'ai point à-être remercié pour avoir fait mon devoir, pour avoir salué, hier, respectueusement les généraux que j'ai trouvés sur ma route en allant voir M. le président des assises au sujet des regrettables mcidents qui s'étaient produits.

»̃ Et puis, ce matin, encore tout à l'heure, les généraux sont venus, en leur nom, au nom de rarmée, saluer en ma personne le barreau et rendre hommage aux sentiments qui avaient dicté mes démarches.-

Dans ces conditions, l'adresse n'avait plus de raison d'être, et les avocats qui recueillaient les signatures se sont inclinés devant le désir de: leur bâtonnier.

La journée de M. Zola.

Revenons maintenant à M. Zola.

L'illustre romancier a quitté son hôtel de la rue de Bruxelles à onze heures. Des agents barraient la rue à ce moment; mais une dizaine de jeunes gens réussirent à se faufiler et ils suivirent la. voiture au pas de course en criant « A bas Zola » Peu à peu, des passants se joignirent à ces manifestants,et, rue d'Anjou, le coupéfutarrêté par une foule de deux cents personnes environ. Alors, les agents de la sûreté, qui escortent M. Zola descendirent de leur fiacre et, aidés de gardiens de la paix, firent face aux tapageurs. La voiture de M. Zola put achever sa ocurse sans autre incident. Le romancier alla prendre, comme d'habitude, son défenseur, Me Labori, à son domicile, 12, rue de Bourgogne.

M, Zola est arrivé au Palais toujours par le no 34 du quai des Orfèvres; il a été accueilli par les cris hostiles auxquels ses oreilles doivent maintenant être, accoutumées. Dix minutes après, le colonel Picquart paraissait, en uniforme de tirailleur algérien. Cris habituels de « A bas Picquart » et de « Vive Picquart! »

Rien de particulier à signalerà l'extérieur pendant la durée de l'audience sinon que, sur la place Saint-Michel et au quai de la Mégisserie, des jeunes gens arrachent à l'étalage des kiosques des journaux qu'ils disent être vendus au Syndicat et en font des feux de joie.

Ça et là, quelques arrestations sont opérées pour refus de circuler. On s'écrase littéralement sur le boulevard du Palais, la seule voie par laquelle on puisse traverser la Cité sans être arrêté tous les cent mètres par des barrages de gardes de Paris. A cinq heures, les témoins commencent à sortir du Palais par la grande porte de la galerie de ÎIarlay. Les officiers passent entre une quadruple haie de curieux étagés sur les marches de l'escalier. On crie: «Vïve l'armée! Vive la France! » Mais le cri qui domine est toujours celui de « Vive la République »

A six heures vingt minutes, M. Zola et ses amis sortent par le quai des Orfèvres. La voiture se dirige au grandissime galop vers le pont Neul' elle prend le quai de Conti, les quais Voltaire et d'Orsay et dépose Me Labori rue de Bourgogne. Puis l'auteur de Pot-Bouille se fait reconduire rue de Bruxelles. Son hutel est gardé par des forces respectables de police afin de prévenir les incidents de la matinée. Mme Blanc en danger.

Quelques instants avant le départ de M. Zola du Palais de justice, il s'est produit un malentendu qui a failli avoir des 'conséquences fort désagréables pour Mme Blanc, la femme du préfet de police.

Une foule considérable attendait au coin du quai des Orfèvres et du pont Saint-Michel, ignorant que M. Zola était parti par le pont Neuf. Une voiture a débouché du quai des Orfèvres.

Le public a pris cette voiture pour celle de M.Zola. La foule s'est précipitée et, avant que la police ait eu le temps d'intervenir, la foule a secoué la voiture, et trois dames qui s'y trouvaient ont été l'objet de menaces.

D'autres allaient dételer les chevaux quand les gardes municipaux sont intervenus, et la voiture a pu pénétrer sous la voûte de l'hôtel de la préfecture de police. Dans cette voiture se trouvaient Mme Blanc et deux de ses amies.

Les brigades centrales sont sorties et ont refoulé les manifestants, qui étaient au nombre d'un millier.

Suite de manifestations.

En rendant compte des incidents qui se sont produits dans la soirée de vendredi, nous avons mentionné celui qui s'est passe boulevard Voltaire, où des manifestants ont assailli à coups de pierre la façade des ateliers de MM. Bernheim frères, fabricants de jerseys, scène au cours de laquelle la femme d'un employé a été blessée par un éclat de vitre.

Dans l'après-midi d'hier, l'un des frère s Bernheim s'est rendu à la Chambre et a fait demander M. Lockroy, député de la circonscription du onzième arrondissement où se trouve sa fabrique, qui l'a ensuite présenté à M. Barthou.

M. Bernheim a exposé au ministre de l'intérieur qu'il occupait ouvriers et ou vrières et que, dans l'intérêt même de ces derniers, il était necessaire de prévenir le retour des violences exercées contre ses ateliers.

Le ministre a promis de faire exercer une surveillance sur la maison.

Une plainte.

D'autre part, M. Milliard, garde des sceaux, a communiqué au conseil des ministres, hier matin, le procès-verbal de l'incident provoqué, vendredi soir, à l'issue de l'audience de la cour d'assises, par M. Courot, avocat, fils de l'un des vice-présidents du tribunal de la Seine.

Il a été décide que le ministre de la guerre déposerait une plainte contre M. Courot pour « insultes a l'armée ».

Une nuit au poste.

Avant-hier soir, à la sortie du. lycée Janson-de-Sailly, les jeunes écoliers s'amusèrent à manifester assez violemment. lls criaient « A bas Zola! A bas Dreyfus! Vive l'armée! »

Deux d'ente eux se faisaient particulièrement remarquer par leur vigueur à pousser le cri de « Vive l'armée » le jeune Caplain, fils du conseiller municipal de la Muette, et le jeune de Selves, fils du préfet de la Seine.

Des agents, attirés par les cris et ne pour vant faire taire les petits manifestants, s'élancèrent sur eux. Le jeune Caplain, très alerte, put échapper, mais le fils du préfet de la Seine et quatre de ses camarades restèrent aux mains des agents, qui les conduisirent au poste.

Le jeune de Selves ne voulut pas faire connaître son nom. On le garda; les autres furent relaxés. Et le flls du préfet passa la nuit au poste. Ce n'est qu'hier matin, à neuf heures, qu'il fut relâché, lorsqu'on eut éta- bli son identité, son père ayant signalé son absence à son collègue le préfet de poEt voilà comment le flls d'un préfet a passé

une' nuit au poste pour avoir crié: « 'Vive Aux Mille-Colonnes»

Hier soir avait lieu aux Mille-Colonnes, rue de la Gaieté-, une réunion anarchiste au cours.de laquelle; divers orateurs, dont M. Sébastien Faure, ont pris la parole et ont violemment attaqué l'armée.

A la sortie, une. vingtaine d'arrestations, motivées par des crûs séditieux, ont été opérées.

JOURNAUX DE CE MÂTIN L'INCIDENT JAURÈS-PAPILLAUD

La Libre Parole publie la dépêche suivante, qui lui est adressée de Beaulieu par son collaborateur, M. Papillaud

J'oppose au récit de M. Jaurès, que je reçois ici, malade, le démenti le plus absolu. Jamais je ne lui ai tenu pareil propos; jamais je n'ai entendu le commandant Esterhazy tenir un pareil langage.

Une seule fois dans ma vie* j'ai parlé a M. Esterhazy. C'était au nom du journal, le jour même où le Figaro avait cité son nom. Le commandant Esterhazy disaït

• Ils croient que je suis perdu cause de la; ressemblance dè mon écriture je n'aurai pas de peine à prouver que, si ressemblance il y a, c'est que Dreyfus a calqué mon écriture. J'ai pu rapporter ce mot en causant la Chambre avec M. Jaurès, mais je n'ai jamais dit autre chose, et, en m'attribuant tel propos, M. Jaurès, qui me sait malade et dans l'impossibilité de mfe présenter devant la cour d'assises,. a commis une mauvaise action.

LE PRINCE OUROUSSOFF

Du Figaro:

Le prince Ouroussoff, en rentrant de SaintPétersbourg àBruxelles, a subi une attaque d'influenza qui l'oblige à retarder sa venue en 1 France.

Le nouvel ambassadeur de Russie ne sera pas à Paris avaat mardi.

LES 70 ANS DE M, DEIBLER'

Du Gaulois

Par une curieuse coïncidence, M. Deibler, en exécutant hier, 12 février 1898, l'assassin Fazini, à Bastia, célébrait, en quelque sorte, à la façon d'un exécuteur des hautes œuvres, le jour de sa naissance.

M. Deibler, en effet, est né justement le 12 février 1828, et il a, par conséquent, hier inauguré sa soixante-dixième année d'existence en en supprimant une.

PREMIERS-PARIS

Le procès Zola.

Le Petit Journal, M. Ernest Judet

Devant cette folie incendiaire, devant le. débordement d'outrages que verse sans danger, sans châtiment une poignée de factieux, la question posée tant de fois se repose avec I piüs d'inquiétude CI. Où est le gouvernement? » Car, enfin, l'armée, qui n'a jamais eu la liberté de se défendre, qui. n'a obtenu jusqu'ici qu'une instruction claire celle do recevoir des affronts sans broncher, cherche vainement la parole, la main, l'autorité du ministre de la guerre: elles sont absentes. »

Le Figaro, M. J. Cornély

« Le rouge vous monte au visage quand on songe que nos fils télégraphiques dégorgenf sur le reste du monde, sur les journaux rédigés en toutes les langues ce témoignage- de la grande, de la profonde anarchie où nous sommes tombés, ou nous nous débattons sans voir d'où viendront la délivrance, le salut, le relèvement. »

Le Gaulois, M. L. Desmoulins

« Le succès oratoire de l'audience a été, sans conteste, pour M. Jaurès. Dans une langue superbe, le député socialiste a nettement défini le rôle de M. Zola.

» Libre-penseur, socialiste, ennemi déclaré de nos chefs militaires, c'est, en effet, sous ce triple aspect qu'il convient, aujourd'hui, d'envisager M. Zola. A Lourdes, à Germinal, à la Débâcle, à ces trois volumes lourds et compacts, les adversaires actuels de M. Zola répondent par ce cri, qui retentit chaque jour aux oreilles du célèbre écrivain comme une condamnation et un châtiment CI. Vive l'armée 1 Vive la France 1 »

L'Intransigeant, M. Henri Rochefort, sur le renvoi de l'interpellation de M. Ernest Roche concernant les relations du ministre de la guerre avec la famille Dreyfus

«'Jo ne sais pourquoi Mélino et le président Brisson lui-même s en sont pris à mon ami Ernest Roche et à moi du récit catégorique fait par M. Hadamard de l'entrevue qu'il a eue avec fenvoyé du ministère de la guerre.

n C'était au beau-père du condamné qu'il lui aurait fallu adresser, du haut de la tribune de la Chambre, ces éclatants démentis, et. si son ambassadeur a cru devoir m'écrire pour confirmer les assertions do MM, Hadamard et Mathieu Dreyfus, je n'y puis rien, sinon contribuer, en confiant aux interpellateurs des lettres que j'ai reçues, à faire éclater la vérité.a Le Journal, M. Barthélemy

« M. Jaurès a pu déclarer que l'état-major de l'armée prépare les désastres de la patrie. » Et le représentant attitré du gouvernement, M. l'avocat général-Van Cassel n'a point bouge quand il a entendu M. Jean Jaurès proférer cette attaque contre les hommes qui ont la responsabilité de la sécurité du pays Il est de- meuré impassible, sans protester.

» Voilà Je spectacle auquel nous avons assisté avec autant que de stupéfaction. » La Petite République, M. Henri Turot, constato que le cri de Vive la République .1 est devenu maintenant un cri séditieux.

« Mais, n'en déplaise à tous les énergumènes, à tous les coquins, à tous les réacteurs, à tous ceux qui croient honorer l'armée en criant «. Vive Eslerhazy 1 » nous sommes décides à ne pas nous laisser paisiblement bâillonner.

» Nous crierons « Vive la République 1 partout et toujours.

L'Autorité, M. de Cassagnac « Les affaires Dreyfus et Esterhazy, quel que soit le verdict, demeureront perpétuellement ouvertes. » Et, à leur occasion, il sera loisible, tant qu'on voudra, de recommencer les attaques contre nos institutions militaires et d'innocenter Dreyfus.

» C'est vraiment de belle besogne, et il y a là de quoi féliciter le gouvernement républicain de sa prudence et de sa clairvoyance. »

Le Radical, M. Ranc, dit qu'à la mobilisartïon1 cléricale il faut opposer la mobilisation « Républicains progressistes, radicaux, socialistes, prenez garde! Ce n'est pas la forme républicaine seulement qui est en cause c'est la Révolution elle-même avec toutes ses conquêtes. Il semble que nous soyons ramenés de cent ans en arrière. Le cléricalisme fanatique nous déborde, et on entend déjà dans les rues ses meutes hurlantes 1

Le Rappel, M. Lucien Victor-Meunier « L'heure, ne nous ne le dissimulons pas, est grave a force d'inertie, à force d'incaparcité, à force d'impuissance, ceux auquels depuis vingt ans, le suffrage universel a coiitiô les destinées de la France, ont créé une telle anarchie, un tel désarroi, un tel gâchis, que les simples, excités, entraînés par des coquins sans scrupules, en sont à souhaiter une autorité qui se fasse sentir, une main ferme pour rétablir fordre, un sauveur, c'est-à-dire un mnïtrc.

» Ah les infortunés à quoi servent donc les plus terribles enseignements de l'histoire ? » La Lanterne, M. Pierre Baudin

« Je viens de voir dans un journal bien penisant un dessin très suggestif. Il représente le vaisseau de la France voguant sur des flots agités. Sur le pont se tiennent droits sous la tempête qui fait rage, le prêtre et l'officier. A l'amère, le pape tient le gouvernail, et, sous sa main, le bâtiment court au port en vue, tandis que, nageant entre deux eaux, les libre-penseurs, le diable et l'hydre de la presse mauvaise tirent la quille en tous sens et la soûle-. vent pour la perdre.

Cette mtorme allégorie est distribuée dans les campagnes par centaines de mille. Elle traduit par le symbole le plus digne d'elle la pensée nuailresse de certains manifestants qui s'échauffant à froid et crient plus fort que tous a Vive l'armée »

» C'est x Vive l'armée catholique!» qu'ils devraient dire. »

LE PRIMENT

A LA CHAMBRE

Deux interpellations Les tarifs de transports La nomination de M. Chavardès.

Après l'incident sur l'affaire Dreyfus, on a discuté deux interpellations.

La première a été développée par trois députés, MM. Henri Ricard, Couyba et Dubief, qui ont réclamé, pour le transport des vins des régions qu'ils représentent la Bourgogne et la Haute-Saàne des tarifs de chemins de fer établis sur les mêmes bases que ceux qui sont actuellement appliqués au transport des vins du Midi. M. Turrel répond que les vins de la région de l'est dirigés sur Paris jouissent

d'un régime plus favorable que ceux du Midi, égalité de tonnage.

Pour les autres parcours, le ministre des travaux publics s'engage à obtenir de nouvelles réductions de tarifs.

La Chambre prend acte de ces déclarations, et.l'bn passe à la, seconde interpellation, qui est également adressée à M.Turrel. Celle-ci a un caractère plus personnel. M. Chavoix lui reproche d'avoir violé les décrets réglant l'avancement des fonctionnaires de son département en nommant contrôleur général des chemins de fer son ancien chef de cabinet, le commandant Chavardès.

M. Turrel n'a pas eu de peine à démontrer qu'il n'avait violé aucun règlement. Et, aux applaudissements de la Chambre, il a fait l'éloge du commandant Chavardès -un des meilleurs officiers du génie dont les titres ne peuvent être contestés par personne et dont la. nomination n'a été que la récompense de ses nombreux services. La Chambre a approuvé M. Turrel à une très forte majorité. Elle à voté l'ordre' du jour pur et simple par 373 voix contre 71. GEORGES ABRIC.

a PARIS

LES VALEURS ÉTRANGÈRES A la commission du budget Abandon possible des mesures fiscales projetées.

Hier, à la. Chambre, la commission du budget, réuni(, sous la présidence de M. Paul Delombre, s'est occupée de différentes modifications qu'il était devenu nécessaire d'apporter à plusieurs articles du projet de loi de finances depuis le dépôt du rapport général de M. Krantz.

A ce propos, les mesures fiscales nouvelles projetées à l'égard, des. valeurs mobilières étrangères, abonnées ou non abonnées, et des fonds d'Etat étrangers ont été remises sur le tapis. A la suite d'une discussion, la commission s'est montrée d'avis qu'il serait préférable de renoncer à ces mesures pour équilibrer le budget de 1898.

En effet, la commission espère encore aboutir à un accord avec le ministre des finances en vue de substituer d'autres ressources aux recettes attendues du nouveau régime fiscal proposé pour les valeurs et lesfonds d'Etat étrangers,, qui serait, par suite,, abandonné.

LE BAL DE L'HOTEL DE VILLE Un bal où l'on danse Plus de cohue Les visiteurs officiels.

Ce qui caractérise le bal donné hier soir à l'Hôtel de ville, ce qui le différencie 'des précédents, c'est que l'on a pu danser. C'est la première fois que ce phénomène se produit dans un bal donné à l'Hôtel de ville. Plus de cohue une excellente organisation, une consigne douce, exécutée avec tact, et huit mille invités seulement, c'est-àdire la moitié du lot ordinaire.

A neuf heures et demie, on a ouvert les portes; à dix heures, le bal a commencé dans la grande salle des Fêtes, et le concert, dans la salle des Cariatides.

A dix heures trois quarts, la fête battait sôh plein lorsque le président de la République est arrivé. Il a été accueilli par les cris cent fois répétés de « Vive la République Vive l'armée »

Pendant la visite des salons, les mêmes cris de « Vive la République Vive l'arméé 1 » se sont fait entendre.

M. Félix Faure s'est rendu ensuite au buffet du conseil municipal, où il s'est entretenu amicalement avec les conseillers. Il n'a quitté l'Hôtel de ville qu'à minuit. A sa sortie, sur la place de l'HOtel-de-Ville,, il a été l'objet d'une longue ovation de la part de la foule.

Après son départ, le bal et le concert ont continué jusqu à une heure et demie. Puis la fête a pris fin, laissant, sans aucun doute, une excellente impression à tous les invités.

LE CAS DE M. HEIM

Au conseil supérieur de l'instruction publique.

La commission de la discipline et du contentieux a soumis à l'examen du conseil le pourvoi formé par M. Heim, agrégé de la Faculté de médecine de Paris, contre une décision du conseil de l'Université prononçant contre lui la peine du retrait d'emploi.

Après quelques paroles du rapporteur, Me Ermin, le conseil a rendu, par 33 voix contre un jugement abaissant la peine d'un degré, c'est-à-dire suspendant M. Heim de ses fonctions pendant deux ans, avec suspension complète de traitement. PETITES NOUVELLES

C'est, décidément, le 4 mai prochain, jou r an niversaire do la catastrophe du Bazar de la charité, qu'aura lieu, sous la présidence du cardinal Richard, archevêque de Paris, la pose do la première pierre de la chapelle élevée, rue Jean-Goujon, à la mémoire des victimes. Le proviseur du lycée Condorcet a réparti en?tre les bureaux de bienfaisance des neuvième et huitième arrondissements et différentes œuvres charitables la somme de 3,581 francs, produit d'une souscription faite par les fonctionnaires et les élèves du grand et du petit lycée. M. Brunet, député de la Réunion, a reçu les insignes de grand-officier de l'Etoile brillante de Zanzibar.

Hier soir, chez Marguery, banquet de plus de cent couverts offert à M. Monis, sénateur de la Gironde, par l'élite de la corporation des distillateurs et négociants en spiritueux.

Après l'allocution pleine d'humour du président et créateur du syndicat central, M. Elisée Cusenier, qui avait à remercier M. Monis de son dévouement aux intérêts de la corporation, l'honorable sénateur, dans une improvisation dont la forme sérieuse n'excluait pas la tournure poétique et imagée, a démontré, aux ap- plaudissements de l'assemblée, en rappelant ce qu'a déjà obtenu des pouvoirs publics le syndicat central, que, seules, la concorde et l'union pouvaient sauvegarder les intérêts professionnels de l'une de nos plus importantes industries nationales.

EN FRANCE

LA GUILLOTINE A BASTIA

Exécution de Fazini Les aveux du crimineL

Bastia, 12 février. L'exécution de Fazini a eu lieu, ce matin, sur la plaee d'Armes.

Avant d'être livré à M. Deibler, Fazini a fait des aveux complets.

« Je suis parti, dit-il, de Bastia à trois heures trente. Je suis descendu à la gare de Furiani et, de là, je me suis rendu à pied jusqu'à Borgo. Les employés du chemin de fer doivent, sans doute, m'avoir aperçu, puisque j'ai remis mon ticket à l'un d'eux. » J'ai frappé à la porte de la gare à neuf heures et demie. Le malheureux Quillichini n'a pas tardé à m'ouvrir. Je me suis alors couché sur le canapé, tout vêtu, après avoir enlevé mes chaussures, J'ai lait semblant de dormir et j'ai profité du sommeil de la victime pour la frapper. J'avais comme armes une lime et le petit couteau qu'on a trouvé sur moi.

» Je n'ai volé que vingt francs dans le tiroir du bureau, la montre que j'ai jetée lors de mon arrestation et le revolver. » J'avais conçu l'idée de mon crime au cours de mon voyage. J'en demande pardon à Dieu. »

Il est six heures trente lorsque les gendarmes à cheval qui précèdent le fourgon paraissent. Un roulement de tambours se fait entendre. La troupe porte les armes. Le fourgon s'arrête à deux mètres de la guillotine.

La porte s'ouvre. Fazini paraît. Son refard est assurés. Il repousse toute aide pour descendre, et, lorsqu'il touche terre, c'est d'une voix ferme qu'il dit « Je demande pardon à Dieu et à tout le monde. Je suis

Informations

un grand pêcheur j'ai été abandonné par. tous, excepté par mes avocats. Pardon pardon! »

M. Rusterucci, aumônier, fait baiser le crucifix à Fazini, qui se retourne et appelle son avocat, Me Maestracci, qui l'embrasse par deux fois.

Fazini est-aussitôt saisi par l'exécuteur. Il est six heures quinze lorsque justice est faite.

Fazini avait vingt-neuf ans.

Son corps est remis aux frères de la Miséricorde, qui le mettent eh bière et le trains- portent, escortés par la gendarmerie à cheval, au cimetière.

MARCHE FINANCIER

AU PARQUET

Paris, 12 février. Les séances se suivent et ne se ressemblent point. Un jour, on paraît décidé à ne pas se laisser impressionner par les nouvelles du dehors. Le lendemain, les incidents du Palais de justice influencent désagréablement la spéculation. C'est le cas aujourd'hui.. Mais le fait est d'autant plus explicable que nous sommes la veille d'un jour fé- rié et qu'en vingt-quatre heures l'agitation peut faire des progrès. On a donc réalise un peu, ce qui ne change, d'ailleurs, rien aux excellentes dispositions du marché.

Notre 3 0/0 laisse 10 centimes, 103 65, et le 3 1/2, 17 centimes, 106 G2. L'Italien perd 12. centimes, il 94 15 après au plus bas. Il n'y a qu'un peu de tassement sur l'Extérieure, a 61 Le Turc C est en moins-value de 1/4, à 2645; la série D est seulement 5 centimes moins bien, 22 Sur les fonds russes, les bonnes tendances subsistent.

On réactionne un peu sur les établissements de crédit. Il y a cependant une nouvelle hausse de 5 francs sur le comptant du Foncier. Le Lyon, le Nord et l'Orléans sont un soupçon. moins bien. Le groupe étranger reste calme. L'obligation Salonique-Gonstantinople' est il. 291 75.

Le Suez s'alourdit Gaz, Transatlan- tique, Voitures, Omnibus, Compagnie de traction, sans changement.

L'Oural- Volga est il. 656 au comptant et 658 à terme. Cette société s'occupe activement de construire ses usines, dans lesquelles on pense pouvoir travailler avant la fin du premier se- mestre de cette année. EN BANQUE

Paris, 12 février. Aujourd'hui, tassement général, avec très peu d'échanges.On ne reste pourtant, pas au plus bas, quelques demande- s'étant produites au dernier moment qui ontS relevé un peu le niveau des cours.

Le Rio-Tmto est en moins-value do 2 fr. 50,719 50, après 723 50 et 718 50, cours extrêmes Tharsis. sans changement; Cape Copper, 139 contre 129 50.

La De Beers, qui restait il. 771 50, s'inscrit à 772, recule à 766 50 et clôture à 769 Tabacs ottomans fermes, mais sans variation appréciable. Alpines, sans affaires.

Les valeurs sud-africaines sont très calmes, avec quelques légères moins-values. La Goldfields et -la Ferreira fléchissent de 2 francs; l'East Rand et la Randfontein, de 1 fr. 50. La Sheba est demandée à 58 50, et la Mozambique, de 55 50 il 56 75. Autres valeurs, comme hier, à 50 centimes près.

Londres, 12 février. Pa1' fcl spécial. Calme d'abord, au début, notre marché s'alourdit ensuite. Les moins-values,' toutefois, sont peu nombreuses et peu importantes en général.

La Ferreira et la Rand Mines reculent, de 1/4 la Henry Nourse, de 3/16; la Geldenhuis Deep, la De Beers et la Knights, de 1/8 l'An.gelo, la City, l'East Rand, la Goldfietds Deep, la Modderfontein et la Wolhuter, de 1/16. Toutes les autres valeurs sont comme hiet ou il une petite fraction prés au-dessous; part la Kleinfontein et la Princess, qui gagnen' 1/16, et la Sheba, qui est en avance de 1/32. Au dernier moment, la lourdeur persiste. Or en barres, 77 10 1/2.

Piastre, 25 7/8.

Cape Copper, 4

INFORMATIONS FINANCIÈRES La situation monétaire a Londres. Ar gent-métal, 26 pence; roupies, 1 sh. 3 29/8S pence escompte hors banque, 2 Mouvements d'or à la Banque dAngleterre: entrées et sorties nulles.

Compagnie internationale des WagonsLits et des Grands Express européens. Etat comparatif des recettes nettes des voitures Du 1" au 20 janvioé 1898, 417,223 'francs contre 359,050 pour la même période de 1897. Du 21 au 31 janvier 1898, 229,809 francs contre 200,735 en 1897, soit, au total, francs contre 555,785 en 1897. Différence en faveur de 1898 87,247 fr. L'Equitabie des Etats-Unis., Résultats définitifs de l'exercice 1897

Fonds de garantie (propriété exclusive des assurés) Fr. Excédent des réserves sur les obli-

galions légales (propriété exclu-

sive des assurés) Nouvelles assurances réalisées en

813.454.00a Recettes totales de l'année 1897. Payé aux assurés en 109.387.00a Payé aux assurés depuis la fonda-

tion Assurances en cours Plus de 5 milliards.

Rendements du Witwatersrand. Rendements pour janvier Buffelsdoorn Estate, 3,607 onces. New Heriot, 5,832 onces contre bénéfices, 10,030 4 contre 10,467 £ en décembre. City and Suburban rendement, 11,032 onces contre 11,'i92 onces; bénéfices, 18,553 e contre 21,658 en décembre. Langlaagte Estate rendement, 8.692 onces contre 9,029 onces. Langlaagte Block B., 4,709 onces contre 4,484 onces.

Bénéfices Wemmer, 13,190 £ contre 12,215£ en décembre; Geldenhuis Estate, 19,900 contre 15,900 £.

Rendements Van Ryn G. M.'Estate, onces pour 11,542 tonnes broyées 8,400 tonnes traitées à la cyanuration ont produit onces. Total, 4,189 onces contre 4,002 en décembre. Van Ryn West, 3,130 onces pour 8,710 tonnes broyées la cyanuration de 6,720 tonnes a produit 1,333 onces. Soit, au total, 4,463 onces, en augmentation de 527 onces sur décembre. Les chemins de fer éthiopiens. On sait que l'empereur Ménélik a accordé à MM. Chefneux et llg une concession pour la construction de chemins de fer en Abyssinie.

Cette concession se rapporte à la grande li. gne interafricaine devant relier la mer Rouge au Nil blanc, en passant par le Harrar, grenier de l'Abyssinie, et par la capitale, Addis-Abbaba (Entotto). La ligne comporte trois sections 1° de Djibouti (protectorat français) au Harrar; 2° du Harrar à Entotto d'Entotto à Kaffa et au Nil blanc.

La première section a 300 kilomètres de longueur, dont 80 kilomètres sur le protectorat français. On y travaille actuellement. La compagnie jouit, entre autres avantages, d'une garantie d'intérêts de 10,000 francs par kilomètre. Cette garantie est supérieure d'un tiers environ il. la somme nécessaire pour le service d'intérêts et d'amortissements. des obligations créées pour la construction de cette section. Elle repose sur un prélèvement de 10 0/0 ù l'exportation et à l'importation de toutes les marchandises entrant au Harrar ou en sortant par che·min de fer. Ce droit est perçu, sur' le territoire français, par un commissaire du gouvernement français.

Les lignes de la Compagnie impériale des chemins de fer éthiopiens paraissent appelées à avoir un trafic considérable, en raison de l'absence de moyens de communication, du monopole dont elles jouissent et des richesse na^ turelles du pays.

CHANGES

Du Il Change sur Londres à Rio, 6 25/32. -Change sur Londres àValparaiso. 17 11/16. Du Piastres Hong-Kong, 4m., 110 1/3. Taël Shanghaï, 4 mois, 2.6 1/8. Change Yokohama, 4 mois, 2.0 5/1G.Changes Singapour etPenang,4m. 1.10 13/16. -Change Calcutta, 6 mois (transfert télégraphique), 3 29/32.– Change Bombay, 3 mois (ptransfert télégraphique), 1.3 3 7/8. Buenos-Ayres, agio, 160 80.

LA TEMPÉRATURE

La situation est encore belle sur nos régions. Vent faible sur nos côtes. On signale des neiges dans le centre et le nord du continent. La sécheresse a été générale en France. Un temps nuageux et frais reste probable.

Thermomètre BaromèÇra

Samedi 8 h. matin. + 46 770 Midi + 60 T7». 4 h. soir. + 70 770, Minuit + 4» 768 Dimanche.. 3 h. matin. + 34 768. 5 h. matin. -fc- 2° 768. Etat du ciel Beau.


A TRAVERS PARIS

Mise en liberté provisoire.

M. Boucley, ex-directeur de la Corderie centrale, arrêté, ces jours derniers, à la suite d'une plainte du ministère de la marine, a été mis, hier, en liberté provisoire, sous caution. Chez M. Bertulus.

Le lieutenant-colonel Picquart a mis à profit, hier, après midi, une suspension de l'audience du procès Zola pour se rendre chez M. le juge d'instruction Bertulus. On sait que le lieutenant-colonel Picquart a porté plainte contre l'auteur inconnu des télégrammes signés « Speranza » qui lui ont été expédiés à Tunis,

Suicide d'un commissaire adjoint. On a trouvé, hier matin, dans un fourré du bois de Vincennes, le cadavre de M. Maillard, commissaire adjoint au commissariat spécial de police de la gare de Lyon. M. Maillard, qui souffrait d'une maladie incurable et était en proie à des chagrins intimes, s'était tiré un coup de revolver dans la tempe droite.

Le corps a été ramené au domicile du défunt, 11, rue Trousseau.

Rappelons que c'était M. Maillard qui avait reçu à la gare de Lyon le lieutenantcolonel Piçquart.̃

Retour d'Arto».

En prévision du procès Naquet, inscrit au. rôle de la cour d'assises pour le l4du courant/ Arton & été amené, hier, de la maison centrale de Melun à Paris. Le célèbre panamiste est revêtu du costume des prisonniers; sa face est complètement rasée, c'est-à-dire que son aspect général est loin d'être brillant.

En raison du procès Zola, l'affaire Naquet ne pourra venir à la date lixée; elle sera renvoyée à une autre sessibn, ce qui permettra à Arton de faire encore un assez long séjour à la Conciergerie, o.ù il aété incarcéré.

TABLETTESJHEATRALES

Deux bonnes reprises hier soir l'une à l'Opéra-Comique, où l'on donnait Haydée, avec une interprétation très fraîche,et aussi, si je ne me suis abusé, un rafraîchissement des décors et des costumes; l'autre à la Gaîté, où l'on reprenait cette charmante Jolie Parfumeuse, qui nous a reporté à pas mal d'années en arrière, au temps où Théo et Judic se disputaient les scènes d'opérette.

Ni l'une ni l'autre ne jouent plus maintenant. Les étoiles filent vite. Mais les pièces, quand elles sont bonnes, ont toujours cours, et la Jolie Parfumeuse a retrouvé son succès d'antan. Ce vieil Offenbach, tout mort qu'il est, est encore le plus jeune et le;plus vivant de nos compositeurs!. E. A. Spectacles de la semaine.

A l'Opéra

Lundi, Roméo et Juliette; mercredi, Faust;

igi BOURSE DE PARIS II! %rÂTJ^sr%EdaîFBnlieT-ïïtt- %$•• lïï™ ^^̃^icll-Hon^mtr-t^-tme *F- ««-• Voitures, jouissance cpt. Hm 8U 6Q ^l'Espagne, 500 t. t. p.tme 80.. MinasGeraes 50/6: fil «:: ^ISi^orT^se'1: 2é?:: K ffl:: Alpines «. 10B80 3 ï/a 0/0 1804 cpt. 1074.. Malfldano (Mines) cpt. eiegraphes du Nord ..cpt. 731.. 50.. Portugais lobl. 3 0/0) 2-ramî cpt. 51 Médoc 3 0/0 447.. Turc 4 (série 44 90 LaVuuas'Nitrïto 91 10 Tonkin 2 1/2 0/0 1896 cpt. Mines d'or et d'explor. (C«fr. des)., cpt. Ui Anglais 2 3/4 0/0 ÉTRANGERS Ik t tgOns^L!ts cpt- S f?5 ê" Turc 4 0/0 (série D. 22 D2 Rio-Tinto 719 50 Madagascar 2 1/2 0/0 cpt. Métaux “cpt. 690.. 466 50 Argentin 1«88 60/0 Jï \H Tabacs Otlnmans cpt. 293.. 459 Nord 2 3/2 0/0»remb. à 500 fr.459.. TurcOb.Ott.Prior Tnarsis «S -̃'al»– ganque dQ Franco. cpt. lof!' Tabacs de Portugal, 250 fr. p tma Orléans é 0/6 484.. Turc OH. Douanes. 415 oSfnium Russê'(âc ) 644 82?.. Crédit Lyonnais .tme 4,75 cpt. 46 Eivltâ DatfisIniVh SÎ' in 7n Ir. 1H 50 509.. Messageries Maritimes 3 1/2 6/0 509.. EWIIRIFQ n>f\a 390 Crédit Lyonnais. tma 44 Téléphones (Soo. Indust. des) .cpt. 2dO livS e Defte uniflil"?^ ÂÏ' 10, f 7 « u I-P' rem^- î t°? ?• '• P-- S775 Omnibus 4 0/0 518.. D'OR bi5 Sgnsas^SS^fcsai:^ ÎÎ8:: £ :Si!S£^ J! S S^V^?"" S?i- 514 g?:: gS^Sf^ !40:: SS Si S5Sïi«"f:éî: e85- m.15 lSSoî& ™% ™^S»^ & ÎB:: K^S^^tT^^ SI:: ESoa^ lli Sl^:F 8S 1108. Est cpt. 1100 1545.. Gaz (Comp. Centrale) cpfr. 1570 94 27 itaSen I 0/6 ̃ tSÎl oï ?2" IÂq i/1 communales 2 60 0/0 1079 50150 Can. de Panama. Bons à lots 1839. East Rand iii nnhfn^f r^HW- J? 2^56 2Sito:é: 2^ âl- I I f: fS:: 182 ^atel^r^e3: ÎS:: 189U I Orléans opt-1885 349. Cail (Etablissements) ont S 4 OVû 1890 °PÎ' înï 5S? « S ?ommnnai°oSn3n?/04Si)2' T" 500 f' 50 393.. Lombards 3 0/0 39450 Orléans, jouissance cp 1405 349 Fives-LiUe cpt 105:5 Ke40/01893 SSÎ" 105 SI25 « Joncieros 2 80 0/Ô 1895, 340 fr. p. 494 25 39850 Lombards (série X) 399.. Buffelsdoorn Est. 12.6 Langlaagte 33/4. Ouest. cp 1230 1369. Juî 1369 ^S" U î?n0IT*i^^ 0/S F?S'Ài£,évées~" 502 232 50 Nord de l'Espagne 1. hypothèque. 230. City et Suburban. 5 7/8. Modderfontein 3 1/2 Ouest jouissance cpt Méditerranée. (Forges et Chant.)..cpt..780- Russe 4 0/0 • îns £ ?ÏS 'k!!™ Nord de l'Espagne 2- hypothèque. 215.. Chartered Nigol Départementaux cpt. Chargeurs Réunis cpt. 1540 9G banque Hypotuecaii-e.ro,,iij al 000 f. 661. 215.. Pampelune (spéciale) 3 6/0. East Raud 5 1/8. Rand Mines 33 I" <lo France (obi. 400 fr.).. 22975 Asturies 1. hypothèque. 227.. Ferreira 26 Randfontein 115/16 380.. Sud de la France cpt. 3S0 456.. Agence Havas cpt. 460 10375 Suisse (Emn fédôralï v*v Int' a-J?" Départementaux 3 0/0 Asturies 3- hypothèque 213.. Geldenhuis 4 15/16. Transvaal Goldf.. 4 1/16.. 740.. Magasins Généraux de Paris cpt. 740 815 -Edison cpt. 810 un" Àk 25 P"?* ,do.lfcxp,OSn/ft011 190° M 25 30025 Saragosse 3 0/0 1° hypothèque. 299.. Hériot 7 1/2. Treasury 740 Magasins Généraux de Paris 740.. 815.. Etablissements Durai cpt. 3950 Créait Foncier d'Autriche S' "SP,h isb? «II kh rSfffell80/0 2, 0 50 Saragosse 3 0/0 2» hypothèque 8S9 Henry Nourse. 8 15/16. VanRyn. 113/16 680 .Gaz France et étranger. cpt. 690 980.. Figaro cpt. 517 itUl vîUfitt li', il ?§8 Saragosse 3 0/0 3» hypothèque 286.. Jagersfontem Village M. Reef. 63/16.. comp. parisienne du^tma 2r.ll^e.,miZ!l.. 545. ^ndaious (ChemgySri: *& jj 25 IS't.S^iSi^ Svl: \lfc:: ^sihSd.^?e.s: ïiUi:

BULLETIN COMMERCIAL

DU 12 FEVRIER

Farines de consommation. La vente est modérée, les cours ne varient pas.

Farines Il marques. On ouvre en baisse do 5 à 10 centimes sur hier. Entre les cotes, les aflaires sont très .calmes et les fluctuations n'ont aucun importance, si bien qu'on clôture calme et sans changement.

Après Bourse, le marche manque d'indication par suite de la fermeture du marché américain. On cote en dernière heure courant 62 10 â 62 15, mars SI 85, mars avril 6175, 4 do mars 61 10, 4 du mai

La circulation est de 800 sacs contre 700 hier.

Il est sorti 200 sacs du stock.

A l'expertise préalable, on a reçu 100 sacs sur 900 présentés.

Nous ne voyons absolument rien a dire sur la Bourse de ce jour. Lés affaires lestent insignifiantes, et les cours ne varient pas.

Dans ses appréciations hebdomadaires, M. Beerbohm dit que le marche a conservé durant la semaine dernière son caractère d'irrésolution et d'irregula- rité. Les vendeurs ont été ranra et fermes, et les acheteurs peu nombreux et évidemment peu disposés à opérer couramment aux prix actuels. Les blés de ^Argentine sont remarquablement fermes et ne font nullement l'objet d'offres pressantes, ce qui est probablement en partie du a l'excellente demande pour ces blés-la. Les stocks do blés russes dans ,les ports sont décidément plus im- portants qu'on ne le croyait, mais les prix éloves obtenus dans la Méditerranée entravent chez nous les affaires, qui se traitent sur une très faible échelle. En

sss^* as".?* s s*6» sârsis "sssssr- «••'««« »«*- « »«•• »«*•• 2S^KaiSSggÉSSSI8agl5SSî?«*ïS5S;lîi?52 tT^.3?«.»«Sâ5 :S«î?!?S:!H?i§5asaSKs5 ,Courant.. S^ SI fisi ^ïf «:: 39 sss S:: S2SS:: «s SS SêêSS S» SIS 53.. Courant.. 3150 31 0 et 62, 50. 4 de mars 20 30 2050 20 25 20 25 20 60 1775 2870 2S 61 20 61 61 « ri À fit il"nt f, -î li25 42 i! fil1'*375 ii'-i^ 39 s0 3<i50 39.. 3950 5275 6325 52 75 53. Mars^avril 3187 et 37.

FEUILLETON DU « MATIN » DU 13 FÉVRIER 1898

L'Homme de la Nait DEUXIÈME PARTIE

L'AMOUR ET LA MORT XV

LE MÉNAGE MARTINET

(Suite.)

Allons! allons fit Martinet, du courage I Nous n'avons pas de temps à perdre. Je fiche le camp tout de suite pour Esbly. Je pourrai encore arriver pour le premier tram

Oui, et espérons, mon Dieu1 que tu arriveras pour le sauver. Ils sont dans la garçonnière de la rue de Moscou. Ah Martinet

Martinet embrassa sa femme avec une passion qu'il n'y avait pas mise depuis longtemps et s'élança au dehors.

Martinet franchit la grille des Pavots et s'enfonça dans l'obscurité du bois.

Il n'avait pas plus tôt disparu qu'une grande ombre se dessinait sur le seuil de 1a villa. C'était Joe.

Harrison cria Joe.

Harrison venait bientôt se joindre à Joe. Vous avez vu?

Oui.

Il retourne à Paris.

Sans aucun doute.

Mine Martinet lui aura tout dit. Il conBaît les relations de Diane et de Lawrence. Défense de reproduire sans autorisatioa.

vendredi, les Maires chanteurs; samedi, ^troisième bai masqué dimanche, septième concert de la Société des concerts du Conservatoire.

A la Comédie-Française

Lundi, mercredi, vendredi et samedi, Catherine; mardi et jeudi, le Gendre de M. Poirier jeudi, en matinée, à une heure et demie, le Barbier de Pézenas et Athalie. A l'Opéra-Comique:

Lundi, Paul et Virginie et Daphnis et Chloé; mardi, jeudi et samedi, Haydée; mercredi, le Barbier de Séville (représentations de Mlle Merguillier, rentrée de M. Fugère); vendredi, Mignon (Mlle de Lussan).

A l'Odéon

Lundü représentation populaire à prix réduits, Cmna et le Menteur mardi, jeudi et samedi, l"Arlésienne (orchestre Colonne); mercredi et vendredi, le Passé; jeudi, en matinée, il. une heure et demie, conférence par M. Chantavoine la Fille dit Oid, tragédie en trois actes, de Casimir Delavigne samedi, à cinq heures, quatorzième samedi populaire de poésie ancienne et moderne.

Au Théâtre-Lyrique de la galerie Vivienne, malgré le très grand succès de Ma tante Aurore et de Bonsoir, voisin, on vient de mettre à l'étude le Sylphe, opéra comique en deux actes, de Clapisson, un adorable et fort amusant ouvrage, qui n'a jamais été repris à Paris depuis sa création (1852).

On compta pouvoir passer vers le 15 février courant.

NÉCROLOGIE

Les obsèques de M. Tony Té»llon auront lieu aujourd'hui, dimanche, à trois heures, par les soins de la Ville de Paris. On seréunira à la maison mortuaire, 114, boulevard Arago; l'inhumation sera faite au cimetière Montparnasse.

Celles de M. Ferdinand Fabre seront célébrées demain, lundi, à midi, à Saint-Germain des Prés, au lieu d'auj ourd'hui, comme il avait été annoncé tout d'abord.

On annonce la mort

De Mme veuve Emile Raspail, belle-sœur de M. Benjamin Raspail, l'ancien député, dont les obsèques civiles se feront à Arcueil; vraisemblablement mercredi A Lons-le-Saulnier, de M. Pidoux, viceprésident du conseil du Jura, qui avait accepté la candidature aux élections législatives contre M. Bourgeois, député de Dole A Jersy, dans l'Eure. de M. le marquis de Clinchamp-Bellegarde, qui avait épousé Mlle de Cathehneau, petite-fille du fameux général vendéen;

A Ghizeh; d'Osman pacha, oncle du khédive, décédé Subitement en se rendant aux Pyramides.

LA VIE SPORTIVE

Courses à Pau.

Aujourd'hui, cinquième journée de la réunion paloise.

Nos appréciations

Prix du Bois Chocolat, Ferocio.

Prix des Fougères. Honni Soit, Aristo. Prix du Pont-Long. Ecurie Monter, Val.kyrie.

Quatrième Prix de la Société des steeple. Sarcelle, Bay Monarch.

attendant, il est hors de doute que les stocks diminuent considérablement dans les principaux centres de l'Angleterre, ainsi que sur quelques-uns des marches régulateurs du continent, principalement il Anvers. Il est vraiment surprenant que la demande se soit aussi aisément accommodée de la faiblesse des récents arrivages. On dirait que les acheteurs sont déterminés il résister il tout mouvement do hausse, ayant la perspective de prix moins élevés à l'avenir, ce qui ressort des offres il des cours relativement bas en nouveaux blés dos Indes. Peutêtre l'avenir immédiat dépend-il en grande partie de la question qui se pose: ^sp^^i^^r^^r1 ou laissés en Grande-Breta.Dans sa revue de la semaine, M. Dornbusch dit que le marché est dénué d'animation. Une consommation soutenue absorbe les faibles stocks dansles ports qui ne paraissent pas devoir se rocompléter immédiatement pendant' nue' les expéditions sont inférieures aux besoins et que, par conséquent, les importations restent insuffisantes. Il est merveilleux d'observer avec quel calme la najorito des meuniers accepte la position anormale. Il leur faut du grain pour 1 usage immédiat, et ils achètent le strict nécessaire en payant les pleins pria mais, en dehors de cela, Peu d'entre eux font ™ effort en prévision do Les marchés américains n'ont fourni aucun stimulant New-York et Chicago 5î^^5,^n^M" t.aqiwIUl ils paraissent ne pouvoir faire Après Bourse, on cote courant 29 25 fait et acheteurs, mars mars-avril La circulation est de quintaux contre 750 hier.

On a reçu les 500 quintaux présentés à l'expertise.

71

Il va certainement rue de Moscou. JI craint, qu'il arrive malheur à Pold.

Il n'y a point d'autre explication à son départ.

Il ne faut point qu'il arrive à Paris. Joe réfi-échit

-Faites atteler la charrette anglaise. Pourquoi

Pour conduire Martinet à Esbly, où ili va certainement prendre le train.

Compris! fit Harrison.

Je le rattrape sur la route. Je lui offre, une place dans la voiture.-Il accepte. Combien y a-t-il encore de trains pour Paris ce soir?

Trois*. Mais il les manquera tous. les; trois. Comptez sur moi! Dix minutes plus tard, Joe sautait dans la charrette anglaise.

XVI

DANS LEQUEL DIANE ATTEND QUELQU'UN QUI, NE VIENT PAS ET VOIT VENIR QUELQU'UN; QU'ELLE N'ATTENDAIT PAS.

Ce soir-là, Victor, l'ouvrier tapissier dont nous avons fait la connaissance chez Martinet, qui était devenu l'amant de Jenny, la femme de chambre de Diane, et qui était tout dévoué, comme le lecteur a pu en juger déjà à maintes reprises, aux intérêts d'Arnoldson, Victor, disons-nous, rempla-'çait, dans sa loge, le concierge de la rue de Moscou, auquel, depuis huit jours, son propriétaire avait donné congé.

Victor était donc préposé à tirer le cordon. Ce lui était une besogne d'autant plus facile qu'il n'avait pas à le tirer du tout. On n'a pas oublié, en effet, que le singulier propriétaire de cette maison de la rue de Moscou avait obtenu successivement le départ de tous ses locataires, qu'il avait couverts d'indemnités.

Victor cependant paraissait fort préoccupé. Il allait dans la cour, revenait dans le vestibule, faisait une petite .promenade du côté de la voûte sous laquelle ouvrait la -aorte de la garçonnière de Pold.

R. Gakel.

Marché de la Chapelle.

lrequalitê 2a qualité 3e qualité

Paille de seigle. 36 38 34 36 32 34 Paille d'avoine 23 25 21 23 19 21 Foin 48 50 46 4S 44 46 Luzerne 47 49 45 47 43 45 Regain. 42 44 40 42 38 40

Le tant rendu dans Paris au domicile de l'acheteur, frais de camionnage et droits d'entrée compris, par 100 bottes de 5 kilos 6 francs pour foin et fourrages secs, 2 fr. 40 pour paille.

FOURRAGES EN GARE

On cote sur wa ons par 520 kilos;

Luzerne. 32 à 34

Paille de seigle pour l'industrie.. 27 à 29

Paille de seigle ordinaire. 26 à 28

Paille d'avoine. 18 à 19

ment, d'octroi et de camionnage sont de charge l'acheteur.

Marché ordinaire. Vente calme.

DÉPÊCHES COMMERCIALES

SERVICES SPÉCIAUX DE NOS CORRESPONDANTS PARTICULIERS.

Marseille, 12 février. Blés, Importations, 100 quintaux. Ventes, 25,000 quintaux livrer. Marché actif. On a fait des ghirka Nicolaïeff, poids garanti, embarquement 3 mars, à 19 87; des dur Azotf, poids 127/125 kilos, embarquement avril-mai, à 20 62. Graines oléagineuses. Importations, 4,490 quintaux. Ventes, 500 quintaux. Marché actif. On a fait sésames bigarres à 27 87.

Le Havre 12 février. Cotons à terme (clôture du marché), Ventes du jour, 1,300 balles. On cote très ordinaire Louisiane Tendance soutenue. Février. 38 37 Juin 38 62 octobre. K 12 Mars 38 37 Juillet 38 75' Novembre Avril. 38 50 Août 3887 Décembre S9 25 Mai 3862 Septembre 39.. Janvier. 39 37 Cafés ù terme. Ventes du jour, .7,000 sacs. On cote Santos good average Tendance soutenue. Février. 3675 Juin 37 25 Octobre. 37 75 Mars 36 75 Juillet. 37 25 Novembre 38 Avril. 37.. Août 37 50 Décembre 3825" Mai 37.. Septembr* 37 75 Janvier Laines à terme. Ventes du jour, balles. On cote Buenos-Ayres en suint Tendance à p. soutenue. Février. 123 50 Juin. 124 Octobre.. 125 Mars 123 50 Juillet. 124 Novembre 125 Avril. 124 Août. 124 50 Décembre 125 Mai. 124 HSeptembr» 125, Janvier.. Roubaix, 12 février.- Laines. Ventes, 105,000 kilos. On cote type n- 1 Tendance calme. Février. 4 275 Juin. 4 275 Octobre. 4 275 Mars 4 25. Juillet. 4 25. Novembre 4 225 Avril. 4 25. Août 4 225 Décembre 4 225 Mai 4 25. Septembre 4 25. Janvier. 4 225

Berlin, 12 février. Blés. Marché plus faible sur les avis de Liverpool. Acheteurs et vendeurs réserves Clôture facile.

Huile de colza soutenue.

Spiritueux lourds sur des réalisations. Disponible officiel 42 50..

Hambourg, 12 février. Sucres de betteraves. On cote allemands 88 degrés: courant 9 17. mai juillet 9 52, 3 derniers 9 50. Tendance calme. Cafés. On cote courant 29 75, mars 30 mai septembre 31 décembre 31 50.

Brème 12 février. Pétrole raffiné. On cote disponible 4 95. Tendance calme.

Magdebonrff, 12 février. Sucres. On cote courant S 22, mai 9 37, août 9 60, 3 derniers 9 50. Tendance soutenue.

Londres, 12 février. Bourse du Baltic. Chargements il la côte. Blés. Vendeurs réserves. Maïs sans affaires.

Chargements flottants.- Blés fermes sans activité. vendu un chargement Californie, navire fer, commencement janvier, 37.6. Il y a acheteurs d'un chargement Californie, navire fer, arrivé, 39 sh. Maïs fermes sans activité. Il y a vendeurs d'un chargement Galatz Bessarabie, steamer, prompt,17.6.

Soudain, un coup de sonnette retentit. Victor alla, d'un pas pressé, tirer le Cordon, chose qui ne lui était pas arrivée de toute la journée, et se précipita vers la porte. Une femme enterait.

Elle dit:

II n'y aura pas de lune cette nuit Victor s'inclina, alla soigneusement refermer la porte derrière elle et revint se:' mettre à la disposition de la visiteuse. Voulez-vous me suivre ? dit-il.

La femme suivit Victor.

Celui-ci la conduisit sous la voûte, ouvrit de deux tours de clef la porte de la garçon- nière .de Pold et précéda Diane dans cette garçonnière.

Il fit la lumière dans l'appartement, mena la visiteuse dans la chambre, s'inclina et,, sans avoir dit un mot, disparut. Sous la voûte,il referma la porte à double: tour.

Dans la chambre, la femme qui avait été introduite d'une façon aussi étrange avait retiré sa voilette et son chapeau.

C'était Diane.

Elle avait un air radieux. Elle chanta. Elle s'en fut, en chantant, devant une glace, se sourit, se frisotta d'un geste rapide, se bichonna de pondre de riz. Puis elle regardala chambre dans laquelle elle se trouvait. Elle considéra le lit, arréta son regard sur les meubles, fit une moue C'est pas épatant ici fit-elle.

Elle se promena dans l'appartement, alla dans la salle à manger, dans le bureau de Pold car Pold avait un bureau!! et sa moue s'accentuait.

^ft-gentil» sa. pour un étudiant! Mais qu'est-ce qu'il prend au prince Agra de me donner rendez-vous dans un rez-dechaussée d'étudiant?

Elle eut un geste d'indifférence.

Bah! ici ou ailleurs. pourvu qu'il vienne!

Elle chantonna encore, s'assit, prit un livre, essaya de lire, n'y parvint point, reoosa le livre et songea.

33 & 35

22 à 24

Orges plus soutenues. Il y à acheteurs d'un chargement Novorossisk, prompt, 16.3. Avoines faciles.

Cargaisons arrivées, 0. A vendre, 0.

Marché à terme. On cote courant mars 7.10 7/8, juin 7.6 1/8, septembre 7.1. 3/8, octobre

Graine de colza. Tendance ferme.

Graine de Un. On cote Calcutta disponible Tendance soutenue.

Huile de colza. On cote disponible 22.9 courant 22.9. avril 22.9. 4 de mai Tendance soutenue.

Huile de lin. On cote disponible 16.3. courant avril 16.3. 4 de mai Tendance' soutenue.

Sucres de betteraves. Demande restreinte. Tendance calme.

Cote de 3 h. Cote de 3 h. 3ff

valeur acheteurs vendeurs

Courant. 9.2.3/4 9.2, 9.2.3/4 Mai 9.5. 9.4.3/4 9.5. Août 9.7.1/2 9.7.1/4 3derniers, 9.7. 9.6.3/4 9.

Ventes, 20,000 sacs. Depuis 3 heures, 2,000 sacs. Sucres bruts soutenus.- Raffinés calmes. Sucres cristallisés calmes. En pains calmes. On cote marques Say, 11.7 1/4.. Lebaudy, 12.3 Lfïerpool, 12 février. Cotons' (clôture du.marché). Ventes de la journée, 10,000 balles, dont .,500 pour la spéculation et l'exportation et .9,500 pour laconsommation. importations du jour, 17,000 balles. Marché soutenu.

On Cote mars 3 21/64 vendeurs, mai 3 21/6d vendeurs, juillet 3 22/64 vendeurs, septembre 3 23/64 acheteurs, novembre 3 24/64 vendeurs.

Blés soutenus. Roux d'hiver, baisse 1/2 denier. Maïs soutenus. Américain bigarré, hausse 1/8 den. Vienne, 12 février. Blés. On cote sur printemps 11 94.

Budapest, 12 février. Blés. On cote sur printemps

^Trôes,te'mlzJfévrier- –Sucres. On cote disponible 13 Tendance faible.

Prague, 12 février. Sucres. On cote disponible 12 57, courant 12 60. Tendance calme. Anvers. 12 février. Pétrole. On cote disponible 14. courant 14 prochain mars-avril 14.Tendance calme.

Cafés. Ventes, sacs. Tendance hausse. Sucres On cote courant 22 50, 3 derniers 23-3,7 Tendance calme.

Froment hausse.

Seigles calmes.

Voir à la 4e page l'annonce des GRANDS MAGASINS DU

PARIS

Demain Lundi EXPOSITION DE

FAILLITES DU 9 FÉVRIER

Piéron, négociant en ameublements, rue Legondre, 153. M. Hécaen, syndic provisoire.

Pertin, bonnetier en gros, 3, rue Turbigo. M. Hécaen, syndic provisoire.

Lafontaine, relieur, rue de Seine, 31. M. Planque, syndic provisoire.

Bédicam, ancien mercier, sans domicile connu. M. Bernard, syndic provisoire.

Huiert, ancien épicier, sans domicile connu. M. Bomfcau, svndic provisoire.

Demoiselle Feit, marchande de chaussures, à. No-

Blés étrangers. Les existences disponibles deviennent très réduites: la meunerie reste acheteur, les cours sont bien tenus.

On cote Saint-Louis 22 50 Rouen, Californie 21 25 Havre, Baltimore 22 Havre, Kansas 20 75 à 21, 4 de mars 21 25 Havre ou Dunkerque Bluestem marsSeigles.- Sans affaires.

La circulation est de 250 quintaux.

Avoines.– Nouvelle Jiausso de 15 centimes sur le courant,, autres époques bien tenues aux pleins prix de la veille. La hausse va un pou vite et le marché montre déjà quelques signes de fatigue.

Après Bourse, on cote courant 20 75 à 20 85, mars 20 35, mars-avril 20 35,4,de. mars 20 35, de mai 19 75.

La circulation est de 1,000 quintaux.

11 est sorti 500 quintaux du stock.

On a reçu à l'expertise 750 quintaux présentés, dont 250 de Suède. Huile de colza. Les affaires sont dénuées d'animation; toutefois, la demande est meilleure et quelques acheteurs se laissent séduire par les bas prix. La circulation est nulle comme hier.

Huile de lin. Mêmes cours.

La circulation reste nulle.

Spiritueux. Marché très calme pendant toute la séance, cours Inchangés.

Après Bourse, mêmes prix.

Le stock est de 18,350 pipes contre 18,275 hier et 17;650 en 1897.

La circulation reste de 25 pipes.

Sucres.- On ouvre lourd pour devenir légèrement plus soutenu, puis redevenu- lourd et finir calme avec 6 à 12 centimes de baisse sur la veille. Apres Bourse, on cote courant 31 25 acheteurs, mars 31 50 vendeurs, marsavril 31 vendeurs, 4 de mars 31 75, 4 de mai 32 25 vendeurs, 4 d'octobre 30.

Elle se disait:

Il va donc venir!

Et cette idée qu'il allait venir l'emplissait toute, l'empêchait de se demander pourquoi le prince avait tout à coup choisi ce soir-là pour lui donner un rendez-vous et ce rezde-chaussée dans lequel elle n'était jamais venue.

Le mystère de ce rendez-vous ne l'étonnait même plus. Tout était mystère dans sa wie depuis qu'elle avait fait la connaissance du prince Agra. Ce mystère, après l'avoir quelque peu épouvantée, l'amusait presque maintenant.

Elle tira une lettre de son corsage. Elle lut ét relut

« Chère madame,

» Je suis chargé par le prince Agra de vous prier de vous rendre, ce soir même, vers neuf heures, rue de Moscou, no Un homme vous ouvrira la porte de cette maison, etvous prononcerez la phrase suivante Il n'y aeura pas de lune cette nuit. » Cet homme vous introduira aussitôt dans un appartement du rez-de-chaussée de cette maison, où le prince Agra viendra vous rejoindre. »

Cette lettre était signée c< Arnoldson ». Diane remit la missive dans son corsage. Et elle fut joyeuse encore et sourit à son bonheur, qu'elle croyait proche Elle pensait bien que le prince finirait par lui être moins cruel et qu'il jugerait enfin qu'il était temps de mettre un terme aux épreuves qu'il lui faisait subir.

Elle avait tant attendu cette minute-là que sa joie, au fond, se doublait d'une certaine anxiété, de l'anxiété delà voir fuir encore, Il résultait de cette joie et de cette anxiété, commune à tous les amoureux qui arrivent les premiers à un rendez-vous, une émotion, une nervosité, une impatience qui fit bientôt que Diane, se leva, marcha, se promena, recommença dix fois le même chemin dans les mêmes pièces et, finalement. Doussaun douloureux soupir.

gent-sur-Marne, Grande-Ru e, 97. M. Chardon, synSarté, marchand de vin, avenue d'Orléans, 100. M. Chardon, syndic provisoire.

MOUVEMENT MARITIME

ARRIVAGES

Anvers, U, 5 B. soir. –Saint-André (Navale), du Havre.

Bordeaux,, 12. Thêrèse-et-Marie (Wormsï, dit Havre.

Brest, 11. Celte (CheviUotte).

Boston, h. matin. Pavonia (Cunard), do Liverpool.

Calais, 11. G.-W. (sloop), de Douvres, sur lest; Progress, de Goole, divers; Chathaan, de Douvres, divers.

Dunkerqne, 12, 6 h. matin. Saint-Thoman (Navale), d'Anvers.

11. Ma&kow (danois), de Liban; Colbert (voilier), 724 T., d'Anvers, sur lest; San-3fartin (Dunkerque), Brandis (espa nol), do BÛbao, minerai.

Glasgow, 10. Niobe, de Rouen.

Hampton-Roads, 10. Vizcaina, pour Baltimore et. RocJiuibrt,. grains.

Havre, 12. Ernestine (Genestal), de Rouen pour

llonir-Kong, 11. Obi, d'Europe.

Jamaïque, II. Atrato (Royal Mail), de Sonthamplon.

Londres; 11. Bellaura (Lamport), de La Plata, laines, pour Dunkerque Panâora (Burnett), de Rouen.

12. Shetkh, de La Plata pour Dunkerque, làinee. Montevideo, 11. Danube (Royal Mail), de Cherbourg.

Marseille, 10. Ville-cte-Valcnciennes (Odes Bateaux à vapeur du Nord), de Bordeaux.

Rew-York^ 11; 10 h. matin. BrUannic (White Star), de Liverpool, Liv (norvégien), du Havre Lanphton, de Marseille.

Penarth, 11. Neptune (Neptune), de Rouen pour Philadelphie, 10. Duffleld, de la Tyne, charge du pétrole pour compte parisien.

Rouen, Red-Rose, de Fowey, pierres; Drever, de Newcastle, charbons.

SanlaiMler, 12, 8 h. matin. –Saint-Laurent (Ci- Transatlantique), de Colon et Antilles, reparti pour Pauillac et Havre.

Swansea, 10. Lutèce (Lemoine), de Rouen. Valparaiso, 10. Bellagio (Lamport), du Havre. Valence, 11, 5 h. soir. Saint-Paul (Navale), de Lisbonne.

DÉPARTS

Anvers, 11. Romanul, pour MarselUe.

Barcelone, 10, 7 h. matin. Ciudad-ae-Cacliic (Lopez), pour La 1'tata.

Barry, 10. Guldb.org, pour Marseille.

Burryport, 10. Ardnamult, pour Rouen; Shapbrook, pour Havre.

Buenos-Ayres, 11. Beechley, Ormidale, pour Bahia, 10. Minho (Royal Mail), pour Southampton.

Cardiir, 11. Skuida, pour Alger; Chicktade Saint- incent, pour Marseille; Kinloch, pour Dakar; Activity, pour Havre; Amphltrite (voilier), pour le Callao.

Colombo, 10. Himalaya (P. 0.), pour l'Europe. « alais, 11. Paris pour Douvres, divers Times, pour Londres, divers.

Dardanelles, 11. Cadagua (espagnol), de Batoum a Londres, pétrole pour compte parisien. Dungeness, 11, 4 h. soir. Hippolyte-Worms, d'Anvers à Bordeaux.

Uunkerquo, 11. Fredensborg (danois), pour Riga, sur lest; Antoinette (voilier), pour Brest, hlés. Deal, 11, Blanche (Bordes), de Shields a Valparaiso;

Gibraltar, 10. Julio, Oural.

havre, 12,,Midi. -La Champagne (Ci, Transatlantique), pour New-York; Frédéric-Franck (Worms), pour Bordeaux.

Liverpool, 12. Campania. (Cunard), pour NewYork.

Marseille, 11, 1 h. soir. Saint-Mathieu (Navale), pour Nantes, Rouen et Havre.

Montevideo, 8. Bede, pour l'Europe; Süedrecht (hollandais), pour Saint-Vincent.

Manchester, 11. Syrian-Prince, pour Tunis. Rew-ïork, 12. La, Gascogne (Ci.. Transatlantique), pour Havre.

La circulation est de 9,000 sacs contre 14,100 hier.

Le stock a diminué de 225 sacs contre 7,094 en 1897 et 6,125 on 1896. Les affaires ont été fort, calmes la lourdeur des prix a été causée par lot avis défavorables du dehors, notamment de Hambourg.

On lit dans l'Economiste français

« Nous no reviendrons pas aujourd'hui, en l'absence de faits nouveaux, sur la question de législation. Nous répondrons seulement au. Journal des fabricant} de sucre que plus que personne nous avons considéré la loi de 1884 comme une loi nécessaire qui a eu des résultats excellents. Mais rien n'est éternel, et nous sommes convamcu qu'il y a intérêt aujourd'hui, pour la sucrerie, à la modifier. s'il doit sortir de cette modification la suppression des primes étrangères, et, si l'on peut, trouver ainsi des ressources pour opérer un dégrèvement, qui est d'une absolue nécessité ppur le producteur encore plus que pour le consommaPendant la semaine sous revue notre marché a, contrairement à nos prévi. sions, présenté un certain fond de fermeté. Les filières sur février ont bien atteint l'importance que nous avions prévue, mais la tension du report a fait effectuer assez rapidement la rentrée des filières, et cet élémont a contribué au raffermissement de nos cours. Les numéros 3 sur le courant du mois, qui était tombé un moment à 30 50 est coté aujourd'hui 1 franc de plus, tandis que la meilleure tenue des marchés étrangers ne s'est traduite que par une reprise de 2 pence en Angleterre et de 10 pfennings en Allemagne. Et cependant, s'il est un marché qui devrait le moins se laisser aller aux impulsions dans ce sens, c'est certainement le marché français, par suite de sa disparité' avec l'étranger. Nous ne saurions trop le répéter Tant que nous maintiendrons nos prix a un tel écart de ceux de nos voisins, notre exportation se trouvera forcement limitée i quelques besoins immédiats de sucre extra, et plus nous avancerons dans la campagne moins nous trouverons de facilité à placer nos produits à l'étranger, nos concurrents ayant profite de cette situation et pris notre place. Il y a lh un danger pour l'avenir de nos cours. »

« S'il ne venait pas » se disait-elle maintenant.

Elle aurait bien pleuré en songeant à la douleur qu'elle en éprouverait; mais elle pensa que, si elle pleurait, elle serait moins belle, et elle retint ses larmes.

Elle s'en fut encore à la glace et se remit de la poudre de riz. Puis elle se passa son bâton de pommade rose sur les lèvres et se crayonna légèrement les yeux.

Et elle fut contente d'elle-même. Elle se répéta

« Je suis belle! Je suis très belle Le prince Agra n'arrivait toujours pas. Alors, elle tomba dans un fauteuil et ne; bougea plus. Elle prit sa montre et regarda les aiguilles qui marquaient la fuite des minutes.

Soudain, elle poussa un cri et se dressa, toute droite, émue à un point qu'elle entendait battre son cœur. Quelqu'un venait de lui déposer un baiser brûlant sur la nuque Il était là l derrière elle 1

Elle se retourna.

Pold l'étreignait déjà et l'embrassait à pleines lèvres. Elle était-saisie d'une stupéfaction telle qu'elle ne le repoussait même pas. Et Pold l'embrassait, l'embrassait Enfin, elle se dégagea et lança au jeune homme un regard étrange qui le cloua à sa place.

Il demanda d'une voix tremblante Qu'y a-iril, Diane?. Cela ne vous fait donc point plaisir que je vous embrasse ? Elle continuait à le regarder. Elle se demandait si elle était bien éveillée, si c'était bien Pold qui était là. Elle était prête à croire à quelque sortilège.

Vous ne me répondez pas? disait Pold.

Elle ne lui' répondait pas. Elle se disnit «Pourquoi est-il là ? Et pourquoi suis-je ici? Que faisons-nous tous deux dans. cette chambre?. » Elle ne l'avait pas entendu entrer. Par où; était-il eritrë Comment ?.

Sa pensée s'aflolait.

»«Por,t"?aid> 11. Isla-de-Mindanao (Lopez), de Manille ^lv,erft??1; E^-Braneh, d'Australie à Dunkerque Niobe (Kingsin), du Japon au Havre. Swansea, 11. Alice-Depeaux. (Rouen), pour Rouen Cornelia, pour Orau.

u S? 'Çat&erine's-Point, Il. Dalrymple (voilier), d'Iquique a Dunkerque, nitrates.

r,ia,IH=cirIî,ét<îne' 9. ^verpooUvoilioT anglais), de Calcutta à Boulogne, jute.

r^îî101^ 2'yne, pour TrouviUè Linden, pour Caen Rhone (Bordes), pour Iquique.

IïRSeMaiïîi1,0; Zurich, pour Port-de-Bouc. |aint-Micfael (Açores) Il' Queen-Uargaret. à Dunkerque. La

Ténérille, 11. Goth (Union), pour le Cap, Théodosiç, 8. LUzie, pour Rouen, blés et orge. nâ ̃ "naJ "Charente. 12;- Uarquerite-Franchetti (Wprms). pour La Palfice et Havre.

hamjnon ay' 10. Greek (Union), pour SontPo^a"lS"-?fazàfre7 (Ci. ^atlantique), CHRONIQUE MARITIME

Les chantiers de la Méditerranée (Havre), qui ont déjà reçu la commande d'un quatre-mâts en acier, la Viile-ae-Mulhouse, pour la Société des Voiliers HalTrueielTÂl^e?ni nOm Vente de navire steamer VUle-de-Spasbourg, 2,10U T. nettes, construit Il Sunderland en 1882 (Ci- Tendu pour Dunkerque (Ci« des BaLe steamer SaXnt-Eloi, 35 T., capitaine Durand, allant de Dunkerque à Salonique, a relâché à Brest pour faire du charbon et a continué sa ronto. Le vapeur Maroc (Verdeau) remplace, Il Biest, le plateau du cylindre de. haute pressiôn, qui avait Les tentatives de renflouement du trois-mâts anglais Andora, échoué à Dunkerque, n'ont pas réussi On a -fait des réassurances à Londres à 15 0/0 sur le trois-mâts norvégien Czar, 1,297 T., de Ship-lsland le 9 décembre pour Newcastlo, avec bois; à 12 0/0 sur le steamer Jamas-Tucker, de Newport-News le 22 ianvier P°Uf Swansoa, et 7 0/0 sur le steamer EastGourme, d Odessa à Londres, et qui a passé Gibraltar Navigation ouverte Il Abo.

On télégraphie du Brésil que les douanes de Pelotas La Tyne a exporté, en 13,114,930 T. de charbons et coke. navires, do 7,370,351 T. nettes, ont été expédiks de la Tyne, dans cette même année. AFFRÈTEMENTS

Steamers Marstonmoor, de New-Orléans, option Rouen, grains, à 14,3, avril; Sunvarth, do San-Lorenzo, à ordres, à 23, mars; Arladne, Il 27.6, février^ Rustington, à 23.6. et Rosario, à 23, avril-mai Robert-Harrowing, d'Odessa, à 8.3, prompt; Marie- Vagliano de Sulina en Italie, deux ports à fr. 9,75, prompt; de Kustendje, Il ordres, il e.10 février. mars Liffep, de Bourgas, a ordres, à 9, prompt; Teviotdale, de Cardiff ù Port-Arthur' à février; Taff, pour Bordeaux, il fr. 5.25; Aurore. ax-J'airwag, attendu à Rouen dans deux ou trois jours, ropartira le 22 pour Bayonne (Gonestal); un de 1 ™CTSt'°R\A1?or' 1250 T. Il 6.9; • ^ellie' pour cette, 1,650 1. A s.i; des steamers des ports anglais pour la Suède, contrat de 180,000 T.; Stilbe (Lequellec), de la vffi!65Ô^fà'44f°T'aSli-6; c™ntess< Pour TrouLOCATIONS D'APPARTEMENTS

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Et l'autre reprenait

Mais, Diane, ma petite Diane, ma Diane adorée, pourquoi ne me parles-tu pas ? Pourquoi ne me réponds-tu pas ? Pourquoi ton regard me flxe-t-il ainsi

Il s'approcha d'elle, mais elle recula. Il s'approcha encore, mais elle reculait toujours.

-Vous me fuyez! Pourquoi me fuyezvous; Diane Pourquoi être venue ici si c'est pour me fuir, si c'est pour me repousser?

Alors, il devint plus tendre, il se fit une voix encore plus douce, il fut plus suppliant encore.

-Ah si vous saviez! si vous saviez ce que je vous aime, ce que mon cœur est plein de vous, plein de votre image adorée Si vous saviez ce que j'ai souffert depuis cette nuit divine ou j'eus le bonheur de vous dire mon amour, Diane, et où vous avez été assez bonne pour m'écouter et pour me croire si vous saviez l'atroce supplice par lequel vous m'avez fait passer en me chassant devant cette homme, devant ce prince que vous aimiez alors! et quelle joie, quel bonheur sont les miens à présent que vous voulez bien me permettre de vous approcher à nouveau et de vous dire enfin ce que je répète tout bas depuis des jours et des nuitS: que je vous aime pour toute ma vie et pour toute la votre, Dianel

Il ne la regardait plus. II ne voyait pas que la stupéfaction qui s'était d'abord peinte sur son visage se transformait peu à peu en une expression de froide colère et de sourde rage qui allait éclater tout à l'heure. II ne la regardait plus, car il avait fermé les yeux et il semblait lire dans les arcanes les plus secrets de son âme etde son cœurpom lui répéter religieusement ce qui s'y trouvait écrit.

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DE LA RÉPUBLIQUE SUD-AFRICAINE Les actionnaires sont informés que la septième assemblée générale ordinaire nura lieu le 30 mars 1898 à Pretoria pour recevoir com- muni cation du rapport des administrateurs sur les comptes de l'exercice clos le 31 décembre 1897, fixer le dividende, remplacer les administrateurs et auditeurs sortants et pourvoir éventuellement au remplacement de M. le docteur J. Magin, démissionnaire,

Les détenteurs de titres au porteur devront déposer leurs titres au moins 30 jours auparavant

A Paris, à l'agence de la Banque, 20, rue raitbout;

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Eldorado. 8 h. Spectacle. Concert. Ciramiez do Blairperac. » Malinées, jeudis, dimanches et Mes. Apéritif-Concerts tous les jours de d il 6 h. Casino de Paris. 8 h. 1/2. Le Biographe. La famille Noiss, Miss Ooniard. Les Willé. Don Juan aux enfers», ballet. Miles Iiérand et de Pibrac. Moulin-Itouce. Tous les soirs, i 8 h. 1/2. Concert-bal. Mercredi et samedi, grande fête do nuit. Dimanche, matinée à 2 heures.

Kouveau-Cirque. 8 h. 1/2. « Paris qui trotte», revue. Le fameux sauteur Higgins. Mercredis, Cirque; d'hiver. 8 h. 1/2. Los Ours. Jongleur mondain. Los Kchassés.

Palais de flaco des Champs-Elysées. Patinage sur vraie glace. Piste circulaire. Ouvert tous les jours de !) heures du matin à minuit.

Tour Itf fl'cl. Saison d'hiver). De midi 11. la nuit jusqu'au 2» étage et par escaliers seulement. Bars aux deux étages.

Le Champ de l'oirn, 25,ruo Fontaine. Téléph.241.22. La Maison nette. Non-lieu. La fin do Lucie Peilugriu. Contre-appel. Fête foraine. PETIT GUIDE PARISIEN

Dimanché 13 février.

;Expositions. Le Salon du cercle de l'Union 117, boulevard Saint-Germain, la société savoisienne le Cyclamen.

31, rue Caumartin. cinquième exposition de l'Association artistique P.-M.-P.

8, rue de Sèze.cloture de l'exposition des photographies en couleurs.

Le Salon du cercle Volney.

A l'Ecole des beaux-arts, l'oeuvre du peintre Louis Français.

31, rue Bonaparte, les œuvres de l'imagier Andhré des Gachons.

Salle des dépêches du théâtre Antoine, les Aspects de la nature, du peintre graveur Henri Rivière.

76, rue des Saints-Pères, la Société de SaintJean.

rue des Bons-Enfants, le concours du comité des dames de l'Union des arts décoratifs.

Bal. Au Grand-Hôtel, l'Œuvre de l'assistance par le travail du neuvième arrondissement. Arc de triomphe. De 10 h. h.

Arts et Métiers.7- De 10 h. 4 4 h.

Beaux-arts.- De midi il 4 h..

Cluny. De 11 h. à 4 h.

Fontainebleau. Palais, de 11 h. à 4 h. Galliera. De midi à 4 h.

Guimet. De midi à 4 h.

Invalides.- Artillerie, tombeau, de 1 h. à 4 h. Jardin d'acclimatation. De 9 h. à 5 h. Jardin des plantes. Grande serre, ménagerie, galeries, de h. à 4 h.

Louvre. De 10 h. à 4 h.

Luxembourg. De 10 h. Il.

Notre-Dame. Trésor, de 10 h. à 4 h. Panthéon. De 10 h. à 4 h.

Sacré-Coeur. Crypte, de 8 h. à midi et de 1 h. à la nuit.

Sainte-Chapelle. De 11 h. à 4 h.Saint-Denis. Cathédrale, de 10 h. à 3 h. 1/2. Sèvres.- Musée, de midi à 4 h.

Troeadéro.– Ethnographie, sculpture comparée, de 1 h. à 4 4 h. h. aquarium, de 9 h. à 11 h. Versailles. Château. de -il b. à4fa.

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Les abonnements peuvent être pris dans tous les bureaux de poste en France et en Algérie, à moins qu'on ne préfère, comme il est dit plus haut, envoyer simplement, avec son nom et son adresse, l'indication du temps pendant lequel on désire recevoir le journal, à M. l'administrateur du « MATIN » (25, rue d'Argenteuil),qui fera encaisser.

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