Revue de Géographie Commerciale A nnée 1936 ( 2e trimestre)
La Plaine des Angads
PORTE ALGÉRIENNE DU MAROC
(Suite)
La maison arabe, en pisé ou eu pierres liées avec un mortier de chaux et de sable, affecte la forme paràllélipipédique si connue. Le toit, en terre battue, est soutenu par des échalas de thuya ou d'olivier posés parallèlement à une distance de 10 centimètres. Pas d'ouverture autre que la porte branlante revêtue de tôles provenant de vieux bidons d'essence. La maison arabe de belle apparence n'existe pas dans la plaine. Ce sont des gourbis nichés au milieu des figuiers de Barbarie, au pied de la montagne ou sur le bord des oueds. Cependant, cette fixation au sol, ce sédenlarisme marqué par l'établissement d'une demeure, s'étend de plus en plus. Elle prend un caractère particulier dans l'Angad algérienne. Les.Beni-Ouassine, sérieusement éprouvés par des disettes successives, ont aliéné la majeure partie de leurs biens qui sont passés dans les mains de leurs créanciers. Aussi, pour permettre à ces indigènes de rétablir leur situation matérielle, l'administration française a réparti les terrains communaux. Quatre lotissements ont été prévus. Le plus important, celui de la forêt de Betoums, est composé de 118 lots de 10 à 15 hectares. L'indigène est locataire du lot pour une somme de 18 à 20 francs l'hectare. Comme l'irrigation est possible, la culture des légumes s'étend de plus en plus. Des maisons en pisé poussent un peu partout. Dans quelques années, quatre villages seront en pleine prospérité dans la portion algérienne de la plaine des Angads.