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Titre : Revue d'histoire littéraire de la France

Auteur : Société d'histoire littéraire de la France. Auteur du texte

Éditeur : Armand Colin (Paris)

Éditeur : PUFPUF (Paris)

Éditeur : Classiques GarnierClassiques Garnier (Paris)

Date d'édition : 1965-04-01

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343491539

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb343491539/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 01 avril 1965

Description : 1965/04/01 (A65,N2)-1965/06/30.

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5567138t

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-13998

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 01/12/2010

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NOTES ET DOCUMENTS 281

du rapin, du « Jeune-France », cultivait toujours cette haine du bourgeois, qui ne s'éteignit jamais complètement chez lui 1.

En effet, il semble que Gautier ait choisi à dessein de ne retenir que les éléments bourgeois impliqués dans la Garde Nationale. Or, sous la Monarchie de Juillet, elle était loin d'être l'institution conformiste à laquelle il jetait l'anathème. Si, au début du règne de Louis-Philippe, elle rendit de grands services à la cause de la monarchie, bientôt, fatiguée de la politique de réaction du roi, elle se jeta résolument dans l'opposition. En février 1848, elle prit nettement parti pour le peuple en appuyant ses réclamations et joua un grand rôle dans le renversement de Louis-Philippe et dans l'établissement de la République. Il n'y avait donc pas seulement des bourgeois dans la Garde Nationale, loin de là ! Ajoutons même que la branche parisienne de cette institution avait des idées si avancées que, sous la Monarchie de Juillet, on prononça deux fois la dissolution de son artillerie. Il serait peut-être plus juste de dire que Théo ne voulait sous aucun prétexte prendre parti sur le plan politique ou sur celui de l'action et qu'il reflétait en cela l'opinion de l'intellectuel qui se veut non engagé. Le premier prétexte venu — sa haine du bourgeois, par exemple — avait fort bien fait l'affaire.

II

Bien entendu toutes ces idées peu orthodoxes conduisaient celui qui les professait tout droit à l'Hôtel des Haricots 2. A la belle époque, le siège en était l'ancien Hôtel Bazancourt, rue des FossésSaint-Bernard. Mais en octobre 1837, il fut transféré dans une sorte de baraque de bois située au N° 92 de la rue de la Gare, derrière le Jardin des Plantes 3 ; et les choses commencèrent à se gâter. Chaque prisonnier dut désormais manger tristement dans sa cellule 4 et au dortoir de l'Hôtel Bazancourt furent substituées 30 chambres, si bien que les pensionnaires ne pouvaient plus communiquer entre eux, sauf pendant les quelques minutes de leur promenade quotidienne dans la cour commune.

« Que faire en un tel gîte à moins que l'on y rime ! » 5 Pour s'occuper, les détenus des cellules 7, 8, et 14, cellules qu'on avaient surnommées Cellules des Artistes, faisaient des vers et dessinaient ; on y pouvait voir des croquis de Decamps, de Célestin Nanteuil,

1. Il est de fait que Gautier, par exemple, ne pardonnera jamais aux acteurs de se conformer aux décrets de la bourgeoisie, au lieu de continuer la tradition d'excentricité et d'originalité des siècles précédents. En effet, les acteurs sont devenus bons pères de famille, mènent une vie rangée, et, bien entendu, montent la garde. C'est ainsi qu'on trouve, sur un des registres d'officiers de la Garde Nationale, le nom du célèbre Arnal, qui était fourrier du 1er Bataillon de la 3ème Compagnie, en 46-47-48, ainsi que celui de Monrose, le père et le fils. (Dossier D3 R4 266) des Archives de la Seine. Voir La Presse, 9 avril 1838.

2. Voir Larousse du 29e siècle, à la rubrique Hôtel des Haricots, pour l'étymologie du mot.

3. Cf. Albert de Lassalle, L'Hôtel des Haricots, Paris, Dentu, 1864.

4. Sur le maigre ordinaire de la prison, voir lettre 409 du 3 avril 1838 du Dossier (D1 R4 8) des Archives de la Garde Nationale aux Archives de la Seine. Cette lettre est adressée à Monsieur le Maréchal Comte de Lobeau pour le pair de France, Préfet. Voir aussi la lettre 1098 du Dossier (D3 R4 14) de ces mêmes Archives.

5. Arsène Houssaye, op. cit., p. 367.