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Titre : Revue d'histoire littéraire de la France

Auteur : Société d'histoire littéraire de la France. Auteur du texte

Éditeur : Armand Colin (Paris)

Éditeur : PUFPUF (Paris)

Éditeur : Classiques GarnierClassiques Garnier (Paris)

Date d'édition : 1965-04-01

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343491539

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb343491539/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 69781

Description : 01 avril 1965

Description : 1965/04/01 (A65,N2)-1965/06/30.

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5567138t

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-13998

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 01/12/2010

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COMPTES RENDUS 343

visé par anticipation, il a d'ailleurs essayé de réfuter Valéry ici-même : cf. RHLF, janvier-mars 1963, p. 77-78 : ses arguments me paraissent peu convaincants). Sur le problème plus général de l'architecture, de la construction, M. Lawler cite un texte de Valéry : « Il s'agissait d'arriver par voie française (c'est-à-dire analytique) à des résultats obtenus par vis viva » (p. 8). Si l'on se reporte au contexte (que M. Lawler ne cite pas), on y voit Valéry nier qu'il eût réalisé son idéal de construction : « Mon idée la plus " première " fut sans doute une construction — entre le sentiment intense de me réserver et la foi étrange dans l'analyse en vue de construire. Mais je n'ai pas construit. Paresse et inconstance dans les efforts — et l'a quoi bon ? Timidité ». (Cahier XIV, p. 768). Ce texte date de 1928 : Valéry l'aurait-il écrit s'il avait réellement donné, ou cru donner, aux Charmes l'architecture profonde que M. Lawler croit y trouver ?

Quelques autres remarques s'imposent. M. Lawler préconise un éclectisme fort légitime en principe : « rien n'est à négliger qui nous fasse mieux connaître l'oeuvre d'art » (p. VI). Mais dans ces commentaires genèse et exégèse se juxtaposent sans s'unir. Et les brouillons cités, tout intéressants qu'ils soient, ne donnent qu'une idée fort incomplète de l'évolution, même des onze poèmes pour lesquels seuls les variantes citées sont nombreuses. Pour cinq poèmes les indications sont assez minimes : pour cinq autres (dont Aurore, Palme et Narcisse) aucun manuscrit n'est cité. La genèse de Charmes serait à reprendre avec plus d'ampleur et de rigueur. De même, le recours aux Cahiers ne représente que le point de départ d'un travail qui reste à faire. M. Lawler cite quantité de notes intéressantes : mais il lui arrive de passer à côté de l'essentiel. Ainsi pour l'Ebauche d'un Serpent il cite plusieurs textes, mais non pas celui-ci, qui date de 1912, et qui est saisissant : « Toute la création n'est qu'un léger défaut dans la pureté du néant. Une paille. Une bulle, là. — J'aurais pu écrire : Tout l'Etre, ou : l'Etre et aussi : n'est-ce qu'une légère imperfection dans la transparence du néant. » (Cahiers, IV, p. 734). Le volume n'a pas d'index. La « note bibliographique » est volontairement limitée aux études qui paraissent à M. Lawler « particulièrement utiles pour la lecture de Charmes » (p. 267). Mais un relevé des citations empruntées aux Cahiers aurait rendu service. Et l'on regrettera l'omission de quelques articles importants, p. ex. : J. Duchesne-Guillemin : « Paul Valéry : Orgueil et transfiguration », Orbis Litterarum, X, 1955, p. 321-324 ; A.-R. Chisholm, « Valéry's Ebauche d'un Serpent », AUMLA, n° 15, mai 1961, p. 19-29 ; " Valéry's Cantique des Colonnes », AUMLA, n° 16, novembre 1961, p. 127133 ; et « La Pythie and its place in Valéry's work », MLR, LVIII, janvier 1963, p. 21-28 (ce dernier paru trop tard, il est vrai, pour que M. Lawler puisse en tenir compte). Trois livres mériteraient aussi d'être cités : Franz Rauhut : Paul Valéry : Geist und Mythos, Munich, Max Hueber, 1930 ; Mme Lucienne Julien Cain : Trois essais sur Paul Valéry, Paris, Gallimard, 1958 ; W.N. Ince : The Poetic Theory of Paul Valéry, Leicester University Press, 1961. Enfin le ton de panégyrique soutenu ne va pas sans une certaine intempérance verbale, une virtuosité qui mènent parfois assez loin des textes étudiés ; le jargon de la Nouvelle Critique se fait entendre dans des mots comme « protagoniste » trop souvent répétés ; et des expressions telles que « se reférer», «référence», «apprécier», «appréciation», sont prises passim dans des acceptions insolites en français.

Ces réserves faites, il reste que cette étude, patiente et fervente à la fois, n'est pas sans de grands mérites. Si elle paraît peu recommandable aux néophytes, qu'elle risquerait d'effaroucher par son manque de simplicité, et d'éga-