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Titre : Revue d'histoire littéraire de la France
Auteur : Société d'histoire littéraire de la France. Auteur du texte
Éditeur : Armand Colin (Paris)
Éditeur : PUFPUF (Paris)
Éditeur : Classiques GarnierClassiques Garnier (Paris)
Date d'édition : 1965-04-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343491539
Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb343491539/date
Type : texte
Type : publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 69781
Description : 01 avril 1965
Description : 1965/04/01 (A65,N2)-1965/06/30.
Droits : Consultable en ligne
Droits : Public domain
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5567138t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-13998
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
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328 REVUE D'HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LA FRANCE
BIBLIOTHÈQUE NATIONALE, Catalogue de l'Exposition VIGNY. Paris, 1963, 90 pages ; 8 planches.
L'exposition de la Bibliothèque nationale que Mme Cordroc'h, MM. Pierrot et Estève ont récemment consacrée à Vigny fera date pour qui s'intéresse à ce poète. Le zèle des organisateurs et l'obligeance des propriétaires de collections ont permis de réunir des documents de toute nature sur l'oeuvre et sur l'homme depuis les pastels dus à la mère du poète jusqu'à ces deux profils hautains que Vigny attribuait l'un à Stello et l'autre au Docteur Noir. A travers les papiers, les lettres, les portraits, les bijoux de famille, c'est toute une existence qui ressuscite ; et il est assez émouvant de découvrir, après les visages familiers de Delphine Gay, de Mme Dorval, de Louise Colet, celui d'Augusta que l'on connaît moins et qui est peut-être le plus frappant de tous.
Quant à l'oeuvre, outre la suite des éditions que l'on s'attendait à voir, les organisateurs ont mis sous nos yeux bien des manuscrits dont le plus prestigieux est probablement celui de Daphné, acquis depuis peu par la Bibliothèque nationale. On pouvait même voir certains brouillons dont l'existence était inconnue et qui ouvrent des perspectives sur la genèse des Poèmes philosophiques. Vigny n'a pas fini de poser des problèmes à la critique.
Cette exposition, toutefois, ne serait plus qu'un heureux souvenir si les organisateurs n'avaient publié un catalogue qui dépasse largement les picmesses de son titre. Cet ouvrage d'une centaine de pages s'ouvre en effet sur une chronologie qui tient compte des dernières découvertes et qui est remarquablement précise. Justement parce qu'il s'en tient aux événements dont la date est incontestable, un résumé de ce genre manque un peu de nuances. Si le titre La Maison du Berger n'apparaît qu'en juillet 1842 sous la plume de Vigny, il y a tout lieu de croire cependant qu'il songe à ce poème depuis plusieurs années déjà ; mais il serait téméraire de fournir ici une date autrement qu'à titre d'hypothèse. A cette remarque près, la chronologie de Mme Cordroc'h et de M. Pierrot est un excellent instrument de travail. Suivent quelques illustrations à propos desquelles on déploiera seulement qu'elles n'aient pas pu être plus nombreuses.
Quant au catalogue proprement dit, il est divisé en six chapitres : Le jeune noble et le soldat, au temps du romantisme, les oeuvres, etc. Chacun de ces chapitres présente des rubriques successives, si bien qu'en lisant le catalogue, on voit se développer comme un arbre généalogique inversé qui nous conduit jusqu'à chacune des pièces que comportait l'exposition. Les différents chapitres sont précédés d'un chapeau substantiel et concis qui reprend pour les étoffer les indications nécessairement brèves de la chronologie liminaire. Enfin et surtout, à propos des pièces exposées, les auteurs nous donnent des indications historiques, un résumé ou un compte rendu ; ils nous donnent même le texte d'une lettre ou d'un développement manuscrit. Il arrive aussi, et ce n'est pas le moins important, que ces notices aient une valeur critique. Il est fort utile, par exemple, d'apprendre que tel fragment du Journal, publié naguère, l'a été imparfaitement, et que plusieurs phrases du passage n'ont pas été reproduites. Il est piquant aussi d'apprendre que Vigny n'a pas pu voir à Londres deux tableaux de Mantegna où une critique un peu trop avide de sources croyait découvrir la première suggestion du Mont des Oliviers et de La Colère de Samson.
Au total, ce catalogue d'exposition constitue un condensé très maniable et très sûr des connaissances que l'on a aujourd'hui sur Alfred de Vigny.
F. GERMAIN.