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Titre : Le Magasin pittoresque / publié... sous la direction de M. Édouard Charton

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1860-04-01

Contributeur : Charton, Édouard (1807-1890). Directeur de publication

Contributeur : Desportes, François. Rédacteur

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32810629m

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32810629m/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 37695

Description : 01 avril 1860

Description : 1860/04/01 (A28,T28)-1860/04/30.

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées

Description : Collection numérique : Thématique : administration publique, sciences humaines et sociales

Description : Collection numérique : Thématique : bâtiment, urbanisme, architecture, arts

Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5566052f

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 30/11/2010

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MAGASIN PITTORESQUE.

tout effrayé de celte méchante action indigne de sa nais- I sance, fit partir le seigneur de la Viefville, son chambellan, pour lui assurer les chemins pour sa sortie, ne s'y (') trou- vant pas en sûreté, et de là à l'islc (2). Pour s'assurer des services des habitaiis", la même nuit, il envoya à Lisle Guillaume de Bonnier, son conseiller et bailly de Hésdin, pour le môme sujet. Le lendemain, changeant de dessein, il assista aux funérailles du due d'Orléans,.habillé de deuil. Le 25, il fit prendre le deuil à toute sa maison pour marque de tristesse. Le 26, il manda le seigneur de la Viefville et Guillaume Bonnier de retourner à Paris avec son chancelier, pour prendre garde à tout ce;qui sepasserôit à Paris touchant la mort du due d'Orléans. Le 27, ayant avoué sa faute ail roy de Sicile ( 5) et au duc de Berry, il sortit du conseil et se retira précipitamment de Paris, à petit bruit, accompagné seulement de Régnier Pot, l'un de ses chambellans, de Raoul Lemaire, l'un: de ses conseillers ordinaires, et de quelques autres, laissant à Paris Élie Chenat, Philippe de Vienne et Florimond de Brimeu, ses chambellans. .' '-.;....

» Étant arrivé à Arras, il s'assura de tout le pays, au quel il fit connoître le sujet qu'il avoit eu de faire mourir le duc d'Orléans; où (•*): les assassins s'étoient rendus. Il leur fit très petite récompense pour une si méchante action. Car je trouve qu'il donna à Raoul de Hocquetonville, -pour les grands services rendus au duc, huit cents francs d'or; à Guillaume Courteliéuse, quatre cents francs d'or; à Stas Gourtheuse, à Robin de Latre, Guillaume Sodanée, Willequin de Wail et à Guillaume Berclou, à chacun cent francs d'or; à Jean Idier, six-vingts francs d'or; à Pierre Baillet, Guillaume de Mohtdidier, quarante francs d'or chacun; à Jean Simonet.et Mannequin Idier, cent francs d'or chacun. De sorte que", pour deux mille six cents soixante francs d'or;(".),' il fit assassiner dans la ville capitale du royaume le frère du roy. C'étoit très mal récompenser lin service que le duc croyait lui avoir été rendu/

H Ilestvrày qu'il retint à son service Raoul d'OctonvilIe, en qualité de;sou écuyer d'escurié, et qu'il lui ilonnoit pour sa subsistance el celle de scs-compagnons, pour deux mois, chacun 434;livres, et à Guillaume Cou.rtheuse, pour pareille subsistance, 272 livres, avec.lOO écus pour une fois. »

Dès qu'il se fut entouré de forces imposantes, Jean SansPeur, ou Jean Sans-Honte, comme on sait, jeta définitivement Je masque. Non content de l'impunité, il voulut être publiquement justifié et même glorifié de l'assassinat qu'il avait prescrit. Le 8 mars 1408, Jean Petit, avocat au Parlement de Paris'et" docteur en théologie, prononça, dans une séance solennelle qui se-tint au palais du roi, en l'hôtel de Saint-Paul, la fameuse Apologie qui porte son nom. Jean Petit, dès 1406, était entré, avec le titre de conseiller du duc, au nombre des officiers domestiqués aux gages du duc de Bourgogne. Cetle apologie fut répandue à profusion dans les États de Flandre, d'Artois et de Bourgogne. Jean Sans-Peiir réussit, en effet, à se créer dans l'opinion publique un parti puissant qui le soutint jusqu'à sa mort. Mais le meurtrier du duc d'Orléans expia finalement son crime par .un sort analogue à celui de sa victime. Il fut à son tour assassiné, le 10 septembre 1419, sous les yeux du Dauphin, chef du parti d'Orléans ou d'Armagnac.

Il existe encore aujourd'hui de nombreux exemplaires manuscrits, et du temps, qui contiennent l'Apologie de Jean Sans-Peur; sans compter les chroniqueurs, tels que Mons(')

Mons(') l'hôtel d'Artois.

( 2) Lille, capitale de ses Etals de Flandre.

( 3) Louis II d'Anjou et Jean duc de Berry, (*) Où se rapporte à Arras,

{") Les sommes ci-dessus, additionnées, ne donnent au total que 2 100 francs. Peut-être le chapitre du compte de ce meurtre embrassait-il quelque autre article omis par le compilateur.

trelel, qui en ont inséré le texte et qui ont été bien des fois imprimés. Un exemplaire, contemporain, de l'Apologie se trouvait dans la bibliothèque de lord Stewart de Rothsay. Il a figuré sous le n° 2580 au catalogue de cette collection, qui fut mise aux enchères à Londres, en 1857. Ce manuscrit a été adjugé au prix de 33 livres, ou 825 francs. A la première page de l'oeuvre se trouve un dessin à la plume que nous reproduisons. Quelques renseignements préalables sont nécessaires pour se rendre clairement compte de cette composition.

Le loup,, qui joue tant bien que mal sur le mot Louis, était l'emblème principal de Louis, duc d'Orléans. Un manuscrite), enlre autres, de sa bibliothèque, qui nous est resté, est décoré.de ses armes, avec deux loups pour supports. Lé loup figure,.à ce titre, dune manière trésfrêquehte dans les descriptions de meubles, joyaux, bijoux, à" l'usage de Louis duc d'Orléans, et dans les comptes de ses dépenses quLnous'ont été^conservés.D'iui autre-côté, le bon formait la pièce principale des armoiries des ducs de Bourgogne. La'plupart-des nombreux États qu'ils possédaient hors de France, notamment la Flandre, le Brâbant, etc., avaient chacun, pour symbole héraldique, un lion ou dès lions variés dé couleur et d'altitudei-Georgcs Cliastclain, poêle et historiographe en titre du duc de Bourgogne, nomme à chaque instant ce duc,:en termes . symboliques : le Grand'-Lion. '

La vignette nous montre, dans une campagne, la couronne de la fleur de lis qui penche et va tomber. A droite, un loup (Louis duc d'Orléans) s'efforce de lacérer, d'endommager l'une et l'autre, la couronne et la fleur de lis. Il essaye d'attirer sur sa tête celte môme couronne. C'est précisément le grief politique el principal que l'Apologie, impute au frère de Charles VI. Mais, à gauche, le GrandLion, le duc Jean, survient. Il se précipite stir le loup, et, d'un coup de griffe porté à la tête du loup, il le meta mort. Le sens de l'allégorie est, en outre^x^jrrTé^dans les vers suivants, placés au-dessous de la^g^ftre i. ' '//.,\

Par force le leu (!) rompt et tire Jr">" .-. ;T >p. '■■<

A ses deus et gris p) la couronne, j ::~ ■';>■*,}: J. •?&.?.■. ~-

' El le lion, par très grant ire ('), \..- '::/y.':^';". :'

De sa pale granl coup lui donne. \<^ ';i':':>-!'■'.' .-V

<'> ■&'& > {') No 7421 français, Bibliothèque de la rue Richelieu,; \ ; ; ; \ \ •/ («) Loup. — (s) Griffes. — ( 4) Courroux, colère, ~^-~~.^..>'

Taris. — Tipogriftiii te J. Util, rot Stïnl-Haar-SïïDt-Gcrmaïn, 15.

Dessin symbolique d'un exemplaire de l'Apologie de .lean Sans-Peur. (Quinzième siècle.)