ticulier, et dans cet entretien, je crus me pénétrer qu'on lui avait déjà demandé mon emploi. C'était l'emploi le plus avantageux de l'11e, et il était dans l'ordre des choses naturelles, à une petite comme à une grande cour, qu'il se trouvât quelque intrigant qui, à l'affût des changements que le nouveau système de gouvernement pourrait produire, eût pensé que pour le seul et unique intérêt du prince, il convenait qu'on le mit à ma place. Cet classe d'hommes parle si parfaitement du bien public, eliu proclame des intentions si pures, qu'il est presque impossible de lui refuser ce qu'elle sollicite. Le souverain le plus sage peut y être trompé. Je fis cette réflexion, et je m'imaginai que j'allais perdre ma place. Né loin du trône et de ses alentours, étranger à cette bassesse de sentiments qui est ordinairement la qualité première des courtisans, ne me souciant pas du tout de me trouver en butte à leurs intrigues, incapable de prier pour obtenir la conservation d'une place que j'occupais et dans laquelle j'avais rendu des services, je ne trouvai rien de mieux, pour éviter le coup qui semblait me menacer, que de prévenir Sa Majesté que je quittais son service. Je fis en eflet cette démarche inconsidérée. L'Empereur la désapprouva etme dit que son intention positive était de ne déplacer personne. Bientôt l'on proposa à Sa Majesté de diriger l'établissement des mines, en n'exigeant que le cinquième du salaire dont je jouissais. J'ai vu et lu la proposition. L'intérêt est bien loin d'être mon dieu fevori, mais dans cette occasion, je tins par amour-propre à celui que l'usage m'accordait, et Sa Majesté me le conserva. Quand ensuite. mieux connu de Sa Majesté et honoré de sa confiance, je fus sût* que l'intrigue ne prouvait plus me nuire, je m'emP"essai d'observer que ces appointements étaient trop forts et je priai plusieurs fois l'Empereur de les diminuer.