loure. Le commandant de la Jlottille et le chef de l'administration étaient continuellement en guerre l'un était plein de prétentions, et l'autre pétri de fausseté. Le brick, monté par le commandant, était mal armé en hommes, et manœuvrait difficilement. Cet officier fit plusieurs voyages à Gênes, à Livourne, à Civita-Vecchia, à Naples. Au retour du dernier de ces voyages, mouillé dans la rade de PortoFerrajo, il dérapa dans la nuit, et faillit se perdre sur la pointe Pina de l'anse de Bagnajo L'Empereur remplaça le commandant et ne gagna rien au remplacement. Le commandant, qui fut disgracié, n'est pas un officier sans mérite, mais il ferait presque croire qu'il n'en a point, par l'importance qu'il met à celui qu'il a. Il ne sait pas se faire aimer de ses camarades, et c'est toujours un grand tort ses camarades lui reprochaient beaucoup de morgue, beaucoup d'égoïsme et surtout un manque absolu de franchise. Sa Majesté, en lui ôtant le commandement du brick, lui donna celui des quelques marins qui faisaient partie de la garde. Mais les disgrâces aigrissent; celle qu'avait éprouvée le commandant de la marine lui avait monté la tête, et il tenait publiquement des propos imprudents. L'Empereur, instruit, ne voulut pas ajouter à la punition qu'il lui avait déjà infligée, et il se contenta de le faire prévenir par le respectable général Drouot d'être plus prudent à l'avenir. Depuis lors, cet officier est rentré en grâce, il a bien servi Sa Majesté, et il en a été généreusement récompensé. Errant ainsi que moi et pour la même cause, l'officier dont je viens de parler aurait pu s'attendre à des éloges de ma part; mais avant tout j'ai dû être juste, et s'il est juste lui-même, il ne se plaindra pas de mon impartialité.
t. Voir Souvenirs et anecdotes de l'Ile d'Blbe, p. 548- 5«iî.