« ne sera pas plus assuré sur le trône qu'il ne l'est à pré« sent. »
Je ne puis m'empêcher de publier une autre anecdote très peu connue et qui mérite pourtant de l'être beaucoup. Le conseil de régence que l'Empereur avait donné à l'impératrice Marie-Louise, faible, indécis, par conséquent au-dessous des grandes circonstances dans lesquelles il se trouvait, faisait nécessairement partager sa versatilité à une jeune souveraine qui, particulièrement dans ce moment, aurait dû être entourée d'hommes d'un caractère assez fort pour l'engager, pour l'obliger à rester à Paris. Mais, au contraire, à chaque instant on changeait d'avis, et on la faisait changer de décision. Tantôt on lui disait de ne pas quitter les Tuileries, tantôt on lui disait d'aller sur-le-champ à Rambouillet « Eh bien, je resterai aux « Tuileries 1 Eh bien, j'irai à Rambouillet dites-moi ce « qu'il convient que je fasse, et je le ferai, » était toujours la réponse de l'impératrice. Un enfuut, le prince impérial, digne fils de son auguste père, ne voulut jamais consentir à s'éloigner de la capitalo « Non, maman, criait-il sans « cesse avec véhémence, n'allons pas à Rambouillet « papa veut que nous restions ici, nous devons y rester. » Enfin, quand la décision (lu départ fut arrêtée, il fallut forcer le prince à s'en aller, et une dame, je crois M- de Montesquieu, l'ayant pris dans ses bras pour le porter à la voiture, cet illustre enfant lui dit en se débattant « Laissez-moi, Madame, je vous l'ordonne; je ne veux pas « partir quand papa n'y est pas, c'est moi qui com« mande. » On l'entraîna malgré lui, et on fut à Rambouillet. Les personnes présentes à cette scène et aux inspirations du petit prince versaient des torrents de larmes. Lorsque l'empereur d'Autriche vit sa fille, il parait certain qu'il lui adressa ce peu de mots « Madame, si vous