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Titre : Le rêve / Émile Zola ; illustrations de Carloz Schwabe et L. Métivet

Auteur : Zola, Émile (1840-1902). Auteur du texte

Éditeur : E. Flammarion (Paris)

Date d'édition : 1892-1893

Contributeur : Schwabe, Carlos (1866-1926). Illustrateur

Contributeur : Métivet, Lucien (1863-1932). Illustrateur

Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12406676g

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb316907261

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. (335 p.) : fig. dont 1 au titre, pl., couv. ill. en coul. par C. Schwabe ; in-4

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Description : [Le rêve (français)]

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5564663p

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 4-Y2-5107

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 25/05/2009

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LES ROUGON-MACQUART

bouchée avec des briques, ce qui donnait à la façade la symétrie des autres constructions de la rue, plus récentes. Au rez-de-chaussée, les modifications étaient tout aussi visibles, une porte de chêne moulurée à la place de la vieille porte à ferrures, sous l'escalier, et la grande arcalure centrale dont on avait maçonné le bas, les côtés et la pointe, de façon à n'avoir plus qu'une ouverture rectangulaire, une sorte de large fenêtre au lieu de la baie en ogive qui jadis débouchait sur le pavé.

Sans pensées, l'enfant regardait toujours ce logis vénérable de •maître artisan, proprement tenu, et elle lisait, clouée à gauche de la porte, une enseigne jaune, portant, ces mots : Hubert- chasublier, en vieilles lettres noires, lorsque, de nouveau, le bruit d'un volet rabattu l'occupa. Cette fois, c'était le volet de la fenêtre carrée du rez-de-chaussée : un homme à son tour se penchait, le visage tourmenté, au nez en bec d'aigle, au front bossu, couronné de cheveux épais et blancs déjà, malgré ses quarante-cinq ans à peine; et lui aussi s'oublia une minute à l'examiner, avec un pli douloureux de sa grande bouche fendre. Ensuite, elle le vit qui demeurait debout, derrière les petites vitres verdàfres. Il se tourna, il eut un geste, sa femme reparut, très belle. Tous les deux, côte à cèle, ne bougeaient plus, ne la quittaient plus du regard, l'air profondément triste.

11 y avait quatre cents ans que la lignée des Hubert, brodeurs de père en fils, habitait cette maison. Un maître chasublier l'avait fait construire sous Louis XI, un autre, réparer sous Louis XIV; et l'Hubert actuel y brodait des chasubles, comme tous ceux de sa race. A vingt ans, il avait aimé une jeune fille de seize ans, Hubertine, d'une telle passion, que, sur le refus de la mère, veuve d'un magistrat, il l'avait enlevée, puis épousée. Elle était d'une beauté merveilleuse, ce fut tout leur roman, leur joie et leur malheur. Lorsque, huit mois plus tard, enceinte, elle vint au