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BULLETIN MENSUEL
D'ÉTUDES SOCIALES & D'ACTION CATHOLIQUE
LES CONVERTIS D'HIER o
... Dans ces dernières années, l'Église a donc yu venir, ou revenir à elle des lettrés d'une réelle valeur : Ferdinand Brunctièrc, Paul Bourget, Joris-Karl Huysmans, François Coppée, Adolphe Retté. A ces noms faut-il joindre, comme le font quelques-uns des nôtres, Paul Verlaine, « ce pauvre Lclian » qui, entre ses crises étranges, chanta si bien « sa Mère Marie »; et Francis Jammcs, lé candide poète symboliste a la manière tourmentée, qui s'égara d'abord dans la forêt ténébreuse, mais se tint quand même assez près de la petite église « habillée de feuilles » pour entendre tomber de son clocher rustique VAngélus de l'aube et iAngélus du soir, et, gagné par cette voix, rentra dans l'intérieur de l'église où il trouva, par l'Eucharistie, la certitude et la paix?
Laissons, si vous le voulez, ces deux poètes, dont le cas est moins clair, pour nous en tenir aux autres écrivains.
De ces conversions, et des autres, l'Église ressent une joie profonde : tout comme le père qui voit rentrer l'enfant perdu, dans le récit évangélique. Quand le prodigue, revenu du lointain pays des erreurs et de la passion, rentre à la maison familiale, il n'est sorte d'attentions et de caresses que son père ne lui fasse, jusqu'à paraître en oublier l'autre fils qui ne l'a jamais quitté, et que ces démonstrations étonnent. Et Jésus, qui voulait nous montrer dans le père très aimant l'image
(') Ces pages forment l'introduction d'une étude dont la Revue pratique WApologétique vient de publier la première partie (numéro du 15 février).