RÉPONSES AUX OBJECTIONS. 401
II y a cependant un cas où le cheval peut devenir boîteux en marchant fur la fourchette [mais jamais personne ne m'en a parlé] ; c'est quand elle est dure 6k sèche. L'obfervation 6k 6k l'anatomie du pied , m'ont fait voir que l'animal, en s'appuyant à terre, forçoit, contre l'expansion du tendon, qui s'attache à l'os du pied, cette partie dure , qui à raison de sa grande sensibilité peut l'obliger à boiter ; mais si on enlève le petit bout de la fourchette, il ne boitera pas.
CINQUIÈME OBJECTION.
Avec cette ferrure, la fourchette fera plus exposée à avoir des sics ou crapauds.
RÉPONSE.
Cet accident n'arrive qu'aux chevaux qui ont des humeurs. Si l'on y remarque de la disposition, 011 pourra parer la fourchette , 6k le cheval marchera sur les talons , s'ils sont forts , avec la même fureté , soit fur le pavé sec 6k plombé , soit sur un autre terrein.
SIXIÈME OBJECTION.
On dit que le nerf se fatigue , c'est-à-dire , que le tendon fléchisseur de l'os du pied se trouve tiraillé , 6k souffre par la courte ferrure , la fourchette portant alors fur le pavé.
RÉPONSE. C'est précisément tout le contraire.
Voyons les effets du poids du corps fur ce même tendon , dans les circonstances suivantes.
Si l'on ferre le cheval à crampons, il se trouve alors une grande distance entre la fourchette 6k le pavé ; le poids du corps porte fur les crampons , la fourchette qui est en Pair cède , le talon s'allonge , 6k íi le cheval fait un mouvement violent 6k subit , la rupture de ce tendon est presque inévitable, parce que la fourchette ne peut pas gagner le pavé, pour soulager le tendon à qui elle doit servir de point d'appui ; si le tendon ne se rompt pas , le cheval boitera long-temps , à cause de la grande extension des sibres qui étoient prêtes à se rompre.
Si l'on ferre à fortes éponges , la fourchette est beaucoup moins à Pair ; le poids du corps peut, à la vérité, forcer la fourchette à gagner le milieu d'un pavé, 6k par-là sauver l'extension violente du tendon ; mais comme Pépaisseur des éponges empêche la substance de la fourchette de porter à terre , de céder , 6k de rentrer en elle-même autant qu'elle en est capable par sa nature ; il faut que le tendon se rompe par un pas de surprise violent 6k subit, ou par une autre circonstance quelconque.
Si l'on ferre sans éponges , la fourchette , qui porte tout le poids du corps, du cheval , cède à chaque pas , 6k rentre par son ressort , dans fa propre substance , le tendon n'est jamais dans un état de distension ; ses sibres ne seront pas exposées à de pareils accidens, dans le cas d'un mouvement de surprise.
J'ose dire d'avance, que jamais il n'arrivera rupture du tendon fur le milieu d'un pave ; 6k si l'accident avoit lieu , ce ne seroit que dans le vuide de deux pavés. II fuit de tout ceci deux choses également claires , que le tendon est susceptible de tous les différens dégrès de violence , que l'on peut imaginer depuis fa rupture totale, jusqu'à la plus petite distension de ses fibres, qui font boiter le cheval ; 6k que c'est de la fourchette feule, que dépendent tous ces différens dégrès , comme le fait, est plus particulièrement démontré dans ce que j'ai dit de la fracture de Pos coronaire , en donnant la description du pied.
SEPTIÈME OBJECTION. Le cheval sera plus sujet à prendre des clous de rue , 6k aux autres accidens qui proviennent de la piqueure de la sole charnue.
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