4oo FERRURE.
ARTICLE C I N a U I È M E.
RÉPONSES AUX OBJECTIONS
FAITES CONTRE LA FERRURE PROPOSÉE.
P R E M L È R E OBJECTLON.
V_j E T T E ferrure foulera le talon , de-là naîtront les bleimes.
RÉPONSE. Pour se convaincre du contraire , il suffit de faire attention que jamais les éponges ne plient , comme plusieurs le pensent ; que le pied du cheval force le sabot , déjà flexible par lui-même , à gagner l'éponge , de manière que le talon se trouvant comprimé comme dans une presie , cette même éponge 6k cette ferrure étant par conséquent courtes , 6k portant tout le poids de son corps fur le milieu du pied 6k fur la fourchette , le talon n'appuira que légèrement fur le pavé , ce qui le garantira des bleimes ck des foulures.
SECONDE OBJECTLON.
Les talons s'usent.
RÉPONSE.
Ce qui prouve sans réplique que le talon ne peut jamais s'user jusqu'au vif, 6k que ía
substance est de nature à croître plus qu'elle ne s'use , c'est que chaque fois qu'on ferre
des chevaux qui ont le talon fort, on est oblige d'en abattre. Nous convenons cependant
que le cheval use du talon s'il marche en nageant ; ce qui se voit dans celui qui a été
forbu.
TROISIÈME OBJECTION.
Lorsqu'on ne pare pas les talons, on occaíìone des bleimes.
RÉPONSE.
Les bleimes , qui attaquent les talons forts , n'arrivent que , parce qu'ayant paré l'arcboutant jusqu'au vif, Pair le pénétre , le prive de son suc , ck le sèche ; cette sole preste les vaiíîeaux , 6k le sang s'extravase, ce qui forme la rougeur qu'on appelle bleime.
Cette espèce de bleime ne fait boiter le cheval, que lorsqu'il s'y forme de la matière ; accident rare : le quartier n'ayant pas de soutien, se resserre quelquefois , comprime la chair cannelée 6k produit cette rougeur.
QUATRIÈME OBJECTION.
La fourchette doit être fatiguée , parce que le cheval marche dessus.
RÉPONSE.
Je pourrois à la rigueur en appeller à l'expérience. Jamais cheval ferré suivant la nouvelle méthode , n'a , jusqu'aujourd'hui , donné la moindre marque de fourchette fatiguée , ni de sensibilité ; je ne crois pas même que personne puisse dire avoir vu boiter des chevaux ferrés depuis long-temps , pour avoir marché fur la fourchette. On reconnoîtra que cela n'est guère possible , si l'on réfléchit sur la structutre toute particulière de cette partie. C'est une substance matelassée , spongieuse , flexible, qui , par son ressort naturel , cède au poids du corps dans l'instant que le cheval appuie le pied fur le pavé , 6k se remet promptement.
II