15i LA FRANCE ILLUSTREE
Deux nouveaux corps allemands passent la Moselle à Novéant.
A peine arrivés sur le champ de bataille, ils essayent de prendre en flanc l'aile gauche de l'armée française, mais ils sont immédiatement repoussés.
Sans plus de succès, l'infanterie el la cavalerie des Allemands se jellent sur les positions de Rezonville en passant entre Vionville et Révigny.
Le général Bourbaki rassemble en toute hâte les zouaves de la garde, qui, aidés de quelques voltigeurs, chargent intrépidement l'ennemi el le forcent à la retraite.
En résumé, malgré l'absence de direction du commandant en chef, maréchal Bazaine, la victoire était du côté de l'armée française, dont la gauche et le centre conservaient les positions qu'ils avaient conquises.
Les Allemands se repliaient sur Gorze, laissant seulement quelques arrière-gardes dans les Bois des Vaux el des Ognons.
La bataille, qui avait duré dix heures, était désastreuse des deux côtés.
11 y avait 17,000 Français mis hors de combat et autant d'Allemands morts ou blessés gisant sur cet immense champ de carnage qui s'étend des deux côtés de la Route de Gravelotte à Mars-la-Tour.
Bataille de Saint-Privat. ■— Le succès obtenu à R.ezonville aurail peut-être décidé du sort de la campagne, si le maréchal Bazaine avait voulu comprendre le parti immense qu'il en pouvait tirer.
Malheureusement, il n'eut qu'une seule préoccupation, celle de maintenir sa ligne de retraite sur Metz.
Ce ne fut donc pas sans surprise que, le lendemain, les chefs des divers corps de l'armée française reçurent l'ordre de se retirer en arrière du champ de bataille.
Leur opinion était qu'il eût mieux valu livrer immédiatement un nouveau combat. Attendre plus longtemps, c'était augmenter les chances des Allemands. Ceux-ci, quoiqu'ils eussent reçu des renforts, s'atlendaient à être attaqués dans la matinée du 17, et s'avançaient avec des précautions infinies.
L'armée française, en se repliant, perdait la Route de Mars-la-Tour. Les Allemands allaient lui fermer celle de Conflans, d'Élain et de Briey. Après la journée de Rezonville, le général Metman avait été chargé de proléger la retraite.
Pour ne pas les laisser tomber entre les mains de l'ennemi, il avait brûlé près de Gravelotte une immense quantité d'approvisionnements.
A Rezonville, il avait dû abandonner des ambulances pleines de blessés. Ensuite, avec sa division, il était venu occuper la Ferme-de-la-Folie et Monligny-laGrange.
Le 3e corps s'était établi entre Rozéreuilles et Châlel-Saint-Germain.
La division Lapasset se tenait en face de Jussy.
Le 2e corps se trouvait à gauche de la ferme du Point-du-Jour.
Le 6e corps occupait Vernéville.
La garde était placée àPlappeville, où lemaréchal Bazaine établissait son quartier général.
Au Moulin de Longeau campait la division de cavalerie Valabrègue.
A la Ferme de Moscou était la division de Castagny.