%% LA. FRANCE 1LLUSTRÉE
Cependant les stocks d'ivoire sont encore assez considérables, no laminent dans le Haut-Ogôoué el dans la région des Pahouins, où Crampel en a relevé, village par village, des quantités très importantes.
On peut prévoir, dans l'avenir, l'exploitation de la noix de kola, si recherchée au Sénégal, du copal, du chanvre, du maïs, qui donne deux récoltes par an dans les rivières et quatre sur les hauts plateaux, du tabac, du manioc, des bananes, des ignames, de la cire, du ricin, de l'oranger, sans compter les bois de toutes sortes.
Les essais de culture du café, du coton, de la canne à sucre, du cacao, du riz, lentes surtout par.les missionnaires de Libreville, qui accomplissent là-bas une oeuvre admirable, ont permis de concevoir de grands espoirs.
, Le pays adcux aspects principaux : la brousse, qui a été souvent décrite; la forêt, généralement marécageuse.
Tout le Nord de la colonie esl couvert parle prolongement de cette «grande sylve », qui.barre l'Afrique.centrale, et dont Stanley a donné de si émouvantes descriptions.
La forêt est semée de villages qui ne possèdent guère, en l'ait d'animaux domestiques, que des cabris et des poules, el parcourue par les nains Bayagas, qui vivent presque uniquement de chasse, ce qui prouve que les fourres sont encore peuplés.
Nous avons, tant par l'effort de l'initiative privée que par l'intervention de l'Etat, les plus grandes chances de prolonger très loin la colonie vers le Nord, d'empêcher les Allemands et les Anglais de nous couper la roule el d'amener ainsi notre pénétration jusqu'au Tchad.
On a coutume de chercher à effrayer l'opinion en agitant le spectre de l'Islamisme.
Les opinions les plus diverses el les plus intéressantes ont été exprimées sur ce sujel. . • - ■ ' '
Le moment esl venu d'examiner quels obstacles doit rencontrer la pénétration .par le Congo et comment on peut les vaincre. •
Nous avons à traverser deux régions distinctes : l'une complètement inconnue avant 1890, habitée par des noirs fétichistes, souvent cannibales; l'autre, parcourue seulement par quelques voyageurs à des époques déjà éloignées, et placée sous la domination musulmane.
Nul ne sait jusqu'à quel point le cannibalisme est généralisé dans la contrée au Nord de: l'Oubanghi. •
Les récits les plus terrifiants ne peuvent faire naître la conviction que le cannibale doive nécessairement ressembler aux « sauvages » qui mangent des lapins vivants dans les foires, ou même aux vagues silhouettes tracées par Stanley.-
': Le repas de chair humaine n'est ni une habitude, ni une nécessité.;
C'est, hélas! le plus souvent un régal, accompagnant une solennité.
Il n'est pas démontré que les noirs qui ont conservé ce déplorable usage soient par ce fait même très belliqueux, et de nombreux exemples attestent que l'anthropophagie est lacoutume qui disparaît le, plus rapidement, par le seul contact de la'civilisation.
Si les Indigènes de l'Oubanghi sonl actuellement encore assez farouches, c'est parce q'uC l'expérience leur a appris à considérer les étrangers comme aussi dangereux que les licie» féroces:. '