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Titre : La France illustrée : géographie, histoire, administration, statistique, etc.. Tome 6 / par V.-A. Malte-Brun,...

Auteur : Malte-Brun, Victor-Adolphe (1816-1889). Auteur du texte

Éditeur : J. Rouff (Paris)

Date d'édition : 1897

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb341864307

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 5 vol. et 1 atlas : ill., pl., cartes, portrait ; in-4

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Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5558488s

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-L15-56 (G,6)

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 31/08/2009

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66 LA FRANGE ILLUSTREE

Eulémi, émir d'Alger, désireux de secouer le joug des Espagnols, appelle à son aide les deux frères Barberousse, intrépides chefs d'écumeurs de mer qui font étrangler l'émir, et soumettent Alger par la terreur.

Après avoir placé leur conquête sous le patronage du sultan de Constantinople, ils font de la ville un repaire de brigands qui, pendant plusieurs siècles, se répandent sur les côtes de France, d'Espagne et d'Italie, capturant les navires de commerce, s'altaquant même aux navires de guerre, pillant les cargaisons el conduisant les matelots et les passagers captifs sur la terre africaine.

Baba-Aroudj et Kheir-Eddin occupèrent successivement le trône d'Alger. Sous le règne de Mohammed-Hassan, successeur de Kheir-Eddin, les flottes combinées de Charles-Quint et des Génois, commandés par André Doria, parurent devant Alger et jetèrent l'ancre enlre la ville et le Cap Malifou.

L'attaque de la ville eut lieu le 24 octobre 1541. Charles-Quint commandait lui-même le corps de bataille.

Le 25, il prit position, avec le gros de l'armée de débarquement, sur une colline voisine. Il n'y avait plus qu'à commencer les travaux de siège.

Mais, vers le soir, un violent orage éclata, el, dans la nuit, une tempête épouvantable mit en pièces un grand nombre de navires de sa flotte.

Le lendemain, le redoutable empereur, vaincu parles éléments, dut s'embarquer à Malifou avec les débris de son armée.

C'est à la terreur inspirée à l'Europe par la défaite du tout-puissant monarque qu'il faut attribuer la résignation avec laquelle les Étals chrétiens supportèrent si longtemps l'insolence des Barbaresques.

Celte éclatante victoire, que les Algériens durent plutôt à la tempête qu'à leurs efforts personnels, en donnant une force nouvelle au pouvoir d'Hassan, lui permit de consolider dans la province de Tlemcen l'autorité des deys d'Alger et de conquérir Mostaganem et Biskra.

Hassan mourut en 1544, ainsi que l'atteste une Pierre tumulaire qui figure au Musée d'Alger.

Il faudrait un volume pour raconter en détail les faits principaux qui ont signalé les règnes des souverains algériens jusqu'à la conquête de l'Algérie par la France.

Nous nous bornerons donc à indiquer les événements les plus importants dont Alger fut le théâtre de 1544 à 1830.

Les pachas qui succédèrent à Hassan ne furent souvent que des gouverneurs éphémères qu'un caprice des Janissaires élevait au pouvoir et qu'un caprice en précipitait. La plupart meurent d'une façon tragique.

Proclamé le matin un pacha est étranglé à midi par les Janissaires. Tels les Prétoriens de l'empire romain faisaient ou défaisaient les empereurs et décernaient la couronne au général qui leur offrait la solde la plus forte.

Pendant ce temps, la piraterie ne chôme pas; elle est même élevée à la dignité d'institution nationale ; des lois précises la régissent; le pacha et les marabouts participent au partage du bulin.

En 1617, l'amiral français de Beaulieu reçoit l'ordre de bloquer Alger et de détruire sa marine. Mais le mauvais temps le force à rentrer dans le Port de Toulon.

En 1664 le célèbre « Roi des Halles », le duc de Beaufort, s'empare de Djidjelli et, l'année suivante, anéantit en partie la flotte des pirates devant Alger.