56 LA FRANCE ILLUSTREE
sée, fort accidentée el 1res fertile, où l'on a créé depuis quelques années plusieurs centres de population : c'est le Dahra, mot arabe qui veut dire Nord.
Celle portion montagneuse de l'Algérie esl fraîche, salubre, favorable à l'acclimatement des Européens et au développement de la colonisation.
Nous la décrirons plus longuement dans la livraison consacrée au département d'Oran dans lequel elle est en grande partie comprise.
Les Monts du Zaccar, Zalaccus Mons, dressent leur double cime au-dessus de 1,500 mètres.
La ville de Miliana est en quelque sorte suspendue aux flancs du Zaccar Gharbi, ou Zaccar Occidental, qui donne naissance à l'Oued-Boutan.
Le Zaccar Oriental domine Yesoul-Benian et la délicieuse Vallée d'Hammam-Righa, qu'arrosent des Sources thermales renommées.
Viennent ensuite les montagnes qui forment la ceinture de l'opulente Milidja, la reine des Plaines algériennes.
Sur les deux rives de la Chifl'a qui se déroule en pittoresques replis dans des Gorges justement célèbres, se dressent : le Beni-Sala, Piton de Sidi-Abd-el-Kader ; le Pic du Midi de Blida, sur la rive droite ; le Djebel-Mouzaïa. sur la rive gauche.
Le Djebel-Beni-Salam est couronné par la Koubba, Chapelle, Sanctuaire ou Tombeau, de Sidi-Abd-el-Kader, saint musulman qu'il ne faut pas confondre avec le héros de la résistance algérienne (1,040 mètres), d'où l'on admire le panorama de la Forêt de cèdres d'AïnTalazid, la Plaine de la Milidja, le Sahel, la Mer, le Djurjura et la Trouée du Chélif. Cette Montagne donne naissance à l'Oued-El-Kebir de Blida.
Le Mouzaïa, couronné par la Koubba de Si-Mohammed-bou-Chakour (1,608 -mètres), recèle des mines de cuivre d'un certain renom; dans ses flancs s'ouvrent des Grottes profondes. •
Le Col de la Mouzaïa, qui livre passage à la Boule de Médéa, a élé, en 1844, la théâtre de sanglants combats entre les Arabes el les soldais français commandés par le duc d'Orléans. La Chaîne littorale correspondante, appelée Sahel d'Alger, forme le Mont Bourareu. donl le sommet atteint à peine 400 mètres.
Le Djurjura, le Mons Ferratus des Romains, est un des plus beaux massifs de l'Algérie; il se dresse entre la Mer, l'Otied-Sahel el l'Isser.
C'est en quelque sorte une Ile habitée par des Kabyles, montagnards sobres, économes et laborieux, que l'on a surnommés avec raison les Auvergnats de l'Algérie.
Le point culminant esl le Tamgoul-Lella-Khedidja, ou Pic-de-Dame-Khedidja, qui porte à 2,308 mètres son front souvent neigeux pendant l'hiver. C'est le plus haut sommet du Tell.
Citons encore dans ce Massif: le Col de Tizi-Ougoulmin (2,122 mètres), le Pic d'Akoukcr (2,252 mètres), le Tizibert (1,761 mètres), l'Azérouiraït-Zikki (1,718 mètres). Les eaux du versant Nord vont grossir le Sebaou. A l'Ouest, elles courent à l'Isser Oriental. Au Sud et à l'Est, elles vont se perdre dans l'Oued-Sahel. Le versant méridional du Djurdjura est couvert de chênes et de pins. Le versant septentrional offre des pentes assez douces qui vont expirer au bord de la Mer par une succession de pics, de plateaux, de ravins et de gorges d'un aspect pittoresque. Sur les cimes croissent des cèdres majestueux.