5e Année. N° 50 25 Septembre 1907
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Sa Sainteté Pie X continue d'accomplir ce qu'il appelle lui-même son premier devoir : conserver intact le dépôt traditionnel de la foi. Naguère il refusait de pactiser avec l'oeuvre gouvernementale de la Séparation en France, parce qu'il y voyait un danger pour la discipline religieuse qu'il a mission de sauvegarder. Aujourd'hui il dénonce solennellement au monde une tentative de genre différent, destinée, s'il n'y avait mis obstacle, à « annuler les vitales énergies de l'Église » ; et il prescrit des mesures énergiques pour enrayer un mouvement dont il montre les causes et les conséquences pernicieuses.
Ce faisant, il complète et applique l'oeuvre de Léon XIII. « Pour caractériser cette parole pontificale, dit François Veuillot dans l'Univers du 18 septembre, il faut unir les deux expressions symboliques dont la prophétie légendaire avait qualifié d'avance Léon XIII et Pie X. Lumen in coelo, lumière dans le ciel, car elle projette une lumière dont l'intelligence est tout inondée ; Ignis ardens, feu brûlant, car elle dégage une chaleur qui féconde et fortifie les âmes. Cette lumière dissipe les ombres de Terreur; cette chaleur ranime les courages alanguis, pour la lutte contre le mensonge.
« La destruction du modernisme, contre lequel est dirigée l'Encyclique du 8 septembre, exigeait ces deux armes. On peut, en effet, comparer cette hérésie nouvelle à un brouillard pénétrant et malsain. Comme le brouillard, il obscurcit le jour, mais s'évanouit sous la main qui voudrait le saisir. Comme le brouillard, Il s'insinue dans