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Titre : Les Chantiers de l'Exposition universelle de 1889 : revue bi-mensuelle du commerce et des industries se rattachant à l'Exposition

Auteur : Exposition internationale (1889 ; Paris). Auteur du texte

Éditeur : (Paris)

Date d'édition : 1888-04-15

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32740120k

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32740120k/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : Nombre total de vues : 440

Description : 15 avril 1888

Description : 1888/04/15 (A2,N24)-1888/04/30.

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5554964v

Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, FOL-V-3099

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/02/2011

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r ANXWÙX- Vi.

UN NUMERO : 50 CENTIMES

Du lo an 30 AAT.IL 1000

SOMMAIRE

Adjudications. — Le travail à l'Exposition universelle de 4889. — Réponse de M. Eiffel. — Mouvement des Chantiers. — Les grands Travaux. — Courrier des Expositions. — Eus sociétés de Tir en 18S9. — lïohos. — Revue Financière. — • Cà et là. — Annonces.

AVIS

La direction des travaux a prévenu les entrepreneurs et les différents services, qu'à partir du 19 avril toutes les portes qui ont accès au Champ-de-Mars seront ouvertes à 4 heures 30 du matin et fermées à 8 heures du soir.

EXPOSITION UNIVERSELLE

RÉSULTAT

D'AD J UD1CAT1 ON

Lundi, à 1 heure, il a été procédé, au palais (lu Tribunal de Commerce, par les soins du conseil de Préfecture, à l'adjudication, au rabais, de l'entreprise, en un lot, des travaux de couverture, plomberie, zingage à exécuter en location pour le palais des machines dans le Champ-de-Mars.

Ces travaux évalués a I7!!,9!)(> fr. 40, ont été adjugés à M. Robin, moyennant un rabais de 12 IV. 70 pour 100.

CONCOURS

Pour l'établissement et. le fonclionncmcnl. de deux groupes de machines élénatoires destinées à la fourniture (le Venu de Seine nécessaire au service de la, force motrice pendant la durée de l'Exposition.

La direction générale de l'exploitation vient d'ouvrir entre les constructeurs français qui voudront y prendre part et qui seront admis comme exposants, un concours pour rétablissement et le fonctionnement de deux groupes de machines élévatoires destinées à la fourniture de l'eau de Seine nécessaire au

service de la force motrice pendant la durée de l'Exposition.

La soumission devra être faite sur timbre et conforme au modèle suivant :

CONCOURS POUR LA FOURNITURE DE L'EAU ])1Î SKINE NÉCESSAIRE AU SERVICE DE I.A EO11CEM0ÏRICK

« Je soussigné (nom, prénoms, profession, « domicile réel et domicile électif) déclare « accepter toutes les clauses et conditions « imposées par le cahier des charges, dont « j'ai pris connaissance, dressé pour la four« nilure de l'eau de Seine nécessaire au « service de la force motrice pendant la durée « de l'Exposition.

« .le m'engage à ne faire payer à l'adminis« (.ration que (la somme en toutes lettres)par «mètre cube d'eau élevée dans le réservoir » mentionné dans ledit cahier des charges. »

LE TRAVAIL A L'EXPOSITION

Le Directeur général de l'Exposition, M. Berger, vient d'adresser la .circulaire suivante à des exposants qui lui manifestaient le désir bien naturel de fabriquer leurs produits sous les yeux du public et de les vendre en même temps :

MONSIEUR,

.l'ai l'honneur de vous informel' que vous ne pouvez être admis à fabriquer sous les yeux du public et encore moins à vendre les produits qui ont fait de votre part l'objet d'une demande d'admission à l'Exposition UnivcKselle de liîiï!).

Je vous prie de m'indiquer si vous niainlc-- nez quand même votre demande d'admission qui ne serait alors que relative à l'Exposition pure et simple de vos produits.

Agréez SI., etc.

Le Directeur gémirai,

SIGNÉ: BERGER

Nous avouons ne pas comprendre celle

circulaire qui va à rencontre, ce nous semble, des intérêts de l'Exposition et de beaucoup d'exposants.

D'un côté, ces derniers n'ont pas d'autre moyen de prouver la supériorité de leur fabrication, et de l'autre, les ventes qu'ils peuvent faire quotidiennement, diminueront sensiblement les frais généraux qu'ils ne pourraient couvrir, si on ne leur laissait pas le droit cle vendre.

Les frais qu'auront à supporter les. exposants seront presque le double de ceux qui ont été appliqués aux exposants de 1878, si à cela on vient encore ajouter l'interdiction de fabriquer cl cle vendre, on éliminera complètement la petite industrie, et seules les grandes maisons et les gros industriels pourront figurer à; l'Exposition, étant assez riches pour attendre jusqu'à la fin de l'Exposition les bénéfices que peuvent rapporter leurs dépenses.

Les nombreuses lettres que nous recevons nous font prévoir que l'Àdminis^ Iration aura à tenir compte de ces ré^ clamations. Nos correspondants nous écrivent qu'ils sont inventeurs de tel ou tel genre de fabrication inconnue jusqu'à cette lieure, .et que le seul moyen pour eux de la faire connaître, est de l'exploiter publiquement.

« Si on ne nous laisse, que le droit de fabriquer et non celui de vendre, nous nous demandons avec quel argent


m

LES CHANTIERS DE L'EXPOSITION UNIVERSELLE

paierons nous nos emplacements, avec quoi entretiendrons nous ïê personnel et les ouvriers qne nous occuperons à l'Exposition, où prendrons nous les ressources suffisantes pour payer nos matières premières et faire face aux dépenses de force motrice que l'Administration nous fera périodiquement présenter. »

Ces raisons, on le comprend, sont assez sérieuses pour être examinées à nouveau. La prochaine Exposition doit être essentiellement démocratique; le devoir de l'Administration est d'aider de toutes ses forces les exposants et non de créer des règlements qui exclueraient la portion la plus intéressante des travailleurs. Que de progrès réalisés depuis 1878 ne pourront voir le jour si leurs auteurs ont encore de nouveaux sacrifices à s'imposer; que de désillusions une semblable mesure ferait naître, si tous ces modestes travailleurs pour qui l'Exposition prochaine doit être une source de travail et de bénéfices, étaient dans l'obligation d'attendre la clôture pour rentrer dans leurs débours et écouler une production accumulée pendant six longs mois 1

Le maintien de la décision de M. Berger, enlèverait une partie de l'attrait que doit offrir une Exposition universelle» L'industriel qui, sous les yeux du public montre les avantages de son procédé, les machines en marche, contribue à animer les Palais, à rendre l'Exposition vivante; sans cela, toutes les classes ressembleront aux mornes galeries de notre musée des Arts-et-Métiers, que les visiteurs traversent indifférents malgré tant de merveilles. Le public, si friand de nouveautés, et qui se complaît à suivre les différentes phases d'une fabrication, aime à voir les mouvements habiles de l'ouvrier qui dqnne vie à la matière première ou qui la transforme. Chacun aime à emporter un objet fabriqué dans l'Exposition même, sous ses yeux. C'est, en même temps qu'un souvenir précieux pour les visiteurs, la meilleure occasion de propager un article nouveau et de le faire connaître au public. C'est aussi, nous l'avons dit,

le seul moyen de permettre aux petits industriels de participer à l'Exposition et d'entrer en concurrence avec la grosse industrie, qui tend de jour en jour à annihiler le travail individuel.

Nous espérons bien que l'Administration reviendra sur cette fâcheuse circulaire, laquelle, si elle était maintenue, serait l'exclusion de la petite industrie qui fait la fortune de Paris et qui assure, à l'étranger, notre prééminence. - : —♦

RÉPONSE DE M. EIFFEL

Au cours de la discussion sur la de*- mande d'autorisation pour la Compagnie du Panama, M. Goirand, député des DeuxSèvres, a allégué que M» Eiffel, constructeur de la tour qui porte son nom à l'Exposition, n'avait pu réaliser son oeuvre qu'à l'aide des sommes qu'il recevait de la Compagnie du Panama pour la fourniture des écluses. L'agence Ha vas communique aux journaux la lettre suivante, que M. Eiffel vient d'adresser à M. Goirand :

Paris, le 28 avril 1868. Monsieur le Député,

Vous avez affirme hier à la tribune que j e n'ai pas pu trouver d'actionnaires pour la tour et qu'elle était construite avec l'argent des actionnaires du Panama.

Je proteste contre votre assertion de la manière la plus formelle.

Depuis quinze mois que les travaux sont commencés, je n'ai jamais fait appel à des actionnaires.

De plus, avant l'origine des travaux et plus d'un an avant que je sois entré en relations avec la Compagnie de Panama, j'ai justifié devant les Présidents de la Commission de contrôle de l'Exposition, MM. Cliristophle, Teissercne de Rort et Tirard, que j'avais d'ores et déjà entre les mains toutes les ressources nécessaires pour l'exécution de la tour.

L'opinion publique sera juge de vos procédés de discussion et de la valeur de vos allégations.

J'ai l'honneur de vous saluer.

Signé : G. EIFFEL.

MOUVEMENT DES CHANTIERS

La galerie des Machines Deux fermes de la galerie des Machines ont été dressées dans celle quinzaine; leurs silhouettes imposantes se profilent au-dessus du Champ-de-Mars et on peut à cette heure se faire une idée de ce que sera cette salle, dans laquelle seront exposés des spécimens de l'industrie mécanique dos divers pays. Cette galerie sera une des curiosités de l'Exposition et ne mesurera pas moins de quatre hectares et

demi de superficie ; aucun point d'appui intérieur ne viendra soutenir la couverture de celte mef colossale.

La couverture sera supportée par vingt fermes métalliques de 115 mètres de portée et dont la clef, de voûte sera à une hauteur de 45 mètres.

Les fermes, espacées d'environ 21 mètres, ont la forme d'une ogive surbaissée ; elles sont à croisillons et la distance des deux membrures est de 3 met. 50 en moyenne. Elles portent sur de fortes assises en maçonnerie noyées dans le sol.

Nous avons, au moment de la construction des piles, indiqué les mesures prises pour assurer leur solidité.

Une particularité intéressante de la construction de ces fermes, c'est qu'au lieu de s'élargir à leur base, pour présenter une grande surface d'appui, elles diminuent au contraire brusquement et se terminent en pointes portant sur de solides tourillons en fonte. Au sommet de l'ogive se trouve également une articulation.. Chaque ferme porte ai.nsi sur trois points fixes qui paraissent très petits par rapport à- la masse de l'ensemble. On semble voir, en les examinant, une pyramide reposant sur sa pointe. Cette disposition contraste étrangement avec les données habituelles do la construction architecturale. Mais les calculs des ingénieurs ontmon'tré que la cohésion et la résistance du fer permettaient, d'exécuter de semblables tours de force. La ligne de poussée de la ferme passe, en effet, par des pointe exactement détermines, et il n'y a aucune incertitude sur les charges qu'auront à supporter les différents éléments de l'arc. Les calculs de M. Conlamin sont à cet égard des plus précis.

La construction de la grande nef a été, on lésait, divisée en deux lots. Le premier, comprenant les dix fermes du côté de l'avenue de la Bourdonnais, est échu à la Compagnie de Fives-Lille; le deuxième, comprenant les dix fermes du côté de l'avenue de SufTren, a été adjugé à la Compagnie Cail.

Chacune de ces deux grandes usines a choisi un mode spécial de montage.

La Compagnie de Fives-Lille construit les fermes en quatre grands tronçons dont elle rive les éléments à terre, puis, par une manoeuvre très hardie, elle lève ces quatre tronçons à leur emplacement définitif. Pour cela, elle fait basculer les deux tronçons des pieds droits autour des tourillons qui leur servent de points d'appui, par un mouvement analogue à celui d'un mât qu'on dresse; ensuite, elle monte les deux tronçons complémentaires, à l'aide de palans cl treuils, et les amène à


LES CHANTIERS DE L'EXPOSITION UNIVERSELLE

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45 mètres de haut, au point qu'ils doivent occuper; les quatre tronçons sont ensuite rivés ensemble et l'opération se trouve terminée.

C'est ce levage à grande hauteur de pièces pesant trente-sept mille kilogrammes qui s'est effectué le matin. Dans cette quinzaine^ quatre équipes de douze ouvriers chacune sont attachées aux quatre treuils placés au bas des échafaudages, et, progressivement, les deux masses métalliques sont élevées à 45 mètres de haut. L'opération a très bien réussi.

On conçoit que, pour effectuer de pareilles manoeuvresj il faille des échafau^- dages d'une solidité à toute épreuve. Ceux qui s'élèvent en face de l'Ecole-Militaire sont des chefs-d'oeuvre du genre. L'échafaudage central a plus de 50 mètres de haut.

Une fois une ferme terminée, les échafaudages sont déplacés tout d'une pièce pour se poser en face de la travée suivante. Ces édifices de bois, de beaucoup plus hauts et plus larges qu'une maison de Paris sont portés sur des galets et rouleront sur rails. Cette manoeuvre secondaire n'est pas l'une des moins curieuses de la construction.

La Compagnie Cail procède d'uue manière toute différente. Elle a fait construire un échafaudage unique tenant toute la largeur du palais, soit 115 mètres, et elle construit l'arc métallique par petits fragments, ne dépassant pas trois mille kilos. Elle assemble ces fragments à leurs places définitives à peu près comme on Jijuste les claveaux d'une voûte en maçounerie. C'est à l'aide d'uu grand pont horizontal, placé en haut de son échafaudage et portant des grues roulantes, qu'elle lève les fragments métalliques des grandes fermes. De ces deux systèmes de construction, lequel sera le plus avantageux et le plus rapide ? C'est là une question qui passionne les hommes du métier et que l'expérience seule décidera. Les ouvriers, les chefs d'équipe des deux Compagnies rivalisent de zèle pour arriver les premiers.

Les deux chantiers sont en pleine activité, la Compagnie de Fives-Lille a une avance de près de deux fermes sur l'usine Cail, nous verrons si cette avance sera conservée ou si l'élévation de ces fermes par petites parties est plus rapide que le moyen employé par les usines de FivesLille.

Le palais des Beaux-Arts et des Arts Libéraux

Au centre des chantiers, sur le front de l'ancienne voie qui séparait le Champ-deMars, de gigantesques échafaudages se

dressent de toutes parts ; près de l'avenue de Suffren, ce sont les maçons qui construisent le mur de façade qui s'élève déjà à près de 12 mètres. En face, la charpente des Arts Libéraux est poussée avec la plus grande activité, près de l'avenue de la Bourdonnais deux fermes de 45 mètres sont déjà debout et quoique moins volumineuses que les fermes dés Galeries des Machines elles paraissent toutes aussi hardies dans leur forme. Les monteurs sont à l'oeuvre et chaque semaine verra de nouvelles fermes se dresser.

Les jardins de l'Exposition

Pendant que les maçons, les charpen-^ tiers et les couvreurs travaillent aux différents palais, les jardiniers continuent leur tâche sans arrêt.

Il peut être très intéressant pour nos lecteurs de leur rappeler la disposition générale du jardin central, ce véritable Ilyde-park de l'ancien champ des manoeuvres.

Ce jardin d'une superficie de 5 hectares se trouvera entre le palais des Beaux-Arts et le palais des Arts Libéraux; il est disposé en cuvette à 2 mètres, en contre-bas des terrasses des palais des Arts. Au pied des balustrades limitant ces terrasses s'étendront des plates-bandes de terre de bruyère qui seront plantées en rhododendrons el de dislance en dislance on intercalera des arbustes tels que magnolias, houx, osmanthus, etc.

Les arbres récemment transplantés se garnissent de bourgeons, les pelouses déjà vertes donnent à cette partie du Champ-deMars un aspect des plus agréables. En môme temps on trace les chemins, on pave ou on empierre les voies Je communication, et très prochainement on pourra parcourir à l'ombre le terrain de l'Exposition sans avoir à redouter les ornières et les flaques de boue que la moindre pluie produirait.

Deux grandes allées d'arbres conduisent du jardin central au centre; les maçons travaillent à la pose des pierres d'assises qui doivent supporter le grand dôme central. La plus grande activité, en un mol, règne depuis quelques jours sur les chantiers, et, si le beau temps continue, on aura bien vivement remplacé le temps perdu.

Ce qui concourrera encore à l'aspect pittoresque de l'ensemble de cette partie de l'Exposition, c'est la répartition ingénieuse des serres, chalets, restaurants, brasseries et autres constructions diverses.

Les Galeries de l'Exposition d'Agriculture

Il en est de même sur le quai d'Orsay, où les équipes des différents corps de métier rivalisent d'activité.

Cette quinzaine les maçons ont commencé la construction des basses cloisons extérieures.

Sur l'esplanade des Invalides, plusieurs chantiers ont été ouverts dans là quinzaine. Partout on sent qu'il n'y a plus une minute à perdre si on veut être prêt à l'heure.

La tour Eiffel

Ce chantier reste toujours le point attractif de l'Exposition. Chaque soirée les parisiens viennent après leur journée constater l'avancement dés travaux,

La Tour approche aujourd'hui de 80 mètres, et, à mesure qu'elle s'élève, les formes paraissent plus légères et plus gracieuses. La grande presse parisienne ne manque pas une occasion d'entretenir ses lecteurs de ce travail sans précédent, et les critiques de la première heure se taisent de plus en plus à mesure que les tronçons de fer s'élancent et s'élèvent.

Mais on jugera mieux encore de l'avancement des travaux, quand on saura que la Tour Eiffel a déjà employé 3,500 tonnes de fer, et que plus de 600,000 boulons ont été rivés sur place.

En fournitures et en main-d'oeuvre, les dépenses faites à ce jour approchent de 3 millions.

Les écluses de Panama

Pendant que nous sommes à la tour Eiffel parlons une fois encore des écluses de Panama, dont les modèles attirent chaque jour des centaines de curieux, ingénieurs, députés, toutes personnes en un mot, qu'un travail de celle importance intéresse.

Chacun sait qu'afin d'avancer la date de l'ouverture du canal de Panama, les ingénieurs de cette compagnie se sont arrêtés à faire construire des écluses spéciales par M. Eiffel.

L'ouverture des portes des écluses devait, en eflet, avoir 18 mètres de largeur au fond, 20 mètres au niveau supérieur de l'eau et une profondeur de 8 mètres ou de 11 mètres. Du côté de Colon, il faut descendre d'une hauteur de38 mètres; du côté de Panama, d'une hauteur dé 41 mètres. On y parvient dans le premier cas avec deux écluses de 8 mètres el deux de 11 mètres; dans le second cas avec trois écluses de 11 mètres et une de 8 mètres. On a fait déjà pour les docks des portes d'écluses plus grandes. Mais elles s'ouvrent


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.LES CHAM'IERS DE L'EXPOSITION pJMVËHSELLE

beaucoup moins fréquemment que ne feront celles de Panama; Ce qui complique en effet le problème, c'est la nécessité de rendre maniables d'aussi grandes pièces de fer. Voici comment M. Eiffel y est arrivé;

Il établit au bord de l'écluse un petit pont en acier qui peut pivoter sur luimême el se placer en travers du canal de façon à s'appuyer'sur les deux q.uaisi. La porte est d'ûii seul vantail et formée" de fortes nervures de fer rccouvertes.de. tôle. Son épaisseur va jusqu'à 4 mètres.-Au moyen de treuils et" de chaînes, on fait avancer cette énorme masse qui est logée dans une remise latérale lorsque le canal est ouvert,

A la partie Supérieure de cette porte sont des galets, qui viennent rouler suides rails soutenus par le pont en acier, de sorte que lorsque là porte est fermée, elle est entièrement suspendue en travers, du Canal, Quand l'eau arrive^ elle appuie sur cette porte et l'applique contre les rebords ménagés à cet effet dans la maçonnerie, de façon que le bief est hermétiquement clos.

Un nouveau perfectionnement est encore ' de faire arriver et partir l'eau par des ouvertures pratiquées dans les murs latéraux, au lieu de la faire passer à travers la porto. On évite ainsi les remous violents et on gagne du temps.

L'exposition de ces modèles au 'Champde-Mars, a un très grand succès et au moment où les pouvoirs publics sont appelés à donner leur concours moralà celte entreprise, nous avons cru ne pas devoir quitter les chantiers de la tour Eiffel sans dire quelques mots sur ce travail, bien qu'il soit étranger aux travaux de l'exposition.

La Bastille

En dehors de l'Exposition, dans les chantiers île la Bastille, on met la dernière main à l'oeuvre originale de M. Colibert.

Là aussi, les jardiniers ont employé cette quinzaine à la décoration des jardins intérieurs, et la verdure des arbres et des gazons adoucit le Ion des vieilles., murailles de la célèbre forteresse.

Les boutiquiers travaillent nuit et. jour aux installations intérieures, il ne reste plus que quelques jours avant l'ouverture officielle et chacun en profite pour mettre l'intérieur des boutiques au point et d'accord avec l'ensemble de celte oeuvre qui sera bien certainement une des plus grandes attractions de l'Exposition de 1889. L'ouverture aura lieu le 'J mai prochain.

LES GRANDS TRAVAUX

LES CHANTIERS DE PANAMA

Lettre de M. de Lesseps

Paris, 48 avril 1SS8;

Monsieur le Député,

J'ai eu l'honneur de vous adresser, dès le lendemain de la dernière assemblée des actionnaires du Panama, le rapport que j'avais lu au "nom du conseil d'administration,

11 était question clans ce rapport de no'es techniques dont là distribution pro*- chaine était annoncée;

Je m'empresse de vous transmettre .un exemplaire de ces « Notes techniques sur les dispositions générales adoptées pour l'ouverture du canal ou 1890 el Sun exploita lion ».

J'ai tenu à ce que ces notes techniques, rédigées par notre ingénieur en chef, M. Maurice Hulin, ingénieur des ponts et chaussées, vues et approuvées- par notre ingénieur-conseil, M. Dingier, ingénieur en chef des ponts et chaussées, fussent complètes.

Vous y remarquerez, monsieur le député, la démonstration mathématique de la certitude avec laquelle un trafic de 7 millions 1/2 do tonnes pourra passer d'un Océan à l'autre Océan dès la première année de la mise, en exploitation du canal.

Vous y 'verrez comment chaque entrepreneur doit arriver à l'exécution de sa tâche dans les délais fixés au contrat.

Et à ce sujet, vous me permettrez d'ajouter que le cube exécuté dans l'isthme pendant ces trois derniers mois — janvier, février mars, — démontre pratiquement l'exactitude de nos prévisions : ■— la moyenne du cube mensuel que les entrepreneurs doivent faire pour arriver à l'exécution de leur lâche est de I IbO 000 mètres par mois.

Voici le cube qu'ils ont fait :

Janvier 1 -110 000 mètres

Février -I 292 000 —

Mars -1 H01 400 —

Total :■! 712 '.00 mètres

soi tune moyenne mensuel le de I 237 500 mètres, supérieure de 87 500 par mois aux engagements contractés.

El celle constatation matérielle emprunte une très grande importance à ce fait, que le progrès obtenu l'a été principalement dans les chantiers les plus difficiles du massif contrai.

Aucun doute, on conséquence, ni théorique, ni pratique, ne subsiste, quant à l'ouverture du canal à la grande navigation de 1890, et vous avez sous les yeux tous les faits et tous les calculs qui permettent à nos ingénieurs d'affirmer la praticabilité de l'exploitation totale du Canal à son inauguration.

Je joins à mon envoi de ce jour :

1° Un plan donnant, avec le tracé du canal, le dessin d'une écluse;

2° Deux cartes au moyen desquelles vous pourrez aller voir fonctionner le modèle des écluses, exposé au Champ-deMars.

J'ai remis ces documents à M. le président de la commission chargée par la ■Chambre d'examiner la proposition cle loi par laquelle je serais autorisé à émettre . des obligations à lots.

La commission me rendra ce témoi. gnage, j'espère que j'ai, répondu à la promesse que j'avais faite à M. le président du conseil, le 15 novembre de l'année dernière, lorsque je lui écrivais.

« Je tiens à votre disposition, monsieur le président, et en conséquence à la disposition du parlement, tous contrats et documents actuellement entre nos .mains et par-lesquels l'exécution du programme arrêté est garantie. > ■

Je me suis tenu à l'entière disposition de la commission, à qui j'ai remis sans t'i'dor, tous nos contrats avec nos entrepreneurs.

Fidèle à mon système de franchise, je ne dois pas vous dissimuler, monsieur le député, les devoirs nouveaux, impérieux, que m'impose l'exactitude avec laquelle les travailleurs dans l'isthme, nos compatriotes, exécutent, le creusement du canal : L'activité des travaux, en prouvant la solidité de nos prévisions techniques, nous cause — heureusement de considérables débours;

Ma demande d'être autorisé, comme jadis pour 'l'inauguration du canal de Suez, à émettre des obligations à lots date de cinq mois déjà;

Vous savez le dévouement avec lequel mes fidèles associés viennent de souscrire pour 50 millions de francs d'obligations, afin de vous permcUre d'examiner sans trop de halo la demande que j'avais l'aile; Les deux tiers(64 0/0; îles souscripteurs ont entièrement libéré leurs obligations, témoignant ainsi de leur zèle patriotique de leur persévérante énergie;

Nous dépensons de vingt a vingt-cinq millions do francs par mois, maintenant, parce que, tous, nous voulons achever l'oeuvre dans les délais fixés;

Plus de quinze mille ouvriers, là-bas, sur les machines et sur le terrain, travaillent, de leur intelligence et do leurs bras, pour la gloire et pour le profit do la France.

Il ne suffirait pas que votre bienveillance éclairée m'accordât l'autorisation que j'ai solliclitée; encore faudrait-il que cette autorisation me lut donnée à temps; La moindre suspension des travaux, aussi courte cl aussi momentanée qu'on puisse la prévoir, aurait des conséquences désastreuses;

Je viens donc vous prier, monsieur le député, au nom de mes quatre cent mille


LES CHANTIERS DE L'EXPOSITION UNIVERSELLE

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associés, au nom des deux cent mille si- • gnalaires des pétitions qui vous ont été remises, de statuer sur la demande que j'ai déposée il y a cinq mois, afin que je puisse faire connaître en temps utiles à mes actionnaires, à mes obligataires et à mes entrepreneurs, les mesures urgentes et définitives qui doivent nécessairement résulter de la.décision du Parlement.

Veuillez agréer, monsieur le député, l'assurance de m'a haute considération. Le président-directeur, FERDINAND- DE LESSEPS.

A la suite des explications si claires de M. de; Lesseps, la Chambre n'avait plus qu'à voter les.conclusions de M, Henry Marel, rapporteur.

Samedi dernier, après une discussion de deux 'j-oûrs, l'ensemble du projeta été adopté par 312 Voix contre 132.

Voici les principaux articles de ce projet de loi :

La Compagnie universelle du Canal interocéanique de Panama est autorisée à faire, jusqu'à concurrence de 000 millions, une émission de titres, remboursables par la voie du sort aux conditions suivantes :

1" Les titres émis jouiront-d'un intérêt annuel dont le taux ne pourra être inférieur à 3 p. 100 du capital.nominal;

2" La somme totale annuelle des bénéfices aléatoires attribués sous forme de lots ne pourra, en aucun cas, excéder 1 p. 100 du capital;

3" La valeur nominale des titres émis ne pourra pas être inférieure à 300 francs ; le fractionnement ultérieur des titres émis est interdit;

4° Le remboursement, de cet emprunt, et le paiement, des lots seront, garantis par un dépôt suffisant avec affectation spéciale de rente française et de titres garantis par le gouvernement français.

La Compagnie universelle du Canal interocéanique de Panama, pour répondre à l'obligation qui lui est imposée est autorisée à augmenter dans les mêmes conditions ledit emprunt de 000 millions de la s'imine nécessaire à la constitution de ce fonds de garantie, cette augmentation d'emprunt ne pouvant excéder 20 p. 100 de la somme principale.

L'article '2 du projet de la Commission est ainsi conçu :

H Eventuellement, si la Compagnie universelle du Canal interocéanique de Panama convertissait tout ou'partie des anciennes obligations, les dispositions de l'article l,r seraient applicables, aux obligations nouvellement émises. »

L'article 3 dispose que tout le matériel nécessaire à l'accomplissement, des travaux sera fabriqué en France el que les matières premières devront être de provenance française. .«.

GOMMER DES EXPOSITIONS

Une dépêche de Barcelone annonce que cinq navires autrichiens se rendront à Barcelone pour l'inauguration cle l'Exposition.

L'archiduc Charles arrivera dans cette ville le 4 niai, et la reine régente le 18. Les réceptions officielles auront lieu le jour même; le lendemain, la reine visitera les monuments les plus remarquables de la ville et l'exposition sera inaugurée le 20.

La section française qui couvrira plus de 10 000 mètres, comprendra environ 1200 exposants.

Samedi dernier a eu lieu à Saint-Pétersbourg, l'ouverture solennelle de l'Exposition des peintres français, en présence d'une nombreuse et brillante assistance.

La France ne participera pas officiellement au grand concours international de Bruxelles, néanmoins les industriels français ont envoyé déjà de nombreuses adhésions.

En suite d'une réunion tenue sous la présidence de M. Charles Mourlon, consul de Bolivie, vice-président, le comité consulaire pour l'organisation d'une Exposition collective d'échantillons de produits des Etats de l'Amérique du Sud et du Centré a élu à l'unanimité président du comité consulaire, en remplacement de M. de Suldauha da Gama, consul général du Brésil, démissionnaire, M. Feliciano Palacios consul général du Venezuela.

Il résulte des déclarations faites par le secrétaire, M. Lo Sorbain que l'on, peut compter, dès à présent, sur une participation active de la Bolivie, de la Colombie, de la République Dominicaine, d'Haïti, du Salvador, du Paraguay et du Venezuela.

Notons en passant que le Brésil à défaut de participation de la pari du gouvernement, sera quand même représenté, par suite d'arrangements pris avec une société commerciale de Rio, qui a l'intention d'envoyer de nombreux échantillons de produits brésiliens.

LES SOCIÉTÉS DE TIR EN 1889

Lo Conseil municipal de Paris se propose d'organiser, à l'occasion du Centenaire de 89, un grand concours international de tir.

Cette idée est louable à tous les points de vue ; elle témoigne du patriotisme de ceux qui ont résolu de là mettre à exécution.

Le tir est désormais, en effet, une branche essentielle de notre éducation nationale. Ce n'est plus un passe-temps, une distraction ; c'est un exercice qui doit ôlre propagé avec la plus grande persévérance, car il touche à l'existence numic.de la patrie.

vBien que tout le monde paraisse reconnaître l'efficacité de cet exercice, les bons tireurs sont rares et le nombre des Sociétés est restreint.

11 n'y a guère qu'une vingtaine d'années, il est vrai, que ces Sociétés ont pris naissance en France. Au moment de la déclaration de guerre, en 1870, on n'en comptait que vingt-cinq.

Il a fallu les désastres de l'année terrible et le démembrement cle la France pour ouvrir les yeux à nos concitoyens et leur faire comprendre qu'à une époque où l'action de la mousquetêrie est prépondérante sur les champs de bataille, ils seraient inexcusables de négliger les études de tir.

D'autres pays, d'ailleurs, ont prêché l'exemple. La Suisse, qui est le berceau des Sociétés cle tir, s'intéresse .particulièrement à leur-avenir et à leur propagation; Avec ses trois millions.d'habitanls, ce petit et vaillant pays compte plus,de 3,000 Sociétés et un chiffré^ de 125,000 tireurs. Des subventions S'éîevant à (500.000 " francs sont votées tous les ans, sans préjudice des subventions consacrées aux grands tirs fédéraux.

L'Allemagne a suivi cet exemple et, à cette heure, le nombre de tireurs est considérable chez nos redoutables voisins.

La France, elle aussi, est pleinement entrée dans le mouvement, mais pas suffisamment à notre avis. En 1885, nous comptions 900 Sociétés et l'année dernière 1,000 environ, comprenant 120,000 .tireurs.

C'est quelque- chose, sans doute,.'mais ce n'est pas encore assez. Il faut que nous arrivions au niveau de la Suisse,; ce: qui nous donnerait six ou sept mille Sociétés et près d'un million cle bons tireurs.

Or, qui ne voit les services que rendrait ce million d'hommes en temps de guerre! Malheureusement, l'initiative privée a été jusqu'à ce jour trop peu et trop mollement encouragée. Le Gouvernement se désintéresse presque complètement cle cette importante question, et les Chambres marchandent, chaque année, sous prétexte d'économies, une méchante subvention de 90 à 100,000 francs.

Oui, sur un budget de trois milliards, nos représentants trouvent suffisante celte dérisoire subvention; c'est à croire qu'ils sont seuls à ne pas apprécier les avantages indiscutables qu'il y aurait de posséder le plus grand nombre possible d'hommes exercés et propres à faire de bons soldats.

Nous leur rappellerons, à ce propos, qu'en 1789 les Sociétés de tir étaient très répandues en France, et que si elles ne tardèrent pas à disparaître, ce fut pour se fondre dans la garde nationale, dont elles devinrent un des meilleurs éléments et où elles rendirent les plus précieux services. Les soldats cle l'an II manquaient, de vivres et de vêlements, mais ils vainquirent parcequ'ils étaient depuis longtemps rompus aux exercices du tir. Que l'on profite des fêles de l'Exposi-


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LES CHANTIERS DE L'EXPOSITIOR UNIVERSELLE

tion et du Centenaire pour ranimer les bonnes volontés assoupies, que Paris en $9 devienne le lieu de réunion de toutes les Sociétés de tir du monde, et de ces réunions sortira l'émulation nécessaire à la propagation de cette oeuvre patriotique.

. i » . :

ECHOS

Depuis quelque temps, des rôdeurs de nuit s'amusent à lacérer les affiches apposées sur les palissades du Champ-de-Mars et appartenant; à la Maison Crespin aine; en présence du renouvellement de ces faits, l'administration de l'Exposition vient de donner des ordres très rigoureux pour qu'une surveillance active permette de découvrir et d'arrêter les coupables.

La porte Charretière située en face le 83 delà rue de la Fédération a été condamnée par ordre de l'administration.

C'est le 20 avril 1888 que la première ferme de 115 mètres a été mise en place en présence de M. Alphand, directeur des travauv et des ingénieurs de la Gie de Fives-Lille et de I'adminislration.

L'opération a très bien réussie, un drapeau flottait à midi au faite de l'échafaudage comme sur une position conquise. C'est en . effet, une conquête de l'industrie que signale le drapeau national planté à 50 mètres de hauteur.

Dimanche 29 avril, à 9 heures du matin, les membres de la société professionnelle, accompagnés de MM. Contamin et Pierron, ingénieurs, de M. Saillard, secrétaire à la direction des Travaux, ont visité les travaux de l'Exposition. Ils se sont successivement rendus sur les différents chantiers et ils ont paru s'intéresser très vivement aux travaux du palais des machines, à la tour Eiffel, ainsi qu'aux galeries déjà construites ou en cours d'exécution.

Accidents

En travaillant dans les chantiers de la Maison Cail, l'ajusteur Courceuil Alexandre, demeurant boulevard de Vaugirard 1 bis, s'est fait une forte blessure à la jambe droite au dessus de la cheville. Conduit par ses camarades au poste médical où il a été pansé, il a dû être transporté à l'hôpital Necker.

Le charpentier Métrot Louis, demeurant rue Rcnncqiiin, 53, en marchant sur une poutre en fer dans le chantier de Monsieur Sigogne, a fait un faux pas et est tombé. Dans sa chute il s'est fracturé la jambe gauche. Relevé et transporté aussitôt par ses camarades au poste médical où il a reçu les premiers soins, le médecin de service' a ordonné son transfert à l'hôpital Beaujon.

Le nommé Montérassi Séraphin, terrassier, demeurant rue de Rambouillet, 13, s'est fortement contusionné le genou gauche par suite d'un éboulement de terre. Après avoir reçu les soins que nécessitait son état il a pu rejoindre son domicile.

En manoeuvrant un cric dans le chantier de MM. Colas et Cie le monteur Antoine Joseph, demeurant rue du Champ-de-Mars 19, a été pris par la manivelle et s'est blessé à la main droite. Après avoir reçu les premiers soins au poste médical il a rejoint son domicile.

REVUE piIÎRI '

C'est toujours l'indécision qui domine sur le marché. Les baissiers avaient annoncé la chute du ministère pour la rentrée des Chambres et exploité les nouvelles alarmantes de la santé de l'empereur d'Allemagne.

Or, le «abinet Floquet a obtenu un vote de confiance et les dernièreg dépêches de Berlin annoncent une amélioration sensible dans l'état de Frédéric III. Les vendeurs ont donc conséquemment - été obligés de battre en retraite et les acheteurs, se contentant de ce demi succès, n'ont pas essayé de forcer la note.

Le 3 O/O clôturait samedi à 81 40, l'Amortissable à 84.45 et le 4 1/2 O/O à 106.57.

L'Italien a eu cette semaine une tenue satisfaisante. Nous le laissons à 95.95.

L'extérieure Espagnole a perdu le cours de 68. Elle finissait samedi à 67 3/4.

Les fonds Austro-Hongrois sont faibles. Le 4 O/O Autrichien est à 87.30 et le 4 O/O Hongrois à 78.30

Les Fonds Egyptiens sont moins fermes. Il s'est produit des réalisations de bénéfices qui ont fait reculer l'Unifiée de 410 à 408, pour ta faire remonter ensuite à 407.50. La Privilégiée est à $05, la Domaniale à 512.50.

Les Fonds Russes sont agités. Le 4 O/O 1867-69 a reculé de 84à 83.50; Le 4 O/O 1880 fait 79.15 au lieu de 79.65.

Le Turc est à 14.20.

La Banque de France, est à 3,420.

Le Crédit Foncier est tenu à 1,345. Les obligations foncières et communales ont donné lieu à de bons achats. Ces valeurs ont une nombreuse clieutèle, môme à l'étranger, où l'on ne trouve guère d'obligations à lots rapportait plus de 3 0/0. Les obligations à lots belges ne rapportent nue 2-1/2 0/0. '

Le Crédit Foncier et agricole d'Algérie

cote 490. Il varie peu.

La Compagnie Fonoière de Franoe cote 387. Elle a un marché beaucoup plus suivi que par le passé.

Nous laissons le Comptoir d'EsconiDte 1,025. *

La Société Générale cote 450.

Le Crédit industriel et commercial est

à 595.

La Banque de Paris est bien tenue à 742,50.

La Banque d'Escompte i>st ferme à 458.75. On estime entre 12 fr. 50 et 18 fr. le dividende qui sera proposé à l'assemblée du 23 mai.

Le Crédit Lyonnais est à 560 fr. et le Crédit Mobilier à 300.

La Banque Franco-Egyptienne, est ferme à 530.

La Banque Parisienne varie entre 338.73 ot 342.50.

La Banque Russe et Française cote 472.50.

Les actions de nos grandes compagnies de chemins de fer ont eu un marché très calme, comme à l'ordinaire, les mouvements de cours ont été peu nombreux et d'une semaine à l'autre, nous n'avons à signaler que des différences insignifiantes.

L'Est était samedi à 792.80 ; le Lyon A I 2G5 ; le Midi à 1,155; le Nord à 1,520 ; l'Orléans à 1,297.50 et l'Ouest à 880.

Le Suez est à 2.-I20; l'assemblée générale est convoquée pour le 15 mai.

Le Panama est lourd à 270.

L'Omnibus est tombé de 1,135 à 1,085. Les accusations qu'on se plaît à faire courir actuellement sur la compagnie sont absolument calomnieuses, et c'est à ces manoeuvres qu'il fout attribuer la baisse des actions.

Les Voitures font 702.50.

Le Gaz est en reprise importante à 1,280.

La Transatlantique est ferme à 520.

Les Grands Moulins de Corbeil sont à 317.50.

Ça et là

L'assemblée générale des actionnaires de la Banque des Pays Autrichiens a eu lieu le 17 avril. Toutes les propositions du conseil ont été adoptées et le dividende de 1887 a été fixé à 22 fr. 50, qui sont d'ores et déjà mis en paiement.

On annonce que la Compagnie des Chemins de fer de l'Est-Algérien serait disposée à se charger d'avancer à l'Etat les sommes nécessaires à l'exécution des travaux du port de Bougie, moyennant Une annuité d'intérêt et d'amortissement.

De plus, la Compagnie se chargerait de l'outillage et l'exploitation du port, moyennant une garantie d'intérêt.

Le conseil général de la Banque de France vient de rattacher à ta Banque centrale les communes de Charenton et de Saint-Maurice.

L'encaissement sera effectué dans ces deux localités, à partir de l'échéance du 30 mai prochain, aux six principales échéances de chaque mois et aux conditions adoptées pour les villes rattachées.

Ainsi que nous l'avons dit, le contrat de l'emprunt de I. 2,250,000 du gouvernement égyptien a été signé le 9 de ce mois à Londres avec les représentants des maisons llothschild, à Paris, à Londres et Francfort, et la maison Bleichroeder, à Berlin. Pour émettre l'emprunt, il faut un firman du sultan. On calcule qu'il sera obtenu dans un délai de dix jours. Aussitôt que le flrman aura paru, l'émission de l'emprunt aura lieu par voie de souscription publique à Paris, Londres et Berlin.

LES OBLIGATIONS DU CREDIT FONCIER

Les obligations foncières et communales à lots du Crédit Foncier ont conservé une excellente tenue. Elles sont en vue des cours de 500 francs qu'elles sont ne peuvent manquer d'atteindre, A 500 francs, elles ne rapporteront plus que 3 0/0; mais ce sera encore un intérêt très rémunérateur pour une obligation à lots; puisque les obligations similaires de la Ville de Paris ne rapportent plus de 2 1/2 0/0 à 2 3/4 0/0.

L'intérêt que rapportent les autres valeurs de premier ordre, rentes et oblignlionsgaranties des chemins de fer, est aujourd'hui de 3,70 0/0 environ. Un écart de 0,70 0/0, avec l'obligation à lots, n'est pas exagéré. Cela représente, pour une obligation de 500 francs, une perte d'intérêt de. 3,50 environ; 3,50, voilà ce que coûte au porteur d'une obligation le droit de participer annuellement à six tirages de lots, comprenant des lots de 1,000 à 100,000 francs.

Les Bons de la Presse ont donné lieu à de nombreuses demandes; on les recherche de 22 francs à 22 fr. 25, on les payera plus cher à l'approche du prochain tirage.

Quand aux Bons à lots, ils ont donné lieu à un large mouvement de transactions. Ils se sont élevés à 129 fr., soit une prime de 29 fr. ou de 29 0/0. Le public a su apprécier promptement les mérites de cette petite valeur. La faveur qu'il lui accorde s'étendra certainement au Bon de la Presse, son aine, pour lequel il y a aussi des combinaisons de tirages très séduisantes, avec gros lots et fortes primes de remboursement


LES CHANTIERS DE L'EXPOSITION UNIVERSELLE

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L'EMISSION

de la Société des ImmwiW«s de France

La souscription aux 150,000 obligations de ta Société des Immeubles de France a été close mercredi soir. Le chiffre définitif des litres demandés par le public n'est pas encore connu ; mais il dépasse celui des obligations mises en souscription. Étant données les circonstances difficiles dans lesquelles a eu lieu l'émission de la Société des Immeubles, ce succès est considéré comme très .satisfaisant et est dû en partie à l'intervention du Crédit Foncier.

Société de lèpoîs cl le CoiB^es courants

L'assemblée générale de la Société de Dépôts et de Comptes courants s'est réunie le 11 avril, au siège social, sous la présidence de M. A. Donon.

Les bénéfices réalisés en 1887 s'élèvent à 2,464,197 70 «t permettent la distribution d'un dividende de 15 francs par action, dont le solde, soit 7 fr. 50, sera mit en paiement le 1er mai,

L'«ssemMée a réélu les administrateurs, MM. E. Gautier, F. Gros-Hartmann, E. de ^Guérie, et le censeur sortant, M. Paul Aubry

L'ASSURANCE FINANCIÈRE

SOCIÉTÉ MUTUELLE DE HECONST1TUTION DES CAPITAUX

Siège social : 3, rue Louis-le-Granrl, Paris

L'Administrateur provisoire de la Société convoque en Assemblée générale ordinaire etextraordinaii'elesporteurs de policesetde bons privilégiés, salle Lemardelay, 100, rue de Richelieu, pour le lundi 7 mai 1808, deux heures de relevée.

Ordre du Jour:

Rapport dé l'Administrateur provisoire.

Nomination d'un directeur;

Remplacement de ceux des membres du conseil d'administration qui sont ou seraient démissionnaires:;

Modifications aux Statuts ;

Ou dissolution anticipée de la Société et nomination d'un liquidateur,.

« Il est rappelé: 1° que, d'après les statuts, les titulaires de polices ayaat v*rsé 2,000 fr. pour primes et fonds commun, ainsi que les porteurs de bons, peuvent assister aux As-= semblées générales, à la condition d'avoir notifié au préalable leur acquisitiontroismois au moins avant la publication du présent avis et d'avoir effectué la présentation dé leurs titres et le retrait de leurs cartes au siège social, huit jours avant la réunion; 2° que les associés-assurés ne pourront se faire représenter par un mandataire à l'Assemblée qu'autant que ce mandataire sera lui-même coassocié-assuré ayant capacité pour y assister. »

L'Administrateur provisoirer W, HUE. ,+_

LES

CHEMINS DE FER DE LEST-ALGÉRIEN

L'assemblée générale annuelle des actionnaires s'est réunie le 14 avril, sous la présidence de M, Durrieu, président du conseil d'administration.

Les résolutions présentées par le conseil d'administration ont été votées à l'unanimité.

L'assemblée générale a approuvé, les comptes de l'année 1887 et le payement de 30 fr, par action, comme les années précédentes.

L'assemblée générale a réélu administrateurs MM. Léon Thelier et Albert Chabert,

MM. 11. de Mas-Latrie et Brueyre ont été nommés commissaires.

CHEMINS DE FER DE PARIS A LYON ET A LA MÉDITERRANÉE

EXPOSITION UNIVERSELLE DE BARCELONE.

La compagnie délivre pour Barcelone, depuis le 15 avril 1«88, et jusqu'à la clôture de Imposition, dans toutes les gares de son réseau, des billets d'aller et retour de V,'V> et 3' classe, valables pendant 30 jours, avec réduction, sur les prix ordinaires dès-places.