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Titre : Les Chantiers de l'Exposition universelle de 1889 : revue bi-mensuelle du commerce et des industries se rattachant à l'Exposition

Auteur : Exposition internationale (1889 ; Paris). Auteur du texte

Éditeur : (Paris)

Date d'édition : 1887-06-01

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32740120k

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32740120k/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Langue : Français

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Description : 01 juin 1887

Description : 1887/06/01 (A1,N4).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k55548774

Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, FOL-V-3099

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/02/2011

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l*° ANNEE.

N°4.

UN NUMERO : 50 CENTIMES

i" JUIN 1887

,;. SOMMAIRE

'Adjudication du 13 juin- — tiûsullats d'adjudica„ tion. — Lu Centenaire et l'Exposition. — La ■ Presse étrangère.— Les Organisateurs de l'Exposition. — Mouvement des Chantiers. — Les 'J Expositions collectives. — Les grands projets de l'Exposition. — L'acier Ressemer. — Les grands travaux de Paris. — Eclios. — Matériaux à 'H vendre. — Renseignements utiles.

f EXPOSITION UNIVERSELLE

ADJUDICATION

Du 13 Juin 1887

Lundi, 13 juin, à une heure de l'après-midi, ,; dans la salle du Conseil de Préfecture du TriSbunal de Commerce, aura lieu l'adjudication, ?;,en un lot, au rabais et sous pli caclielé, des ^travaux de couverture, plomberie et zincage sîi exécute]' en location pour les galeries des impositions diverses dans le Cliamp-de-Mars. *ïLe cautionnement est fixé à 10.000 francs. >J Nous tenons les devis et le cahier des 3 charges à la disposition de nos lecteurs contre ; le remboursement de 0,25 pour frais de poste.

I TRAVAUX DE PARIS

% IIÉSIJI.TATS l)'AI«rjl>lCAT10KS

£ llcédification de la Bastille, MM. Perrusson ffpére et fils, concessionnaires et entreprelincnrs généraux des travaux de reconstruction &dela Itastillc et du faubourg Saint-Antoine, 'j*en 1780, viennent, à la suite d'une adjudi;:, cation, de confier les travaux de maçonnerie ï• à M. Michaux, entrepreneur de travaux puK blics.

:S M. Charlicr fils, rue Fessait, 37, à Itonloj| gne-sur-Seine, a été chargé des travaux de % couverture.

£i — ,^«—

I LE CENTENAIRE ET L'EXPOSITION

Nous avons toujours été, et nous resï tous les partisans de la réunion du Cen::. tenaire et de l'Exposition universelle en - I 1889: mais en lace des difficultés soulevées

soulevées les gouvernements étrangers, s'il fallait contenter les adversaires de l'idée primitive, nous ne verrions pas grande peine à le faire.

Disons d'abord, que selon nous, on a eu tort, en haut lieu, de s'adresser aux gouvernements. Ça a été une grave faute.

11 était certain d'avance que les empereurs, les rois et même les simples ducs régnants refuseraient leur participation personnelle à la glorification d'un évé-nement qui avait ébranlé tous les trônes et renversé quelques-uns.

On ne pouvait sérieusement supposer, espérer que les souverains — qui sont lotis cousins — viendraient célébrer avec nous la démolition de la Bastille qui fut le signal de la chute de la royauté française !

Cette démarche auprès des puissances étrangères a donc été tout au moins un ■peu naïve.

On eut pu, par contre, s'adresser directement aux industriels étrangers, soit par voie de circulaires, soit par des « voyageurs commissionnés. »

L'immense majorité des fabricants étrangers eut répondu à l'appel, car, de tout temps, il a e^té d'usage de ne pas faire de politique quand il s'agit des Intérêts commerciaux.

Les industriels Anglais, Autrichiens, Hongrois, Espagnols, Italiens, Grecs, les Allemands eux-mêmes, seraient accourus sans hésitation à la bataille du Travail ! Nous croyons même encore

qu'ils s'y rendront envers efc contre l'opinion de leurs gouvernements, mais nous aurions évité, en ne nous adressant pas à ceux-ci, le hautain refus des souverains.

Enfin, c'est fait, et la situation ne peut plus changer, ce qui semble effrayer, pour le succès de notre grande Exposition universelle, un assez grand nombre de Français.

Ils ont tort, mais, comme nous le dissions en commençant cet article, il serait très facile de contenter tout le monde — ce qui est rare 1

Le moyen est bien simple !

Célébrons le Centenaire de notre Révolution, dont nous sommes fiers à juste • titre, célébrons-le en famille en 1889, et convions les peuples pour 1890. La France conservera le Champ-de-Mars et cédera aux puissances étrangères le Trocadéro, les quais, la place des lnvalides., et le Palais de l'Industrie. Ër. outre, nos industriels en se serrant réserveront à leurs concurents étrangers la place qui leur est due dans la galerie des machines.

On se plaint, et on a grandement raison, que les Expositions ne durant pas assez longtemps, que les bénéfices ne peuvent ainsi couvrir les frais. De là l'idée qui germe, et qui éclora certainement un jour, des expositions permanentes.

Eh bien, en attendant.la permanente, faisons-en une qui durera deux ans : 1889 el 1890.


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LES CHANTIERS DE L'EXPOSITION UNIVERSELLE

La première année, l'Exposition sera nationale ; la seconde, elle sera univer* selle.

En 89, nous célébrerons en même temps les souvenirs qui nous sont chers. Nous n'empêcherons pas du reste de venir nous serrer la main tous ceux qui, comme nous, apprécient le grand mouvement, non seulement politique mais industriel, dont cette date glorieuse est le point de départ. Et ils seront nombreux, ceux-là !

On demande du travail, des affaires, du mouvement !

Eh bien, il y en aura pendant deux années au lieu d'une seule, et personne ne s'en plaindra !

LA PRESSE ÉTRANGÈRE

La décision du gouvernement austrohongrois au sujet de l'Exposition universelle de 1800, bien quelle ne soit pas connue officiellement, est telle qu'on la pressentait.

Une note officieuse du Pester Lloyd fait présumer la réponse probable que M. Tisza fera à l'interpellation de M. Helfy.

Le ministre déclarera qu'il est douteux que. l'Autriche, l'Allemagne et la llussie participent à l'Exposition de Paris, parce qu'elle est considérée comme la fête du grand centenaire de la grande Révolution.

Le correspondant du Matin écrit le 12 courant qu'il a acquit la certitude que le gouvernement anglais avait formellement refusé de prendre part officiellement^! l'Exposition de 1089.

11 donne les explications suivantes :

L'acceptation officielle (le l'Angleterre aurait pour nécessité, selon l'usage, la formation d'un comité dont le président eut été le prince de Galles.

C'était là le résultat le plus certain d'une acceptation officielle, car le gouvernement anglais ne donne jamais aucun subside à des manufacturiers pour les aider à exposer leurs produits.

On a donc pensé ici que le prince de Galles, héritier du trône, ne pouvait se mettre à la tête d'un comité de participation à une exposition appelée à célébrer l'anniversaire de la révolution de 178'J.

Le gouvernement a, en conséquence, refusé d'y prendre part officiellement, mais il a l'intention de faire tout le possible pour faciliter à l'industrie anglaise la participation à l'exposition de Paris.

11 est malheureux que M. Lockroy, qui est un homme intelligent, ne se soit pas trouvé quelque temps hors de France pour se rendre compte par lui-même combien il est regrettable que l'Exposition de 188!), n'ait pas été limitée aux produits de la France et des colonies.

En laissant de côté, les autres puissances, la France aurait célébré la commémoration de sa grande année 178!) et, de cette façon, la République ne se fut pas mise en antagonisme avec les monarchies de l'Europe.

S'il en était temps encore, le gouvernement ferait preuve d'une grande intelligence en retirant toutes les invitations adressées aux puissances. Il obligerait beaucoup plusieurs d'entre elles, du moins celles qui sont sympathiques à la France, etqui sont fort embarrassées de ne pouvoir prendre une part officielle à l'Exposition, malgré leur vif désir de plaire à la France.

Une pareille décision accroîtrait la confiance de l'Europe dans la France républicaine.

En dépit de tous les démentis je peux assurer, d'après des renseignements certains, que pas une grande puissance en Europe ne consentira à participer officiellement à l'Exposition. Ce fait peut être encore ignoré à Paris, mais il est bien connu à l'extérieur, car la plupart des cabinets ont échangé confidentiellement leurs vues à-ce sujet.

Le Courrier du Soir assure qu'un grand nombre de patriotes italiens voient avec peine le gouvernement refuser, d'assister à l'Exposition française. Us ne s'expliquent pas pourquoi l'Italie moderne serait l'ennemie delà Révolution française qui a préparé son émancipation. Ces sentiments viennent de se manifester d'une façon très énergique dans un grand meeting à Turin. En présence de ce courant d'opinion populaire, le gouvernement italien réfléchira peut-être.

Bruxelles, 10 mai. — La nouvelle publiée par le Courrier de Bruxelles et relative au refus du gouvernement lîelge de participer à l'Exposition de 18111) est absolument fausse.

Aucune décision n'est encore "prise.

LES

ORGANISATEURS DE L'EXPOSITION

M. Lockroy

Le Diable à quatre est devenu ministre du Commerce. L'ex-volontairo Garibaldien est commissaire-général de l'Exposition universelle de 1889. et, ma foi ! l'ex-rédacleur du journal satirique qui porta de si rudes coups à l'empire, l'exsoldal à côté duquel nous défendîmes l'indépendance Italienne s'acquitte très bien de la double el difficile lâche qui lui incombe.

De l'ancien Ministre du Commerce nous dirons bien peu de chose; il nous faudrait pour en parler, faire une excursion dans le domaine;politique. Or, nous no voulons point en faire dans les Chantiers.

Donc, M. Lockroy, commissaire-général, s'est attelé avec une ardeur inouïe ;s. la grandiose entreprise qui célébrera l'anniversaire de 4789 par une oeuvre de paix. Quand d'autres font des canons pour décimer et diviser les peuples, lui, entouré de son état-major d'ingénieurs cl d'architectes, fait construire des palais pour les réunir! Néanmoins, nous ne

voudrions pas affirmer que dans ces der- ç; niers temps, M. Lockroy n'ait parfois posé f| son doigt sur la détente de son vieux fusil || de volontaire... mais l'orage apaisé, le || nuage dissipé, il a repris avec une nou- || velle ardeur son oeuvre de paix. S

Le Commissaire Général a une en- % tière confiance en l'Exposition univer- |3 selle. Si, devant lui, on exprime quel- •::-; ques do-utes, quelques craintes, il s'anime R el, avec le séduisant talent de conteur K qu'on lui connaît, il vous promène à tra- p vers celte exposition qu'il voit déjà faite, ' Il vous fait entrer par la tour Eiffelqu'il aime visiblement; il lui plaît de pé- i nétrer dans l'Exposition par une arche g deux fois plus grande que celle de l'Are- % de Triomphe! Quant à l'utilité de ce phé- '( nomène colossal, il en parle comme si les i expériences qu'on prémédite d'y faire ; étaient déjà concluantes. P

Il décrit ensuite le palais des machines • chef-d'oeuvre entièrement dû à nos ingénieurs, à nos architectes et à nos mêlai- f lurgistes. p

Mais où M. Lockroy s'enthousiasme, i c'est lorsqu'il détaille le côté pittoresque de l'oeuvre.

Alors défilent les jardins merveilleux du Chainp-de-Mars avec les palais, les pavillons de nos vieilles provinces, les kiosques, les restaurants, les bars, les , bazars internationaux, les costumes de | lous les pays et l'éblouissant éclairage électrique qui, jusqu'à minuit, fera scintiller de feux diamantés les splendides exhibitions.

En entendant cette chaude éloquence décrivant ces merveilles, on croit voyager dans des rêves de fées, réalisés par le génie humain!

M. Lockroy n'oublie rien! Palais dos Beaux-Arts, des Arts industriels, exposition rétrospective du travail, exposition coloniale, le hall international de la presse, etc., tout est en sa mémoire !

Aux Invalides, où seront les expositions coloniales ainsi qne celles de la guerre et de la marine, il vous fait voir des villages Tonkinois, Arabes, Sénégalais, habités parles naturels authentiques de ces pays étranges.

C'est ainsi que la République de Taïti fera garder les palais qu'elle doit construire pour abriter ses produits, par ses propres soldats.

M. Lockroy, malgré les hésitations du moment est toujours convaincu de l'adhé-


LES CHANTIERS DEL'EXPOSITI ON UNIVERSELLE

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ion presque unanime des puissances Hrangères; si quelques-unes refusent d'y venir officiellement, elles y enverront néanmoins leurs industriels, et si elles ne les y envoient pas... eh bien, ils y viendront d'eux-mêmes!

;. lit ce diable d'homme, ce poète, sec. Nerveux, va, va toujours et ne s'arrête qu'après s'être aperçu que les millions stais à sa disposition par les pouvoirs publics, sont presque dépensés.

Nous n'avons pas à faire ici la biograhie complète du Commissaire Général, ?'de ce type réellement rare de l'homme ^d'action mêlé à égale dose à l'homme d'6Itude : pourtant, disons en quelques mots 'iux rares lecteurs qui ne le connaissent pas : M. Lockroy est jeune, quoique blanc ï-comme neige; il est né à Paris, en 1840. % Il débuta par la peinture et il est resté ïâun dessinateur de talent. C'est en voyageant en Italie avec Alexandre Dumas |?père, qu'il eut l'occasion de participer à :|Ia campagne héroïque des Mille, en 1860. Peu après, il suivit M. Ernest Renan en Palestine, surtout en qualité de dessinateur.

De retour en France, Edouard Lockroy ? se lança dans le journalisme, et mil bientôt l'autorité impériale à ses trousses, car jamais tirailleur littéraire n'avait, avec plus d'entrain, plus d'esprit, attaqué le sombre despote. Dans le Diable à quatre, , qui succéda à la Lanterne, il fut éblouisz sant!

Dans le Rappel il rédigea quotidienne|meut une Petite Guerre qui en valait bien - une grande, paraît-il, puisqu'elle lui coûta quatre mois de prison el 3.000 francs d'amende. Après le 31 octobre, il fut élu comman5 liant du 66' bataillon, dontle chefM. Avrial : venait de donner sa démission après avoir |-, pris part au mouvement insurrectionnel | du 31 octobre et figuré sur la liste du ? gouvernement, pendant celle nuit orageuse. M. Lockroy resta peu de temps au <)6e; il fut élu peu après chef du 226' et prit le commandement des bataillons de guerre, a la tête desquels il se signala à ; "«zenv.il, où son père fut blessé à ses côtés.

Pendant l'armistice, élu représentant de la Seine, il prit place à l'extrême gauche et vota contre les préliminaires de paix. Au lendemain de la révolution du 18 mars, il signa la proclamation des

maires de Paris et des représentants de la Seine, acceptant les élections municipales. 11 prit alors une part très active aux tentatives de réconciliation entre Paris et Versailles et, en présence de l'inutilité de ses efforts, il donna sa démission de représentant. Ce rôle de conciliateur ne l'empêcha pas d'être arrêté à Vanves, par ordre de M. Thiers, et enfermé jusqu'au mois de juin 1871.

Rendu à la liberté, il fut élu, en juillet, membre du Conseil municipal du II" arrondissement. Eu juin 1872, il avait un duel avec M. Paul de Cassagnac, fut blessé et passa quand même en police correctionnelle avec son adversaire. Tous deux furent condamnés à huit jours de prison. Le 28 mars 1873, un 'article intitulé là Libération du Territoire lui valait une nouvelle condamnation à un mois de prison et 500 francs d'amende.

C'est, comme on le voit, un affreux récidiviste que notre ex-Ministre! Cela ne

l'empêehepas d'être chéri des parisiens

et de bien d'autres!

La preuve, c'est qu'il fui élu en 1876, à la fois dans îe XVIIe arrondissement de Paris et dans la première circonscription d'Aix-en-Provence. Depuis lors il est devenu définitivement, aux dernières élections, le premier élu de Paris.

M. Edouard Lockroy a épousé le 9 avril 1877, Mme veuve Charles Hugo.

Quelqu'un disait eu parlant de sa fortune politique, du reste si bien méritée et de ses débuts militaires en Italie :

« Ce n'est pas étonnant, tout jeune il lirait dans le Mille ! »

Nota. Le seul litre dont M. Ed. Lockroy est lier , c'est d'être le président, nommé et toujours renommé à l'unanimité, de la'Société des journalistes républicains.

P. S. —Cet article élail fait lorsque M. Lockroy a quitté le ministère du Commerce; mais en commençant la série des biographies des organisateurs de l'Exposition, nous avons cru ne pas devoir retrancher celle du Ministre intelligent et actif à qui nous devons les travaux préliminaires et l'organisation de l'Exposition universelle.

MOUVEMENT DES CHANTIERS

Deuxième quinzaine de mai

Le mauvais temps de la première quinzaine de mai a continué pendant ces derniers jours. Malgré cela le nombre des ouvriers s'est à peu près maintenu. Le chiffre, selon que le temps le permettait,

a varié de 750 à 950. Voici le tableau des corporations occupées au Champ-de-Mars avec les chiffres moyens :

Charretiers et camionneurs.. . 35 à 40

Manoeuvres et chargeurs 160 165

Terrassiers 330 350

Fonceurs et puisatiers 20 30

Blindeurs 8 10

Bétonniers et cimentiers. ... 10 12

Maçons 100 110

Garçons 120 130

Charpentiers et monteurs. ... 50 60

Mécaniciens 12 15

Riveurs . 16 20

Forgerons, 10 12

Jardiniers ......; 4

Couvreurs . 4

Peintres . 6

Menuisiers 6

Tailleurs de pierre. ..;..... -i

Electricien , 1

Employés el surveillants.... 30 33

Travaux de nivellement et du réseau d'égôuts.

MM. Huguet, Versillé et Appay ont continué au milieu des bourrasque de ces derniers jours leurs travaux d'ensemble.

Le nivellement, en partie terminé sur le carré du Champ-de-Mars, où s'élèvent les fermes métalliques, se pousse activement; sur l'autre partie, on ne rencontre que voies ferrées et wagonnets de toutes sortes.

Les terres détrempées par les pluies augmentent les difficultés de traction. Le réseau d'égôuts s'est achevé ; au milieu de tout cela, on enlève les cintres et les madriers employés à ces travaux; encore quelques semaines et tout sera terminé.

La galerie centrale de trente mètreset les Palais des Arts décoratifs et des Beaux-Arts.

Les ouvriers puisatiers el terrassiers de MM. Manoury el Groùselle sont revenus sur le premier chantier ; on creuse les puits destinés à recevoir les piles de la galerie centrale qui part du dôme central pour aboutir à la grande nef de la galerie des machines. Les puits sont creusés et les fondations des arcs reliant ces piles se poursuivent des deux cotés, on va couler le béton et commencer la maçonnerie.

Aux Palais des Beaux-Arts et des Arts libéraux le travail continue d'une façon aussi régulière que le temps le permet. Cette quinzaine a été peu mouvementée, la pluie persistante arrête à chaque instant les ouvriers.

Les galeries des expositions diverses.

Toutes les fermes des galeries des expositions diverses sont semblables, elles se composent de 2 piliers pesant 1,474 kil. de 2 sablières pesant 816 kil., de 8 pannes intermédiaires pesant 3,920 kil.; la ferme construite en 3 parties assemblée et rivée sur place peso. 4,715 kil. Knfin, il faut pour assembler une travée complète 122 kd. de boulons, chaque travée compte donc 13 pièces de charpente el pèse


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LES CHANTIERS DE L'EXPOSITION UNIVERSELLE

11,047 kil. sans comprendre le lanterneau.

La Société anonyme des Forges de Franche-Comté est à la veille de commencer ses constructions; les approvisionnements arrivent chaque jour; quatre bateaux venus de Frezan ont déjà amenés 650,000 kil. de fer au Champ-de-Mars. On attend l'arrivée de trois autres bateaux. Pendant ce temps, M. Jouclard, le représentant de la Société sur les chantiers, a fait construire deux espèces de grues roulantes à peu près semblables à celles dont se sert la Société des Ponls et Travaux en fer. Ce système d'appareils plus légers et plus bas a déjà servi dans plusieurs constructions, il nous semble très bien compris et très simple.

Comme la Société de Franche-Comté, la maison Rousselle a un des lots les plus importants; elle continue à déposer à pied d'oeuvre tous ses matériaux; son système de levage diffère essentiellement de celui des autres maisons. Deux chèvres ordinaires sont installées pour lelevage des piliers une chèvre plus élevée à double potence montée sur rail, circule au-dessus des fermes couchées sur le sol. C'est à l'aide de ces trois chèvres que M. Lerouget, chef monteur, procède actuellement à l'élévation des charpentes.

La Société des Ponts et Travaux en fer, sous la direction de M. Morisot, chef monteur, a, de son côté, commencé le levage de ses charpentes il y a 3 ou 4 jours ; grâce aux appareils roulants que cette maison a fait construire, le travail va très vite; elle pourrait mettre 3 fermes en place par jour si le temps revenait au beau.

La Société des Forges de Saint-Denis continue le montage des fermes de 25 mètres.

La première galerie de 14 travées et 15 fermes est terminée.

La deuxième galerie est en voie d'exécution.

Les quatre lots sont à cette heure en construction, le levage se poursuit partout et chaque jour verra 8 ou 10 fermes nouvelles s'élever sur le terrain.

Service des Plantations.

Le 24 mai le service des plantations a fait commencer des travaux de terrassement à partir du- n° 79 de l'avenue de La Rourdonnais, qui se continueront jusqu'à la rue du Champ-de-Mars, il s'agit de baisser de un mètre et niveler la chaussée sur laquelle se trouve une rangée d'arbres el de candélabres.

La porte mobile placée à l'angle de l'avenue de La Molle-Piquet a élé enlevée pour la circulation des tombereaux.

On a commencé le déblaiement de l'ancienne avenue des Marronniers pour le nivellement.

On ouvre une porte mobile dans le pan coupé qui relie la clôture de l'avenue de

La Rourdonnais au pavillon provisoire de l'exploitation.

Le bâtiment de l'exploitation.

Les charpentes du bâtiment de l'exploitation sont à la veille d'être terminées, on va pouvoir procéder aux travaux de couverture et de maçonnerie.

Water-Glosets

Les deux vvater-closets provisoires sont prêts. Nous avons remarqué les nouveaux appareils que M. Gonlhier fait élablir dans chaque cabinet ; nous n'avons pu pendant les travaux nous rendre compte exaclemenl de la valeur de ce système, duquel du reste nous aurons à reparler s'il mérile une description particulière.

La Tour Eiffel.

La maçonnerie du massif 1 de la pile 1 se continue. Une crevasse s'est produite au talus de la pile; cel accident a fait suspendre le travail pendant quelques heures ; M. Saint-Martin a fait immédiatement étayer celte partie et reprendre les Iravaux. On coule le béton du caisson 3.

On a coulé le béton du caisson 4 de la pile 1 el descendu 30 mètres de tuyaux dans la pile k pour la conduite des paratonnerres.

La pose des pierres d'appui de la pile 2 est achevée, on travaille à la pose de celles nécessaires à la pile 3.

La maçonnerie de la pile 4 se continue en meulière; le moellon dont se servait M. Eiffel lui ayant fait défaut, il a dû, pour ne pas arrêter les travaux, continuer avec de nouveaux matériaux.

La première chambre du Tribunal civil a débouté M. le comte de PoixetMmeBouruetAubertot qui demandaient, en qualité de propriétaires riverains du Champ-de-Mars, que la fameuse tour ne fut pas construite, parce qu'elle leur masquerait complclemci't la vue du parc.

M. de Poix et Mme Bouruet-Aubertol. avaient en conséquence assigné la Ville de Paris « pour que ladite s'entendit condamner à résilier le contrat qui la lie pendant vingt ans avec M. Eiffel. »

Le Tribunal, comme nous le disons, a jugé que la Ville de Paris n'avait pas outrepassé ses droits... el la Tour Eiffel s'élèvera... envers et contre tous.

LES

EXPOSITIONS COLLECTIVES

En jetant un coup d'oeil d'ensemble surles travaux de l'Exposition, nous ne voyons rien qui rappelle le Centenaire que la France célébrera.

Pas un souvenir de 1789, rien qui rappelle notre pays avant cette grande date. Une splendide galerie des machines dans le fond,

le Palais des expositions diverses, le palaib des Beaux-Arts et le palais des Artsllbérau\,'A et enfin, la tour Eiffel; sur les quais et sur la place des Invalides, l'Exposition maritime ' et fluTiale, l'agriculture; au Trocadéro ■ l'horticulture.

Certes, nous reconnaissons que l'ensemble de ce projet est grandiose, mais pour rendre cet immense tableau vivant et gai, pour faire une exposition telle que la désirent les organisateurs de l'Exposition, il faut remplir ce cadre et laisser à l'initiative privée et aux collectivités le soin de rechercher ce qui est susceptible de rehausser l'éclat de notre' Exposition.

M. Berger, directeur général de l'Exploi- . talion, a, dans plusieurs de ses conférences J et dans quelques-unes de ses circulaires, fait [| appel à la collectivité des exposants en le* '{ invitant à se grouper par corporation ou par branche commerciale, afin de pouvoir, sur un espace restreint et avec une dépense ) d'autant moindre que les participants seront i nombreux, édifier de véritables palais desti- \ nés à un groupe d'exposants.

Tous les grands projets dont nous avons i entretenu et que nous continuerons à présenter à nos lecteurs sont basés sur celte idée.

La représentation des 32 provinces en 1789. Lamaisonde VictorHugo. Le Palais de l'enfance; Le Rendez-vous de chasse. La maison tournante Le Hall international de la presse. Le Château des Fleurs, le Panoroma des cent années, et autres projets encore, dont les plans sont encore à l'étude, représentent déjà le côté individuel artistique dans le genre de génie qui lui est propre. De ce travail de l'intelligence des collectivités jaillit chaque jour une conception nouvelle. Jamais un gouvernement ne pourra remplacer les efforts de tous.

Ces expositions collectives, véritables leçons de choses, seront un des grands attraits de 1 exposition de lftUO.

Au premier rang, nous avons fait figurer le projet des 32 provinces françaises parce que, à lui seul, il englobe des groupes divers et parce qu'enfin il représente une idée;il précise et souligne l'époque dont nous fêterons le Centenaire en 111119.

Architectures diverses, matériaux venus de tous les coins de la France, maisons, mobiliers anciens, corps de métiers, produits industriels, denrées alimentaires, véteirenls, langages, coutumes, toute la vie nationale en un mot sera représentée dans ces Pavillons provinciaux.

A l'exposition de Philadelphie en 187G, chaque étal américain avait fait construire un pavillon dans lequel habitait une famille de chaque région. On avait ainsi sous les veux l'histoire vivanle de toutes les contrées.


LES CHANTIERS DE L'EXPOSITIOiN UNIVERSELLE

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n 1878, la rue des Nations eut un grand uccès. Il faut en 1889 que, à la célébration u centenaire* le plus grand attrait de l'Expoition rappelle cette époque et que la grande amille française actuelle, en voyant ce u'était la France en 1789, puisse se rendre ompte des efforts et des progrès indiviuels faits pendant ce dernier siècle. Quelques personnes ont cru voir dans le alais des produits alimentaires qu'il est question d'élever sur les quais, une similitude de but et une confusion d'idée. C'est Une erreur! L'idée des 32 provinces date de 884, et M. Lockroy. alors député, recommandait son auteur au ministre. Du reste ce 'estpas seulement pour y exposer des proIduits de consommation que ces pavillons provinciaux seraient construits; ils doivent, omme nous l'avons indiqué plus haut, i-erésenter dans son entier la vie nationale il y a un siècle et abriter des centaines d'exposants.

\ De là, à une simple organisation d'établisIsement de dégustation, il y a un abîme.

f * *

| La Commission de la section coloniale a, fde son coté, résolu de faire une Exposition semblable à celle de l'auteur de la reconstruction des 32 provinces ; les commissaires ont ■compris qu'il fallait faire une Exposition collective et vivante où nos diverses colonies figureront. Ce ne sont pas seulement les produits qui seraient exposés, mais l'ensemble de la vie : habitation, vêtements, coutumes, races,

De chaque côté du palais affecté aux colonies seront construits une série de bâtiments indigènes de l'aspect le plus pittoresque, affectés à l'Exposition particulière de chaque colonie : un palais cambodgien, une pagode indoue, une habitation créole, une.case canaque, une maison concessionnaire de la Nouvelle-Calédonie, la tour de Saldé (Sénégal).

Sur les ailes du palais seront établis deux petits villages nègres du Congo et du Gabon, très exactement reproduits, qui seront habités par une cinquantaine> d'indigènes que M. de Itrazza s'est chargé ds* choisir.

Un de ces villages sera construit aux bords d'un grand lac intérieur sur lequel flotteront des embarcations des modèles les plus variés, pirogues et sampans, manoeuvres par des Pahouins et des Annamites. Ce ne sera pas le lïôlé le moins curieux de la section coloniale.

L'Esplanade des Invalides, sur laquelle "» doit édifier cette Exposition spéciale, sera donc certainement très visitée.

i En dehors de l'attrait et de l'harmonie que [chaque Exposition collective comporte, il s, est bon aussi de faire ressortir que ce genre

d'Exposition devient une nécessité. L'emplacement réservé à l'Exposition prochaine est relativement restreint. A chaque Exposition, le nombre des exposants augmente dans des proportions considérables, ainsi qu'on en jugera par le tableau suivant.

Voici les onze premières Expositions de Paris qui ont été nationales :

La 1™, en 1798, comptait 110 exposants; la 2% en 1801, comptait 220 exposants; la3% en 1802,540; la A", en 1806, 1.422; la 5% en 1819, 1.662; la 6", en 1823, 1.648; la 7% en 1827, 1.885; la 8', en 1834, 2.447; la 9% en 1839, 3.381; la 10% en 1844, 4.137; la 11°, en 1849, 4.610.

Depuis cette époque, les grandes Expositions furent universelles.

A l'Exposition de Londres, en 1851, il n'y avait eu que 13.917 exposants.

En 1855, on compta à Paris. 23.934 expoA

expoA ce nombre s'était élevé, en 1862, à 28.653; à Paris, en 1867, il double presque, il atteint le chiffre de 50.226.

Enfin, en 1878,1e palais du Champ-de-Mars occupait plus de 25 hectares. 11 y eut 53.000 exposants.

En 1889, que l'Exposition soit nationale ou internationale, le nombre des exposants augmentera encore. C'est pourquoi nous croyons nécessaire de recommander les Expositions collectives, les seules à notre avis utiles.

En résumé, nous soutiendrons les projets des collectivités toutes les fois, cela va sans dire, qu'ils présenteront un inlérèlartistique et national et qu'ils nous sembleront dignes de figurer à la grande exposition qui se prépare.

Les projets que nous avons présenté, joints à ceux qui nous restent encore, compléteront l'oeuvre des architectes de l'exposition. A côté des colonnes de fer qu'on édifie, s'élèveront de gracieux et pittoresques pavillons aux formes et aux couleurs variées, desquels sortiront le mouvement et la gaieté. Ce sera, si les organisateurs laissent un peu de liberté à l'initiative industrielle, l'exposition la plus vivante et la plus française, et son succès, malgré les pesssimistes, sera énorme.

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LES GRANDS

PROJETS DE L'EXPOSITION

La Bastille et la rue Saint-Antoine en 1789

La reconstitution de la Raslille el de la rue Saint-Antoine,telles qu'elles existaient en 1789, comprendra la rééducation des monuments principaux ci-après :

La porte de la Conférence;

La porte Saint-Antoine;

La porte de l'Arsenal ;

L'Hôtel de Mayenne;

L'Eglise Sainte-Marie

Lo. Bastille.

De nos jours, on peut voir, rué SaintAntoine, deux de ces monuments: l'Eglise Sainte-Marie et l'Hôtel de Mayenne. L'Eglise est devenue un temple protestant et l'Hôtel de Mayenne une maison de commerce. Ces monuments seront enclavés dans cinquante immeubles ou maisons historiques qui, avec eux, constitueront la portion delà rue Saint-Antoine à réédiiier.Ces constructions sont placées d'après l'alignement fantaisiste du temps et leur position respective a été entièrement déterminée par des plans du Paris de l'époque et par des plans cadastraux que nous avons examinés dans les bureaux des architectes.

^'entrée, avenue de Suffren, s'effectuera par la porte de la Conférence. Après avoir passé cette porte, on se trouve rue St-Antoiue, on a à sa droite l'Hôtel de Mayenne, l'Eglise, une partie des maisons historiques, la porte de l'Arsenal et, en face de soi, la Bastille. A gauche, un autre groupe de maisons historiques avec les jolies tourelles du temps, leurs charpentes apparentes et leurssilhouttes pittoresques. Arrivé à la porte de l'Arsenal que l'on traverse, on a accès dans l'ancien passage de la Bastille et on pénètre par deux ponts levis, dans cet important monument. A l'extrémité de ce passage se trouveront reconstituées des dépendances de la maison du Gouverneur, corps de garde el tout l'appareil des ponts levis. — Si on continue à suivre l'alignement des maisons du côté gauche, on se trouve sur la place de la Bastille, en face des anciens baraquements placés en bordures des fossés, où s'exerçaient des industries diverses presque en plein vent.

En traversant la place de la Bastille, en poursuivant rue Saint-Antoine, on aperçoit la porte de ce nom placée du côté de l'avenue de Lamotte-Piquel.

Nous avons examiné en détail les documents; nous pouvons certifier que les constructions à édifier seront des reproductions fidèles des édifices disparus. On pourra du reste comparer la restitution faite près du Champ-de-Mars aux édifices qui sont demeurés intacts rue Saint-Antoine.

11 faut parcourir environ 300 mètres de longueur, pour suivre l'itinéraire que nous venons de tracer succintement. On peut juger par ce long trajet, de l'importance des travaux à exécuter.

Toutes les maisons seront entièrement construites pour être habitables. Les installations intérieures de chacune d'elles prendront leurs dispositions el leur style dans un aménagement rigoureusement appliqué aux diverses industries de l'époque à y exercer. Les édifices reconstitués seront entièrement isolés des immeubles modernes qui les .'(voisinent, et une fois qu'on aura laissé derrière soi là porte de la Conférence ou la porte SaintAntoine, on aura une idée très exacte de la vie dans cette partie du Paris de 1789. L'illusion sera d'autant plus grande, que rien ne sera négligé au point de vue du costume et de l'mneubleiii^i. qui compléteront l'aspc-;-- s: réel de l'extérieur

Nous exaucerons, la prochaine fois, les diverses industries am..=nncs que fera' renaître ce projet; nous dirons aussi quel-


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LES 'CHANTIERS DE L'EXPOSITION UNIVERSELLE

quês mots des principales maisons historiques, el nous étudierons ensuite les différents procédés de construction adoptés. Nous pourrons aussi parler à nos lecteurs des documents authentiques eur les cachots à prisonniers de la Bastille, libérés au 14 juillet 1789.

LES GRANDS TRAVAUX

DE PARIS

Le Cinquantenaire dés Chemins de fer.

L'inaugUTatrora officielle du Ginquan'teiïiaire des Chemins de fer a eu lieu dimanche dernier.

Malgré la iiréquence des ondées d'une véritable journée d'hiver, les visiteurs ont afflué dès l'ouverture des portes, qui a eu lieu à dix. heures du -matin.

;Sur l'estrade officielle, on remarquait !ïa présence de nombreuses notabilités .politiques : députés, conseillers munieirpaux, conseillers généraux. A deux heures, ■le:citoyen Ménorval, conseiller municipal, déclarait l'Exposition ouverte el donnait -la parole à M. Charles J.-Biny, commissaire-général qui a prononcé un discours fout applaudi, dans lequel il a énuméré ;les attractions de celte grande fêle. Le citoyen de Ménorval a également prononcé un discours, fréquemment intera-ompu par les applaudissements. Après Jui, le citoyen Deligny, conseiller municipal a fait l'éloge des hommes qui par leur intelligence el leur travail ont contribué à l'avènement des chemins de 1er. La musique du llo" de ligne a exécuté la Marseillaise. Les sociétés de gymnastique, de tir, les sociétés musicales au nombre d'une centaine, ont défilé devant l'estrade.

Le train officiel a enfin été formé ; les divers chemins de fer, et le chemin de fer Decauville, si gracieux et si coquet, ont amené les voyageurs à la gare de SaintGermain et aux diverses stations. Puis la foule s'est répandue jusqu'à une heure très avancée de la journée dans le palais, le parc et les diverses parties de l'cxposilion.

Les Théâtres de Paris et les Caics-Concerts

11 ne s'agit pas de s'attarder à rechercher les causes et les responsabilités de l'incendie de VOpéra-Comique. Le plus pressé est de fermer de suite les portes des théâtres et cafés-concerts, et ils sont nombreux, dontla construction n'offre aucune sécurité. Démolissez ce qui esta démolir et reconstruisez! Faites vite surtout, si vous ne voulez pas être devancés par quelque catastrophe nouvelle. Voici les réformes à apporter dans tous les théâtres :

Suppression des strapontins. Corridors de dégagements d'une largeur de deux mètres minimum, communiquant de chaque côté du théâtre et de chaque galerie avec la rue. Deux issues de chaque côté du parterre passant en dessous des baignoires. Larae baie au fond de laquelle

aboutissent les allées traversant longitudinalement la salle et qui doivent être au nombre de deux au moins et d'une largeur d'un mètre et demi. Chaque genre de placé doit avoir son issue directe sur la rue, l'entrée des loges ne doit, sous aucun prétexte, servir au public du parterre. Toutes les portes doivent s'ouvrir en dehors seulement. Un écriteau portant le mot : sorlie, doit se trouver au dessus de toutes les portes, en aussi grand nombre que possible.

"Dans la salle et dans les couloirs, si l'éclairage n'est pas électrique, un nombre suffisant de lampes à l'huile doivent brûler pendant la durée de toute la représentation, à côté des becs de gaz.

Sur la scène, un rideau en tôle cannelée doit séparer hermétiquement les spectateursde la scène et de ses dépendances; des murs et des portes de fer dansles couloirs complètent cette séparation. La machine à l'aide de laquelle se remonte celle toile de fer se trouve dans une sorle de guérite placée au-dessus de la scène.

Celle machine est manoeuvrée par un homme posté dans cette guérite. Lorsque la toile de tôle est baissée, la guérite est ouverte; lorsque la toile est remontée, la guérite esl fermée, et l'unique porto est close. L'homme de service est par conséquent enfermé à ce moment: une petite lucarne lui permet de voir ce qui se pusse sur la scène. En cas d'incendie, il ne peut se sauver qu'en abaissant le rideau de tôle, seul moyen pour lui de s'évader.

On serait ainsi assuré de voir fonctionner le rideau métallique. Ajoutons encore qu'il serait possible d'installer une pompe lixe à proximité, avec prises diverses, de façon à attaquer l'incendie sur le point où il se produirait.

ECHOS

Le 17 îiiiii, à 7 heures du matin, ua fanion (autrichien) a été remarqué llottanl au sommet d'une planche servant an nivellement de la maçonnerie sur le chantier des Arts Libéraux près de l'avenue deSulTren, on se demandait ce que pouvait signifier l'exhibition de ce drapeau étranger, lorsqu'on s reconnu que c'était un ouvrier, nommé Fénérol, qui l'avait placé à cet endroit après l'avoir trouvé dans une rue du quartier de Grenelle. La personne à qui appartient ce drapeau, peut le réclamer, au poste de police du chantier.

Une autre manifestation a eu lieu le même jour, un ouvrier riveur, nommé Maugenel, criait: Vive l'Haliel A bas la France,', arrêté près du pont d'iéna, il a été conduit au poste.

Le 18 mai, à 8 heures du malin, le jeune Portai, Lucien, âgé de 13 ans, qui faisait des courses dans le Champ-de-Mars pour le compte d'un entrepreneur, a été légèrement blessé au pied droit par une pioche qu'un de ses camarades portail sur l'épaule et qu'il a laissé tomber, le jeune garçon, après avoir reçu des soins au poste médical, a pu rejoindre son domicile.

Le lil mai, à 6 heures du soir, le sieur Derricu» llippolyle, terrassier, a eu deux doigts de la main droile écrasés en manoeuvrant un wagonnet. 11 v. été conduit au poste médical des chantiers, où il a reçu les soins exigés par son étal.

Le 21 mai, à 3 heures 30 du soir, un groupe <îl -12 élèves environ de l'Ecole Centrale (nominatioif de-1870) ont visité les chantiers de M. Eiffel, uo| laminent les caissons en voie de fonçage. Ils étaient autorisés par M. le Directeur général des Tiv; vaux. ' jLe

jLe courant, à trois heures de l'après-midi;"- 37 élèves de l'Ecole Centrale des Arts et Manufac-;?- tares, ont visité les Chantiers, sous la direction dt !v M. Gré, chef de section. }f

Sous ce titre: Terrible accident au Champ-de-Maràt les journaux du 25 mai ont publié une note danij; laquelle ils annonçaient qu'un épouvantable accRf! dent venait d'avoir lieu au Champ-de-Mars, un ouï? vrier nommé Louis Delong aurait, d'après quelques; 1, journaux, trouvé la mort en. montant une enlretoisi en fer pour la construction de la Tour. Il est heu, reux pour 'l'ouvrier serrurier Delong, que ce ter-; rible fait divers n'ait pas eu ce dénouement tra-'- gique. En réfléchissant un peu, le reporter de cette*, grave nouvelle aurait pu se demander comment' on pouvait se faire tuer en montant des entretoiset on 1er sur une four donlles travaux sont encore e fondation, mais ce n'est pas ainsi que cela a du siir passer. i

Gageons qu'un canard du square du Champ-de-'( Mars, exaspéré par le bruit que font les centaine^ d'ouvriers employés sur les chantiers, aura voulue en propageant ce bruit, se venger et jouer un mau-ft vais tour à celle de M. Eiffel. U

DERNIERE HEURE '

i A l'heure u nous mettons sous presse le ministère n'est pas encore constitué. Kien ne fait encore prévoir à qui incombera la charge de continuer, l'uiuvrc de .\l. Lockroy. |

51. Achille i'icart, le démolisseur bien connu des" Tuileries, esl chargé du déblaiement de l'Opéra- ' Comique.


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LES CHANTIERS DE L'EXPOSITION UNIVERSELLE