.286 LES CULTES SECONDAIRES
lement préposés au culte de Semo Sancus. Mais ils devaient être chargés aussi, comme leur nom l'indique, de la garde el du soin des bidentalia 1. On appelait bidcnlal d'abord le sacrifice d'une brebis de deux ans, qui se faisait, en signe d'expiation, à l'endroit où la foudre était tombée, puis, par extension, l'édifice élevé à cette place pour perpétuer le souvenir de la cérémonie expiatoire 2. Sacrifier une brebis, élever un bidcnlal, c'était enterrer la foudre, fulgttr condcre. Le lieu qu'avait frappé le feu du ciel et où on l'ensevelissait était désormais sacré et iirviolable, locus religiosus. 11 devait être caché aux regards, inaccessible, soustrait à toute souillure. On donnait au bidcnlal une forme ronde, un mur l'entourait, il n'avait pas de toit ; les auteurs anciens le comparent à un puits, pulcal ; le pu le al Libonis sur le Forum romain n'était autre que l'un de ces antiques bidentalia. Yarron el Festus nous apprennent que les temples de Semo Sancus Dius Fidius ressemblaient, tout à fait à ces monuments; eux aussi, ils étaient ronds et ouverts par le haut, pour laisser voir le ciel 3. Ce n'est- pas le hasard qui a fait des conservateurs du bidcnlal les prêtres de Semo Sancus et qui a donné à ses sanctuaires et aux bidentalia la même forme. Ces rencontres ne s'expliquent que si Semo était vraiment, un génie du ciel et de la foudre, un genius Jovis.
Le culte de Semo Sancus dans l'île tibérine. — Si telle était la nature de Semo Sancus, il ne faut pas s'étonner qu'on l'ait adoré particulièrement dans l'île tibérine, dont l'un des édifices était dédié à Jupiter; n'était-il pas naturel qu'on y fit une place aussi à ce genius Jovis? Ve Jupiter qu'on invoquait dans l'île recevait le surnom de Jurarius, protecteur et gardien de parole jurée; le Semo Sancus Dius Fidius, génie des serments et de la bonne foi, ne deA'ait-il pas figurer à ses cotés? Jupiter Jurarius
1. Sur les bidentales et les bidentalia, voir à ces mois les articles du Diclionn. des Anliq. de DAHESIDEHG et SAGLIO, par SAGUO, et de la Real Encyclopâdie de PAUI.Y-WISSOWA, par WISSOWA, ainsi que O. GII.IIEIIT, Gesch. und Topogr. der St. Rom, t. I, p. 275.
2. FESTUS, p. 33 : Bidcnlal dicebant quoddum tcmplum quod in eo bidenlibus hostiis sacrificarelur;'— ScuOE. PEUS., II, 27 : Bidenlal dicitur locus sacro percussus fulmine, qui bidenle ab aruspicibus consecraltir, queni calcarc ne fus est.
3. VABUO, de L'tnrj. lai., Y, 00 : llaque inde ejus perforation leclton, ul ca videalur divum, id est coelioii.