CHAPITRE IV LE CULTE D'ESCULAPE DANS L'ILE TIBÉRINE
Caractères de ce culte. — Le culte que l'on rendait à Esculape dans l'île tibérine avait un double caractère : il était grec par ses formes aussi bien que par son origine ; il était intéressé et. servait à obtenir la guérison des malades.
« De tous les dieux grecs, Asklépios est le seul qui ait eu à Rome un oracle en activité, pourvu de rites grecs, qui étaient comme un fragment de la patrie hellénique incrusté au contre du Latium 1. » Il est naturel que parmi tant de divinités importées à Rome, Esculape, introduit tardivement, et qui n'avait pas d'analogue dans la primitive religion italique, ait subi plus qu'aucun autre les influences étrangères. On s'est demandé si les premiers prêtres du temple de l'île tibérine n'étaient pas venus d'outre-mer avec le serpent sacré' 3. En tout cas, c'est à la mode hellénique que les Romains adorèrent Esculape. Eeslus le range au nombre des dieux pérégrins qu'pn honorait à Rome selon les rites propres aux peuples de qui on les tenait,". D'après Valère Maxime, les ambassadeurs qui ramenèrent d'Epidaure le serpent symbolique s'étaient informés auprès des habitants de la façon dont il fallait l'invoquer '•. Le grec parait avoir été officiellement employé dans le sanc1.
sanc1. Hisl. delà divination, t. 111. p. 174.
2. Arc GAUTIIIEH, Recherches historiques sur l'exercice de la médecine dans les temples, p. 116.
3. EESTCS, p. 237 : Qua; ob quasdam religiones per paeem sunl pelita, ut ex Pltrygia Mal ris Magn.e, ex Groecia Cercris, Epidauro Aisculapi ; quai colunlur eorum more a quibus sunl excepta. — Pour les formes-étrangères du culte rendu à la Magna Mater, voir DIOXYS.. 11. 19, et SEUVILS, ad Georg.. 11, 304.
4. VAL. MAX., 1, S, 2 : I.cgati cul lu anguis a perdis acceplo loeli inde solverutit.